Milo et sa famille rejoignent leurs amis en Australie. Ensemble, ils vont prendre soin des kangourous de la ferme. Milo parviendra t-il à apercevoir Spik, le kangourou préféré de son ami Zakary ?
Une courte histoire adaptée à l’apprentissage de la lecture autonome selon la méthode Montessori. Des étiquettes mots et des images autocorrectives sont à découper pour assimiler le vocabulaire nouveau.
Conçu par une orthophoniste et des éducatrices Montessori, Le pays des Kangourous est une histoire à lire tout seul pour les lecteurs débutants. Il s’inscrit dans la collection « Mes premières lectures Montessori à lire seul » chez Larousse, et est de niveau 4 étoiles, c’est-à-dire qu’on retrouve des groupes de consonnes, de digrammes et de nouveaux mots outils, de plus que des liaisons indiquée par un signe dans le texte. Toute la collection est conçue de manière très progressive afin que dès que l’enfant connaît le son des lettres (possible vers l’âge de 5 ans), il pourra progresser aisément à lire les livres de la collection. Les illustrations, abondantes, permettent à l’enfant de s’autocorriger et d’accéder au sens.
Détail important: Le texte est écrit en lettres attachées, ce qui est fantastique pour permettre aux enfants de s’habituer à déchiffrer l’écriture cursive. Les liaisons sont indiquées clairement dans le texte et les lettres muettes sont grisées. De plus, il y a à la fin du livre est étiquettes de mots et des images à découper pour associer le bon mot à l’illustration.
Le personnage principal, Zachary, est un enfant métis dont la mère est noire et le père, blanc. L’histoire est toute simple, mais intéressante et fait voyager. Très bon!
Le pays des kangourous AUTEUR(S): Anaïs Galon, Julie Rinaldi & Amélie Clavier ÉDITION: Larousse, 2020 ISBN: 9782035979131 PRIX: 6,95$ 6 à 8 ANS
Dans ce livre à la fois intrigant, divertissant et instructif, le lecteur suit le périple mouvementé d’une famille dans un aéroport moderne. Il découvre les différentes étapes de son voyage, depuis l’enregistrement des bagages qui disparaissent sur un mystérieux tapis roulant jusqu’à l’attente interminable à la porte d’embarquement, en passant par les contrôles de sécurité bien évidemment. Mais ce n’est pas tout! Le singe en peluche de la petite fille a disparu! Le lecteur devra le retrouver au fil des pages tout au long de son voyage mémorable.
Quel bel album! On y suit une famille métissée dans les premiers moments de son voyage en avion, de la préparation des valises à la maison, au long trajet sur l’autoroute, à l’enregistrement à l’aéroport, à l’arrivée à destination dans le sud. La mère de la famille est une femme blanche et le père est un homme noir. Ils ont deux enfants: Une petite fille qui s’inquiétera beaucoup pour son toutou préféré, ainsi qu’un grand garçon enthousiasmé par son premier grand voyage.
J’ai adoré le niveau de détail des illustrations: il y a énormément de personnages et l’aéroport grouille de monde. De page en page, on retrouve l’équipe de sport, une dame qui parle fort au téléphone, ou encore un vieil homme transportant un paquet mystérieux. Il est amusant de les retrouver à chaque page et de découvrir ce qu’ils font, un peu comme un livre-jeux de type cherche et trouve. Bien sûr, on suit également la famille principale et on se surprend a s’inquiéter nous aussi pour Toto, le toutou. Le style de l’auteure-illustratrice est tout à fait comme je les aime: doux, coloré, net avec de jolis ombrages.
Certaines pages sont divisées en deux horizontalement, laissant voir ce qui se passe dans la soute de l’avion (un chien sort de sa cage et se blottit contre Toto!) J’ai adoré suivre la petite famille dans son aventure. Une belle représentation d’une famille diversifiée en littérature jeunesse! Recommandé pour les amoureux des avions, les lecteurs qui aiment comprendre comment fonctionnent les choses, ou les enfants qui préfèrent les docu-fictions. À lire de toute urgence!
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À l’aéroport AUTEUR(S) : Lisa Brown ÉDITION: Scholastic, 2017 ISBN: 9781443159869 PRIX: 11,99$ 3 À 8 ANS
La vie ne prend pas toujours le chemin le plus court pour nous mener là où elle doit nous mener. Elle aime les détours. Et ceux-ci regorgent d émotions inconnues, d’expériences inédites et de rencontres magiques… Dans un pays en proie aux inégalités, Lulu – italienne intrépide – et Nelson – sud-africain, plein d’espoir -, que tout tend à séparer, se retrouvent unis autour d’un même combat : la quête de la liberté. Laissez-vous conter l’un des plus beaux détours de leur vie…
J’ai adoré la série La Balade de Yaya de Girard et Omont, ainsi que Les Carnets de Cerise. Alors quand j’ai su que ces deux auteurs collaboraient à nouveau pour une nouvelle série, j’ai tout de suite voulu la lire. Et je n’ai pas du tout été déçue!
Je vais débuter cette critique en soulignant la qualité des illustrations car c’est vraiment ce qui attire l’œil au premier abord. Avez-vous vu cette page couverture sublime? On retrouvera ce même mouvement, cette même profondeur et cette même luminosité tout au long de la bande dessinée. D’ailleurs, la luminosité des illustrations contraste avec le récit assez sombre qui aborde la thématique de la mort, du deuil, du racisme et de la famille. Car oui, dès les premières pages, on assiste à la mort de la mère de Lulu sous les griffes d’un lion en plein spectacle de cirque auquel sa propre fille assistait (heureusement, les auteurs nous ont épargné les détails… vive l’ellipse!). Puis, très rapidement, il y a la mort des lions du cirque dans un incendie. Lulu sera dévastée car malgré les circonstances entourant le décès de sa mère, elle est restée très attachée aux fauves et veut elle aussi devenir dompteuse de lions. C’est ainsi qu’elle s’est mis dans la tête d’aller en Afrique du sud pour y acheter de nouveaux lions et sauver le cirque familial dont le père ne veut plus s’occuper.
Elle se retrouvera donc à des kilomètres de son Italie natale, en pleine manifestation contre l’Apartheid avec son père, ne comprenant pas trop ce qui se passe. Sa vie, c’était le cirque et c’est tout (elle n’a d’ailleurs jamais vraiment aimé l’école, surtout depuis que sa mère ne peut plus lui faire réviser ses leçons). Témoin d’un acte de racisme contre un jeune garçon (Nelson), le père de Lulu tentera de le défendre et se retrouvera en prison pour voies de fait sur un officier de police. Seule, Lulu suivra Nelson qui l’aidera à retrouver son père et, elle l’espère, trouver des lions à ramener chez elle pour réaliser son rêve.
Lulu ne sait rien des inégalités raciales, mais se positionne très rapidement contre cette idée d’apartheid et refuse de traiter les Noirs différemment des Blancs. Dans un train en compagnie de Nelson, elle refusera même de changer de wagon lorsqu’un employé lui suggérera de s’installer dans un wagon pour Blancs. Elle était très bien là où elle était et enverrait promener l’employé qui ne manquera pas de l’insulter au passage.
Nelson est un personnage intéressant, mais assez peu développé dans ce premier tome. On en sait assez peu de lui, surtout parce qu’il arrive vers la fin de l’histoire. J’espère que les prochains tomes permettront aux auteurs de lui donner un peu plus de substance. Mais à première vue, c’est un garçon vif d’esprit qui ne s’apitoie pas sur son sort. Il comprend très bien que sa couleur de peau fait de lui un citoyen de seconde zone dans l’Afrique du sud des années 1950. Mais il ne se méfie pas non plus systématiquement des personnes blanches et se liera d’amitié assez rapidement avec Lulu.
Cette bande dessinée plaira tant aux 9-10 ans et plus qu’aux ados. Déjà parce que les personnages sont assez jeunes, mais aussi parce que le traitement des sujets comme les droits des animaux ou la ségrégation raciale est assez mature pour allumer les lecteurs plus âgés. Les personnages adultes sont également bien présents: Nelson et Lulu évoluent dans un monde au final assez loin de leur univers d’enfants, et la vie ne leur fait pas de cadeau. Je précise au passage que les adultes sont parfois assez durs avec nos deux héros, tels qu’ils le sont parfois dans la vraie vie: Par exemple, préfet de police ne démontrera aucune sympathie pour cette petite fille blanche venue voir et libérer son père de prison. Autre exemple: le père de Lulu, excédé par l’obsession de sa fille pour les lions du cirque et son refus d’aller au pensionnat, lui sortira un « Mais qu’est-ce que tu as dans la tête, bordel! » plein de colère. Rien de bien grave, mais je suggère quand même de lire en duo avec les plus jeunes de 9 ans pour pouvoir discuter de cette lecture.
Bref, on sent bien que ce premier tome sert surtout à mettre les bases du récit: on y rencontre les personnages, on apprend à les connaître, on se situe dans le temps et l’espace. Mais il ne s’y passe pas grand chose. C’est la petite fille de Lulu qui reçoit une lettre de sa grand-mère et nous dévoilera son histoire. Les mots de la lettres de Lulu livrent ainsi tout au long du livre son ressenti et offre un regard rétrospectif sur son voyage en Afrique du Sud. Cap sur l’Afrique se termine toutefois sur une note qui donne le goût de continuer la série. Je sens que les prochains mois d’attente vont être très long! J’ai trop hâte de retrouver Lulu et Nelson dans le tome 2! J’ai eu un coup de coeur pour ce premier tome, mais cela pourrait changer à la lecture des tomes à venir. J’ai quand même quelques attentes:
Le personnage de Nelson sera-t-il plus développé ? Après tout, le titre est « Lulu et Nelson », pas « Lulu (et un garçon qui s’appelle Nelson à côté) ». Croisons les doigts!
Le contexte dans lequel se déroule l’histoire est intéressant. J’espère qu’une plus grande place sera accordée à la situation politique d’Afrique du Sud durant les luttes pour mettre fin à l’apartheid. Je suis curieuse de voir comment le personnage de Lulu et de son père agiront face à ces luttes. J’espère que les Sud Africains seront maîtres de leur destin et que Nelson, en particulier, aura une certaine autonomie, qu’il pourra prendre en maturité de manière indépendante de Lulu. À suivre.
Les animaux au cirque, c’est aujourd’hui dépassé. Leur présence dans le livre ne m’a pas dérangée car je remets l’histoire dans son contexte historique. Ce serait injuste de dénoncer la maltraitance envers les animaux dans ce cas-ci. Mais justement, j’ai hâte de voir si les auteurs vont aborder ce sujet, et surtout, comment.
Bref, cette bande dessinée à été un coup de cœur pour moi, mais j’espère que la suite ne me décevra pas!
Coup de cœur!
Lulu et Nelson (tome 1): Cap sur l’Afrique AUTEUR(S) : Charlotte Girard, Jean-Marie Omont & Aurélie Neyret ÉDITION: Soleil, 2020 ISBN: 9782302078963 PRIX: 24,95$ 9 ans et plus
Adopté par la joyeuse famille des Dupont-Durand, Lewis pourrait avoir la vie douce si les autres animaux du quartier ne se moquaient pas sans cesse de sa drôle de démarche ou de sa couleur de peau (jamais la même et, pourtant, jamais la bonne, selon eux). Né d’une mère lézard et d’un père caméléon qu’il n’a jamais connu, Lewis s’interroge sur ses origines. Il n’a qu’une hâte : découvrir la Gwaraïbe ! Surprises et amitiés l’y attendent, dans ce voyage qui pourrait bien changer sa vie.
Quel roman sympathique! J’ai eu beaucoup de plaisir à le lire. Poulpe Éditions met une nouvelle fois en marché un livre-objet de qualité à la présentation soignée et qui donne le goût de feuilleter. Les première et quatrième de couverture se replient sur elles-mêmes pour créer un encart présentant à l’avant les auteures, et à l’arrière, les autres titres de la collection Nos amies les sales bêtes.
Les personnages créés par Justine Jotham sont bien développés et s’éloignent des clichés habituels. Et quelle bonne idée de choisir un caméléon pour aborder la thématique de l’identité et du métissage. Lewis est un caméléon mignon à croquer, espiègle et malin, que Sophie Hirsch a illustré d’un coup de crayon léger mais maîtrisé. Il se pose des questions sur ses origines, sur ses différences et sur sa place dans ce monde. Tous pourront se reconnaître dans son désir de faire partie d’un groupe et dans ses peines face au rejet. Lewis est aussi sans cesse complimenté pour ses caractéristiques physiques perçues comme étant exotiques. Il a du mal à accepter ces compliments qui le font sentir comme une bête curieuse. Plusieurs enfants issus d’unions mixtes ou qui sont adoptés se reconnaîtront dans ce qu’il vit! Bref, le caméléon-lézard ressent le besoin de connaître ses origines pour mieux se connaître et s’accepter tel qu’il est.
Chaque chapitre débute par une citation créole qui est traduite en français en bas de page. Le créole, langue métissée par excellence, apporte fraîcheur au récit et rythme la lecture. On retrouve également quelques dialogues en créoles, toujours traduits. La quête de réponses de Lewis amène les jeunes lecteurs dans une aventure familiale plein de soleil, de souvenirs et d’humour. Un roman rafraîchissant et inventif que je vous recommande chaudement!
Justine Jotham est une auteure française.
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Lewis, caméléon métis AUTEUR(S) : Justine Jotham & Sophie Hirsch ÉDITION: Poulpe fiction, 2020 ISBN: 9782377421329
PRIX: 16,95$
8 ANS et plus
Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Viser la lune, un roman fantastique publié chez le même éditeur. Le chat qui ne voulait pas fêter Noël pourrait aussi vous plaire car il raconte l’histoire d’une famille métissée.
Gaïa, 10 ans, est une génie des maths, qui cherche toujours à comprendre le monde autour d’elle et comment les objets fonctionnent. Mais surtout, protéger la planète est une seconde nature chez elle. Tout est sûrement venu de son prénom : Gaïa veut dire « Terre » en grec. Alors elle trie ses déchets, baisse le chauffage, et déteste le gaspillage. Rien ne bouge si personne ne bouge ! La planète, c’est l’affaire de tous ! Tout le monde peut faire quelque chose, à son échelle. En grandissant, Gaïa refusera ce mode de vie qui ne respecte pas la nature, les gens, les animaux. Elle décidera de mettre son talent au service de la planète et d’un nouveau projet de vivre-ensemble.
Gaïa est un personnage très intéressant. Dès les premières pages, elle est bien définie par l’auteure et dévoile sa personnalité: Adepte de sport, de calcul mental et d’échec, elle participe à plusieurs activités parascolaires et vit dans une famille recomposée, tout ce qu’il y a de plus normal. Malgré un début un peu lent où on présente longuement le personnage, le récit se reserre par la suite et est un plaisir à lire. J’ai aimé suivre Gaïa dans son développement et de la voir grandir, prendre en maturité et en autonomie. Forte de ses convictions environnementales, la petite Gaïa devenue grande s’impliquera et fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la planète. Elle partage d’ailleurs tous les petits gestes qu’elle a adoptés au quotidien pour réduire son empreinte écologique. Elle est un véritable modèle de réussite et les jeunes pourront sans l’ombre d’un doute s’y identifier.
Le livre à couverture rigide se présente de belle manière et on retrouve un bel équilibre entre le texte et l’image. Les illustrations m’ont d’ailleurs beaucoup plu: toutes les textures vibrantes utilisés par Claudia Amaral sont un véritable plaisir pour les yeux.
Le récit se termine par un appel ouvert au lecteur: « Et toi, que fais-tu pour la planète ? As-tu déjà ramassé des plastiques qui traînaient dans la nature ? Est-ce que tu recycles ce qui peut l’être ? Éteinstu la lumière ou l’eau qui coule, fais-tu attention à ne pas chauffer inutilement ? » (p. 34). On retrouve aussi Le Petit Manuel Écologiste de Gaïa à l’attention des parents et des enfants dans lequel les enfants apprendront l’importance de réduire ses déchets et les trier, d’économiser l’eau, de favoriser l’économie circulaire, ou encore de diminuer sa consommation de viande. Je recommande vivement ce livre!
Je remercie les éditions Anacaona de m’avoir offert ce livre.
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Gaïa changera le monde AUTEUR(S) : Paula Anacaona & Claudia Amaral ÉDITION: ÉDITIONS Anacaona, 2020 ISBN: 9782490297054
8 À 11 ANS
Chaque jour, Amidou conduit son train, une boîte en fer blanc et deux caisses de bois remplies de passagers, le long du fil qui le relie aux deux êtres qui lui sont le plus chers, sa mère et son grand-père. Le matin, il embrasse sa maman et entreprend un chemin semé d’embûches à travers la savane pour arriver au village ou Grand-père l’attend pour lui raconter de merveilleuses histoires.
Dans cette histoire, il y a un fil. Un fil qui nous suit de pages en pages, qui tise un conte où il y a de petites boîtes, mais pas n’importe lesquelles. Ce fil et ces boîtes, mises ensemble, alimentent l’imagination du petit Amidou, le suit dans un voyage et le lit à son environnement. Ce train circule entre la maison, la savane, le baoba où son grand-père raconte des histoires, le terrain de foot où jouent des enfants, et de beaux paysages où se couche le soleil fatigué à la fin de la journée. Un très bel album sur les liens qui unissent une communauté et sur la linéarité. À lire !
Auteur(s) / illustrateur(s) : Pep Molist & Emilio Urberuaga Maison d’édition: Le Sorbier Année de publication: 2007 ISBN: 9782732039428 Lectorat cible: 3 à 6 ans Vous aimerez peut-être: Ayanda, la petite fille qui ne voulait pas grandir, pour la similarité des techniques d’illustrations utilisées.
Dans ce second album illustré des aventures de Ti Sweety, nous retrouvons la jeune fille et ses parents sur l’île de Sainte Lucie dans les petites Antilles. Au programme : saveurs, senteurs, couleurs et merveilles naturelles de cette île caribéenne anglophone rehaussées par une jolie surprise…
Quelle joie de retrouver la petite globe-trotteuse d’origine antillo-guyanaise dans une nouvelle aventure ! Ici, l’auteure a innové pour ce deuxième livre en ajoutant un volet audio accessible par lecture de codes QR déchiffrables par le biais d’un téléphone cellulaire. Le volet audio ne reprend pas fidèlement le texte, mais invite plutôt les enfants à répéter les phrases anglaises. La narratrice anglophone est dominiquaise et sa voix claire et dynamique facilite la compréhension. Elle répète deux à trois fois chacune des phrases en laissant un moment pour permettre au jeune lecteur de répéter après elle. De plus, certains codes QR renvoient à des documents informatifs en lien avec le voyage de Ti Sweety, tel que des cartes des pays anglophones dans le monde en format PDF. J’ai trouvé le volet audio intéressant et il constitue une belle addition au livre. Toutefois, certains fichiers audio sont plutôt longs (par exemple lorsque la narratrice récite la liste des îles des Caraïbes en anglais, en répétant deux fois chaque pays, ou encore lorsqu’on récite la recette du roti, un plat typique de Sainte-Lucie). De plus, l’usage des codes QR demande une bonne connaisance de la technologie et de l’utilisation d’un cellulaire, ce qui n’est pas le cas de tous; cela pourrait constituer un obstacle pour les personnes qui n’ont pas ces connaissances (ou qui n’ont tout simplement pas de téléphone cellulaire). À noter qu’il faut aussi une connection internet pour accéder aux fichiers audio (difficile, donc, pour les voyages en voiture ou le camping).
Le livre ne contient que 31 pages, mais on en apprend beaucoup sur Sainte-Lucie ! Sa gastronomie, ses paysages et sa vie culturelle ont une belle place dans le récit. On y parle aussi de la Guadeloupe (ce sera peut-être la prochaine destination de Ti Sweety? 😉 ) Tout comme le premier livre de Ti Sweety, j’ai remarqué quelques erreurs et coquilles grammaticales ou de mise en page ici et là, mais cela ne m’a pas empêché d’aimer suivre Ti Sweety dans ses aventures. À plusieurs endoits dans le récit, on fait référence au premier tome de la série, il serait donc préférable d’avoir lu ce dernier avant.
Je suggère une lecture accompagnée pour discuter des mots difficiles ou pour clarifier certains détails sur la faune ou la flore que découvrent la fillette et sa famille. Voilà un livre interactif qu’on lit avec beaucoup de plaisir.
Je remercie l’auteure Audrey Jason de m’avoir offert ce livre.
Auteur(s) / illustrateur(s) : Audrey Jason & Tony Vivien Année de publication: 2019 ISBN: 9780244787684 Lectorat cible: 3 à 10 ans Vous aimerez peut-être: La première aventure de Ti Sweety à la Barbade !
Tom est un petit garçon qui rêve de partir loin, très loin de sa famille. En Chine, par exemple. C’est facile, il suffit de creuser un tunnel et de traverser la Terre. Tom prépare son sac, prend sa pelle, Et hop, en route !
J’ai tout aimé de cet album ! Déjà, la page couverture qui attire l’oeil: Mais où va donc ce si jeune garçon d’un pas si décidé ? Ensuite, le bel équilibre entre les illustrations et le texte. Les illustrations ne se contentent pas de rendre visible le récit, mais elle ajoutent une couche d’information par le biais de clins d’oeil et d’éléments inattendus. Par exemple, cet affiche de Tintin et le lotus bleu accrochée sur le mur de la chambre de Tom. Ou encore ce doudou qui garde le sourir malgré la « sévérité » de la situation. Puis, le texte est un plaisir à lire et surtout à raconter. Cet album est d’ailleurs idéal pour l’heure du conte en bibliothèque ou l’histoire du soir à la maison !
Tom est un garçon plein d’imagination et déterminé, mais on suspecte une pointe de jalousie envers son petit frère depuis l’arrivée du bébé à la maison. Ses parents semblent n’avoir d’yeux que pour ce dernier ! Tom est grand, mais pas trop: Assez grand pour partir en expédition jusqu’en Chine (en fait, il se contentera de creuser un tunnel de quelques pieds sur la plage près de la maison familiale!), mais pas tout à fait assez grand car même s’il ne l’admettra pas, ses parents lui auront beaucoup manqué pendant sa fugue d’un après-midi. Voilà un petit bonbon de livre que j’ai adoré.
Coup de coeur !
Auteur(s) / illustrateur(s) : Rémi Courgeon Maison d’édition: Bayard Jeunesse Année de publication: 2016 ISBN: 9782747060684 Public cible: 4 à 7 ans
1910. Mon enfance. Mon père : le professeur Modest Picquigny. Ses voyages en Afrique, au loin. Ses films. 1er septembre 1921. Mon père disparu. Mon départ pour l’Afrique. Seule. Toute seule. Décidée.
En lisant ce livre, il faut garder en tête que l’histoire se déroule en 1910, à une époque où l’Afrique était perçue par les Européens comme étant une terre exotique et à développer que l’on peut s’accaparer (Ouf, finalement, les choses n’ont pas vraiment changé ! 😦 ). Le récit évoque le lointain, l’inconnu, l’exotisme, la chaleur, la terre de tous les possibles où on se rend en bateau. Le personnage principal, Jeanne, s’indigne du massacre d’animaux perpétré par les colons blancs et affirme qu’il s’agit du sang de l’Afrique qui s’écoule car tous ces animaux majestueux de la savane sont précieux (pour la colonisation, on s’indignera plus tard, apparemment…) Elle raconte sa relation avec Eugène qui participe au massacre d’animaux et s’en vante régulièrement. Attention: les illustrations plutôt explicites ne voilent par les animaux ensanglantés ou morts. D’ailleurs, les illustrations hyper-réalistes sont superbes. Eugène se montre très hautain, tant avec les femmes qu’avec les habitants locaux.
Le récit est savamment écrit. Des phrases succinctes, sèches, évoquent toute la puissance des mots. La présence timide des verbes confère au texte un rythme soutenu et un style télégraphique. Ce livre met en scène des adultes aux prises avec des problèmes d’adultes. Jeanne est à la recherche de son père, cinéaste, dont elle n’a aucune nouvelle depuis longtemps. Eugène est un personnage raciste et misogyne qui a des problèmes d’alcool. Un très bel album, qui toutefois a besoin d’une mise en contexte. Je recommande donc à un lectorat mature, et une lecture accompagnée par un adulte.
Pistes d’exploitation en classe
Se renseigner sur le contexte historique.
Explorer les diverses répercussions qu’a eu la colonisation sur les populations noires d’aujourd’hui.
Imaginer une fin différente à l’histoire.
Découvrir d’autres ouvrages sur Jeanne et Eugène Love Peacock.
S’informer sur le Congo d’aujourd’hui.
Effectuer une recherche sur l’impact des populations humaines sur les animaux en voie de disparition.
Auteur(s) / illustrateur(s) : François Roca Maison d’édition: Albin Michel Année de publication: 2001 ISBN: 9782226119049 Public cible: À partir de 12 ans. Vous aimerez peut-être: .
Little Lou parcourt le Sud des États-Unis avec ses amis musiciens. Le succès les accompagne, mais un cyclone met brusquement fin à leur tournée. Little Lou continue seul sa route. Arrivée à destination, il découvre la vie à la plantation. Il retrouve Sonny qui va lui livrer un à un les secrets de sa musique.
J’ai lu le premier roman de Little Lou avec beaucoup d’intérêt. Dans ce deuxième tome, on constate que Lou grandit, qu’il réalise de plus en plus le racisme ambiant des États-Unis du XXème siècle, et que la musique peut servir à autre chose qu’à faire danser; elle peut apaiser, faire du bien et émouvoir. Ce tome se lit très bien de manière indépendante, sans avoir lu Little Lou. Par contre, c’est avec énormément de plaisir qu’on retrouve des personnages et un contexte familiers. Le récit se déroule à une époque où, bien que l’esclavage ait été aboli aux États-Unis, de nombreux afro-américains travaillent toujours dans les champs de coton et de canne à sucre comme des esclaves.
Le texte nous est raconté par Lou, un petit garçon haut comme trois pommes, très intelligent et vif d’esprit, mais qui ne comprend pas toujours tout au monde des adultes. Dans sa narration, le narrateur brise fréquemment le quatrième mur et s’adresse directement au lecteur. Cela donne vraiment l’impression de s’adresser à un ami ou à un lointain membre de la famille, comme si Lou existait réellement.
Les images n’illustrent pas simplement ce qui est décrit ou raconté dans le texte, elles participent activement à la narration en donnant au lecteur de l’information additionnelle et en faisant elles aussi avancer le récit. Il existe dans ce petit roman de 60 pages un bel équilibre entre le texte en prose, les planches de bandes dessinées et les illustrations. À noter que les illustrations contiennent des mots en anglais. La route du sud est un roman fantastique que l’on prend plaisir à lire plusieurs fois.
Auteur(s) / illustrateur(s) : Jean Claverie Maison d’édition: Gallimard jeunesse Année de publication: 2003 ISBN: 9782070659159 Public cible: À partir de 8 ans
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