Kadogo

Pour ses onze ans, Gabriel reçoit une kalachnikov en cadeau. Sans l’avoir voulu, il va devenir un enfant soldat. Ce livre, qui évoque l’enrôlement d’un enfant de 11 ans, illustre le combat qu’Amnesty International mène pour mettre un terme au drame de l’enrôlement d’enfants soldats.

Ce sont d’abord les illustrations qui ont attiré mon œil vers ce livre: Joël Alessandra maîtrise l’aquarelle et les ombrages, et ses traits évoquent une certaine urgence et une liberté qui contrastent avec le propos de l’album. Né à Marseille, il a notamment été directeur artistique à Djibouti en Afrique de 1989 à 1991.

« Kadogo », le titre de l’album, désigne l’enfant soldat en langue swahili, mais à l’origine il veut dire « encore petit ». Lorsque Gabriel recevra une kalachnikov en cadeau, c’est toute sa vie qui sera dorénavant intimement liée à cette arme. De la naïve excitation d’avoir reçu ce qu’il perçoit d’abord comme un jouet, Gabriel ne réalisera que plus tard qu’on s’attend de lui à ce qu’il fasse davantage que de faire semblant. Il sera réveillé en pleine nuit par son oncle et conduit dans un endroit inconnu à l’arrière d’un vieux véhicule tout terrain, entassé au milieu de dizaines d’autres garçons comme lui, luttant contre « ses larmes de petit garçon ».

Le texte d’Ingrid Chabbert traduisent toute la détresse, l’incompréhension et la douleur ressentie par Gabriel. On en sait très peu sur les parents du garçon: il semble avoir été élevé par son oncle et sa tante. Lorsqu’il arrivera au camp d’entraînement à la guérilla, on ne parlera pas non plus des sévices et traumatismes qu’il aurait pu subir. On vit avec Gabriel ses premiers instants de perte de l’innocence: ne pas tout comprendre, rechercher des modèles chez les autres garçons plus âgés, avoir mal au bras d’avoir trop tiré, s’ennuyer de ses petits frères restés à la maison et réaliser qu’il ne pourra pas les prévenir de ce qui les attend, sentir le sang encore chaud de sa première victime couler sur ses orteils.

L’histoire se termine par la fuite de Gabriel, abandonnant sa carabine derrière lui. On ne sait pas ce qui lui est arrivé. A-t-il été abattu sur le champ par les superviseurs du camp? A-t-il réussi à partir sans se faire repérer? Est-il retourné chez lui? S’est-il perdu avant d’avoir pu retrouver les siens? Cette fin ouverte permet d’avoir de bonnes discussions en groupe après la lecture, pourquoi pas en milieu scolaire avec des élèves de 3e cycle. En toute fin d’album vient une page signée Amnesty International sur l’enrôlement d’enfants soldats et des solutions proposées par des ONG pour que cela cesse.

« Kadogo » est un livre très dur à lire, mais aussi très beau et nécessaire. Recommandé!

Pour commander ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:

Kadogo
AUTEUR(S) : Ingrid Chabbert , Joël Alessandra 
ÉDITIONDes ronds dans l’O, 2017
ISBN: 9782374180298
PRIX: 25,95$
10 ans et plus

Ce livre vous a plu?
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Ma famille

ma famille pierre coran

Je m’appelle Aurélie et je te présente ma famille : Quatre générations de grands et de petits! Chacun a son caractère, ses passions et ses petites manies. On ne s’ennuie jamais dans cette famille! Découvrons-la ensemble dès maintenant.

Je suis tombée par hasard sur ce livre d’image dans une bibliothèque publique. Il raconte l’histoire généalogique d’une petite fille noire adoptée par une famille blanche. Chaque double page s’intéresse à un membre de sa famille: Grand-Mamy Pélagie, Mamy Élise, Papy Willy, oncle Bob, sa tante, ses cousins et ses parents. Aurélie, décrite comme un « bébé des tropiques » est présentée ainsi:

Cousine tant attendue de Thomas et Cédric. Aurélie sans famille qu’un avion déposa est désormais la fille de Jean et de Sarah. Les enfants, les parents et Grand-Mamy en tête, ce soir, lui font la fête en musique et en chants.

Le texte tout en poésie nous fait découvrir les membres d’une famille en une série de portraits illustrés. Un arbre généalogique orne les pages de garde et établit le lien de filiation qui les uni. L’arrivée d’Aurélie est présentée comme une suite logique et naturelle à l’histoire familiale. Voilà un livre d’image sur l’adoption qui présente de manière positive l’arrivée d’un nouvel enfant. Les auteurs ne mettent pas l’accent sur la différence raciale de la dernière venue; au contraire, on insiste davantage sur le fait qu’elle est la fille de Jean et de Sarah, la cousine de Thomas et Cédric, la nièce d’Olga, la petite-fille de Luc et Jo. Intéressant. Ce livre est épuisé; empruntez-le à votre bibliothèque de quartier !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Pierre Coran & Marie-Josée Sacré
Maison d’édition: Bilboquet
Année de publication: 1997
ISBN: 2841810690
Public cible: À partir de 5 ans

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Wagenia : Les pêcheurs intrépides du Congo

Wagenia - Les pêcheurs intrépides du CongoSa mère, qui est veuve et l’élève seule, a confié Mopeta à son frère , pour qu’il vive la vie des pêcheurs wagenia, en amour du fleuve. Mopeta est heureux d’apprendre le métier, mais il a le mal du pays. Le soir, souvent, il s’en va rêver seul en pirogue, près des rapides. Une nuit, des malfaiteurs dérobent du poisson. C’est Mopeta qui est accusé de ce vol, et il va lui être difficile de prouver son innocence…

J’ai tout aimé de cet album. Déjà le titre: remarquez qu’on n’y mentionne pas l’Afrique. On parle du Congo. C’est bon signe, avant même d’avoir lu le livre, car trop souvent on parle de l’Afrique en littérature jeunesse comme s’il s’agissait d’un pays alors qu’il s’agit d’un continent. Les différents villages où se déroule l’action sont aussi clairement nommés: Wagenia et Kisangani. Encore un bon point car les livres jeunesse parlant de l’Afrique on la fâcheuse tendance à taire le nom des villes, des villages et des pays africains, comme si l’un équivalait bien l’autre. Dans cet album signé Dominique Mwankumi, on nomme aussi clairement les différents groupes ethniques qui peuplent le Congo. J’aime bien lorsque les lieux, les choses et les gens sont nommés ; cela les rend réels, vrais, et cela nous rappelle qu’ils existent. C’est important, surtout lorsqu’on fait référence à la représentation des personnes noires dans les médias et les produits culturels.

Ensuite, les thèmes abordés: on y parle pas d’exotisme, de sorcellerie, de pauvreté ou de racisme (comme c’est souvent le cas en littérature jeunesse lorsqu’il est question de l’Afrique) mais de pêche, de vie de famille, de débrouillardise, d’apprentissage et de bien-être. Pour toutes ces raisons, je recommande vivement cet album.

Les illustrations utilisent les tons de jaune, ocre et orangé, évoquant la chaleur du pays du Congo. Des vignettes superposées aux illustrations principales marquent l’action, les péripéties, le suspense, la vitesse ou l’effervescence.

Le récit en lui seul m’a charmé. Quelle n’a pas été ma surprise de retrouver à la fin de l’album un dossier documentaire extrêmement bien fait sur le Congo, ses habitants, son climat, son histoire, ses productions artistiques, sa géographie, sa gastronomie, sa faune et son économie. Dominique Mwankumi nous offre ici un album merveilleux à mettre entre toutes les mains.

Coup de cœur !

Dominique Mwankumi est un auteur congolais.

dominique mwankumi

Auteur(s) / illustrateur(s) : Dominique Mwankumi
Maison d’édition: École des loisirs
Année de publication: 2007
ISBN: 9782211094542
Public cible: À partir de 8 ans
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Little Lou : La route du sud

Little Lou 2 Route Sud couv.inddLittle Lou parcourt le Sud des États-Unis avec ses amis musiciens. Le succès les accompagne, mais un cyclone met brusquement fin à leur tournée. Little Lou continue seul sa route. Arrivée à destination, il découvre la vie à la plantation. Il retrouve Sonny qui va lui livrer un à un les secrets de sa musique.

J’ai lu le premier roman de Little Lou avec beaucoup d’intérêt. Dans ce deuxième tome, on constate que Lou grandit, qu’il réalise de plus en plus le racisme ambiant des États-Unis du XXème siècle, et que la musique peut servir à autre chose qu’à faire danser; elle peut apaiser, faire du bien et émouvoir. Ce tome se lit très bien de manière indépendante, sans avoir lu Little Lou. Par contre, c’est avec énormément de plaisir qu’on retrouve des personnages et un contexte familiers. Le récit se déroule à une époque où, bien que l’esclavage ait été aboli aux États-Unis, de nombreux afro-américains travaillent toujours dans les champs de coton et de canne à sucre comme des esclaves.

Le texte nous est raconté par Lou, un petit garçon haut comme trois pommes, très intelligent et vif d’esprit, mais qui ne comprend pas toujours tout au monde des adultes. Dans sa narration, le narrateur brise fréquemment le quatrième mur et s’adresse directement au lecteur. Cela donne vraiment l’impression de s’adresser à un ami ou à un lointain membre de la famille, comme si Lou existait réellement.

Les images n’illustrent pas simplement ce qui est décrit ou raconté dans le texte, elles participent activement à la narration en donnant au lecteur de l’information additionnelle et en faisant elles aussi avancer le récit. Il existe dans ce petit roman de 60 pages un bel équilibre entre le texte en prose, les planches de bandes dessinées et les illustrations. À noter que les illustrations contiennent des mots en anglais. La route du sud est un roman fantastique que l’on prend plaisir à lire plusieurs fois.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Jean Claverie
Maison d’édition: Gallimard jeunesse Bouton acheter petit
Année de publication: 2003
ISBN: 9782070659159
Public cible: À partir de 8 ans

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Très, très fort !

très très fortIls ne font rien de spécial, Maman et Petit Homme, non, rien de spécial… Quand tout à coup, DING DONG ! on sonne. Qui voilà ? Petit à petit, la famille se réunit pour serrer Petit Homme dans leurs bras, TRÈS, TRÈS FORT !

Un album dont la narration est répétitive, mais pleine de surprises ! Les tout-petits s’amuseront à faire des prédictions sur qui peut bien être à la porte à chaque fois qu’on sonne de nouveau. Un livre jeunesse mettant en scène une famille noire qui se réunit lors de l’anniversaire surprise du père. La mère porte des tresses qui frottent ses épaules, la tante a le regard espiègle, l’oncle porte une moustache très années 90 (!), les grand-mères aux vêtements colorées me rappellent mes propres grands-mamans, … De l’amour, de l’amour et encore de l’amour à dévorer tout rond, et un moment du quotidien à croquer. Sublime. Ce livre est épuisé. Empruntez-le à votre bibliothèque de quartier !

Mise à jour de juillet 2020: Le livre vient d’être réimprimé! Commandez-le en cliquant ici, ou rendez-vous dans votre librairie locale préférée.

Coup de cœur !

Trish Cooke est une auteure anglaise originaire de la Dominique.

Trish Cooke

Auteur(s) / illustrateur(s) : Trish Cooke & Helen Oxenbury
Maison d’édition
Flammarion Bouton acheter petit
Année de publication: 1994 / 2005 / 2020
ISBN: 2081601575 / 9782081610279 / 9782081497313
Public cible: À partir de 4 ans

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tickle tickle

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Tonton couture : Une histoire au bord du fleuve São Francisco

Tonton coutureLe petit Eduardo veut être couturier, comme son oncle. Il habite dans une petite ville du Brésil, au bord du fleuve San Francisco. Son tonton lui apprend tous les secrets du métier – et lui raconte aussi plein d’histoires sur la vie d’autrefois. Autrefois, avant que la grande usine s’installe au bord du fleuve, et pollue la région. Tonton Couture coud les uniformes des ouvriers. Mais un jour, l’usine décide de produire les uniformes dans un pays lointain. Ça coûte moins cher ! Tonton Couture et Eduardo trouveront une jolie solution pour continuer à travailler. 

Le texte, qui se lit comme on écoute un ami nous relate ses souvenirs, m’a fait voyager jusqu’au Brésil. J’y ai découvert un peuple, une famille, des individus dont l’histoire m’a touché. Les illustrations sont si belles que j’ai dû plusieurs fois arrêter la lecture pour les dévorer des yeux afin d’observer chacun des détails si longtemps travaillées par l’auteure: des vestes suspendues par des cintres au bord d’une fenêtre ayant vu sur un chantier, aux bouteilles et babioles déposées nonchalamment près d’un écran de télévision, en passant par les linges colorés que les femmes lavent dans le São Franscico, surnommé le « Vieux Chico »,  l’un des plus longs fleuves du Brésil. Ces illustrations vivantes tout en relief composées de collages semblent vouloir s’échapper du livre. C’est un art infiniment beau.

Au fil des pages, la relation entre un jeune garçon et son oncle couturier se tisse et se dévoile au lecteur alors que ce dernier raconte des histoires et transmet les rudiments de la couture au garçon qui attend après l’école que sa mère rentre de travailler. On y découvre comment la petite ville fictive d’Olho d’Agua a été transformée par l’arrivée d’une usine. Les changements ont été sociaux, familiaux, personnels et environnementaux. C’est à travers ce village brésilien transformé et par le biais d’un couturier inventif et persévérant que le livre nous transmet son message écologique. En épilogue, une note de l’auteure nous informe de la manière dont les travaux de dérivation du São Franscico  divise la population brésilienne, et sur ce qui est arrivé au fleuve Doce, théâtre de la plus grande catastrophe écologique de l’histoire du Brésil. On en apprend aussi beaucoup sur le quotidien au Brésil.

Pistes d’exploitation en milieu scolaire

Bien que Olho Agua n’existe pas, les racines véridiques du livre le rende facilement exploitable en milieu scolaire. Pourquoi pas une discussion en classe sur la transmission et sur la protection de l’environnement ? Enseignants, questionnez vos élèves sur les habilités, les compétences ou les passions que les membres de leur famille leur ont transmis. Vous pouvez également les questionner sur les impacts que peut avoir l’arrivée d’une industrie minière ou de tout autre élément nouveau sur l’environnement et/ou l’écosystème. Au cours d’histoire, vous pouvez les questionner sur ces métiers disparus ou en voie de disparition. Au cours d’art plastique, pourquoi ne pas effectuer une toile faite de collages texturés à la manière de Eymard Toledo ?

J’ai vraiment adoré la lecture de cet album qui ouvre une multitude de portes vers la découverte et la réflexion. Bravo!

Coup de cœur !

* Prix « Climate Book » en Allemagne pour son message écologiste.

* Prix « Hautement recommandable » de la Fondation Biblioteca Nacional au Brésil.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Eymard Toledo
Maison d’édition: Anacaona Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782918799894
Public cible: 6 à 9 ans

Je remercie les Éditions Anacaona de m’avoir offert ce livre.

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Le taxi-brousse de Papa Diop

taxi-brousse papa diopLe trajet est toujours le même – il relie Dakar à Saint-Louis du Sénégal. Mais pour Sène, c’est chaque fois une aventure nouvelle de participer aux tribulations du taxi-brouse de Papa Diop! Nous découvrons avec lui le quotidien de la société sénégalaise.

J’ai tout aimé de ce livre. Son large format, ses illustrations en double page et évocatrices qui capturent à merveille le quotidien, le texte magnifiquement bien écrit, le bruitage qui accompagne le CD audio, la lecture à voix haute de Thierno Diallo dont la voix chaude et musicale nous transporte directement au Sénégal… Ce livre, très court, fait voyager, nous berce et nous émerveille. Car à chaque jour, c’est toute la richesse du Sénégal qui se dévoile dans le taxi rouge de l’oncle de Sène: un jour, il fait monter dans le taxi toute une équipe de lutteurs qui viennent de gagner un tournoi important, un autre, c’est une mariée, et un autre encore, une femme qui accouche dans le taxi! Je recommande vivement ce livre!

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Coup de coeur !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Christian Epanya
Maison d’édition: Syros Éditions
Année de publication: 2015
ISBN: 9782748516982
Public cible: 7 à 10 ans
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D’un monde à l’autre

d'un monde a l'autreUn dimanche, Ben rentre dans le bureau de son grand père ; une pièce magique. Il y a là tous les trésors que grand-père a ramené de ses lointains voyages : des statuettes africaines, des bouddhas dorés, des lances… Ben regarde avec fascination ces objets qui ont tous une histoire. Lui aussi a une histoire, il est né dans un autre pays, a eu d’autres parents avant ceux d’aujourd’hui. Grand-père raconte alors à Ben que dans bien des cultures les enfants sont adoptés, du Pôle Nord au Ghana en passant par la Malaisie ; il n’y a là aucune fatalité.

Un enfant découvre que bien d’autres enfants sont adoptés comme lui et ce, partout dans le monde. Très jolies illustrations. Narration au « je », le livre se lit comme un roman, bien qu’il s’agisse d’un livre d’images. Très bien!

Auteur(s) / illustrateur(s) : Daria Michel Scotti & Kalonji
Maison d’édition: La joie de lire
Année de publication: 2008
ISBN: 9782882584335
Public cible: À partir de 7 ans

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