Rêve de foot

Dans les rues de Kinshasa, les enfants des rues sont obligés de voler pour se nourrir. À 14 ans, Bilia est jeté en prison pour quelques bananes. Mais lors d’un match de football entre détenus et enfants du quartier, un journaliste italien repère chez ce garçon un don exceptionnel pour le ballon rond. Il lui propose de quitter l’Afrique et de tenter une carrière professionnelle en Europe. C’est la chance de sa vie ! Une fabuleuse aventure humaine ou quand le rêve devient réalité à force de talent et de courage…

Je ne pensais pas apprécier autant ce livre! Mais dès les premières pages, l’auteur a su capter mon attention. J’ai été agréablement surprise par la qualité du texte et la capacité de l’auteur à réinventer une histoire racontée déjà mille fois. Un jeune garçon africain passionné de soccer qui fini par jouer dans une équipe européenne de haut niveau, il y a déjà un tas de films et de romans sur le sujet. Mais Bilia a quelque chose de spécial et on s’attache à lui et à son histoire. L’important pour lui n’est pas que de devenir un joueur de soccer émérite, mais bien d’aider sa famille et d’améliorer sa vie. Alors qu’il est incarcéré pour avoir volé de la nourriture à manger, Bilia réalise que son sort est commun à plusieurs autres garçons de son âge: la frontière entre dedans et dehors est bien mince car ce qui les a conduit à l’intérieur est un hasard, la malchance, ou les deux à la fois. Car si Bilia, affamé, a volé de quoi manger, c’est bien parce qu’il a eu de la malchance: celle d’avoir vécu la vie qui est la sienne, loin des privilèges qu’on certains. Il a été à l’école jusqu’à l’âge de 10 ans, puis de moins en moins. Il réalisera qu’en Italie où il a immigré pour parfaire son sport, il faut étudier pour jouer au ballon. L’auteur a un style efficace qui donne le goût de toujours tourner la page pour continuer sa lecture. Son personnage principal développera au fil de son aventure une belle maturité:

Bilia secoue la tête.
– Ça, j’ai compris, dit-il. Mais je ne pense pas seulement à lui. Il y a un tas de jeunes dans son pays et dans le mien, qui mériteraient eux aussi d’avoir leur chance.
– Tu as raison, mais qu’est-ce que tu peux faire, toi?
– Bien jouer, faire parler de mon pays, attirere l’attention sur moi pour ouvrir les portes du congo, dit Bilia, déterminé.
– Tu ne croi spas que ce sont des discours d’adulte?
– D’adultes? Les adultes ne font jamais ce genre de discours, ce sont eux qui nous poussent hors de notre pays, et si nous restons ils nous enchaînent dans la misère.
– Bilia, allez… arrête… Je comprends ta colère, dit l’entraîneur, mais elle ne changera pas les choses.
– Ce n’est pas de la colère. Je suis juste triste pour l’Afrique qui est en train de massacrer son avenir. » (p.118)

Ce court roman se déroule entre le Congo et l’Italie. On y retrouve quelques phrases en lingala et en italien (traduites en bas de page). À lire!

Paul Bakolo Ngoi est un auteur congolais. Il vit en Italie.

Pour vous procurer ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:
Rêve de foot
AUTEUR(S)
: Paul Bakolo Ngoi
ÉDITION: GALLIMARD JEUNESSE, 2014
ISBN: 9782070658374
PRIX: 9,95$
11 ANS ET PLUS

Ce livre vous a plu?
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La street (tome 3): En mode détente

La suite des aventures de vos trois héros préférés ! Tout va pour le mieux dans la street : le trio inaugure officiellement « La Planque », le nouveau centre de street art et de sport urbain, sponsorisé par le célèbre rappeur RCK. Entre la glisse et le collège, ils n’ont pas le temps de s’ennuyer ! Et tout irait pour le mieux si Clarisse, la peste de l’école, ne s’était pas mis à les harceler pour rencontrer RCK. Quand ce dernier leur propose de les accompagner dans sa tournée en Ardèche, c’est la libération ! Loin de la street, Carl, Orel et miel vont prendre l’air… en mode détente !

Ce roman m’a fait retrouver le plaisir que j’avais de lire des romans dans ma jeunesse. D’un coup, j’étais replongée dans ma peau d’enfant, savourant chaque page, admirant longuement les illustrations et imaginant les personnages comme de bons amis à moi.

Je n’ai pas lu les deux premiers tomes de la série, mais je n’ai eu aucun mal à suivre le récit de « En mode détente »: Les personnages sont bien présentés en amont et l’histoire se tient bien seule. Cela dit, la lecture de ce troisième tome m’a absolument donné le goût de lire les deux premiers, ne serait-ce que pour rencontrer à nouveau Carl et sa bande au skate park!

L’auteure Cécile Alix sait raconter une histoire captivante avec des personnages réalistes et attachants. Elle démontre une belle maîtrise de la langue et fait usage d’un vocabulaire riche. Certaines des images qu’elle est parvenue à créer m’ont bien fait sourire.

La mise en page est aérée et la typographie, variée. Les illustrations de Dimitri Zegboro ne font pas qu’illustrer le texte, elles racontent elles aussi l’histoire en y intégrant un contenu nouveau. J’ai adoré son style, très vif et humoristique, proche de la bande dessinée. On sent bien que l’auteure et l’illustrateur ont travaillé ensemble.

J’ai aimé que les personnages soient diversifiés et imparfaits. Le fauteuil roulant de Carl est son super bolide et ça, j’ai trouvé ça vraiment cool. Être à mobilité réduite ne l’empêche pas du tout de faire du sport, d’aller s’amuser au skate park et de s’épanouir autant que ses amis.

J’ai adoré ce roman et je vous le conseil vivement! Cette histoire pleine d’humour plaira aux lecteurs de 8-9 ans et plus! Contexte européen.

Dimitri Zegboro est un illustrateur français.

Je remercie les éditions Magnard Jeunesse de m’avoir offert ce livre.

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La Street (tome 3): En mode détente
AUTEUR(S) : Cécile Alix & Dimitri Zegboro
ÉDITIONMagnard Jeunesse, 2020
ISBN: 9782210968400
PRIX: 20,95$
8 à 12 ans

Ce roman vous a plu? Vous aimerez peut-être les premiers tomes de la série, ou encore Pars, Cours! Bernadette, un roman pour les jeunes lecteurs dans lequel le sport a une place importante.

Ghost

Ghost Jason ReynoldsAyant réussi à échapper, avec sa mère, à son père qui leur tirait dessus, Castle, un adolescent, a pris en secret le surnom de Ghost, pour s’être vu tel un fantôme dans les yeux de l’épicier qui les a cachés cette nuit-là. Un jour, en rentrant du collège où ses camarades ont pris l’habitude de le maltraiter, il observe des coureurs s’exercer. L’entraîneur lui propose alors de les rejoindre.

Dès les premières lignes, j’ai su que j’allais adorer ce roman. Castle, le personnage principal, est tellement réaliste qu’on aurait dit un garçon que j’aurais pu croiser au coin de la rue. C’est un personnage imparfait comme je les aime. Il se croit fort, voire meilleur que les autres — surtout à la course à pied (la course à pied, c’est un sport, ça? s’est-il demandé en se bidonnant) — mais il apprendra que ce sport, c’est bien plus que de se mettre à courir. Au départ, Castle accepte de rejoindre l’équipe municipale d’athlétisme simplement pour augmenter ses chances d’intégrer l’équipe de basketball l’année suivante. Et, vous le devinez, cela ne se passera pas exactement comme il l’avait prévu.

Au niveau de la représentation, Castle est un adolescent noir qui habite dans un quartier pauvre des États-Unis, juste à côté d’un quartier plus riche. Cette proximité territoriale ne fait qu’exacerber les différences sociales entre les deux quartiers. Son père est en prison depuis le soir où, totalement soûl, il a tiré sur sa femme et son fils. Castle se bat à l’école pour se défendre contre les élèves qui se moquent de ses vêtements sans marques, de sa nourriture de faible qualité ou de son odeur (car il marche tous les jours pour se rendre à l’école sous un soleil de plomb). Ses matières préférées, même s’il ne le dirait probablement pas, sont l’anglais (il recommande d’ailleurs le roman Sa majesté des mouches) et l’éducation physique. Il ne s’intéresse pas particulièrement aux filles qu’il trouve un peu immatures à vouloir être plus jolies qu’intelligentes. Castle craint sa mère et la respecte beaucoup. Il souhaite la protéger, surtout depuis l’incident dramatique impliquant son père que j’ai mentionné plus tôt. Castle est un adolescent qui apprend vite, et qui est impatient de vivre pleinement sa vie sans porter le fardeau de tous les privilèges qu’il n’a pas: être noir, pauvre, et enfant de prisonnier lui donne une grande maturité. Il est un personnage bien développé et le Castle du début du roman n’est pas le même que celui de la fin. Extrait:

     Le coach m’a regardé de nouveau, droit dans les yeux.
– Ça peut t’aider à comprendre que si tu peux pas fuir qui tu es, tu peux courir vers celui que tu as envie de devenir.
J’ai laissé ses paroles faire leur chemin dans ma tête. J’étais qui, moi? J’étais Castle Cranshaw le gamin de Glass Manor avec un lourd secret. Celui avec un père en prison et une mère qui bossait comme une dingue pour moi, qui me coupait les cheveux, achetait des chaussures de sous-marque et des vêtements assez grands pour que je puisse les portes le plus longtemps possible. J’étais celui qui criait sur les profs et qui cognait sur les crétins qui parlaient trop. Celui qui se sentait… différent. Et vénère. Et triste. J’étais le gamin avec tous ces hurlements à l’intérieur.
Mais qui est-ce que je voulais être? Ça, c’était plus difficile à dire. Pourtant, il y avait un truc dont j’étais sûr, c’était que je voulais faire partie des Grands de ce monde. (p.162-163)

La traduction est un peu trop européenne par moments: On retrouve beaucoup de verlan avec des mots comme zarbi, chelou, teubé, relou, teuhon, etc. et le système d’éducation est français (CM1, troisième, quatrième, etc.), même si l’histoire se passe aux États-Unis. Il faut donc « retraduire » dans sa tête zarbi = bizarre, troisième = secondaire 2, etc. J’aurais préféré une traduction canadienne ou plus internationale. N’empêche! Ce livre vaut le détour. J’ai tellement adoré que je m’en suis acheté une copie pour ma bibliothèque personnelle. Ne passez pas à côté!

 

* Finaliste du National Book Award

Coup de cœur! 

Jason Reynolds est un auteur américain. 

Jason reynolds

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Ghost
AUTEUR(S)
: Jason Reynolds Bouton acheter petit
ÉDITION: Milan, 2019
ISBN: 9782745995032
PRIX: 22,95$
13 ans et plus

 

Ce livre vous a plus ?
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uppercut Ahmed      Sako     Cours! Davide Cali

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Mandela et Nelson

Nelson et mandelaPlus que trois jours avant le match contre les Allemands. C’est la première fois que l’équipe de foot de Bagamoyo, Tanzanie, va rencontrer une équipe européenne, avec des maillots et tout le grand jeu. En tant que capitaine, Nelson doit encore remettre le terrain en état, trouver des filets pour les buts et réunir tous les joueurs. Parmi eux, il y a Mandela, sa sœur jumelle, imbattable en défense. Leur père les a ainsi baptisés car ils sont nés le 9 mai 1994, le jour où Nelson Mandela est devenu le premier président noir d’Afrique du Sud. Mandela est très différente de Nelson. Elle se mêle toujours de tout et se bagarre à la moindre occasion. Mais dès qu’il est question de football, Nelson peut compter sur elle.

Je ne suis pas adepte de soccer. Heureusement, ce roman de 191 pages signé Hermann Schulz met en scène des personnages forts qu’on se plaît à découvrir, peu importe si ce sport nous intéresse ou pas. En prologue, il y a une liste des personnages de l’histoire, des lieux où celle-ci se déroule, ainsi que quelques mots courants en kiswahili. On y apprend notamment que « Mzungu » est un mot qui désigne tous les blancs, mais qui veut aussi dire « ceux qui ne comprennent rien » ! C’est Nelson qui raconte l’histoire et je n’ai pas senti l’adulte derrière ses mots; l’auteur parvient à se faire oublier et à laisser vivre et évoluer tous ses personnages librement.

Nelson est un garçon calme, alors que sa jumelle Mandela aime se bagarrer, papoter longuement et être au centre de l’attention. Leur père est analphabète et perd son emploi tôt dans l’histoire. Les villes où se déroulent l’histoire sont clairement nommées : Kikoka, Mlingotini, etc. (l’auteur ne se contente pas de parler de l’Afrique comme un tout homogène). L’équipe allemande est perçue par les jeunes joueurs de l’équipe de Nelson comme étant de « vrais joueurs », équipés de souliers et d’équipement spécialisés, alors qu’eux jouent pieds nus avec un ballon rafistolé sur des terrains vagues. Tout au long de ma lecture, j’attendais avec impatience le grand jour, le jour du match opposant l’équipe de Nelson et Mandela aux Allemands. Et même si c’est un homme blanc qui fait parler des personnages noirs, l’accent est mis sur le sport et les personnages sont présentés comme étant maîtres de leur destin, même s’ils sont conscients d’être moins privilégiés que les occidentaux. En somme, ce roman est bien écrit et intéressant, mais plaira surtout aux amateurs de sport. Une histoire réaliste et bien racontée !

« Je me tus. Dans notre équipe, il n’y en avait pas un seul qui soit dans une situation vraiment brillante. La majorité d’entre nous avaient du mal à se procurer des cahiers et des crayons pour l’école et dormaient par terre dans un coin de leur maison. Mais c’était particulièrement dur pour Saïd, avec son père malade et ses cinq frères et sœurs. Je n’aurais jamais imaginé que ce grand gaillard de Kassim se faisait du souci pour lui.  » (p.125)

* Prix Sorcières 2012

Auteur(s) / illustrateur(s) : Hermann Schulz
Maison d’édition: L’école des loisirsBouton acheter petit
Année de publication: 2018
ISBN: 9782211204415
Public cible: 8 à 11 ans
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André a la peau noire

andré peau noireC’était une journée récompense à l’école de Félix. Félix et son ami André sont heureux que leur classe ait récolté assez de points au cours des derniers mois pour mériter cette activité spéciale. Les élèves ont choisi de faire de la balle molle. Alors que les enfants forment les équipes, Félix propose à sa capitaine Léa de choisir André, qui est très fort en ce sport. Mais Léa refuse catégoriquement: « Beurk! Pas question que je choisisse André. Il est noir. Je ne veux pas de Noir dans mon équipe. » Comment Félix et ses camarades de classe réagiront-il au racisme de Léa?

Il y a quelques mois, j’ai fait une revue d’un autre titre de la collection Escalire sur ce blog. André a la peau noire s’adresse à un lectorat avancé (3ème ou 4ème année du primaire). Ce petit roman de 24 pages et de 1147 mots présente occasionnellement des phrases s’étalant sur plus d’une page, un vocabulaire plus difficile et des variations dans les modes et les temps de conjugaison dans une même phrase. De plus, la relation texte-image est plus complexe; il y a notamment la présence d’éléments graphiques comportant du texte complémentaire au texte principal.

J’ai eu un malaise tout au long de la lecture de ce livre et ce, pour deux raisons principales. D’une part, parce qu’il simplifie à l’extrême ce qu’est le racisme. D’autre part, parce qu’il parle de racisme sans vraiment mettre de l’avant la personne racisée qui la subit.

D’abord, on nous présente le racisme comme étant le fait de rejeter explicitement quelqu’un à cause de sa couleur de peau. C’est parce que André est Noir que Léa ne veut pas jouer avec lui. Or, aujourd’hui, le racisme ne se présente pas ainsi. Aujourd’hui, le racisme est beaucoup plus subtil et complexe: micro-agressions, marginalisation, absence de privilège, inégalité des chances, racisme systémique, etc. Le racisme d’aujourd’hui est ordinaire, il est insidieux, présent dans la vie de tous les jours. Il est aussi souvent perpétré par des gens bien-intentionnés. Rien à voir avec « Tu es Noir, donc je ne joue pas avec toi. » Des enfants de 3ème et 4ème année du primaire sont capables d’aborder ces sujets. Pourtant, ce livre perpétue cette idée fausse que le racisme se limite aux insultes criées à tue-tête et aux groupes suprémacistes. Que les gens racistes sont mauvais et que les gens non-racistes sont bons, alors qu’il est clair que même les gens bons, ouverts d’esprit, progressifs, éduqués et bien intentionnés peuvent exhiber (intentionnellement ou non) des comportements racistes. Ce discours montre aux enfants que le racisme est un problème que seules les mauvaises personnes ont, plutôt qu’un système qui nous implique tous. Je le répète, les enfants de 8-9 ans, lectorat cible de ce livre, sont assez matures pour aborder ces sujets. En page 1, il y a Léa qui lit un livre en classe dont le titre est « Mon combat » (Référence au livre d’Adolf Hitler). Malaise. Comme s’il était nécessaire d’en rajouter une couche.

Ensuite, à la lecture du livre, j’étais à la fois heureuse que Félix défende son ami et déçue qu’André ne s’affirme pas davantage. Nous avons tous des réactions différentes face au racisme: colère, rejet, honte, tristesse… Certains bouillonnent et éclatent alors que d’autres se replient sur eux-mêmes. C’est compréhensible, mais compte tenu qu’il s’agit d’une histoire inventée, il aurait été bien qu’on ne nous serve pas encore la recette du sauveur Blanc qui part à la rescousse de personnes racisées sans défense, comme ça se fait souvent en littérature et au cinéma. En fait, on nous raconte l’histoire de Félix-et-comment-il-a-condamné-publiquement-le-racisme-de-sa-camarade-de-classe, et non l’histoire d’André-dont-la-journée-a-été gâchée-par-le-comportement-de-sa-camarade. J’ai besoin davantage de d’histoires racontées du point de vue de personnes Noires. Que nos voix soient entendues. Que notre vision des choses soit reconnue. En littérature jeunesse et ailleurs. Pour moi, pour les enfants de mon entourage, pour les enfants Noirs et pour les enfants qui ne sont pas d’origine afro-caribéenne. Pour tous!

Finalement, André a la peau noire aborde une problématique sociale et culturelle délicate, mais n’offre qu’un début de pistes de réflexion au lecteur. En troisième de couverture, 6 questions à répondre par oui ou par non sont posées au lecteur, notamment « T’est-il déjà arrivé de te sentir rejeté? », « As-tu des amis qui ne sont pas de la même nationalité que toi? » et « Aurais-tu défendu André, si tu avais été présent ce jour-là? » Je suggère donc une lecture accompagnée par un adulte.

Auteur(s): Simon Tobin, Dannie Pomerleau
Illustrateur(s) : Oana Vaida, Oana Cocheci & Anna Benczedi
Maison d’édition: Les Éditions Passe-Temps Bouton acheter petit
Année de publication: 2014
ISBN: 9782896307234
Public cible: 8 à 10 ans

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Ça joue vite et ça joue bien!

ca-joue-vite-et-ca-joue-bienÇa joue vite et ça joue bien ! est un livre tout petit et court qui raconte le déroulement rocambolesque d’un match de soccer. Le récit se déroule sur tout au plus une ou deux minutes. Mais quel plaisir de lire cette histoire et de prendre la voix sérieuse et enjouée d’un commentateur sportif! Ce livre a quelque chose de magique. Il offre tant de pistes d’exploitation ludiques ou pédagogiques:

– Il développe le vocabulaire de l’enfant en lien avec le soccer (ballon, but, remise en jeu, terrain, équipe, gradins, etc.)
– Il aide l’enfant à prendre conscience des diverses parties du corps
– Il apprend à l’enfant à nommer les parties précises de son corps (genou, coude, hanche, pied, talon, cuisse, dos, épaule, mollet, etc.)
– Il montre à l’enfant qu’il existe plusieurs verbes d’action (propulse, renvoyer, frapper, rebondir, accélérer, ricocher, etc.)
– Il apprend à l’enfant à déchiffrer les moments séquentiels d’une action (ex.: d’abord le coup d’épaule, ensuite le coup de hanche)… si bien que cet enchaînement improbable se solde en un buuuuuuut grandiose!

On ne s’ennuie pas même en lisant le livre plusieurs fois: La page de garde, faite d’un terrain de soccer, nous permet de jouer notre propre match avec nos doigts; chaque joueur a son numéro et son nom, on peut s’amuser à les chercher et à répéter leur contribution à la mise au jeu à la page 21; on peut inventer des histoires à chacun des personnages dans les gradins… Le livre utilise la répétition, mais le rythme est soutenu, il accélère, on frémit, on frissonne. J’ai adoré le ton pris par l’auteur, les mots choisis qui captent si bien l’attente impatiente d’une passe bien faite, les temps morts d’un ballon qui roule doucement sur le terrain, l’esprit d’équipe, l’excitation d’un tir au but… Et c’était drôle et « voir le tout au ralenti », donnant l’occasion à l’illustratrice de faire des petites cases à la manière d’une bande dessinée, le tout, sans texte, comme si c’était un vidéo.

À noter que les équipes sont mixtes et que garçons et filles ont autant de talent: exit le sexisme dans le sport! Le livre montre en outre plusieurs personnages non-blancs de manière positive. Un livre vraiment, vraiment bien, croyez-moi.

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Auteur(s) / illustrateur(s) : Richard Marnier & Aude Maurel
Maison d’édition: Frimousse Bouton acheter petit
Année de publication: 2016
ISBN: 9782352412755
Public cible: 3 à 7 ans
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L’orange, folle de foot

orange, folle footBangaly, perché sur une branche de baobab espère qu’un beau ballon de football tombera du ciel. Dans son petit village de Balandou, il pourrait jouer aussi bien que les grands champions qui s’affrontent là-bas, dans la capitale, à Conakry.

Quel beau livre jeunesse! Pas de ballon pour jouer? Pas de problème! Avec un peu d’imagination, le village se transforme en stade de soccer (« foot ») en pleine capitale. Et c’est le buuuuuuuuuuuttttt! Pour tous les enfants amateurs de sport.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Yves Pinguilly, Sarang Seck & Florence Koenig
Maison d’édition: Éditions Ganndal, Le Sablier Éditions
Année de publication: 2007
ISBN: 291332682X
Public cible: 4 à 6 ans

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Sarang Seck est une auteure Guinéenne

sarang seck

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Queen of the scene

queen sceneThis ruler of the playground has got game. B-ball, stickball, jump rope, soccer—there’s nothing she won’t try. And watch out, boys, because she’s representing all the girls, and the Queen has girl power to the max!

I absolutely loved this book. What a nice message to give out to our children: when you fall, get up and try again. Be proud. The illustrations are very dynamic. The accompanying CD is great too! The book is read over a hip-hop beat and rapped. This might just be the new anthem of my family’s little ones. Highly recommended!

Author(s) / illustrator(s) : Queen Latifah & Frank Morrison
Publisher: Harper Collins Publishers
Publication date: 2006
ISBN: 9780060778569
Target audience: 4 years old and over

❤ this book!

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Learn more about author Queen Latifah, also actress and rapper

Queen Latifah poses for photographers at the BB King Blues Club & Grill while she holds a casting call to find next CoverGirl on January 29, 2007 in New York City. Photo by Gerald Holubowicz/ABACAUSA.COM (Pictured: Queen Latifah) [Photo via Newscom] krtabacaphotoslive186599_ABACA_A35901_010.JPG (Newscom TagID: krtabacaphotoslive186599) [Photo via Newscom]

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Aujourd’hui au Sénégal

aujourd'hui sénégalBocar habite à Pikine, dans la banlieue de Dakar, et prépare en famille le mariage de sa soeur. Le récit de ses rêves et de ses émotions au fil des jours nous fait découvrir le Sénégal d’aujourd’hui. De nombreux volets à soulever et un superbe dépliant panoramique de quatre pages orne le point milieu du livre. À chaque page, une mine d’information documentaires (la cuisine, la famille, le ramadan…) répondent aux questions des enfants.

Au musée, nous avons appris le rôle très important que jouaient les femmes dans la société traditionnelle. M. Ndiaye nous a aussi parlé des femmes signares, ces Sénégalaises de l’époque des colonies qui se mariaient avec des Français. (p.23)

On en apprend beaucoup sur le Sénégal dans ce livre documentaire destiné aux enfants. Le mode de vie, les différentes ethnies peuplant le pays, les traditions, etc. Tout au long du livre, nous lisons le journal d’un jeune garçon toucouleur nommé Bocar vivant en banlieue de Dakar. Le ton est approprié pour les enfants et ils aimeront sans doute le format épistolaire du livre, qui rend la lecture facile et proche de la fiction. De nombreuses capsules d’information accompagnent le texte principal, traitant notamment de la nourriture, l’école, les croyances, la beauté et élégance, l’eau et l’électricité, ou le statut de la femme au Sénégal. Chaque entrée du journal de Bocar est une occasion d’en savoir plus sur la vie au Sénégal et on fini par se sentir très proche du personage principal (on partage ses joies, ses peines et ses déceptions). De nombreuses illustrations enjolivent le tout et cassent le texte parfois dense. Parfait pour l’enfant curieux ou celui qui doit se documenter sur ce pays pour un travail d’école (oral, recherche, etc.)

L’écrivain sénégalais Léopold Sédar Senghor et le poète antillais Aimé Césaire lancent le mouvement de la négritude à Paris en 1939. Ce mouvement intellectuel […] tendait à restaurer l’identité culturelle noire. (p.21)

Auteur(s) / illustrateur(s) : Fabrice Hervieu-Wane, Aurélia Fronty & Florent Silloray
Maison d’édition: Gallimard Jeunesse
Année de publication: 2005
ISBN: 2070501566
Public cible: 9 à 13 ans

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Arno et son ballon

arnoArno a un ballon tout neuf. Il ne veut surtout pas le salir ni l’abîmer, ses parents en seraient très fâchés. Pourtant, grâce à son ballon, Arno va rencontrer des amis, avec lesquels il va vivre le plus fabuleux des matchs de football!

Une belle histoire sur l’amitié ou le nouvel ami d’Arno est un personnage noir, sympathique comme tout, qui, bon joueur, offre son chandail à la fin d’un épique match de soccer. Les personnages noirs en littérature jeunesse étant relativement rares, et j’ai un faible pour les histoires où le meilleur ami d’un personnage blanc est une personne d’origine africaine ou caribéenne. Ses histoires créent un pont entre deux univers et démontrent comment les relations humaines, surtout chez les jeunes enfants, sont dénués de tensions raciales. Le livre d’Yvonne Jagtenberg est une histoire agréable à lire, aux illustrations lumineuses et au texte ponctué de ritournelles. Une belle découverte!

Auteur(s) / illustrateur(s) : Yvonne Jagtenberg
Maison d’édition: Rue du monde Bouton acheter petit
Année de publication: 2014
ISBN: 9782355043239
Public cible: À partir de 5 ans

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