Tiens-toi droite

Tiens-toi droite Rémi courgeonA Djougou, Adjoa entend sans cesse qu’elle doit se tenir droite alors qu’elle porte de lourds paquets sur la tête. Un jour, le fardeau est tellement lourd qu’elle le pose et y découvre un revolver chargé. En décidant de transformer le colis, elle va en même temps prendre sa vie en main. Une évocation de la vie des femmes africaines.

C’est d’abord le format inhabituel de cet album qui frappe: Très long et étroit, il évoque le propos du livre et son personnage principal, une jeune fille (puis, femme) africaine fière et élégante qui grandit la tête haute, transportant toute sortes de choses sur sa tête. Le texte, touchant et bien écrit, raconte son histoire sans tomber dans le piège de la pitié ou de l’exotisme, tel qu’on le voit souvent lorsque l’Afrique est abordée en littérature jeunesse. Les femmes de ce livre vivent leur vie et ne doivent rien à personne. Elles naissent, grandissent et vive la tête haute et son maîtres de leur destin. Un très bel album que je vous suggère vivement !

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Auteur(s) / illustrateur(s) : Rémi Courgeon
Maison d’édition: MilanBouton acheter petit
Année de publication: 2018
ISBN: 9782745994691
Lectorat cible: À partir de 8 ans.

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Le puits de l’espoir

puits-de-lespoirEn attendant que le puits de l’orphelinat soit construit, Boniface et d’autres enfants doivent aller chercher de l’Eau à la source la plus proche. Mais un jour, les gens de la vallée leur reprochent de prendre leur eau, et les enfants rentrent bredouilles. Quand le nouveau puits est enfin prêt, la joie de Boniface est mêlée de culpabilité. Que faire pour que tout le monde ait accès à de l’eau potable?

Le récit de cet album m’a beaucoup touché, d’autant plus que Boniface, Charles et Mueni (les personnages principaux de l’histoire) existent vraiment. Il y a un très bel équilibre entre le texte et l’image. Le livre se termine par un dossier expliquant les raisons qui ont poussé l’auteur à écrire ce livre. Je recommande vivement la lecture de cet album pour découvrir le monde, et pour amener les enfants à questionner leur propre privilège. À lire !

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Auteur(s) / illustrateur(s) : Eric Walters
Maison d’édition: Scholastic Bouton acheter petit
Année de publication: 2016
ISBN: 9781443151757
Public cible: 5 à 7 ans
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Baobonbon

baobonbonPaa vit dans un village en Afrique. Son prénom signifie « gazelle »; ce qui est plutôt normal quand on court aussi vite. La mission de Paa, c’est d’aller au marché pour vendre des bananes, gagner de l’argent afin d’acheter du sel, de l’huile, du café, du savon et des allumettes pour Maman. Il adore ça! Pourtant la route est longue et il fait très très chaud. L’aventure commence quand Paa entend qu’on lui parle. Mais qui peut bien lui parler… à part ce gros baobab ?

Depuis que j’ai commencé ce blogue qui propose et critique les livres pour la jeunesse ayant des personnages noirs, j’ai découvert quelques artistes méconnus qui méritent qu’on s’attarde à leur travail. Satomi Ichikawa est l’un d’eux. Née au Japon, elle débarque à Paris sans parler français et décide d’y faire sa vie. Elle se met au dessin et fini par publier plusieurs livres jeunesse où elle effectue tant le travail d’auteure que celui d’illustratrice. Elle écrit directement en français, même si ses livres sont traduits en plusieurs langues. Ses histoires se situent souvent en Afrique et explorent avec une grande inventivité des thèmes tels que le partage, la rencontre, l’inconnu, l’enfance. Ces personnages, noirs, sont intelligents, rusés, débrouillards et pleins de bonnes idées. Peu importe où et dans quelles conditions ils vivent, ils gardent le sourire et leur naïveté d’enfant.

J’ai bien aimé Baobonbon, tout comme les autres livres de Satomi Ichikawa que j’ai lus. Je trouve que le parcours d’Ichikawa est intéressant et nourrit merveilleusement son oeuvre. Je regrette toutefois que ces personnages soient souvent nus pieds ou peu habillés, ce qui est un cliché récurrent dans la représentation des personnages noirs en littérature jeunesse.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Satomi Ichikawa
Maison d’édition: L’École des loisirs Bouton acheter petit
Année de publication: 2001
ISBN: 9782211064736
Public cible: 5 à 7 ans

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Épaminondas

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Épaminondas applique tous les conseils que lui donne sa maman. Il les applique même aveuglément. Voilà pourquoi entre autres sottises, il transporte dans son chapeau du beurre, qui dégouline sur ses cheveux, sur le bout de son nez… ! Moralité : obéir c’est bien, réfléchir, c’est mieux ! Un livre audio.

Hum. Souvenez-vous. Épaminondas était à l’origine un livre plutôt raciste, faisant usage du Blackface, se moquant des noirs, les représentant comme simplets, voire stupides, imitant avec condescendance la diction des Noirs américains. Au temps de l’esclavage, il était commun d’affubler à un Nègre un prénom « blanc » connu et associé à un certain prestige, l’ironie de la chose étant considérée comme une blague particulièrement bonne puisque les noirs était considérés comme étant inférieurs. Épaminondas est le nom d’un homme d’état ayant vécu en Grèce antique, un statut social bien entendu hors de portée à un noir du début du XXè siècle. La version originale, epaminondas originalmaintenant entrée dans le domaine public depuis sa publication en 1907 et disponible en ligne (en anglais), est particulièrement insultante et dégradante. Tant le texte que les illustrations d’Épaminondas et sa marraine étaient teintés de racisme.

Fait intéressant: le livre a été banni dans les années 1960 et 1970 aux États-Unis, en pleine lutte pour les droits civiques. Le livre continue tout de même à être enseigné en classe primaire par des professeurs cherchant à faire « découvrir l’Afrique » à leurs élèves. Il y a des histoires sur l’Afrique bien plus intéressantes et moins insultantes à faire découvrir aux enfants (en espérant que ce blog vous ait donné quelques suggestions de lecture scolaires de meilleure qualité).

À première vue, cette nouvelle édition d’Épaminondas peut sembler dénuée de signification raciale: le Blackface a été remplacé par des personnages noirs au physique ordinaire, vivant en Afrique. Les stupidités d’Épaminondas ont été remplacées par des stupidités un peu moins idiotes que celles présentes dans la version originale. Sauf que les archives sont là. Aujourd’hui encore, peu de personnages noirs sont présents dans les produits culturels et ils sont souvent limités à des rôles et représentations stéréotypées. C’est déjà assez difficile de trouver des livres ayant des personnages noirs, et voilà ce que le marché nous offre. C’est à pleurer.

Un livre à lire? Si on est conscient de l’origine du récit et qu’on s’en sert pour parler avec un enfant mature (ou même avec un adulte) du racisme et du blackface, ok. Si c’est simplement pour lire et faire écouter un livre à un enfant avant d’aller dormir: Je passe mon tour, merci. Je sais bien que d’autres contes africains, afro-américains ou antillais existent et sont plus susceptibles de m’intéresser.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Odile Weulersse, Kersti Chaplet, Sara Cone Bryant, Luc Debuire Bouton acheter petit
Maison d’édition: Flammarion Jeunesse
Année de publication: 2015
ISBN: 9782081344341
Public cible: À partir de 4 ans

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Mimi perd sa place

mimiA la fontaine, Mimi, la petite africaine attend son tour pour avoir de l’eau. Mais voilà qu’arrive Kokuvi qui refuse de faire la queue.

Mise en page aérée. Éclats de couleurs vives sur fond blanc immaculé. Une phrase ou moins par page. Dénouement drôle et inattendu. Une tranche de vie sur la vie africaine: aller chercher de l’eau au puit par une belle journée ensoleillée. Réussi.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Pascale Bougeault
Maison d’édition: L’école des loisirs
Année de publication: 1993
ISBN: 2211024467
Public cible: À partir de 4 ans

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