Escape book: La malédiction du Baron Samedi

Dans la peau de l’enquêtrice Samantha, le lecteur tente de retrouver Axman, le fameux serial killer de La Nouvelle-Orléans. Emprisonné dans la demeure d’un magicien fou, il doit faire preuve de logique, d’esprit d’analyse et d’un grand sens de l’observation pour s’échapper.

Ces derniers mois, de plus en plus d’éditeurs ont fait le pari du « escape book », le livre duquel il faut s’échapper en récoltant des indices, des objets et en résolvant des énigmes. Dans La malédiction du Baron Samedi, on suit une jeune enquêtrice nommée Samantha sur la piste d’un mystérieux Axeman dans La Nouvelle-Orléans du début du siècle dernier. J’ai été soulagée de constater que l’auteur n’a pas utilisé la religion vodou simplement pour faire peur. Dès le début du récit, on explique ce que sont les vévés (des symboles associés aux esprits majeurs du vaudou, les loas) :

« Le Baron Samedi est à la fois le dieu, le roi ou le chef des morts, un dirigeant macabre mais festif qui accompagne les défunts dans une fête éternelle, et qui se plaît parfois à torturer les vivants. Il est marié à Maman Brigitte, même si j’ai cru comprendre que dans le vaudou, chacun est le mari, l’épouse, le frère ou la cousine d’un autre. Brigitte est également liée à la mort, et si j’ai moins d’information à son sujet, elle semble nettement moins sympathique et beaucoup plus colérique que son comparse. C’est elle qui veille à ce que les vivants honoretn correctement leurs proches décédés, et on la dit sauvage et particulièrement violente avec ceux qui ne s’y appliquent pas. Marinette, enfin, était une sorcière guerrière qui aurait mené la première grande révolte d’Haïti. » (p.30)

Concernant les déplacements qu’on peut faire, on nous renvoie en annexe de l’histoire principale où l’on retrouve un tableau qui fait la liste des déplacements possibles et autorisés. J’aurais tellement mieux aimé une double page avec une image qui rappelle celle des plateaux de jeux de société; cela aurait eu l’avantage d’être beaucoup plus ludique et limpide. Ou encore, pourquoi pas, une carte grand format détachable. Je pourrais faire ce commentaire pour la plupart des mécanismes de jeu du livre: les déplacements, les choix à faire, les actions à poser, les énigmes à résoudre, etc. Le problème, c’est que ce n’est pas excessivement clair. Pour les néophytes, on s’y perd facilement! Il m’a personnellement fallu plusieurs relectures pour m’habituer au ton et à la forme, pour comprendre que là, oui, j’ai un choix à faire même si ce n’est pas clairement indiqué : « Que choisissez-vous? » ou « Que voulez-vous faire? ». J’avoue même avoir failli abandonner à plusieurs reprises devant ce labyrinthe d’énigmes qui n’en sont pas vraiment et dans ces méandres de faux-choix qui m’ont souvent amenée à des culs-de-sac, des chapitres que je n’avais pas l’autorisation de lire parce que je me suis trompée de numéro alors que je n’avais pas senti que j’avais un choix à faire. Bref! On se prend un peu la tête au début. Mais une fois qu’on réussi à se dépatouiller un peu, c’est génial! Bon, évidemment, on peut aussi lire le livre du début à la fin, ne pas faire de choix, et on comprendrait quand même où l’histoire s’en va. Mais quel intérêt? Si vous n’êtes pas autorisé.e à lire un chapitre, alors, jouez le jeu jusqu’au bout et cassez-vous la tête pour tenter de trouver une solution et passer au chapitre suivant!

Attention! même si les illustrations du livre semblent un peu lisses et enfantines, il s’agit réellement d’un livre pour un lectorat assez mature. Dans La malédiction du Baron Samedi, on est sur les traces d’un tueur en série, tout ce qu’il y a de plus gore. Il y a plusieurs scènes de meurtres et même si dans l’illustrations, on ne voit qu’une chambre avec un peu de sang sur les draps, le texte nous détaille bien les corps démembrés et la violence du massacre qui s’est joué dans la pièce. J’ai trouvé cette dichotomie entre les illustrations et le texte un peu décevante, surtout si on veut lire ce livre pour frisonner un peu. Je sais pas, j’ai pas nécessairement envie de me dire « Oh, c’est mignon » en lisant un survival horror.

Il y a plusieurs fin possibles, et dans plusieurs d’entre elles [SPOILERS] Samantha meurt de manières très brutales, voire sadiques. J’ai haussé les sourcils à plusieurs reprises car j’ai attrapé ce livre en pensant sincèrement qu’il s’agirait d’un livre jeunesse pas méchant du tout. [FIN SPOILERS] Alors, sachez-le: La malédiction du Baron ne s’adresse pas aux jeunes enfants, même s’ils sont bons lecteurs et friands de Escape Books ou de livres dont vous êtes le héros. Les éditions 404 (qui ont publié ce livre) ont aussi une collection d’Escape Books Junior qui pourrait mieux convenir aux enfants.

Cette lecture m’a assurément donné le goût de lire d’autres livres de type « Escape book ». Après, bon, je le répète: ne vous fiez pas qu’à la mise en marché de ce livre, il s’agit assurément d’une lecture pour lecteurs avertis. À découvrir!

La malédiction du Baron Samedi
AUTEUR(S) : Christophe Gérard
ÉDITION: 404, 2020
ISBN: 9791032403525
PRIX: 19,95$
14 ans et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être les escape books pour le plus jeune lectorat avec Le collège Infernal ou Le petit chat de l’opéra. Pour les adolescents, essayez Le cercle de Providence, une bande dessinée d’horreur inspirée de l’univers de H. P. Lovecraft.

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Cluedo: Madame Leblanc

Lutter contre le crime est ta spécialité ? Parfait, car cette fois-ci, tes aptitudes vont être mises à rude épreuve ! Dans la peau de Madame Leblanc, bloquée sur une île en compagnie d’un meurtrier, tu vas devoir faire appel à ton sens de l’observation et de la déduction pour découvrir qui, parmi les cinq invités du Docteur Lenoir, te cache la vérité. Et prends garde ! Si le meurtrier a frappé une fois, rien ne dit qu’il ne recommencera pas sous peu…

Tu es prêt ? À toi de jouer !

Ce roman du type « Livre dont vous êtes le héros » est le 6e de la série Cluedo publiée dans la bibliothèque verte chez Hachette. Chaque tome peut toutefois se lire indépendamment des autres et dans le désordre. J’ai commencé mon incursion dans l’univers du manoir du docteur Lenoir avec Mademoiselle Rose que j’avais lu avec ma nièce de 10 ans à l’époque. On a vraiment aimé l’histoire et la difficulté des choix! J’avais personnellement trouvé mademoiselle Rose un peu superficielle, et certaines scènes un peu matures (comme la fois où Mademoiselle Rose tente d’utiliser ses attributs physiques pour arriver à ses fins), mais le roman était sympa malgré tout.

Dans Madame Leblanc, le personnage principal est beaucoup plus affirmée et débrouillarde. Avocate, Mme Leblanc fait preuve d’un grand esprit de déduction et d’observation. Elle n’hésite pas à prendre sa place. J’ai aimé découvrir ce personnage plus près de mes valeurs que celui de Mademoiselle Rose. J’ai relu l’aventure plusieurs fois en faisant des choix différents et chaque fois, Madame Leblanc reste authentique, intelligente et affirmée.

Le texte est étonnamment bien écrit, avec un vocabulaire recherché et des tournures de phrases assez complexes et satisfaisantes pour les enfants de 10-11-12 ans. Un très bon livre pour initier les enfants aux romans policier! Recommandé!

Cluedo: Madame Leblanc
AUTEUR(S):  Michel Leydier 
ÉDITION: Hachette, 2014
ISBN: 9782012044272
PRIX: 8,95$
10 ANS ET PLUS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être L’attaque des cubes, un roman pour les amateurs de jeux vidéo ou encore Fatou Diallo: détective, un roman pour les enfants. Essayez aussi Braquage sous haute tension, un livre dont tu es le héros.

Les princesses magiques (tome 3): La lune mystérieuse

la lune mystérieuse princesses magiquesLors d’une tournée dans la savane avec Valentin, le garde-chasse, Lulu, princesse d’Undala, s’est rendue compte de la disparition de nombreux animaux. De retour au palais, grâce aux bagues magiques, elle appelle à la rescousse ses amies les princesses Yaminta, Clarabelle et Emilie. Un roman à la couverture pailletée.

Il faut arrêter avec cette représentation des personnages noires vivant dans la savane et ayant des animaux sauvages comme animaux de compagnie. Est-ce qu’on accepterait que les Québécois soient représentés encore et encore comme des colons vivant dans des igloos, tuant des animaux à mains nues pour se nourrir et s’habiller, ou comme des bûcherons ne sachant pas s’exprimer correctement et ayant tous 14-15 frères et sœurs? Je ne crois pas, non. Alors, pourquoi est-ce que ça passe pour les personnes noires? Ugh.

Bon, après, bonjour les paillettes, diadèmes, carrosses et joyaux. Pour faire de l’escalade, Lulu porte une robe dorée. Et même si elle est capable de faire la roue sans l’aide du prince d’à-côté, elle n’est pas libre de son temps: entre les injonctions portées sur elle par la royauté et diverses règles démodées de bienséance qu’elle doit respecter en tant que princesse, Lulu ne semble pas vraiment maître de son destin.

Parce qu’elle aime grimper aux arbres, Lulu sera comparée à une lionne et traitée de sauvage. Ce à quoi la fillette répondra, les yeux pétillants : « Il n’y a rien de plus sauvage qu’une princesse magique! » (p.107). Pitié. 😬 

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Les princesses magiques
AUTEUR(S)
: Paula Harrison Bouton acheter petit
ÉDITION: Pocket, 2018
ISBN: 9782266280587
PRIX: 8,95$
9 à 12 ans

 

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princesses      princesse rosa

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Collectif Black Bone : Coltan Song

Après le décès de sa mère, Marie, 18 ans, apprend que celle-ci enquêtait sur une entreprise fabriquant des smartphones. Avec l’aide de Léo, un jeune hackeur, et de sa marraine, une reporter italienne, elle remonte la piste d’un trafic de minerais rares en Afrique. Elle découvre que son père y a été assassiné avant sa naissance et que la mort de sa mère n’était pas probablement pas accidentelle.

« Coltang Song » est le premier volet des aventures du Collectif Blackbone qui porte sur les « minerais du sang » en Afrique: la cassitérite (le minerai de l’étain), le manganèse, la tourmaline, le diamant, etc. Les populations qui exploitent ces minerais, généralement en République Démocratique du Congo, le font au péril de leur vie et de leur santé. À travers une enquête journalistique très fouillée, un enjeu écologique est traité en mode thriller pour faire le plein de frissons. L’une des auteures est d’ailleurs journaliste et on retrouve dans le texte des liens vers des articles de presse sur les enjeux entourant les extractions minière en Afrique.

Le récit a un rythme bien soutenu et ne manque pas d’action. Les auteurs nous font aller du présent au passé à plusieurs reprises et de manière aléatoire. Certains chapitres se déroulent en 2000 en Sierra Leone où on découvre ce qui s’est passé avec Irène, journaliste de guerre tentant de survivre après avoir été témoin du meurtre de son mari. D’autres chapitres se déroulent en 2018 où on suit la fille d’Irène, Marie, qui vient de perdre sa mère dans un accident nébuleux et tente de continuer le travail de sa mère. D’autres chapitres encore se déroulent en 2003 dans l’enfance de Marie, élevée seule par sa mère. Ces allers-retours dans le temps se révèlent assez mélangeants par moments, d’autant plus que le roman est aussi séparé en 3 parties.

Au niveau de la représentation raciale dans ce roman, le personnage principal, Marie, est une adolescente métissée: sa mère est européenne et son père, africain. Elle est issue d’une relation d’amour, quoi qu’éphémère puisque son père a été assasiné avant sa naissance, peu de temps après avoir rencontré Irène. C’est dommage que le père de Marie soit absent de la vie de sa fille car c’est souvent ce genre de représentation qu’on a des hommes noirs: des pères absents, emprisonnés, séparés de leur conjointe, partis à la guerre, drogués, travaillant trop pour participer à la vie familiale ou tout simplement morts. Bien sûr, c’est l’histoire que les auteurs voulaient raconter, mais je n’ai pas pu m’empêcher de me dire « Bon, encore un. » en lisant ce roman. Dommage. Tout au long du roman, on sent bien que Marie souffre de ne pas connaître son héritage noir et de ne pas avoir connu son père. Sa vie n’est pas facile: orpheline avant d’avoir la majorité, elle a aussi perdu sa grand-mère dont elle était très proche.

La première description de Marie, le personnage principal, arrive en page 25 où on écrit qu’elle enviait les « cheveux blonds brillants et doux de sa mère » et que « ses cheveux à elle sont sombres et crépus – héritage de son père » (p.25). Rien de bien positif, donc, car on positionne encore une fois le cheveu blanc comme étant l’idéal à atteindre. Marie a aussi grandi à Bouillac, une minuscule communauté au sud de la France dans laquelle elle était la seule personne non blanche. Sa couleur de peau est donc devenue centrale à son identité et on répète souvent dans le texte que Marie est différente des autres à cause cela:

  • « Elle était la seule métisse de Bouillac » (p. 13);
  • Léo, un hacker qui l’aidera à élucider le mystère de la mort de sa mère, ne croira pas que Marie est la fille d’Irène à cause de sa « peau sombre » et de ses cheveux crépus (p. 56);
  • Marie a subi dans l’enfance les « réflexions désagréables à l’école ou dans la rue […] quand la couleur de sa peau lui attirait des regards curieux, haineux ou méprisants » (p.99).
  • Chaque fois qu’on offre une description de Marie, c’est au sujet de sa « peau sombre » (p. 56, 104) qui « hésite entre l’or et le noir » (p.205), de sa chevelure « épaisse » (p.205), crépue (p.25, 56), ou encore de son métissage (p.207).
  • Marie est perçue comme une « princesse noire » par Léo qui semble tomber amoureux d’elle (pas une princesse ni une princesse courageuse ou intelligente ou drôle ou déterminée. Une princesse noire) (p.214).
  • Elle est même traitée de « sale n*gresse » en p.118.

Bref, Marie semble réduite à son identité raciale, comme si c’était l’élément principal de sa personne. De plus, son héritage métissé et sa couleur de peau ne sont jamais posés comme quelque chose de positif ou normal. C’est toujours une mauvaise chose, ou un trait pas comme les autres, anormal. Même le méchant de l’histoire semble mieux développé que Marie en terme de description physique et de personnalité! Et ce n’est pas que la race de Marie qui est exoticisée. À un moment, alors qu’elle fait le grand ménage dans les affaires de sa mère décédée, elle aperçoit un jeune couple noir en train de fouiller dans ses poubelles:

« Elle porte une robe en wax et de longues boucles d’oreilles en bois. Son mari est vêtu d’une sorte de boubou coloré et d’un pantalon. Un instant, Marie se dit que ce couple à la peau noire détonne un peu dans cette banlieue plutôt chic. Puis, comme toujours, la bêtise de cette pensée la frappe de plein fouet. Toi aussi, tu détonnes! lui lance son cerveau. Et, comme toujours, Marie, métisse élevée dans un milieu très blanc, se mord les lèvres en se demandant à quel bord elle appartient. Elle s’en veut des pensées plus ou moins racistes qui la traversent, comme si elle avait intégré les préjugés du petit village où elle a grandi. Elle se souvient du visage peiné de Franou quand, toute petite, elle avait réclamé pour Noël une poupée « blonde et jolie, pas noire ». Orpheline et sans identité, ironise la petite voix dans sa tête. Quelle tristesse… (p.28-29)

Ainsi donc, même les seuls autres personnages noirs du livre – des personnages tertiaires sans aucune incidence sur l’histoire! – sont posés comme étant des Autres, différents de la normalité. Ils ont l’air davoir immigré récemment (du moins on le suppose par leurs vêtements non occidentaux), et ils se retrouvent dans une communauté de moins de 500 personnes à faire les poubelles… Ugh. Je souligne au passage qu’aucun des quatre auteurs du roman n’est racisé.

Le sujet du livre est vraiment intéressant et j’ai quand même été sensibilisée aux enjeux environnementaux et sociaux entourant l’industrie des cellulaires et autres appareils intelligents que nous avons tous. Mais juste pour la représentation pour le moins maladroite du personnage principal, je ne peux pas en recommander la lecture.

Le deuxième volet des aventures du Collectif Blackbone, intitulé « Fashion victim », porte sur les coulisses de la mode. C’est un thriller qui offre une réflexion sur les nouveaux médias, le rôle des journalistes, et les conditions d’exploitation des ouvriers dans les usines textiles. Il est sorti en librairie en août 2020.

Pour vous procurer ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:

Collectif Black Bone (tome 1): Coltan song
AUTEUR(S):  Marie Causse, Emmanuelle Urien, Marie Mazas & Maylis Jean-Préau
ÉDITIONNathan, 2020
ISBN: 9782092591086
PRIX: 24,95$
14 ANS ET PLUS

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Le mystère des dents du jaguar

Les mystères des dents du jaguarMax, l’oncle de Liberté, n’a décidément pas de chance. Lui qui avait trouvé un travail est sur le point de le perdre. Tout ça parce que la casquette aux dents de jaguar a disparu ! Celle-là même qu’il doit arborer le premier jour de son travail… Mais Liberté n’a pas dit son dernier mot : elle trouvera la casquette et démasquera le voleur, nom d’un jaguar !

Vocabulaire riche et la mise en page dynamique ont fait de ma lecture une expérience agréable. C’est un livre pour les lecteurs débutants vraiment chouette qui m’a fait voyager et m’a tenu en haleine jusqu’à la fin car je voulais absolument découvrir qui était le coupable. Le côté « enquête » est bien exploité et on retrouve au début de chaque chapitre un résumé de « ce que l’on sait ». Ceux-ci résument les indices trouvés en court de lecture et permettent aussi au lecteur de valider sa compréhension du récit. Franchement bien fait ! Ce livre est épuisé; retrouvez-le à votre bibliothèque municipale !

 

Empruntez ce livre auprès de votre bibliothèque municipale!
Le mystère des dents du jaguar
AUTEUR(S) : Quitterie Simon, Anouk Bloch-Henry & Benjamin Adam
ÉDITION: Milan jeunesse, 2011
ISBN: 9782745953995
8-9 ANS

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Les vacances de Léa Belin éducation      fancette quatre pattes

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L’attaque des cubes

L'attaque des cubes Marine CarteronDepuis que le magasin Cubetout a ouvert ses portes, des événements très étranges se passent dans le quartier d’Antoine et Vénus. Toutes les personnes qui ont eu le malheur de passer dans cette boutique, dédiée au jeu vidéo Minecraft, en sont ressorties transformées… Comme zombifiées ! Et si Cubetout était une passerelle permettant à Minecraft de nous envahir ? Antoine et Vénus vont lâcher les manettes pour sauver le monde !

Qu’on se comprenne bien: le personnage principal de ce roman est Antoine, un garçon blanc. C’est d’ailleurs lui qui nous raconte l’histoire. Par contre, sa meilleure amie, Vénus, est noire et a un fort caractère. Elle n’hésite d’ailleurs pas à raturer ce qu’écrit Antoine et à laisser des notes en bas de page dans le texte ! On a donc régulièrement son point de vue. Elle apparaît aussi sur la page de couverture et c’est bien souvent grâce à son courage que le récit avance (car Antoine se révèle plutôt peureux et retiré). La première description de Vénus nous arrive au quatrième chapitre, alors que la nuit tombée, Antoine et Vénus se rencontrent devant le magasin Cubetout:

Derrière moi, deux rangées de dents blanches, barrées d’un fil de métal, flottent au milieu de nulle part. […] Comme sa peau et ses cheveux sont aussi noirs que la nuit, on ne voit que ses dents et le blanc de ses yeux. J’ai l’impression d’être en face du chat bizarre d’Alice aux pays des merveilles. (p.23)

C’est un peu maladroit. Non, les personnes noires n’ont pas les yeux et les dents qui brillent dans le noir. Généralement, dans le noir, on voit une personne ou on ne la voit pas. Ça m’embête un peu d’avoir à le spécifier, car il me semble que c’est une évidence. Malgré cette petite maladresse, Vénus est un personnage vraiment intéressant. Elle est féministe (même si elle n’a peut-être pas les mots pour le dire en raison de son jeune âge), se bat pour l’égalité hommes-femmes et aimerait qu’il y ait davantage de joueuses de jeu vidéo (surtout sur Minecraft!) Elle aime l’école et y excelle, et projette sérieusement de devenir présidente de la République française. Ses défauts ? Elle lève souvent les yeux au ciel et est mauvaise perdante. Vénus est donc un personnage bien développé et nuancé.

On retrouve plusieurs références à la culture populaire et à l’univers des jeux vidéo dans le roman. Chaque chapitre est accompagné d’une barre de progression, comme celle que l’on retrouve souvent dans les jeux en ligne. Cela pourrait plaire à certains lecteurs récalcitrants qui préféreraient justement jouer à Minecraft plutôt que de lire un livre ! L’enquête nous tient en haleine jusqu’à la fin. L’attaque des cubes est un bon roman pour les jeunes avec un personnage secondaire noir qui ne laisse pas sa place au premier venu.

L’attaque des cubes
Auteur(s) / illustrateur(s)
: Marine Cateron Bouton acheter petit
Édition: Rouergue, 2018
ISBN: 9782812616785
À partir de 9 ans

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London mystery club

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Little Lou

Little louLittle Lou a la musique dans la peau. Il a la chance d’habiter au-dessus du Bird Nest, le petit bar où joue Slim, le pianiste. Lou y descend tous les jours prendre sa leçon. À la mort du vieux Slim, Lou hérite de son piano. Le Bird nest est transformé en boîte de nuit. Un soir, des gangsters font irruption dans le bar. Mais Lou est là…

Magnifiquement raconté, ce roman intelligent au format agréable restitue l’ambiance des années folles du jazz du sud des États-Unis. L’histoire nous est racontée tant par le texte que par les illustrations qu’il faut bien analyser et comprendre afin de ne rien manquer, car ces dernières font autant avancer le récite que les mots. La douceur des traits et les couleurs sépia, presque timides, accompagne à merveille le texte, tantôt succinct, tantôt plus long, dynamisant ainsi la lecture. Le passage où des criminels s’introduisent dans Bird Nest nous est raconté par des bandes dessinées, donnant à l’auteur le loisir de s’attarder plus longuement sur ce moment clé du récit et d’enchaîner rapidement les péripéties. Lorsque ceux-ci sont arrêtés, le livre reprend le format d’un roman.

Il existe une version de ce livre avec CD et une version sans CD. Dans la version accompagnée d’un CD audio, on retrouve de magnifiques improvisations de Memphis Slim, du jazz, du blues, de la musique classique au piano et une narration juste et rieuse de Jean Claverie, petit accent américain en plus ! En dix-sept minutes, le roman complet est lu. Pour le passage en bandes dessinées, le lecteur narre ce que l’on vlittle lou 2oit comme un roman. J’ai adoré le CD d’accompagnement, je l’aurais relu quatre ou cinq fois, sans problèmes !

Parents, vous avez essayé de faire lire et écouter ce roman à un enfant d’âge scolaire ? Parfait pour partager un moment de lecture parent-enfant. N’oubliez pas : si votre enfant sait déjà lire, continuez tout de même à lire avec lui. Il se sentira valorisé, important et progressera très vite dans ses apprentissages. Enseignants, pourquoi ne pas offrir une activité spéciale à vos élèves en les faisant écouter ce livre en fin d’étape ? Ne prévoyez pas nécessairement d’évaluation pour ce livre; il est bien parfois de lire simplement pour le plaisir !

 

* Ce livre est recommandé par l’Éducation Nationale de France.

Coup de cœur !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Jean Claverie
Maison d’édition: Gallimard jeunesse Bouton acheter petit
Année de publication: 1994
ISBN: 9782070659562 ou 9782070537167 (avec CD audio)
Public cible: 8 ans et plus.

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Fatou Diallo, détective

Fatou diallo détectiveMoi, c’est Fatou Diallo, 9 ans et demi. Avec mon associé Max (oui, bon, c’est un hamster, on fait comme on peut !), bref, avec Max, nous avons créé l’agence de détective FDD. Dès qu’il y a une enquête à mener, un mystère à élucider, on m’appelle. Pour me trouver, c’est simple : cité des Violettes, bâtiment D, à côté de l’escalier.

Fatou sait marchander ! Elle sait ce qu’elle veut et elle ne travaille pas pour rien. Bref, elle connaît sa valeur. Elle n’a pas non plus la langue dans sa poche. D’origine sénégalaise, voilà trois générations que sa famille a immigré en France. Au début du roman, Fatou affirme : « Si je n’avais pas la peau noire, j’aurais sans doute rougi jusqu’aux oreilles de mon impertinence » (p.15). À la lecture de cette phrase, je me suis demandée s’il n’existait pas une autre manière de décrire les sentiments du personnage, une manière qui ne serait pas hégémonique. En effet, on prend la réaction physique d’une personne blanche pour décrire les sentiments d’une personne noire. Pourquoi ?

À la page 49, le voisin arabe de Fatou affirme ne pas être responsable du vandalisme qui a eu lieu dans l’immeuble, mais est persuadé qu’on va lui mettre ça sur le dos à cause de son origine ethnique : être Arabe en France fait de lui la tête de Turc idéale. À ses propos, Fatou répond « Oh, tu sais, ce n’est pas toujours drôle non plus d’avoir la peau noire… » (p.50) Enseignants: si vous lisez ce roman avec vos élèves, demandez-leur ce que Fatou aurait bien pu vouloir dire par là.

Chaque chapitre est une nouvelle enquête de Fatou que l’on s’amuse à suivre dans ses aventures. Le récit m’a intrigué, mais j’ai été agacée des petites pointes de sexisme laissées ici et là (par exemple, que le « foot » n’est pas un sport de fille). Bien sûr, ce sexisme existe dans la réalité, mais comme il s’agit d’une œuvre de fiction pour les enfants, je ne vois pas trop l’intérêt de réitérer ce genre de stéréotypes. La société se débrouille très bien pour nous les resservir à tout moment sans que les artistes s’y mettent aussi. Contexte français.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Emmanuel Trédez
Maison d’édition: Nathan Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782092558232
Public cible: À partir de 8 ans
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London mystery club : Le loup-garou de Hyde Park

London mystery clubQuatre collégiens, à la tête d’un blog spécialisé dans les phénomènes étranges et paranormaux, mènent l’enquête. Pour leur première affaire à résoudre, Kyle, Ashley, Zoey et Tyler vont devoir faire face à d’inquiétants loups-garous qui envahissent Hyde Park… Au fil des indices, cette aventure les mènera dans les endroits les plus mystérieux de Londres !

Les amateurs de polar seront bien servis en lisant cette bande dessinée ! L’enquête menée par les quatre enfant est captivante. Toutefois, j’ai trouvé la mise en page un peu vide; les cases sont souvent dénuées de contexte arrière. Parmi le joyeux quatuor se trouve une fille noire présente dès le début du récit. Elle est intelligente, fréquente régulièrement les musées avec son père, trouve des solutions aux problèmes. Son humour est un peu décalé; cela m’a beaucoup plu !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Davide Cali & Yannick Robert
Maison d’édition: abc Melody Bouton acheter petit
Année de publication: 2016
ISBN: 9782368360842
Public cible: 10 ans et plus

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Une enquête signée Betty

enquête bettyBetty se dirige vers la station de métro parisienne Château-Rouge… quand elle assiste à un kidnapping ! Un homme pousse une femme à l’intérieur d’un taxi qui part en trombe. Dans la panique, un objet tombe du sac-à-dos de la femme : une statuette africaine. Betty la ramasse, la met dans son sac et décide qu’à partir de ce moment, sa mission (et un peu aussi celle de Lucas, son amoureux) sera de délivrer la femme à la statuette !

Cela faisait un bon moment que ce livre attendait dans ma pile de livres à lire en vue d’un nouveau billet pour Mistikrak!. Je me suis finalement décidée à le lire cet après-midi, en n’ayant aucune attente. Et voilà que l’intrigue m’a happée de plein fouet; dès les premières pages, on meurt d’envie de connaître la suite. L’intrigue est géniale et Betty est un personnage comme je les aime: futée, intelligente, débrouillarde et pleine de bonnes intentions. L’enquête qu’elle va mener nous entraîne dans plusieurs quartiers de Paris (une ville que je connais mal, mais l’auteur a bien réussi à me faire croire que j’y étais pendant ma lecture!). L’enquête permet également au lecteur d’en connaître beaucoup sur la culture africaine et ses nombreux pays: Ghana, Gabon, Sénégal, Mauritanie, Burkina Faso, Togo… Niveau culture aussi, le lecteur est bien servi: pagnes, bananes plantains, gombos, safous, le chanteur Papa Wemba, la groundnut sauce, et j’en passe. L’auteur a bien fait ses devoirs côté recherches, bravo! Plein de suspense et de rebondissements, ce polar plaira aux enfants dès l’âge de 10 ans. Contexte français.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Alain Korkos
Maison d’édition: Éditions Nathan Bouton acheter petit
Année de publication: 2015
ISBN: 9782092555736
Public cible: 10 à 13 ans
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