30 choses à ne surtout pas faire avec les animaux

Avez-vous déjà réveillé un lion pendant sa sieste, peint un éléphant en rose ou fait de la corde à sauter avec un serpent ? Non ? Alors n’essayez pas, sinon… Suivez Moussa, son grand-père et une foule d’animaux rigolos dans une hilarante leçon de bonnes manières !

Un superbe album de format agréable et à la mise en page aérée. On a un récit qui se déroule dans un petit village rural et ayant pour personnage principal un jeune garçon noir. Le grand-père de ce dernier le met en garde sur les choses à ne pas faire avec les animaux sauvages, par exemple faire de jolies bouclettes à un lion, apprendre à un perroquet à dire des gros mots, faire glisser un singe sur une peau de banane ou présenter sa souris domestique à un éléphant. On imagine facilement que l’histoire se déroule quelque part dans un pays Africain, et même s’il n’est pas nommé, ce n’est pas très important dans ce cas-ci car on ne parle pas de culture ou d’identité dans le livre, et on ne met pas non plus en exergue la différence des personnages. Leur quotidien et leur existence n’est pas justifiée dans le texte car elle n’a pas besoin de l’être: les auteurs croquent plutôt un moment entre un grand-père et son petit-fils. On remarquera également que les personnages sont habillés à l’occidentale, ce qui diffère de la majorité des livres se déroulant en contexte rural africain. 

J’ai aimé l’imagination du grand-père et certaines interdictions sont assez loufoques! Aussi, le texte a un bon rythme, puisque après chaque série de mise en garde, la page se termine par « Sinon… » avant de dévoiler en pleine page une conséquence inattendue, gracieuseté des animaux contrariés. Les petits se régaleront de l’attente avant la surprise et de la répétition du texte qui crée un sentiment familier. L’auteur fait référence à des expressions de la langue française, comme « l’éléphant dans la pièce » lorsqu’il prévient qu’il ne faut pas peindre un éléphant en rose. Ainsi, c’est un bon livre pour travailler les inférences à la maternelle ou au premier cycle du primaire, par exemple. L’histoire donne à voir une belle relation entre le grand-père et son garçon et tous deux ont l’air très heureux.

À noter qu’aucun des deux auteurs n’est noir ou africain, on n’est donc pas dans du #OwnVoices, mais plutôt dans une histoire où on fait interagir un personnage noir avec des animaux, écrit par deux personnes non-noires. Le livre en soi n’est pas mauvais, mais je ne peux passer sous silence le fait que ceci n’est pas sans rappeler cette tendance qu’ont les créateurs de littérature jeunesse à placer des personnages noirs dans des environnements ruraux, près des animaux sauvages. Car les animaux de ce livre ne sont pas des chiens, des chats, des oiseaux, des chevaux ou autres animaux domestiqués. Ce sont plutôt des lions, des éléphants, des crocodiles, des singes, des serpents et des hyènes. C’est l’un des stéréotypes les plus courants quand on parle de représentation des personnages noirs en littérature jeunesse. Si 30 choses à ne surtout pas faire avec les animaux était l’un des seuls livres pour enfants véhiculant ce genre d’images, ce ne serait pas problématique. Ce n’est malheureusement pas le cas. Ainsi, si vous décidez d’utiliser ce livre en classe avec vos élèves, ou de lire ce livre à vos enfants, assurez-vous de leur offrir plusieurs autres livres avec des personnages noirs dans lesquels il n’y a pas d’animaux sauvages, pour tenter de contrebalancer.

Un bon livre plein d’humour tout de même sur la transmission, le respect des consignes et l’imagination.

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30 choses à ne surtout pas faire avec les animaux
AUTEUR(S): Samir Senoussi & Henri Fellner
ÉDITION: GALLIMARD JEUNESSE, 2020
ISBN: 9782075098007
PRIX: 22,95$
3 À 6 ANS

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Puis-je rejoindre votre club?

Puis-je rejoindre votre clubUn canard cherche à devenir membre de clubs dont les membres ont toujours quelque chose à lui reprocher, comme par exemple de ne pas savoir barrir. L’enfant est invité à s’identifier aux personnages et à faire le rapprochement avec des situations vécues. Sur la peur de se sentir rejeté, le respect de l’autre et l’acceptation des différences.

Ce bel album pour la petite enfance fait non seulement l’éloge de la différence et de l’acceptation des autres, mais il permet aussi de se questionner sur les inconvénients de ne fréquenter que des personnes qui nous ressemblent. Un club d’éléphants où seuls les éléphants ayant une excellente mémoire peuvent se joindre, quel intérêt? Et si on est un éléphant distrait, que faire?

L’album aborde aussi l’acceptation de soi, car lorsque le petit canard tentera de rejoindre le « club des lions » en se camouflant sous une crinière afin de mieux passer inaperçu, il sera quand même rejeté car il ne sait pas rugir. J’ai beaucoup aimé cet album, que j’exploiterai sans l’ombre d’un doute lors de l’heure du conte à ma bibliothèque et que je recommanderai assurément aux enseignants du primaire. À lire de toute urgence!

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Ma vie sur MarsBouton acheter petit
AUTEUR(S) : John Kelly & Steph Laberis
ÉDITION: Thomas jeunesse, 2017
ISBN: 9782354813925
Prix: 24,95$
3 à 6 ans

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Un mouton au pays des cochons     ours-brun-qui-voulait-etre-blanc    Interdit aux éléphants

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Mon bébé

mon bébé jeanette winter.jpgUn conte naïf décrivant la tradition des femmes du Mali de peindre avec de la boue et des feuilles le bologan, cette étoffe aux motifs traditionnels. La jeune Nakunté parle à son futur bébé tout en peignant le bologan qu’il portera à sa naissance. Elle le met déjà en garde contre le scorpion, le tigre, le crocodile, elle lui raconte la vie quotidienne, elle le prépare à la vie. Sa peinture est rythmée par le roulement des tam-tams, les bruits du serpent blanc et du léopard.

« Whoush ! » fait le vent qui souffle à travers la savane jusqu’au village de Nakunté. « Whoush! » fait le vent brûlant qui sèche les tissus bogolan accrochés sur des branches de calebassiers. Dès les premières lignes, j’ai été transporté au Mali et j’ai découvert l’enfance de Nakinté Diarra, une femme qui a vraiment existé et qui peint avec de la boue des étoffes appelées bogolan, selon une tradition vieille de plusieurs siècles. À la lecture de cet album, on apprend que les tissus du bogolan sont utilisés tout au long de la vie, pour les mariages, pour envelopper les nouveau-nés ou pour les enterrements. Les couleurs utilisés par l’auteure sont vives et franches, créant de magnifiques toiles à chaque page. On a ici un récit du quotidien malien, somme toute assez éloigné de la réalité occidentale, mais qui ne présente pas les personnages et les traditions africaines comme exotiques. Au contraire, elles sont normalisées et légitimées. Plusieurs fois dans le texte, le personnage principal s’adresse directement à son bébé; on assiste alors à une conversation entre une femme noire et sa progéniture, sans que la présence d’un lecteur blanc ou occidental soit sous-entendue. Elle prépare la venue de son enfant, lui parle de la beauté de la vie, des étoiles, des animaux, des plantes, qui lui tarde de lui montrer. Et quelle chance d’assister à ce moment d’intimité. J’ai beaucoup aimé cet album !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Jeanette Winter
Maison d’édition: Gallimard Jeunesse
Année de publication: 2007
ISBN: 2070544958
Public cible: 3 à 6 ans.
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Contes et musiques d’Afrique

contes-et-musiques-dafriqueQui a créé le premier djembé ? D’où vient la guitare ? Comment joue-t-on du tambour d’eau ? Qu’est-ce qu’un balafon ? Quels sons produit l’udu ? Chaque conte est ainsi consacré à un instrument de la culture africaine.

J’ai particulièrement aimé le premier conte, Djeliba le musicien, qui raconte le parcours de Sinayogo, le premier djembéfola. Il a fabriqué lui-même son djembé à partir du tronc d’un arbre millénaire au Mali. J’ai exploré ce livre avec une enfant de 6 ans avant l’heure du dodo et elle semble avoir bien aimé puisqu’elle a redemandé le même livre le soir suivant. Même si elle a trouvé certaines histoires un peu longues, elle a bien écouté les contes et a posé des questions pertinentes. Elle n’a pas fait de commentaire sur les illustrations, mais je crois qu’elle l’ont aimé a visualisé ce dont il était question dans chacune des histoires. Elle a été patiente pour écouter les morceaux musicaux qui étaient vraiment bien (personnellement, je les ai appréciés), mais à un moment, elle avait hâte que l’histoire commence. Toutefois, elle n’a pas l’oreille particulièrement musicale non plus (elle s’épanouit davantage dans les activités manuelles et sociales plutôt qu’artistiques).

Les livres audio sont bien adaptés pour l’heure du coucher ou pour les balades en voiture!

Conteur et musicien né au Sénégal, Souleymane Mbodj se consacre depuis de nombreuses années à la transmission de contes africains en milieu scolaire en partenariat avec l’Éducation nationale (France).

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Auteur : Souleymane Mbodj & Anne-Lise Boutin
Maison d’édition: Milan Jeunesse Bouton acheter petit
Année de publication: 2015
ISBN: 9782745973368
Public cible: 4 ans et plus

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