Le petit jardinier extraordinaire

Le petit jardinier extraordinaireJoe est un petit garçon rêveur. Un jour, une graine d’idée germe dans son esprit… Avec patience et détermination, il va changer son monde gris et ordinaire en un endroit extraordinaire !

J’ai un faible pour les illustrateurs qui utilisent les techniques mixtes dans les albums pour enfants. J’adore ce savant mélange de textures, de couleurs, de traits, de collages, de feutres, de crayons. Dans Le petit jardinier extraordinaire, l’auteur ne raconte pas l’histoire que par le biais de mots, mais aussi par le biais des illustrations qui véhiculent toutes sortes de messages et d’informations complémentaires au récit. De plus, l’utilisation des couleurs est particulièrement réussi: je pense notamment à cette magnifique double page où l’on voit l’immeuble où vit Joe et ce qu’y font ses voisins en tons de gris, alors qu’on aperçoit Joe entouré d’objets colorés par le pouvoir de son imagination.

Joe est un garçon noir aux lunettes bleues, mais sa couleur de peau ne change strictement rien au récit. Il s’intéresse aux sciences et à comment fonctionne le monde. Il aime explorer, dans la réalité ou dans le monde imaginaire des livres. Il n’a pas peur d’expérimenter des choses, et c’est d’ailleurs sa volonté de faire pousser un arbre qui fait naître ce récit fantastique, beau et touchant. Car lorsque la plante de Joe fleurira et se multipliera, il en offrira à toutes les personnes qu’il croise afin d’enjoliver son quartier et faire plaisir en un acte gratuit de générosité. J’ai adoré cet album !

Petit jardinier 3

Petit jardinier 2

Coup de CŒUR !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Sam Boughton
Maison d’édition: Gallimard Jeunesse Bouton acheter petit
Année de publication: 2019
ISBN: 9782075122849
Public cible: À partir de 4 ans.
Vous aimerez peut-être: L’album Toc, toc, toc, papa, où es-tu ? fait aussi usage des techniques mixtes en illustration.

SUIVEZ MISTIKRAK! SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

logo livreaddict  logo facebook

Publicité

Les poupées

Qles poupées de luca bisaillonuand elle sera grande, Lucie voyagera. Elle dansera au son du tam-tam. Elle sera libre. Elle apprendra peut-être même à lire aux enfants ou soignera les malades, qui sait. Une chose est sûre : elle ne sera pas comme les adultes qu’elle connaît, ces gens prévisibles qui mettent les enfants dans des moules.

Les premières pages du livre ont su capter mon attention. On y découvre une petite fille blanche, Lucie, qui en sait déjà beaucoup sur les grands, par exemple qu’ils sont « extrêmement prévisibles. » Elle sait donc d’avance que sa tante Agathe lui offrira une poupée pour son anniversaire. Sauf que Lucie n’aime pas les poupées, pas plu qu’elle n’aime le rose et les robes. Lucie aime les livres, surtout ceux qui racontent des histoires de petites filles indépendantes et courageuses. Lucie aime aussi la géographie, l’aviation, les inventions, la science, marcher sous la pluie, grimper aux arbres, apprendre. En débutant ma lecture, je me suis dit « Ah, oui ! Un album féministe !  Allez, Lucie, détruis-moi les stéréotypes de genre! » Sauf que Les Poupées, ce n’est pas vraiment ça. Oui, Lucie n’est pas comme les autres filles, mais j’aurais tellement aimé que l’auteur creuse davantage ce sujet plutôt que de se perdre dans toutes les directions. Je m’explique. Lorsque la mère de Lucie lui dit « Mais toutes les petites filles aiment jouer à la poupée ! » et que Lucie s’étonne et répond « Je ne suis pas une petite fille alors ? » (p.8), sa mère est troublée et puis c’est tout. Lorsque Lucie explique que les « grands aiment les choses figées, et quand, par exemple, Lucie a besoin d’un nouveau vêtement ou d’une nouvelle paire de chaussures, samaman essaie toujours de l’influencer. « Tu ne préfères pas cette jolie robe avec des nœuds? », Lucie soupire et puis c’est tout. Lorsque Lucie tente de faire pousser des roses bleues car elle trouve qu’il n’y a pas assez de couleurs dans le jardin de sa mère, cette dernière dit: « Quelle drôle de petite fille j’ai là! » et puis c’est tout.

Ensuite, l’auteur brise le rythme du récit en racontant l’histoire d’une petite fille inventée, Kalina, qui vit en Afrique et qui n’a pas la chance d’avoir des poupées. 13 pages sur les 57 pages du livre lui sont consacrées, comme si c’était un livre à l’intérieur d’un autre. Kalina vit dans un village, sa maison est une case faire de terre séchée et de tiges de paille, elle va cherche de l’eau au puit, sa mère passe la majeure partie de sa journée à écraser des grains de mil pour faire de la farine, elle n’a pas de jouets car sa famille est trop pauvre pour lui en acheter et elle s’éclaire à la lumière d’une chandelle la nuit. Au final, Kalina confectionne elle-même une poupée avec de la paille, du coton, des feuilles de maïs et de la liane. Kalina aime beaucoup sa poupée et ne manifeste pas vraiment le désir d’en avoir une autre, plus occidentale. Toutefois, Lucie va quand même entreprendre d’envoyer toutes ses poupées à Kalina par la poste, sans succès.

les poupées 2

Je n’ai pas aimé ce livre à cause de son côté décousu, malgré la présence d’un texte de qualité, de propos intéressants et d’une mise en page dynamique. Dommage.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Françoise de Luca & Josée Bisaillon
Maison d’édition: Marchand de feuilles Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782923896700
Public cible: À partir de 7 ans.
Vous aimerez peut-être: Zékéyé fête Noël, un livre jeunesse.

SUIVEZ MISTIKRAK! SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

logo livreaddict  logo facebook

Bébé va au marché

bébé va au marchéMaman et Bébé vont au marché. Bébé est très coquin, Maman ni remarque rien. Elle est trop occupée par tout ce qu’elle doit acheter… Cette histoire se déroule dans un marché d’Afrique de l’Ouest où l’illustratrice Angela Brooksbank a grandi.

J’ai eu énormément de plaisir à raconter cette histoire colorée durant une heure du conte. C’était magique ! Le texte est savoureux et les illustrations nous font voyager jusqu’en Afrique de l’Ouest, dans un marché bondé où l’on rencontre une foule de personnages intéressants: une marchande de bananes, un marchand d’oranges, un marchand de biscuits sucrés, une marchande de maïs, une marchande de noix de coco et d’innombrables femmes et hommes souriants qui font leurs emplettes. Les enfants m’ont aidée à effectuer le décompte des aliments (5 bananes, 4 oranges, 3 biscuits, 2 maïs, 1 noix de coco). Un de mes albums favoris de l’année 2017 !

Atinuke est une auteure nigériane. 

Atinuke

Auteur(s) / illustrateur(s) : Atinuke & Angela Brooksbank
Maison d’édition: Éditions des éléphants Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782372730396
Public cible: 3 à 5 ans

Je remercie les Éditions des éléphants de m’avoir offert ce livre.

bébé va au marché 2

Vous aimerez peut-être: Ma journée dans la savane: Un voyage en Tanzanie.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Terminus

terminus christian robinson matt de la penaLors de leur voyage en bus, Tom et sa grand-mère découvrent la beauté du monde qui les entoure…

Terminus est un album qu’on lit lentement. Pour admirer les illustrations et savourer les mots. L’illustrateur Christian Robinson utilise avec beaucoup d’inventivité des techniques mixtes telles que la peinture, le collage, l’estampe et le fusain.

Le récit est très bien mené. Au départ, on peut croire que Tom et sa grand-mère sont moins privilégiés que d’autres personnes de leur communauté et on se pose beaucoup de questions, tout comme Tom. Pourquoi prennent-ils l’autobus ? Pourquoi n’ont-ils pas de voiture ? Le quartier couvert de déchets et de graffitis est-il celui de leur maison? Se rendent-ils à une soupe populaire pour dîner ? Eh bien, non, non et non. Tom et sa grand-mère se rendent dans un quartier défavorisé après une matinée à l’église pour y faire du bénévolat. Et c’est magnifique. La grand-mère de Tom trouve toujours les réponses les plus justes, appropriées, authentiques et poétiques qu’il soit. À travers leur trajet en autobus, on découvre toute la bonté, la générosité, le respect et le don de soi dont nous sommes tous capables. Tous les éléments sont là pour faire de Terminus un album qu’il faut absolument avoir dans sa bibliothèque personnelle. Fabuleux !

Coup de cœur !

* Médaille Caldecott 2016

* Livre d’honneur 2016 du Coretta Scott King Illustrator

* Médaille John Newberry 2016

 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Christian Robinson est un illustrateur américain.

christian robinson

Je remercie les Éditions des éléphants de m’avoir offert ce livre.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Christian Robinson & Matt De La Peña
Maison d’édition: Les Éditions des éléphants Bouton acheter petit
Année de publication: 2016
ISBN: 9782372730273
Public cible: À partir de 4 ans
Vous aimerez peut-être: Du même illustrateur, il y a Antoinette.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Le libraire de la favela

Libraire-de-la-favela-1

Dans une favela de Rio de Janeiro, le témoignage plein d’espoir d’Otavio : sans jamais baisser les bras, il a toujours cherché à faire partager sa passion de la lecture.

J’aime les livres qui parlent de livres. Les livres sur les bibliothécaires, sur les lecteurs, sur les libraires. Le libraire de la favela s’inscrit dans cette catégorie. Et j’admet ne pas avoir été attirée au premier abord par ce petit roman de 94 pages, qui pourtant m’a gracieusement été offert par l’éditeur. Mais voilà, je me suis lancée et j’ai été agréablement surprise par la qualité du récit, l’art de conter de l’auteur, les illustrations angulaires en contre-plongée et les vignettes en noir et blanc, ainsi que tout le dossier documentaire en fin de livre qui nous informe sur le Brésil et ses bidonvilles, sur la vie de l’auteur et sur les initiatives technologiques et sociales dans les favelas. Tout au long du texte, des notes en bas de page aident le lecteur à comprendre les concepts et les mots qui pourraient lui être inconnus (par exemple: les favelas, la bande dessinée brésilienne Histoires de Monica, la religion mormone, l’auteur pour la jeunesse Monteiro Lobato, l’alcool cachaça, les télénovelas, le bédéiste Ziraldo, etc.)

Ce roman, qui s’ouvre sur un survol historique des bidonvilles en bordure de Rio de Janeiro, capte le lecteur dès les premières phrases:

Tous les Brésiliens qui habitent dans les favelas savent que dans ces quartiers, nous vivons avec la peur et l’angoisse. Mais nous avons aussi un désir immense de dépasser tout cela, de dépasser les idées reçues et le fait d’habiter dans un des quartiers les plus violents de Rio de Janeiro, de dépasser un futur bouché. (p.7)

Alors que la criminalité s’installe dans les bidonvilles brésiliens et que la « guerre de la poudre » (la cocaïne) fait rage, les trafiquants aident financièrement les habitants et leur offre des cadeaux (mais pas de livres pour les enfants!) en échange de respect, loyauté et protection. Malgré la violence et la pauvreté qui l’entoure, Octávio Júnior aime sa vie dans la favela. Il y est libraire et cela lui permet de sensibiliser les membres de sa communauté à la lecture. Conscient que les enfants de son quartier ont une « vision très réduite du monde » (p.11), il souhaite leur transmettre le goût de la lecture qu’il considère être une échappatoire. C’est à travers ses mots qu’il nous raconte son histoire, tel un mémoire ou un conte de fées, et qu’on découvre avec lui la vie qu’il a vécue et comment il est devenu libraire dans un endroit aussi inusité. Octávio Júnior a véritablement existé et c’est fantastique de voir comment une personne seule peut porte un si gros et beau projet dans un environnement aussi difficile.

Ce roman aborde sans grands détours des sujets tels que la violence conjugale, le trafic de drogue, la mort des enfants, analphabétisme fonctionnel, la brutalité policière, la guerre, l’hypersexualisation des filles ou le crime organisé. Il plaira aux adultes, mais également aux enfants matures ayant déjà abordés ces sujets avec un adulte. Malgré quelques longueurs, on lit avec plaisir le récit de ce garçon mordu de lecture, débrouillard et futur libraire inspirant.

Otávio César de Souza Júnior est un écrivain, producteur théâtral, acteur et conteur brésilien.

Otávio César de Souza Júnior

Auteur(s) / illustrateur(s) : Octávio Júnior & André Diniz
Maison d’édition: Éditions Anacaona Bouton acheter petit
Année de publication: 2011
ISBN: 9782918799887
Public cible: 10 à 13 ans
Vous aimerez peut-être: Chez le même éditeur, il y a Tonton Couture.

Je remercie les Éditions Anacaona de m’avoir offert ce livre.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Antoinette

AntoinetteAntoinette a trois frères bouledogues, Rocky, Ricky et Bruno. Elle n’est ni la plus rapide, ni la plus intelligente, ni la plus forte. Sa maman lui dit qu’elle a forcément quelque chose d’extra particulier, mais en fait, Antoinette ne sait pas trop ce que c’est. Jusqu’au jour où…

Ce sont des chiens qui occupent la place centrale du récit. Les personnages humains, lorsque représentés, sont surtout non-blancs. Les enfants n’auront tout de fois aucune difficulté à se projeter dans la peau des chiots de l’histoire. La morale du récit informe le lecteur que tout un chacun a une qualité ou un talent particulier qui lui est propre. Certains sont intelligents, courageux, persévérants, alors que d’autres sont comiques, patients ou généreux. Les illustrations, véritable travail d’artiste, utilisent des techniques mixtes tels que le collage, la peinture ou estampe. Il existe dans cet album un équilibre parfait entre le texte et les illustrations, faisant de ce livre un petit bijou de littérature, idéal pour une heure du conte auprès des 4 à 8 ans.

* Gagnant du choix des parents 2017 de la maison d’édition Simon et Schuster.

Coup de cœur !

Christian Robinson est un illustrateur américain.

christian robinson

Auteur(s) / illustrateur(s) : Kelly Dipucchio & Christian Robinson
Maison d’édition: Hélium Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782330075156
Public cible: À partir de 4 ans
Vous aimerez peut-être: Du même illustrateur, il y a Josephine.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Un cadeau mystérieux

cadeau-mysterieuxÀ l’ombre de l’arbre à palabre, Papa Dialy aime raconter les histoires de sa vie et de ses aïeuls, l’histoire de l’Afrique. Le vieux griot, à présent usé et fatigué, décide de confier un mystérieux cadeau à son fils, Lamine, qui va bientôt quitter le continent. Pour y parvenir, Papa Dialy peut compter sur les animaux de la savane qui uniront leurs forces dans cette course. Arriveront-ils à temps pour transmettre le cadeau à Lamine avant son départ ?

Quel beau livre jeunesse ! J’ai adoré ! Le texte, fluide, est agréable à lire et nous garde en haleine du début à fin. Tous les animaux qui peuplent les pages et participent au déroulement des péripéties nous semblent authentiques et de bonne foi. Les magnifiques illustrations à l’encre sont pleines de volume, de profondeur et de détails intéressants. Les couleurs ressortent superbement sur le fond blanc immaculé; difficile de les quitter des yeux! Une histoire sur l’amour paternel, sur la transmission des traditions, et sur l’importance de la culture orale. Un livre pour découvrir le monde, pour rêver. Je le recommande vivement!

Coup de coeur !

cadeau-mysterieux-Circonflexe

 

* Sélection prix des Incorruptibles 2015-2016 (France)

Auteur(s) / illustrateur(s) : Laury Blavoet & Magali Attiogbé
Maison d’édition: Circonflexe
Année de publication: 2013
ISBN: 9782878336856
Public cible: 5 à 7 ans
Vous aimerez peut-être: Graine de patience, c’est une histoire qui commence aussi sous un arbre en Afrique et où les animaux sauvages viennent en aide au héros. Si c’est plutôt les illustrations sur fond blanc immaculé qui vous ont plu, essayez Mimi perd sa place.

L’illustratrice française Magali Attiogbé est née au Togo.

Magali Attiogbé

SUIVEZ MISTIKRAK! SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

logo livreaddict  logo facebook

Akli, prince du désert

akliAkli veut aller chercher son épée chez son oncle qui habite la ville. Mais, pour cela, il doit traverser le désert et affronter des génies méchants et grands comme des monstres. Akli demande à Azumar le chameau de l’accompagner et, pour le convaincre, il lui promet une selle d’argent…

Voilà un très beau conte sur le passage à l’âge adulte adapté aux jeunes. Approprié jusqu’à l’âge scolaire, ce livre aux illustrations dynamiques offre un récit réussi.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Carl Norac & Anne-Catherine De Boel
Maison d’édition: École des loisirs
Année de publication: 2006
ISBN: 2211071198
Public cible: 4 à 10 ans.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Camille est amoureuse

camilleCamille arrive à l’école avec sa jolie robe, ses plus beaux nœuds dans les cheveux et son cœur bat un peu plus vite que d’habitude…Serait-ce Célestin la cause de cet émoi ?

Je n’ai jamais été une fan de la série Camille. Pour une raison mystérieuse, je ne l’aimais pas étant enfant et je ne l’apprécie pas davantage à l’âge adulte. Il semble y avoir quelque chose qui me déplaît chez la petite rouquine et ses aventures me laissent totalement indifférente. De plus, la maison d’édition Hemma ne m’attire guère non plus. Pourquoi? Mystère. Bref, compte tenu que Camille est ici amoureuse d’un petit garçon noir, je me suis arrêtée pour lire ce petit album jeunesse par pure curiosité. Pour un univers aussi peu diversifié tel que celui de Camille, je me suis demandé quelle représentation était accordée au petit Célestin, le garçon qui fait battre le cœur de la fillette.

J’ai aimé que l’emphase soit mise sur le sentiment amoureux et que l’origine ethnique de l’élu masculin n’ait aucune importance. Qui sait, peut-être que les événements relatés dans cet album se déroulent après Camille et ses amis. Selon mon expérience, les personnages noirs sont rarement l’objet de l’affection ou de l’amour de personnages blancs en littérature jeunesse, encore moins les garçons noirs, et encore moins chez les enfants. Que la petite Camille soit amoureuse de Célestin est en soi une petite révolution… Célestin est un petit garçon tout à fait charmant, poli et généreux. Une représentation positive, donc, qui s’éloigne des stéréotypes négatifs associés aux personnages noirs dans la littérature en général.

J’ai trouvé particulier que Camille trouve le prénom de Célestin inhabituel, disant à sa mère « C’est un drôle de prénom, mais il est gentil. » Comme si avoir un prénom moins commun amenait automatiquement de la méfiance et qu’elle disait « non, non, rassure-toi, cette personne est correcte, j’ai vérifié ». Quant à son amie Bérengère, je souligne que ce prénom est également inhabituel, mais la petite héroïne ne s’en préoccupe pas outre mesure. Bizarre.

Mon verdict? *Soupir* Quelque chose m’agace chez Camille, je dois l’avouer, même sans savoir ce que c’est exactement. J’ai toujours l’impression qu’on fait passer des gestes ou des mots déplacés à travers Camille qu’on accepte aveuglément sous prétexte qu’elle est une enfant. L’approche est souvent gauche et agaçante… L’album en tant que tel est réussi, même si j’ai toujours trouvé que la narration des Camille se faisait trop par le biais de dialogues. Je trouve que cela manque de dynamisme. Cela dit, les illustrations sont jolies, comme toujours. Couverture rigide.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Aline de Pétigny et Nancy Delvaux
Maison d’édition: Hemma Bouton acheter petit
Année de publication: 2009
ISBN: 9782508002144
Public cible: À partir de 5 ans

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook