L’arbre à palabres

Planté il a plus de huit cents ans, le vieux baobab raconte son histoire. Tout un village s’est bâti autour de lui et il est devenu l’arbre à palabres, au pied duquel les femmes et les hommes se retrouvent, rient, discutent et prennent les décisions importantes.

Symbole de la liberté de parole, il est le principal ennemi de sinistres personnages qui, un jour, décident d’attaquer le village pour le précipiter dans la nuit.

Amnesty Internal a collaboré avec les éditions Des ronds dans l’O pour la publication de cet album sur la liberté d’expression. Il vous faut absolument lire cet album qui, en ces temps où la liberté d’expression est particulièrement mise à mal, s’avère plus que nécessaire. Ce livre se caractérise par ses illustrations simples et efficaces et son texte poétique qu’on lit comme une dénonciation ou comme un cri du coeur.

Pour une exploitation en milieu scolaire, voici quelques pistes d’exploitation:

  • Que représente le vieil arbre?
  • Pourquoi le vieil arbre est-il la cible d’attaques?
  • Qui raconte cette histoire? Quel est le narrateur?
  • Dans le texte, on fait référence à « mansa Keita ». Mansa veut dire « maître » en yoruba. Effectue une recherche sur Soundjiata Keita, maître de l’empire du Mali.
  • Qu’est-ce que la tradition orale?
  • Qui sont les guerriers qui menacent d’abattre le vieil arbre? Que représentent-ils?
  • Connais-tu l’expression « Renaître de ses cendres? » Que signifie-t-elle?
  • Est-il moral d’imposer ces idées aux autres? Justifie ta réponse.
Pour commander ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:

L’ARBRE À PALABRES
AUTEUR(S): Remedium
ÉDITION: Des ronds dans l’O
ISBN: 9782374180823
PRIX: 27,95$
9 ans et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être A comme Afrique, Le coq solitaire ou La symphonie africaine, trois livres jeunesse sur l’Afrique.

Publicité

Mes plus belles comptines d’Afrique

Un livre sonore pour faire découvrir cinq comptines africaines d’origines diverses : Olélé ! et Mama eh du Congo, Mami Wata du Burkina Faso, So diyara de la Côte d’Ivoire et Tutu Gbovi du Togo.

Ceci est le deuxième livre de la collection Livres sonores chez Gallimard Jeunesse que je critique pour Mistikrak!. Le premier ayant été une déception totale, je n’avais pas vraiment d’attentes face à ce second opus puisque le livre a été publié sous la direction de la même personne chez l’éditeur, et que les illustrations sont réalisées par la même artiste. Sans surprise, je n’ai pas aimé ce livre, même s’il est légèrement moins problématique que l’autre.

Débutons par les points positifs: Un livre-objet de qualité aux pages cartonnées. Des extraits musicaux généreux et variés. Des pastilles de sons facilement repérables pour les bébés-lecteurs. Je connaissais la majorité des comptines présentées, mais j’ai quand même apprécié en découvrir d’autres que je n’avais encore jamais entendues. Aussi, j’ai aimé que chacune des chansons soient brièvement présentées, en mentionnant le pays d’origine et la langue utilisée, ainsi que la traduction vers le français. On a donc deux comptines congolaises en lingala, une comptine burkinabè en bamanan, une comptine ivoirienne en bambara et une comptine togolaise en mina.

Ce que je n’ai pas aimé dans le livre, c’est la représentation qu’on en fait de l’Afrique. Sur les illustrations, on y voit que des scènes rurales: une mare navigable, une famille chantant sous un baobab, une autre cuisinant un barbecue de fortune à la tombée de la nuit, puis une autre vivant dans une case. Ces réalités existent et ce n’est pas le fait qu’elles aient été illustrées qui m’a dérangée, mais plutôt le fait que ce soit LA SEULE représentation de l’Afrique dans le livre. Et, on le sait, l’Afrique est souvent représentée de cette façon en littérature jeunesse: comme un tout assez homogène, sauvage, non civilisé, comme si le continent tout entier était resté prisonnier du mythe de la contrée vierge. J’aurais aimé voir une famille vivant en milieu urbain. J’aurais aimé voir une famille portant autre chose que le pagne (pourquoi pas le djellaba, le voile, le fez, le tengaade, ou encore tout simplement des vêtements à l’occidentale?) J’aurais aimé voir une famille malgache, marocaine ou somalienne. Les imagines sont importantes. Elles contribuent à la façon dont on voit le monde. Je ne recommande pas ce livre.

Pour commander ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:

Mes plus belles comptines d’Afrique
AUTEUR(S): Marie Paruit
ÉDITION: GALLIMARD JEUNESSE GIBOULÉES, 2020
ISBN: 9782035981721
PRIX: 18,95$
2 ANS et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Mes plus beaux chants gospel, publié chez le même éditeur. Essayez aussi Hippocrate le pirate, un livre cartonné, ou Mamady fête l’Aïd, un album jeunesse.

Bintou la casse-cou

Bintou est une petite fille qui adore poursuivre les poules pour les attraper. Un jour, en suivant une volaille dans un arbre, elle tombe et se fait mal au pied. Incapable de courir comme avant, elle trouve un moyen d’attirer les volatiles en semant des graines.

Bintou a un talent particulier. C’est la meilleure de son village pour attraper les poules! Sa soeur Sadia est forte en orthographe, son amie Fatima est rapide pour tresser les cheveux, son frère Bilal est courageux devant les boeufs… Mais Bintou est forte pour attraper les poules, rapide pour attraper les poules et courageuse pour attraper les poules!

Cet album est un véritable plaisir à lire à voix haute: il serait idéal pour l’heure du conte à la bibliothèque. Son grand format et ses illustrations pleine page en font un livre que l’on peut facilement présenter à un groupe. On retrouve un mot haoussa dans le texte, lorsque tout le village somme Bintou de ralentir: « Sannu, sannu! ». L’histoire prend une tournure inattendue à la fin, une belle surprise qui donne le goût de relire à nouveau tout de suite après avoir terminé. Fortement recommandé!

Coup de cœur!

Atinuke est une autrice originaire du Nigéria.

Je remercie les éditions des éléphants de m’avoir offert ce livre.

Bintou la casse-cou
AUTEUR(S) : Atinuke & Angela Brooksbank 
ÉDITION: Éditions des éléphants, 2020
ISBN: 9782372730884
PRIX: 27,95$
3 ANS ET PLUS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Marilou la casse-cou, Bon appétit Jamela! ou Je suis en maternelle: le bobo, trois livres jeunesse dont les personnages principaux sont des enfants un peu (trop?) intrépides.

Pour quelques gouttes d’eau

Pour quelques gouttes d'eauChaque jour, Zahina accompagne son père chercher l’eau au puits, une eau précieuse et rare dans son pays chaud. Malheureusement, chaque jour, elle en renverse un peu, à peine quelques gouttes, mais suffisamment pour que cela la rende triste. Et pourtant…

Cet album jeunesse véhicule un message positif. On y apprend la valeur de la patience et du partage. Les jolies illustrations de couleur neutre sont embellies par l’éclat des habits colorés des personnages. Les prises de vue dynamisent également la mise en page, par exemple lorsqu’on ne voit que les pieds de Zahina, ou encore lorsqu’on voit en vol d’oiseau à travers les branches d’un arbre un petit bébé lové dans un berceau. Le texte doux et musical nous transporte avec facilité dans ce monde imaginé par Anne Jonas et Marie Desbons. Une audiodescription est disponible en ligne: c’est ici!

 

pour quelques gouttes d'eau 3

pour quelques gouttes d'eau 4

 

Auteur(s) / illustrateur(s) : Anne Jonas & Marie Desbons
Maison d’édition: Le buveur d’encreBouton acheter petit
Année de publication: 2018
ISBN: 9782914686808
Public cible: 6 à 10 ans
Vous aimerez peut-être: Le lion et la galette de mil, un album jeunesse sous le thème de la patience.

lion et la galette de mil

SUIVEZ MISTIKRAK! SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

logo livreaddict  logo facebook

Le petit train d’Amidou

Le petit train d'amidouChaque jour, Amidou conduit son train, une boîte en fer blanc et deux caisses de bois remplies de passagers, le long du fil qui le relie aux deux êtres qui lui sont le plus chers, sa mère et son grand-père. Le matin, il embrasse sa maman et entreprend un chemin semé d’embûches à travers la savane pour arriver au village ou Grand-père l’attend pour lui raconter de merveilleuses histoires.

Dans cette histoire, il y a un fil. Un fil qui nous suit de pages en pages, qui tise un conte où il y a de petites boîtes, mais pas n’importe lesquelles. Ce fil et ces boîtes, mises ensemble, alimentent l’imagination du petit Amidou, le suit dans un voyage et le lit à son environnement. Ce train circule entre la maison, la savane, le baoba où son grand-père raconte des histoires, le terrain de foot où jouent des enfants, et de beaux paysages où se couche le soleil fatigué à la fin de la journée. Un très bel album sur les liens qui unissent une communauté et sur la linéarité. À lire !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Pep Molist & Emilio Urberuaga
Maison d’édition: Le Sorbier
Année de publication: 2007
ISBN: 9782732039428
Lectorat cible: 3 à 6 ans
Vous aimerez peut-être: Ayanda, la petite fille qui ne voulait pas grandir, pour la similarité des techniques d’illustrations utilisées.

SUIVEZ MISTIKRAK! SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

logo livreaddict  logo facebook

Yatandou

yatandouChaque jour, à l’ombre du baobab, Yatandou pile le mil avec les femmes de son village. Toutes ensemble, elles rêvent d’une vie meilleure…

Ce sont d’abord les illustrations qui m’ont marqué à la lecture de cet album. Faites de coups de peintures et de couleurs chaudes, elles sont pleines de reliefs et de détails. Le texte comprend quelques mots en bambara. Ce livre d’images s’adresse aux enfants âgés de 10 ans et plus qui lisent déjà de bons romans. Les femmes occupent une place centrale dans le récit. Elles s’organisent pour faire de leur existence une vie meilleure. Un livre excellent !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Gloria Whelan & Peter Sylvada
Maison d’édition: Le Sorbier
Année de publication: 2008
ISBN: 9782732039190
Lectorat cible: 10 ans et plus

yatandou 2

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Baobonbon

baobonbonPaa vit dans un village en Afrique. Son prénom signifie « gazelle »; ce qui est plutôt normal quand on court aussi vite. La mission de Paa, c’est d’aller au marché pour vendre des bananes, gagner de l’argent afin d’acheter du sel, de l’huile, du café, du savon et des allumettes pour Maman. Il adore ça! Pourtant la route est longue et il fait très très chaud. L’aventure commence quand Paa entend qu’on lui parle. Mais qui peut bien lui parler… à part ce gros baobab ?

Depuis que j’ai commencé ce blogue qui propose et critique les livres pour la jeunesse ayant des personnages noirs, j’ai découvert quelques artistes méconnus qui méritent qu’on s’attarde à leur travail. Satomi Ichikawa est l’un d’eux. Née au Japon, elle débarque à Paris sans parler français et décide d’y faire sa vie. Elle se met au dessin et fini par publier plusieurs livres jeunesse où elle effectue tant le travail d’auteure que celui d’illustratrice. Elle écrit directement en français, même si ses livres sont traduits en plusieurs langues. Ses histoires se situent souvent en Afrique et explorent avec une grande inventivité des thèmes tels que le partage, la rencontre, l’inconnu, l’enfance. Ces personnages, noirs, sont intelligents, rusés, débrouillards et pleins de bonnes idées. Peu importe où et dans quelles conditions ils vivent, ils gardent le sourire et leur naïveté d’enfant.

J’ai bien aimé Baobonbon, tout comme les autres livres de Satomi Ichikawa que j’ai lus. Je trouve que le parcours d’Ichikawa est intéressant et nourrit merveilleusement son oeuvre. Je regrette toutefois que ces personnages soient souvent nus pieds ou peu habillés, ce qui est un cliché récurrent dans la représentation des personnages noirs en littérature jeunesse.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Satomi Ichikawa
Maison d’édition: L’École des loisirs Bouton acheter petit
Année de publication: 2001
ISBN: 9782211064736
Public cible: 5 à 7 ans

Vous aimerez peut-être: De la même auteure, il y a aussi Ma chèvre Karam-Karam.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Ayanda: La petite fille qui ne voulait pas grandir

ayanda fille grandirAyanda était une petite fille heureuse, toujours souriante. Un jour, une guerre terrible éclata. Une guerre insensée. Son papa, si doux, si gentil, fut forcé d’aller se battre. Il ne revint jamais. Le cœur d’Ayanda fut brisé. Son chagrin se transforma en colère, elle décida alors d´arrêter de grandir.

Dans cet album tout en poésie, on découvre le chagrin d’une petite fille jadis pleine d’entrain face à la guerre. Refuser de grandir pour ne pas devenir comme les adultes imparfaits que tous deviendront un jour, c’est symboliquement très fort. Refuser le système. Refuser les attentes qui nous enferment dans un moule. Refuser la guerre, les conflits. Et peut-être aussi, refuser de comprendre la guerre, car elle est incompréhensible; toute démarche pour tenter de la justifier est vaine. Ayanda refuse d’entendre tout ça. Ayanda veut rester simplement Ayanda, heureuse, souriante, dans un monde beau et rassurant. Le récit de Véronique Tadjo aborde avec délicatesse et justesse le désenchantement que vivront tous les enfants, à un âge plus ou moins précoce. Les illustrations de Bertrand sont un plaisir pour l’imagination et les tons ocres et couleurs chaudes donnent une chaleur inattendue à l’album. J’ai adoré la manière dont il a allongé les torses et les membres des personnages; cela donne beaucoup de dynamisme aux illustrations. Et cette image sublime où la famille de Ayanda devenue géante tente de la faire littéralement rentrer chez elle, ses pieds dépassant inlassablement de la porte d’entrée…

ayanda-4

Les thèmes abordés sont durs, les images aussi. On fait explicitement référence à la guerre, à la mort, au deuil, à la cruauté. Les illustrations montrent des armes, des chars d’assaut militaires, la peur et la détresse sur les visages des personnages. Le père de Ayanda meurt à la guerre. Sa grand-mère meurt peu après de vieillesse. Sa mère est fortement malade et hospitalisée. Ayanda, réalisant qu’elle doit désormais s’occuper de son petit frère seule, décide de se laisser grandir, jusqu’à devenir une géante… On reproche à Ayanda-petite qu’aucun homme ne voudra l’épouser si elle refuse de grandir, mais Ayanda s’en soucie peu. On reproche à Ayanda-géante qu’elle ne trouvera jamais un mari à sa taille, mais ça lui est égal. Car Ayanda est une femme qui lutte. Elle lutte contre les oppressions, contre les massacres de la guerre, contre les attentes réductrices que la société a envers elle… Elle va même jusqu’à affronter, sans armes, des agresseurs armés pour sauver son village. Une femme forte, vous dites? J’ai A-DO-RÉ cet album, quel petit bijou de littérature.

Cet album serait parfait pour le cours d’éthique et culture religieuse, de morale, de philosophie ou de formation personnelle et sociale au niveau scolaire pour des élèves de 10-11-12 ans. Détrompez-vous; les albums d’images ne sont pas que destinés à la petite enfance! Enseignants et instituteurs, utilisez cet album en classe et questionnez vos élèves sur le sens de la guerre, sur le deuil, sur la perte de l’enfance; vous serez étonnés que même si jeunes, ils sont capables de développer un esprit critique.

Coup de cœur !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Véronique Tadjo & Bertrand Dubois
Maison d’édition: Actes Sud Junior Bouton acheter petit
Année de publication: 2007
ISBN: 9782742769995
Public cible: 7 à 11 ans
Vous aimerez peut-être: Rougejaunenoireblanche, un album jeunesse parfait pour développer le sens critique des jeunes enfants.

Véronique Tadjo est une auteure franco-ivoirienne.

véronique Tadjo

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

L’orange, folle de foot

orange, folle footBangaly, perché sur une branche de baobab espère qu’un beau ballon de football tombera du ciel. Dans son petit village de Balandou, il pourrait jouer aussi bien que les grands champions qui s’affrontent là-bas, dans la capitale, à Conakry.

Quel beau livre jeunesse! Pas de ballon pour jouer? Pas de problème! Avec un peu d’imagination, le village se transforme en stade de soccer (« foot ») en pleine capitale. Et c’est le buuuuuuuuuuuttttt! Pour tous les enfants amateurs de sport.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Yves Pinguilly, Sarang Seck & Florence Koenig
Maison d’édition: Éditions Ganndal, Le Sablier Éditions
Année de publication: 2007
ISBN: 291332682X
Public cible: 4 à 6 ans

Vous aimerez peut-être: Arno et son ballon, une histoire sur le soccer.

Sarang Seck est une auteure Guinéenne

sarang seck

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook