Ghost

Ghost Jason ReynoldsAyant réussi à échapper, avec sa mère, à son père qui leur tirait dessus, Castle, un adolescent, a pris en secret le surnom de Ghost, pour s’être vu tel un fantôme dans les yeux de l’épicier qui les a cachés cette nuit-là. Un jour, en rentrant du collège où ses camarades ont pris l’habitude de le maltraiter, il observe des coureurs s’exercer. L’entraîneur lui propose alors de les rejoindre.

Dès les premières lignes, j’ai su que j’allais adorer ce roman. Castle, le personnage principal, est tellement réaliste qu’on aurait dit un garçon que j’aurais pu croiser au coin de la rue. C’est un personnage imparfait comme je les aime. Il se croit fort, voire meilleur que les autres — surtout à la course à pied (la course à pied, c’est un sport, ça? s’est-il demandé en se bidonnant) — mais il apprendra que ce sport, c’est bien plus que de se mettre à courir. Au départ, Castle accepte de rejoindre l’équipe municipale d’athlétisme simplement pour augmenter ses chances d’intégrer l’équipe de basketball l’année suivante. Et, vous le devinez, cela ne se passera pas exactement comme il l’avait prévu.

Au niveau de la représentation, Castle est un adolescent noir qui habite dans un quartier pauvre des États-Unis, juste à côté d’un quartier plus riche. Cette proximité territoriale ne fait qu’exacerber les différences sociales entre les deux quartiers. Son père est en prison depuis le soir où, totalement soûl, il a tiré sur sa femme et son fils. Castle se bat à l’école pour se défendre contre les élèves qui se moquent de ses vêtements sans marques, de sa nourriture de faible qualité ou de son odeur (car il marche tous les jours pour se rendre à l’école sous un soleil de plomb). Ses matières préférées, même s’il ne le dirait probablement pas, sont l’anglais (il recommande d’ailleurs le roman Sa majesté des mouches) et l’éducation physique. Il ne s’intéresse pas particulièrement aux filles qu’il trouve un peu immatures à vouloir être plus jolies qu’intelligentes. Castle craint sa mère et la respecte beaucoup. Il souhaite la protéger, surtout depuis l’incident dramatique impliquant son père que j’ai mentionné plus tôt. Castle est un adolescent qui apprend vite, et qui est impatient de vivre pleinement sa vie sans porter le fardeau de tous les privilèges qu’il n’a pas: être noir, pauvre, et enfant de prisonnier lui donne une grande maturité. Il est un personnage bien développé et le Castle du début du roman n’est pas le même que celui de la fin. Extrait:

     Le coach m’a regardé de nouveau, droit dans les yeux.
– Ça peut t’aider à comprendre que si tu peux pas fuir qui tu es, tu peux courir vers celui que tu as envie de devenir.
J’ai laissé ses paroles faire leur chemin dans ma tête. J’étais qui, moi? J’étais Castle Cranshaw le gamin de Glass Manor avec un lourd secret. Celui avec un père en prison et une mère qui bossait comme une dingue pour moi, qui me coupait les cheveux, achetait des chaussures de sous-marque et des vêtements assez grands pour que je puisse les portes le plus longtemps possible. J’étais celui qui criait sur les profs et qui cognait sur les crétins qui parlaient trop. Celui qui se sentait… différent. Et vénère. Et triste. J’étais le gamin avec tous ces hurlements à l’intérieur.
Mais qui est-ce que je voulais être? Ça, c’était plus difficile à dire. Pourtant, il y avait un truc dont j’étais sûr, c’était que je voulais faire partie des Grands de ce monde. (p.162-163)

La traduction est un peu trop européenne par moments: On retrouve beaucoup de verlan avec des mots comme zarbi, chelou, teubé, relou, teuhon, etc. et le système d’éducation est français (CM1, troisième, quatrième, etc.), même si l’histoire se passe aux États-Unis. Il faut donc « retraduire » dans sa tête zarbi = bizarre, troisième = secondaire 2, etc. J’aurais préféré une traduction canadienne ou plus internationale. N’empêche! Ce livre vaut le détour. J’ai tellement adoré que je m’en suis acheté une copie pour ma bibliothèque personnelle. Ne passez pas à côté!

 

* Finaliste du National Book Award

Coup de cœur! 

Jason Reynolds est un auteur américain. 

Jason reynolds

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Ghost
AUTEUR(S)
: Jason Reynolds Bouton acheter petit
ÉDITION: Milan, 2019
ISBN: 9782745995032
PRIX: 22,95$
13 ans et plus

 

Ce livre vous a plus ?
Vous aimerez peut-être Uppercut, un roman où la boxe devient un refuge pour un adolescent troublé. Essayez aussi Sako, un roman coup de cœur sur l’apprivoisement de la solitude. L’album pour les préados et ados Cours! de David Cali pourrait aussi vous plaire car il aborde aussi la thématique de la course à pied comme échappatoire.

uppercut Ahmed      Sako     Cours! Davide Cali

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Tu sais que je t’aime très fort

tu sais que je t'aime très fortEn Afrique, la relation entre un petit garçon et sa grand-mère qui partagent le goût des mots et des belles histoires. Se dire des mots beaux comme la dune. Car grand-mère, elle est plus savante que le guérisseur. Et elle est plus douce que le coton-graine, plus belle que les fleurs de la brousse…

Vous cherchez des livres pour enfants pour enfants noirs où ceux-ci sont représentés? Lisez celui-ci! J’ai complètement adoré cette histoire. En un récit à deux voix, des illustrations magnifiques racontent en parallèle du texte la relation entre une grand-maman (la meilleure de toutes!) et son petit-fils. Alors que le texte nous révèle l’amour inconditionnel entre eux deux, les illustrations nous transportent dans la vie quotidienne de la famille, le tout sur fond d’un village africain. Tout simplement magnifique. Courez le chercher à votre bibliothèque municipale!

Auteur(s) / illustrateur(s) : Alain Serge Dzotap & Anne-Catherine De Boel
Maison d’édition: L’école des loisirs
Année de publication: 2013
ISBN: 9782211211673
Public cible: 4 à 7 ans.

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Coup de cœur !

Alain Serge Dzotap est un auteur camerounais.

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Une journée à la gomme

journée gommeSur le chemin de l’école, Sophie met le pied sur une gomme à mâcher… et elle reste coincée! Comment va-t-elle s’en dépêtrer? Vite, elle a besoin d’une bonne idée!

Une journée à la gomme est un petit roman simple et amusant, très drôle et très agréable à lire. 48 pages de bonheur et de rire pour les enfants ayant un bon niveau de lecture (environ 2 à 3 phrases par pages). Beaucoup d’illustrations en noir et blanc. J’ai adoré! Sophie est une petite écolière noire, à la chevelure frisée, mais son apparence n’est jamais mentionnée dans le texte et n’a aucune incidence sur les péripéties. Au final, c’est l’histoire d’une jeune débrouillarde et de la gomme à mâcher qu’on voit partout en ville. J’apprécie beaucoup cette approche. Trop souvent en littérature, on ne précise jamais si un personnage est blanc, on suppose qu’il l’est par défault, de manière universelle. Ici, c’est plutôt l’inverse. Le personnage est noir et pourquoi ne le serait-il pas? Les personnages noirs en littérature sont souvent limités à n’être présents que dans les histoires sur la différence, la discrimination, l’esclavage, ou encore lorsque leur couleur de peau est un facteur important du récit. Ce n’est pas le cas ici. Les enfants seront particulièrement fiers d’avoir lu un petit roman seul. À lire au plus vite!

Coup de cœur!

Auteur(s) / illustrateur(s) : Kate Walker & Craig Smith
Maison d’édition: Scholastic
Année de publication: 2003
ISBN: 0439974437
Lectorat cible: 7 à 10 ans.

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