11 illustrateurs et artistes visuels afro-québécois à suivre

L’illustration joue un rôle important en littérature jeunesse. Bien souvent, elle y joue une fonction narrative au même titre que le texte. Elle peut aussi exister en elle-même, sans texte, et raconter des histoires de manière nouvelle. On entend souvent qu’il n’y a pas de diversité en littérature simplement parce que les artistes noirs n’existent pas. « Je voudrais bien les inclure, mais il n’y en a pas! » me dit-on souvent comme une mauvaise excuse. Que nenni! Voilà 11 artistes et illustrateurs d’ici, noirs, québécois et talentueux. Certains font ou aspirent à faire de la littérature jeunesse, d’autres non. Mais tous méritent qu’on s’attarde à leur art.

Par Mistikrak! Littérature Jeunesse.

Maliciouz

Peintre et muraliste, Maliciouz est une artiste en arts visuels montréalaise d’origine haïtienne reconnue pour son art afro, urbain, contemporain. Sa démarche artistique se caractérise par la force d’esprit qui se dégage de ses personnages, majoritairement des femmes noires quelle présente dans ses œuvres comme étant des entités monumentales.

Site web: www.maliciouz.com

(c) Photo: Elisa Barbier pour le The Link Newspaper.

Jenny Bien-Aimé

Basée à Montréal, Jenny Bien-Aimé est une jeune illustratrice qui aspire à travailler sur des films d’animation, des livres pour enfants et des romans graphiques. Elle crée ses œuvres en utilisant des outils traditionnels et numériques, mais ses outils préférés sont la gouache, l’acrylique et l’huile. Son travail démontre un grand intérêt pour les détails, les formes organiques et la narration. Fait cocasse: Elle aime beaucoup les oiseaux.

Site web: jennybienaim.wixsite.com

Eloisa Aquino

C’est au brésil que naît Eloisa Aquino. En 2000, elle s’installe au Canada pour poursuivre sa maîtrise en études des médias à l’Université Concordia, où elle s’est documentée sur les immigrants à Montréal. L’auteure-illustratrice dirige B&D Press, un micro-éditeur québécois qui publie des livres d’artistes, de la poésie, des zines et du contenu à thématique queer. En 2018, elle a publié la traduction d’une anthologie intitulée Portraits d’illustres butchs aux Éditions San Fin. Il s’agit d’une série de douze fanzines conçus par Eloisa Aquino publiés entre les années 2009 et 2016.

Site web: banddpress.ca

(c) Photo: Librairie Drawn & Quarterly

Made in Shaïna

Made in Shaïna est une artiste muraliste d’origine haïtienne née à Montréal. Inspirée par ses racines et emportée par sa passion pour le dessin, elle a commencé à peindre les murs de la ville en 2012. Le graffiti devient sa manœuvre d’expression et influence tout son parcours artistique. Elle revendique une lacune présente dans la culture et le monde de l’art à Montréal : Le manque de représentation. « Les muralistes, les street artists, les graffeurs racisés ne sont pas toujours représentés », selon Made in Shaïna, et c’est en créant des alters-ego d’elle-même, en créant ses personnages, qu’elle réussit à le faire. Ainsi, elle décore sa ville à sa manière.  

Site web: www.madeinshaina.com

(c) Photo: Ralph-Bonnet Sanon, TC Media, pour le Journal Métro.

Niti Marcelle Mueth

Niti Marcelle Mueth est une artiste visuelle indépendante d’origine camerounaise et haïtienne. En évoluant de manière fluide entre l’art et les pratiques orientées design, elle s’investit dans l’illustration d’expériences significatives tournant autour de la réflexion sur les expériences d’individus issus des communautés racisées. Sa pratique multidisciplinaire évolue de manière transparente entre la conception graphique, l’illustration, la sérigraphie et l’animation. Elle a collaboré à la fresque de rue La vie des noirs compte (« Black Lives Matter ») sur la rue Sainte-Catherine au centre-ville de Montréal, ainsi que celle dans le quartier Rivière-des-Prairies en 2020.

Site web: nitimueth.com

La représentation m’inspire à créer au quotidien. Je suis ma propre muse. Étant un être complexe qui cherche à créer sa place dans cette société, mon travail est un peu un journal intime auquel les gens peuvent s’identifier. (…) Mon but est donc de rendre nos histoires visibles, donc oui, c’est une forme de militantisme.

– Niti Marcelle Mueth en entrevue dans Le Cahier.
Dimani Mathieu Cassendo

C’est à Laval qu’est né.e cet.te auteur.e illustrateur.e qui fait de la BD de genre. En 2016, iel publie La petite suceuse, une bande dessinée fantastique se déroulant en 2302 en banlieue montréalaise. L’histoire raconte la vie de vampires s’attaquant à des enjeux sociaux tels que la sexisme et la discrimination. On peut voir les illustrations de Dimani dans certaines revues (À Babord! #67 et la Ligue des Droits et Libertés, entres autres), quelques zines et des cahiers à colorier. Ses intentions artistiques sont de normaliser des personnages qui ressemblent à ceux de son entourage – les immigrants et leurs enfants, les milléniaux et la génération X appartenant aux communautés LGBTQI +, les militant.e.s, les activistes et les artistes – dans une littérature québécoise. Son médium préféré est le dessin numérique.

Site web: cassendo.wordpress.com

Alexandrine Brodeur

Alexandrine Brodeur est une jeune illustratrice freelance qui vit sur la rive sud de Montréal. Son style varie énormément, du mignon au macabre, parfois les deux! Très présente sur les réseaux sociaux, son médium de prédilection est le numérique. Alexandrine aime particulièrement dessiner les femmes et explorer des thèmes qui évoquent des émotions.

Sites web: InPrint.com, Facebook, ArtStation et Tumblr.

Andira Hernandez

Graphiste, artiste visuelle et photographe originaire de Toronto, c’est à Montréal que Andira a complété son baccalauréat en design de l’Université Concordia et travaille comme freelance. Elle se spécialise dans la conception graphique, la conception web et les médias imprimés. Son style consiste à brouiller la ligne entre le design et l’art, deux sphères généralement séparées dans le monde créatif actuel. Assez active sur la scène montréalaise où elle est connue pour faire des affiches et des zines, elle souhaite utiliser son travail pour aider à élever et à autonomiser les voix marginalisées. Elle a remporté le prix de L’Expo Zine 2020 dans la catégorie anglophone pour son zine Places I’ve called home.

Site web: Instagram.

(c) Photo Caitlin Yardley pour Queer between the covers.

Hervé St-Louis

C’est entre Montréal et Toronto que vit Hervé Saint-Louis, professeur en médias émergents à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et bédéiste. Sa bande dessinée en ligne, Johnny Bullet, bourrée d’action, se déroule dans les États-Unis des années 70. Il a aussi mis sur pied son propre studio d’animation, Toondoctor, et a créé un site web, ComicBookBin, dans lequel il publie des critiques et ses dessins, en plus de partager sa passion pour la bande dessinée.

Site web: Twitter.

Shanna Strauss

Shanna Strauss est une artiste tanzano-américaine qui vit et travaille à Montréal. Elle a obtenu un baccalauréat en beaux-arts au California College of Arts et a exposé dans des expositions individuelles et collectives en Tanzanie, au Canada, aux États-Unis et au Sénégal. Récemment, son travail a été présenté dans Here We Are Here: Black Canadian Contemporary Art au Musée des beaux-arts de Montréal, The Black Woman is God: Divine Revolution à Som Arts à San Francisco et When She Rises à la SPARC Gallery de Los Angeles. Shanna intègre régulièrement des ateliers axés sur l’art dans son travail communautaire : Elle croit passionnément au pouvoir de l’art pour créer un changement individuel, communautaire et social. Elle explore actuellement des thèmes liés à l’identité et à l’appartenance; ce que nous, en tant que membres de la diaspora africaine, apportons avec nous lorsque nous nous installons dans de nouveaux endroits, et comment nous informons le tissu social de l’endroit que nous appelons maintenant chez nous.

Site web: www.shannastrauss.co

Danielle Murrell Cox

Danielle Murrell Cox est graphiste diplômée du programme de design graphique du Collège Dawson. En plus de son travail de graphiste, elle est illustratrice et créatrice de jouets des peluches Zuri & Dre. Danielle est surtout connue pour ses livres de coloriage auto-publiés Black Queens et Black Kings, ainsi que la série de livres d’activités Big Dreamers. L’espoir de Danielle est que toutes les filles apprécieront leur style et leurs cheveux uniques, ainsi que leurs beaux sourires. C’est pourquoi elle a publié My hair, un livre jeunesse, en 2020. Très timide dans l’enfance, elle a longtemps été insatisfaite de la couleur de sa peau, de la texture de ses cheveux et de la grosseur de ses lèvres. Aujourd’hui, elle dessine pour que les petites filles noires se sentent représentées dans les médias.

Site web: dmcmtl.com

(c) Photo : Kyle B pour Lux Magna.

Pour découvrir d’autres illustrateurs racisés, visitez la page Cartoonists of Color, ou la liste collaborative sur AirTable. Vous pouvez également naviguer sous le hastag #DrawingWhileBlack sur les réseaux sociaux.

4 commentaires sur “11 illustrateurs et artistes visuels afro-québécois à suivre

  1. Merci pour cette infolettre particulièrement intéressante!

    Je connaissais déjà Maliciouz, qui habite le quartier Saint-Michel ou est situé l’organisme pour lequel je travaille, et nous avons eu la chance de l’engager pour réaliser une magnifique murale dans la bibliothèque, que les jeunes adorent et qui a suscité beaucoup de commentaires positifs de la communauté.

    Merci de m’avoir fait découvrir 10 autres artistes de talent!

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