Tiny Pretty Things

Gigi, Bette et June sont danseuses dans la prestigieuse école du Ballet de New York où elles ont du mal à résister à la pression. Gigi, seule Noire de sa classe, est choisie pour le premier rôle, ce qui la met face à la jalousie de ses camarades. Bette doit être la meilleure pour ne pas décevoir sa mère et June se bat pour ne plus être l’éternelle doublure. Roman à l’origine de la série télévisée.

Après avoir lu Les Belles, je voulais absolument donner une nouvelle chance à l’autrice afro-américaine Dhonielle Clayton. Je crois qu’à la base, cette autrice, même si j’aime sa plume, raconte des histoires qui se déroulent dans dans des milieux qui ne m’intéressent pas vraiment. Les concours de beauté ou les écoles de ballet, ce n’est pas ce qui captent le plus mon attention. Cela dit, j’admet sans difficulté que Dhonielle Clayton parvient toujours à amener une dimension sociale qui va au-delà de la superficialité dans ses histoires. Dans Les Belles, c’était un sous-texte politique qui critique le monde capitaliste et dans Tiny Pretty Things, ce sont les enjeux de représentation par des artistes d’une couleur de peau différente du personnage d’un œuvre.

Gigi, danseuse noire, a étudié la danse dans un quartier majoritairement afro-américain dans lequel on ne se souciait pas de la couleur de peau des ballerines; toutes pouvaient jouer des héroïnes pouvant avoir n’importe quelles caractéristiques physiques. Il n’était jamais question de savoir ce qui « rendrait mieux » sur scène. Il n’était jamais question de morphologie (p.24). Lorsqu’elle intègre la nouvelle école dans un quartier beaucoup plus blanc, elle frappe un mur: On la ramènera toujours à sa couleur de peau, on lui refusera des rôles pour cela. Mais quand elle obtiendra le rôle de danseuse étoile pour un spectacle, elle attisera la jalousie des autres élèves.

Le roman est portée par quatre voix et chaque chapitre nous fait lire le récit d’une nouvelle narratrice à tour de rôle. Gigi est décrite comme ayant des « cheveux crépus », une « peau d’un brun clair », des « adorables taches de rousseur » et une attitude nonchalante qui trahit ses origines californiennes. (p.71). Elle s’inquiète parfois que ses cheveux soient poisseux à cause des produits capillaires qu’elle utilise (p.122) ou qu’ils soient rêches au toucher contrairement à ceux de ses camarades blanches. Gigi n’est pas la seule danseuse racisée et June, métissée blanche et asiatique, aura aussi un peu de mal à s’intégrer au groupe des coréennes. À ce sujet, elle mentionnera « Ça n’est pas tellement plus facile d’être la seule danseuse à moitié asiatique. Je ne trouve jamais ma place nulle part. C’est dur. Et Monsieur L. est tellement prévisible… Il attribue toujours les danses folkloriques aux danseurs issus des minorités. La bande de Coréennes interprétera sans le moindre doute la danse chinoise. Mes traits asiatiques ne sont pas suffisamment marqués pour que je me joigne à elles. » (p. 32)

Si vous avez aimé la série Gossip Girl, Quatre filles et un jean, ou, plus récemment, La Sélection de Kiera Cass, vous allez adorer Tiny Pretty Things. Parfait pour le lectorat adolescent! À noter que le roman a été adapté à la télévision par Netflix!

Dhonielle Clayton est une autrice noire américaine.

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Tiny Pretty Things
AUTEUR(S) : Sona Charaipotra & Dhonielle Clayton
ÉDITION: Hachette, 2020
ISBN: 9782016285251
PRIX: 29.95$
13 ANS ET PLUS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Les Belles (pour la rivalité entre les personnages), Les pointes noires (pour la place des danseuses noires dans la danse classique) ou L’enceinte 9 (pour le personnage principal fort).

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La ruelle d’hiver

Elodie va jouer dehors, dans la ruelle, dans la neige. Aimée la joint et plein d’autres amis. Un fort, de la neige…

Quel plaisir de retrouver Élodie dans sa ruelle cette fois-ci enneigée! Son papa, toujours en voix-off, lui a dit qu’elle pouvait aller jouer dehors. Les autrices ont su capturer ces moments de jeu et de découverte hivernales, quand la neige chante sous notre poids, quand le manteau blanc étouffe les sons et crée une atmosphère pesante, quand on grimpe sur le toit d’une butte de neige et qu’on se sent le maître du monde. Élodie et ses amis font un fort, s’amusent, rient dans leur ruelle. La ruelle d’hiver est un magnifique album qui souligne la beauté du quotidien typiquement montréalais.

Coup de cœur!

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La ruelle d’hiver
AUTEUR(S) : Céline Comtois & Geneviève Després 
ÉDITION: D’eux, 2020
ISBN: 9782924645543
PRIX: 20,95$
3 à 6 ans

Ce livre vous a plu? Vous aimerez peut-être les premières aventures d’Élodie dans La ruelle. Essayez aussi Au beau débarras: La mitaine perdue, ou Les chiffres de Maya, deux albums jeunesse québécois.

Je veux le même!

Mbiya et Kabibi sont deux sœurs qui ne cessent de se disputer et veulent à tout prix jouer avec les jouets de l’autre. Même à table, les querelles se poursuivent. Las de voir leurs filles se chamailler, leurs parents proposent un jeu qui devrait changer les choses

Mbiya et Kabibi est vraiment une chouette initiative de deux parents suisses d’origine congolaise qui ont pris conscience que la représentation d’héroïnes et héros noirs dans les livres pour les jeunes est déterminante lorsque leur fille leur a demandé pourquoi il n’y avait pas de personnages marrons dans ses livres préférés. Cette histoire raconte une tranche de vie d’une famille noire, sans que la couleur de peau ne soit au centre du récit. Quelle joie de pouvoir lire ce genre de livre qui normalise l’existence des personnes afro-descendantes!

La relation entre les deux sœurs est authentique et l’autrice parvient à capturer les émotions vives que ressent les enfants en bas âge: la jalousie, la frustration, la tristesse, la joie. C’est donc également un excellent livre si vous recherchez une histoire sur la gestion des émotions ou le développement de compétences sociales. Pour aller plus loin, vous pourriez ajouter ce livre à un réseau de livres sur le partage ou la fratrie.

Les illustrations m’ont beaucoup plu: les couleurs sont vives et l’angle choisi par l’illustratrice met en image le texte de manière directe, permettant à l’enfant de suivre facilement la lecture. Les illustrations sont également suffisamment descriptives et les visages des personnages suffisamment expressifs pour permettre à l’enfant de raconter sa propre histoire. C’est d’ailleurs un exercice intéressant à faire: demandez à votre enfant de vous inventer l’histoire en se basant sur les illustrations avant de lui lire le livre pour la première fois. Vous verrez, il aura beaucoup d’imagination, utilisera ses connaissances antérieures pour donner sens à ce qu’il voit et fera des inférences. Chez les enfants plus vieux (5-6 ans), vous pourrez également constater que les enfants sont capables de construire une trame narrative simple avec un début, un rebondissement et une fin, tout en utilisant des mots comme « il était une fois », « ensuite », « mais », ou « après » pour séquencer ses idées. C’est un exercice utile qui préparera votre enfant à l’entrée à l’école!

Le livre-objet est de qualité, avec une couverture rigide et du papier glacé, et on retrouve un bel équilibre entre le texte et l’image. Le texte est simple, mais pas simpliste; on y retrouve un vocabulaire accessible aux enfants, tout en y incorporant des mots potentiellement nouveaux comme « narquois », « bouder », « couvert » ou « sanglotant ». Lors de la lecture, n’hésitez pas à expliquer les mots que votre enfant ne comprend pas en utilisant un synonyme ou en donnant des exemples.

À la fin du livre, on retrouve un jeu d’association amusant à faire avec les enfants. Je vous conseille vivement ce livre que vous pouvez acheter sur le site de l’autrice. On y retrouve d’ailleurs également des coloriages gratuits mettant en scène Mbiya, Kabibi et leur famille.

Je remercie l’autrice Belotie Nkashama de m’avoir offert ce livre.

Belotie Nkashama est une autrice Suisse d’origine congolaise.

Je veux le même!
AUTEUR(S): Belotie Nkashama & Amélie Buri
Parution: 2020
ISBN: 9782970143901
3 à 6 ans

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Émilie est envieuse, un album sur la gestion des émotions. Essayez aussi J’ai mal à mes cheveux, Little Nappy: quand maman m’aide à m’occuper de mes cheveux, deux livres écrits par des parents d’enfants noirs.

Estelle et Noé: à la découverte des dinosaures

Comment s’est développée la vie sur notre planète ? Quels furent les premiers animaux ? Quand sont apparus les dinosaures, et pourquoi ont-il disparu ? Estelle et Noé sont des enfants curieux. Ensemble, ils revisitent l’histoire de notre planète et révèlent les mystères de l’Univers grâce aux sciences. Un retour aux premiers âges de la Terre, avant l’apparition de l’homme et des civilisations, lorsque les dinosaures et les animaux géants régnaient encore en maîtres.

J’ai déjà partagé avec vous le premier tome des aventures d’Estelle et Noé. Cette fois-ci, les deux amis partent à la découverte de l’apparition de la vie sur Terre et des dinosaures.

Contrairement au premier opus dans lequel c’était Estelle qui partageait son savoir et sa passion pour l’astronomie, cette fois-ci, c’est au tour de Noé de dévoiler toute l’étendue de ses connaissances sur le paléolithique. J’ai aimé cet échange entre les deux enfants: cela montre bien qu’on peut avoir des intérêts différents et être tout de même amis. Le livre permet aussi aux petits lecteurs de réaliser que lorsqu’on s’intéresse à un sujet, il est facile et amusant d’apprendre toutes sortes d’informations sur celui-ci.

Ce livre est un mélange équilibré d’une bande dessinée, d’un album et d’un documentaire. La trame narrative est somme toute assez simple; elle ne sert que de prétexte à apprendre des information au sujet des dinosaures. Malgré tout, j’ai aimé l’amitié qui lie Estelle et Noé. Je vous recommande chaudement ce livre, qui d’ailleurs, ferait un excellent cadeau d’anniversaire à un enfant entre 7 et 9 ans. À découvrir!

Estelle et Noé: à la découverte des dinosaures
AUTEUR(S) : Peggy Vincent & Camouche
ÉDITION: Millepages, 2020
ISBN: 9782842184704
19,95$
6 ANS ET PLUS

Ça va faire des histoires

Fanta est en vacances et ça ne va pas du tout. Elle se dispute avec son frère et sa sœur, ses parents sont fatigués. Par chance, elle peut aller quelques jours chez sa marraine Sylvie. Elle sera un peu forcée de lire le soir, mais à part ça elle adore.En plus, elle va pouvoir jouer avec la fille d’une voisine. Tout devrait donc se passer parfaitement. Sauf que les bêtises, ça arrive. Des fois exprès, des fois pas trop. Et Fanta, en ce moment, ça lui arrive souvent…

Ce petit roman de tout juste 76 pages se croque et se savoure. Fanta, le personnage principal, aime raconter des histoires. Du coup, elle ment parfois. Celui la mènera dans des situations inconfortables. J’ai un peu été surprise par la facilité et le calme avec lesquelles elle mentait aux adultes, alors que le lecteur sait pertinemment que ce qu’elle dit est faux. Chaque fois qu’elle fait une bêtise, elle finit par écrire un mot pour avouer son tort et s’excuser. Mais c’est trop facile… Suffit-il de quelques mots griffonnés et glissé sous la porte et tout est oublié? Oubliée la bêtise, oublié le mensonge? Et si elle apprenait plutôt à ne pas faire les bêtises du tout? Grâce à sa gardienne, elle apprendra que la vérité peut être encore plus amusante et valorisante que les mensonges.

Fanta aime les histoires, mais pas les livres! Elle a de la difficulté à déchiffrer les lettres et se décourage facilement lorsqu’elle lit. Elle invente des mots, coupe les coins ronds. Elle est aussi très jeune: elle mouille encore son lit. Ses origines sont musulmanes et tant sa religion que sa couleur de peau sont totalement normalisés dans le texte. À découvrir. Contexte français.

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Ça va faire des histoires
AUTEUR(S): Marie Desplechin & Glen Chapron
ÉDITION: L’école des loisirs, 2018
ISBN: 9782211236775
PRIX: 14,95$
8 ans et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Le Souhait, Mandela et Nelson, ou encore Le chat qui ne voulait pas fêter Noël, trois courts romans pour les enfants du primaire avec des personnages noirs.

F pour fille: Emma

F pour fille, Emma gynmastiqueJe m’appelle Emma et j’adoooore la gymnastique! J’en fais depuis que je suis toute petite et j’ai toujours été très douée. Mon entraîneur m’a même dit que cette année, si je travaillais très fort, je pourrais peut-être participer aux jeux du Québec! Enfin… ça c’était avant… parce que là, je ne sais même plus si je fais toujours partie de l’équipe. Hier, l’entraînement a été une véritable catastrophe… Je suis totalement désespérée. Oh, non… est-ce que c’est déjà la fin de ma carrière de gymnaste?

J’ai lu ce livre !! Ce roman est pour les filles !! Emma aime la gymnastique !! Et les paillettes !! Elle est enthousiaste!! Elle met des points d’exclamation partout!! 🙄

Bon, vous l’aurez compris, j’ai eu du mal à prendre ce livre au sérieux. C’était un bon condensé de clichés et de stéréotypes. Je n’ai vraiment pas aimé. Déjà dès la première page, on présente Emma de manière assez superficielle et elle qualifie elle-même ses cheveux afro comme étant « impossibles à coiffer! ». Juste comme ça, histoire de miner l’estime de soi des petites lectrices noires… Combien de fois faudra-t-il répéter que les cheveux crépus et bouclés ne sont pas impossibles à coiffer? Ils requièrent simplement des soins particuliers et l’usage de techniques appropriées.

Je ne saurais vous dire combien de fois j’ai levé les yeux au ciel en lisant ce roman mis en marché pour les préadolescentes. Déjà le titre de la série: « F pour fille » (oui, parce que les garçons ne peuvent pas faire de gymnastique ou s’y intéresser… 🙄). Ensuite le rose criard de la page couverture et le récit inutilement genré. Et puis Emma aime les paillettes et tout ce qui brille et ne cesse de le répéter, histoire de bien faire comprendre qu’elle est une fille. Les filles de son club de gym sont toutes minces aux cheveux raides. À la fin de certains chapitres, on retrouve des questions sensées faire réfléchir les lectrices. La section s’intitule à chaque fois, vous l’aurez deviné, « Questions de fille »! Le tout agrémenté de petits cœurs et fleurs à pétales rondes. 😬

Emma F pour fille 2

Après, l’attitude d’Emma m’a exaspérée au plus haut point. Elle doute beaucoup d’elle-même et ce, pour aucune autre raison que d’être une fille. Par exemple, en pensant à la prochaine compétition de gymnastique à laquelle elle va participer, elle dit: « Oh là là! Quel désastre! Je n’arriverais jamais à faire un saut enjambé au championnat régional… » Et on laisse ça comme ça, flotter à la fin du premier chapitre, sans donner à Emma la possibilité de même envisager être à la hauteur, même si elle de toute évidence est très bonne en gymnastique. Ce manque de confiance reviendra souvent dans le récit et chaque fois, on présente ça comme étant une manière d’être naturelle chez les filles. Autre exemple: en effectuant un saut, elle perd pied et frappe accidentellement son entraîneur qui tentait de la rattraper pour amortir sa chute (vous savez… ce que sont censés faire les entraîneurs). S’en suivra des pages et des pages d’Emma qui s’en voudra cruellement d’avoir « frappé » son entraîneur, qui se pensera pas à la hauteur et envisagera même d’arrêter la gymnastique. Et l’entraîneur (assez peu sympathique, merci) ne fera rien pour rassurer son élève. Ugh.

Seul point positif: Oui, Emma est un personnage noir, et elle admire aussi Simone Biles, la gymnaste noire américaine qui s’est démarquée aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Cette dernière est un excellent modèle pour les aspirant.e.s sportives et les sportifs. Mais le livre pris dans sa globalité ne constitue pas le genre de représentation que j’aimerais offrir à mes enfants. Non recommandé.

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F pour Fille: EmmaBouton acheter petit
AUTEUR(S) : Thalia Kalkipsakis
ÉDITION: Héritage, 2018
ISBN: 9782762598070
PRIX: 9,95$
8 À 11 ANS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Lulu la très chic, ou encore Chloé la fée des topazes.

lulu tres chic      chloé

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Frisettes en fête

Frisettes en fête bell hooksQuand on a les cheveux frisés, ça fait des nœuds, ça tire, ça fait mal ! Et puis, les princesses de contes de fées ont toujours les cheveux longs et raides…mais tristes ! Les frisettes, c’est vraiment chouette ! Une galerie de portraits plus vivants et attachants les uns que les autres. Un coup de pinceau très personnel mariant couleurs vives et pastel. Des dessins tout en rondeur et douceur, du mouvement suggéré par un trait de crayon sobre mais efficace. Le texte se lit comme une petite chanson accompagnant des illustrations qui ondulent et pétillent au rythme des pages et des cheveux des fillettes dans un univers de joie de vivre et de fête.

Cette critique aurait pu se résumer à : bell hooks. Voilà, tout est dit. Mais bon, je vais développer un peu, quand même. 😉 bell hooks est une auteure américaine que j’admire beaucoup. Elle a bien entendu écrit « Ne suis-je pas femme? », un livre (pour adultes) reconnu par la presse professionnelle américaine comme l’un des vingt titres les plus marquants de ces vingt dernières années. Quand j’ai su qu’elle avait écrit un album pour enfants, j’ai su qu’il aurait quelque chose de magique. Et cela a été le cas! Cet album est une véritable célébration des mots, de la poésie et des cheveux crépus.

Les petites filles qu’a illustrées Chris Raschka sont mignonnes comme tout. Elles aiment s’amuser et, par-dessus tout, elles ont des bouclettes et des idées de fêtes plein la tête. Leurs cheveux, elles en ont fait un jeu et les transforment à volonté. Tresses, twists, locks, noeuds bantou, ti-kouri (tresses plaquées), cheveux courts, cheveux longs… Cet album illustre à merveille les mille et une façons de mettre en valeur ses cheveux crépus. Il ne reste que quelques exemplaires du livre en version française encore en vente sur le marché: profitez-en pendant qu’il est encore temps en cliquant sur le bouton ACHETER ci-dessous. Vous pouvez aussi emprunter ce livre dans votre bibliothèque municipale.

Coup de coeur !

bell hooks est une auteure américaine. 

bell hooks

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Frisettes en fêteBouton acheter petit
AUTEUR(S) : bell hooks & Chris Raschka
ÉDITION: Points de suspension, 2001
ISBN: 9782912138217
PRIX: 8,95$
À PARTIR DE 4 ANS

Ce livre vous a plu ?
Vous aimerez peut-être Nos boucles au naturel, ou encore Comme un million de papillons noirs, deux albums jeunesse sur l’amour des cheveux crépus.

nos boucles au naturel scholastic      Comme un million de papillons noirs

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Compte sur moi

Compte sur moi Gallimard Miguel Tanco

La narratrice raconte sa passion pour les mathématiques et son plaisir à les dénicher dans la vie quotidienne. Pour cette passionnée de nombres et de figures géométriques, le monde s’apparente à une vaste aire de jeux de calcul et de mesure. Avec, en fin d’album, des informations sur des notions mathématiques telles que les fractales, les polygones élémentaires ou les différents types de courbes.

Le papa du personnage principal est un homme blanc dont la passion est la peinture sur toile. Sa mère, noire, se passionne pour l’entomologie. Son frère est vraiment doué pour la musique, en particulier le tuba. J’ai aimé ce genre de représentation qui fait l’effort de montrer des hommes et des femmes dans des domaines non stéréotypés. Le personnage principal, elle, a essayé toutes sortes d’activités à l’école (le théâtre, la danse classique, la cuisine, le chant, la peinture, le tennis, le karaté, la musique…), mais aucune ne semble être faite vraiment faire pour elle. Par contre, elle adore les mathématiques! À travers ses yeux, le lecteur découvrira que le monde qui nous entoure est rempli de formes et d’équations mathématiques. J’ai adoré le récit! On retrouve à la fin du livre le cahier personnel du personnage principal que l’on voit régulièrement au cours de l’histoire noter des choses. On y découvre ce qu’elle y a noté: Les fractales (dans les arbres, les feuilles), les polygones élémentaires (dans les cornets de crème glacée, les lunettes, les cartons de lait), les cercles concentriques (les tronc d’arbres, les cœurs d’oignon), les types de courbes, les formes solides, les trajectoires et les ensembles. Les illustrations, douces, sont à l’aquarelles. Je vous conseille vivement ce livre qui met de l’avant une famille métissée dans le quotidien.

Compte sur moi 2

Coup de cœur!

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Compte sur moi!Bouton acheter petit
AUTEUR(S) : Miguel Tanco
ÉDITION: Gallimard Jeunesse, 2019
ISBN: 9782075123761
3 à 7 ANS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Lola lune ou encore Le petit jardinier extraordinaire pour leurs représentation non-sexiste.

lola lune     Le petit jardinier extraordinaire

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Comme un million de papillons noirs

Comme un million de papillons noirsAdé adore les éclairs au chocolat, les papillons et poser des questions. Elle a aussi de magnifiques cheveux mais ses camarades d’école s’en moquent, simplement parce qu’ils sont différents. En compagnie de sa mère et ses tantes, elle va heureusement découvrir en douceur la beauté des papillons endormis sur sa tête, jusqu’à leur envol final.

Adé aime explorer et découvrir ce qui l’entoure. Elle questionne le monde pour mieux le comprendre. C’est comme cela qu’on la rencontre pour la première fois: curieuse, ouverte au monde. Puis les moqueries de deux enfants sur ses cheveux arrivent comme un fouet en plein visage. C’est une expérience tant de fois vécue par des personnes racisées. On vit notre vie, on oublie notre couleur de peau ou la texture de nos cheveux parce que ce n’est pas si important que ça, on s’intéresse au monde, on y sent une certaine connexion, puis BAM! un inconnu venu de nul par vous rappelle qu’on est différent.e et qu’il faudrait mieux ne pas trop s’encrer ici. Comme si on n’avait pas le droit à la normalité et à la tranquilité d’esprit. Comme pour nous rappeler que notre différence doit rester à jamais au coeur de nos préoccupations, comme un boulet à nos pieds. L’auteure a admirablement bien capturé les sentiments d’impuissance et d’incompréhension que suscite le racisme ordinaire dans la vie des personnes qui en sont victimes.

Le texte est très bien écrit et le passage où Adé pleure dans les bras de sa mère en lui disant qu’elle ne veut plus porter ses nattes est très triste. Les illustrations réussies donnent à voir les différentes teintes de peaux noires et les multiples textures des cheveux crépus.  J’avais des doutes au départ sur l’analogie entre les cheveux naturels et les papillons, mais le tout se révèle assez juste et poétique. J’ai aussi aimé que Adé et ses amies (noires elles aussi), tentent ensemble de percer le secret des papillons noirs en lien avec leurs cheveux crépus. Voilà donc un très bel album que je vous recommande chaudement!

Laura Nsafou est une auteure française.

Laura Nsafou 3

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Comme un million de papillons noirsBouton acheter petit
AUTEUR(S) : Laura Nsafou & Barbara Brun
ÉDITION: Cambourakis, 2018
ISBN: 9782366243529
7 à 11 ANS
25,95$

Ce livre vous a plu ?
Vous aimerez peut-être Bintou quatre choux! ou Petit oursin, deux albums sur l’acceptation de ses cheveux naturellement crépus.

Bintou quatre choux    Petit oursin

 

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Nos boucles au naturel

nos boucles au naturel scholasticLes cheveux de Zuri n’en font qu’à leur tête. Ils s’entortillent, boudinent et frisottent dans tous les sens. Zuri sait qu’ils sont magnifiques, et cela la rend fière. Lorsque son papa intervient afin de lui faire une coiffure pour une occasion spéciale, ce dernier a beaucoup à apprendre… mais il ADORE sa fille et fera tout pour la rendre heureuse!

Nos boucles au naturel est une puissante ode à l’acceptation de soi et une véritable célébration de la collaboration père-fille! J’ai absolument adoré cet album, dont je connaissais déjà l’histoire pour avoir vu passer le court-métrage Hair Love avant même qu’il soit primé aux Oscar en 2020. Le film, muet et fabuleux, est touchant et croque une parcelle de quotidien qui m’a fait du bien de voir pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’il montre une petite fille noire, aux cheveux crépus, qui ne ressent aucun malaise ou déception face à sa chevelure. Enfin! Un produit culturel sur les cheveux crépus qui ne les présente pas comme un obstacle à surmonter ou comme quelque chose qu’il faut apprendre à aimer envers et contre tous. Au contraire, la petite Zuri veut simplement une jolie coiffure pour accueillir sa maman à la maison après un séjour à l’hôpital.

Pour ceux et celles qui on vu le film, vous remarquerez que l’album ne raconte pas tout à fait la même histoire. C’est plutôt une sorte d’adaptation. Dans le film, la petite fille dort avec un foulard. J’ai trouvé ça génial car cela normalise le port du foulard pour dormir. En grandissant, c’était tout naturel pour moi de porter un couvre-chef pendant la nuit afin de protéger mes cheveux. J’ai été très surprise lorsques mes petites amies de l’école m’ont dit qu’elles n’en portaient pas ! Et puis, on ne voit que très rarement (pour ne pas dire jamais) un personnage dans un livre ou dans un film qui porte un foulard pour dormir. J’ai trouvé ça dommage qu’on ne le montre pas de le livre. Plutôt, on voit Zuri qui dort avec son afro NON TRESSÉ (ouf, j’en avais des frissons juste à regarder l’image). De plus, dans le livre, ont ne mentionne pas que la maman de Zuri faisait des vidéos sur le soin des cheveux naturels sur Youtube. C’est dommage car cela mettait en lumière la manière dont les communautés noires se sont soudées et ont créé une communauté de soutien, d’entraide et d’apprentissage pour et par ses membres, à défaut de trouver l’information facilement sur le marché.

nos boucles au naturel 2

Nos boucles au naturel normalise aussi le rétrécissement des cheveux (communément appelé shrinkage) qui n’a rien à voir avec le fait que les cheveux deviennent frisés lorsqu’il pleut ou que c’est humide. À mon sens, il s’agit d’un phénomène tout autre car les cheveux ne deviennent pas frisés, il rétrécissent tout en restant crépus ! Encore une fois, on n’en parle jamais en littérature jeunesse et j’ai adoré que le livre aborde cette question de manière naturelle. Quelle bouffée d’air frais ! Et que dire des illustrations très réalistes qui ont su capturer à merveille le cheveu crépu dans tous ses états (bouclé, lissé, tressé, twisté, rétréci, démêlé, hydraté, etc.) Au niveau de la représentation, on est devant une famille noire heureuse et soudée, dont la maman est diplômée, et un couple noir amoureux comme au premier jour.

J’ai trouvé l’histoire un peu courte, j’aurais tellement aimé que les personnages soient davantage développés et le récit, plus long, juste pour le bonheur de rester plus longtemps en compagnie de Zuri et de son papa. Est-ce qu’on peut avoir un autre livre jeunesse avec eux ? Une roman ? Une bande dessinée ? Ce serait franchement cool. Vous ne pouvez pas passer à côté de cet album !

Coup de coeur !

Mattew A. Cherry est un réalisateur et producteur américain. 

Mattew A. Cherry

Vashti Harrison est une auteure, réalisatrice et illustratrice américaine. 

Vashti Harrison

*Le film Hair Love a reçu l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 2020.

Je remercie les Éditions Scholastic de m’avoir offert ce livre. 

Pour vous procurer ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:
Nos boucles au naturel Bouton acheter petit
Auteur(s) : Mattew A. Cherry & Vashti Harrison
Édition: Scholastic, 2020
ISBN: 9781443180412
Prix: 11, 99$
À partir de 3 ans

Ce livre vous a plu ?
Vous aimerez peut-être Little Nappy: Quand maman m’apprend à m’occuper de mes cheveux, un livre jeunesse sur l’entretien des cheveux naturellement crépus.

Little Nappy

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