À travers onze portraits d’enfants, le lecteur est invité à explorer les multiples aspects de la vie en Nouvelle-France, à différentes époques, tels que : la traversée de l’Atlantique à bord d’un grand voilier, la prise de possession du territoire, l’économie, les vêtements, la médecine.
Ce livre pour la jeunesse s’intéresse à la vie quotidienne en Nouvelle-France. Par biais de témoignages fictif de différentes personnes mineures, on apprend comme la colonie du Bas-Canada s’est formée. Le premier témoignage est celui d’une jeune fille Wendat vivant dans une maison longue. Elle parle de son héritage Iroquoien, des similitude et différences entre son peuple et celui des Pétuns, des Neutres et des Ériés. Elle parle aussi de son repas préféré, la soupe de maïs et de ses vêtements traditionnels. Son témoignage est suivi d’un dossier sur la présence autochtone en Nouvelle-France. On retrouve aussi un témoignage fictif d’un jeune autochtone domicilié converti au catholicisme. Malheureusement, le terme « domicilié » n’est pas défini dans le livre et le lecteur ne parvient pas à accéder au sens de son témoignage: Il se dit autochtone, mais il est catholique, il il a volontairement quitté ses terres ancestrales et accepte de faire la guerre auprès des Français. Pourquoi? Comment? Bref, ce témoignage soulève beaucoup de questions auxquelles le lecteur ne trouve pas de réponses dans le livre. Quelle occasion ratée d’aborder la question des réserves, des missionnaires et des impacts de l’acculturation des peuples autochtones.
Dans Les enfants de la Nouvelle-France, il y a également un témoignage fictif d’une jeune esclave nommée Marie. J’ai été agréablement surprise de retrouver ce passage car les livres d’histoire du Québec et du Canada passent trop souvent sous silence le passé esclavagiste du pays, comme si l’esclavage n’y avait jamais eu lieu. Or, il y avait des esclaves au Canada au XVIIIe siècle — jusqu’à 2000 à son apogée. Il y avait des esclaves au Québec et il y avait des esclaves à Montréal. J’aurais toutefois aimé que le témoignage de Marie soit complété par un dossier sur l’esclavage en Nouvelle-France, comme cela a été le cas pour d’autres témoignages dans le livre. Il y aurait tant eu à dire! La provenance des esclaves, les esclaves autochtones, les esclaves africains, leur nombre, leur traitement, les résistances, le travail forcé qu’ils.elles effectuaient, leurs déplacements sur le territoire (par exemple en Nouvelle-Écosse), les ventes d’esclaves sur le territoire canadien, ou encore le profil de propriétaires d’esclaves comme Peter McGill (fondateur de, vous l’aurez deviné, la prestigieuse université McGill à Montréal). Dommage.

Malgré tout, le livre est assez informatif et les jeunes lecteurs se familiariseront avec l’histoire de la Nouvelle-France. Une table des matières et un index facilitent la recherche.
Les enfants de la nouvelle-France
AUTEUR(S) : Pierre-Alexandre Bonin, Gilbert Desmarais & Caroline Soucy
ÉDITION: Bayard Canada, 2020
ISBN: 9782897701543
18,95$
10 ANS ET PLUS
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