Appréciation : Dans Le vilain petit canard (ou presque), on réinvente ce conte traditionnel avec un garçon noir pour personnage principal nommé Omar Canard. Dans la cours de récréation, on se moque d’abord de son nouveau manteau imperméable tout neuf, jugé trop délicat pour un garçon. Puis, on se moque de son nom. Lorsqu’on lui propose une partie de soccer, Omar refuse car il préfère la danse. Ce sera une nouvelle raison de se moquer de lui. Heureusement, Omar trouvera un certain réconfort à l’idée d’aller regarder les cygnes danser sur le lac, et de danser avec elles. Sa maman l’encourage beaucoup dans sa passion pour la danse. À la fin de l’histoire, les camarades de classe d’Omar le verront danser sur le lac avec les cygnes et seront épatés par sa prestation. Il deviendra un héro et fera de la danse classique son métier.
J’ai bien aimé cette version du vilain petit canard, surtout le fait que sa couleur de peau ne soit pas l’une des raisons qu’on se moque de lui. Ce livre ravira les enfant en apprentissage de la lecture. Tous les dialogues sont dans des phylactères, ce qui facilite la lecture à deux: l’adulte lit le texte principal et l’enfant lit ce qui est écrit dans les bulles!
Résumé : Un moment de tendresse entre une mère et sa fille, le soir avant de s’endormir autour d’une berceuse qui se transmet de génération en génération.
Appréciation : Cela fait quelques années déjà que ce suis l’illustratrice Nicholle Kobi sur les réseaux sociaux. J’étais donc très heureuse de lire ce livre jeunesse qu’elle a si brillamment illustré. Le texte est simple et raconte l’important qu’une berceuse a eu dans une famille depuis des génération. Un petit livre agréable à lire avant l’heure du dodo.
À propos de l’illustratrice : Nicholle Kobi est une artiste afro-française basée à New York depuis 2018. L’art de Nicholle Kobi s’adresse surtout aux femmes noires, indépendantes, modernes et qui n’ont pas peur de casser les codes. Notamment pour les femmes afro dans les sociétés majoritairement européennes.
Résumé : Pablo s’en va à la découverte des couleurs. Il part du jardin et suit un fil qui le mène au potager, à la forêt, à la banquise ou encore à la fête foraine. Un album à la couverture découpée qui laisse voir toutes les couleurs présentes successivement sur les pages.
Appréciation : Un livre grand format pour apprendre les couleurs ? Je dis OUI! Rouge comme un coquelicot, brun comme un tronc, orange comme un renard, mauve comme des iris, jaune comme une abeille, bleu comme une méduse… De page en page, on suit avec joie le petit Pablo alors qu’il découvre le monde qui l’entoure. Les couleurs sont vives et les associations choisies pour représenter les couleurs sont originales. À la fin de l’album, on découvre la maman de Pablo, assise à tricoter sur un banc. Très bon!
Résumé : Adèle aime sa grand-mère. Elle aime ses gâteaux aux amandes, à la lavande et à la cannelle. Mais ce qu’elle préfère, c’est s’asseoir près d’elle et écouter ses histoires. Comme celle du Soleil qui réussit à gagner le respect du Vent par la seule force de ses rayons. Une version audio numérique est aussi disponible.
Appréciation : Publié dans la collection Des mots plein la bouche aux éditions Planète Rebelle, Adèle et la douceur est un conte sur la puissance de la douceur et de la transmission. La grand-maman d’Adèle raconte des histoires aux petites filles du quartier qui dévorent chacun de ses mots, assises sur des coussins aux tissus africains. J’ai aimé la naïveté des fillettes et leur humour. Les illustrations évoque dans douceur dont il est questions dans l’histoire, et la mise en page aérée donne un souffle bien particulier au récit qui réchauffe le cœur. Bien qu’on mentionne qu’il y a des tissus africain dans la maison de la grand-mère d’Adèle, on n’aborde pas l’origine ethnique des personnages. C’est d’abord et avant tout un récit sur la bienveillance.
Résumé : Craquez pour un livre tout carton qui célèbre l’univers des bébés! Bébé saute, bébé roule; bébé remue et bébé gigote… et on se fait un câlin, tous les deux, pour se dire « Je t’aime du fond du coeur »!
Appréciation : Ce livre aux pages cartonnées ferait un excellent cadeau pour une fête prénatale ou un anniversaire. Les pages cartonnées et souples sont faciles à manier pour les tout-petits. Plusieurs bébés sont illustrés au fil des pages, de diverses origines et teintes de peau. Le texte décrit sommairement ce qu’un bébé fait du matin au soir : se pencher, pivoter, sauter, danser avec ses amis, s’étirer, rire, jouer, etc. L’histoire se termine par une invitation à dormir à la fin de la journée. Recommandé!
Résumé : Alors que Ben attend patiemment que sa mère soit disponible pour lui lire la fin de son conte préféré, les trois petits cochons s’introduisent dans sa maison. En essayant de déchiffrer le livre, le petit garçon et ses nouveaux amis se rendent compte que le loup n’est pas loin. Un conte évoquant avec humour l’amitié et le plaisir du partage de la lecture.
Appréciation : Voici un album pour le préscolaire qui utilise l’univers des contes pour développer l’imagination des enfants. Le conte des trois petits cochons est évoqué et pour bien comprendre l’histoire, le lecteur devra déjà connaître cette histoire. Les illustrations complémentent à merveille le texte. Quel plaisir de voir un garçon noir dans un livre jeunesse qui aborde spécifiquement la thématique de la lecture. La couleur de la peau de Ben et de sa mère ne change absolument rien dans l’histoire. Il s’agit simplement d’une histoire sur une famille ordinaire et le hasard a voulu que ce soit une famille noire. Un très bon livre à lire collé-collé avant le dodo!
Résumé : Sais-tu que TA VIE compte? On dit que la matière, c’est tout ce qui compose l’Univers : l’énergie, les étoiles, l’espace… Alors comme tu fais partie de l’Univers, ta vie compte aussi! Tu comptais depuis le début des temps, depuis bien avant ta venue au monde.
Appréciation : Vous avez senti, vous aussi, comment les derniers mois ont été difficiles en termes de charge raciale avec tout ce qui se passe dans les médias? Ouf. Parfois, on a besoin de fermer les écrans, de fermer le monde autour de nous qui trop souvent nous envoie le message que notre vie ne faut pas autant que celle des autres. Dernièrement, je me suis beaucoup inquiétée pour mes neveux et nièces, pour les enfants noirs de notre société. Dans quel monde les a-t-on lâchés? Comment réagiront-ils lorsqu’ils auront mieux conscience du racisme systémique, du racisme ordinaire, de la brutalité policière, du sexisme, etc.?
Bref, j’ai eu besoin de m’enfermer dans un livre et il y avait l’album Parce que ta vie compte qui traînait sur ma table de chevet depuis un bon moment. Cette lecture a été comme un baume au cœur. Déjà par ses illustrations, d’une infinie beauté, qui mélangent les matières et les textures. Ensuite par son texte qui rassure, valide nos expériences et nous donne de l’espoir. On se sent connecté au monde en lisant ce livre, on sent qu’on fait partie de l’univers, de quelque chose de plus grand. Un enfant noir qui a été espéré, attendu, aimé, soutenu, admiré, protégé (même si c’était parfois difficile), voilà ce dont le livre parle. De ses premiers pas à ses premiers mots, de la première fois qu’un livre lui a renvoyé son image comme un miroir, des fois où ses camarades de classe se sont moqué de son nom ou de ses vêtements, des moments où il a douté de lui et de sa valeur, de sa découverte des luttes pour la justice raciale qui ont été menée par ses aïeux, des enfants de son âge (Trayon, Tamir, Philando) qui sont morts à cause de la couleur de leur peau sous les balles de policiers. Ce livre parle de tout ça, et bien d’autres choses. Il parle de nos ancêtres qui étaient des reines, des chefs, des légendes, il parle de la beauté que nous avons en chacun de nous, il parle de la force qui nous habite, il parle de notre puissance et de notre magie.
L’album se termine par une note de l’auteure qui raconte comment ses craintes de mères augmentaient alors qu’elle voulait garder son fils à l’abri de la dureté et de la cruauté de notre monde. Elle a écrit Parce que ta vie compte pour fournir aux parents un point de départ pour les discussions sur le racisme qui règne dans son pays (les États-Unis, mais aussi ailleurs!) à l’heure actuelle. Parce que ta vie compte s’adresse aux Noirs, mais devrait être lu par tous, peu importe la couleur de la peau. Simplement parce qu’il s’agit d’un magnifique livre et qu’il peut être utilisé en classe ou en famille, pour entamer des discussions sur l’empathie et le racisme. Un incontournable.
Coup de cœur !
À propos des auteurs : Bryan Collier est un illustrateur noir américain. Il a remporté à la fois le prix Coretta Scott King en tant qu’illustrateur et le prix Ezra Jack Keats New Illustrator Award pour Uptown.
Tami Charles est une autrice et ex-enseignante au primaire noire américaine. La diversité en littérature jeunesse lui tient particulièrement à cœur.
Henri rentre un soir de l’école avec comme devoir de trouver son livre préféré. Ne sachant pas comment s’y prendre, il se rend à la bibliothèque et à la librairie. Il observe beaucoup de livres, de toutes les formes et de toutes les tailles, mais aucun d’entre eux ne lui donne envie d’en lire davantage. Son échec se transforme pourtant rapidement en triomphe : sa mère a gardé tous les livres qu’il avait écrits quand il était plus jeune. Henri a alors une excellente idée.
À la recherche d’un livre inspirant pour les lecteurs récalcitrants? Mon livre préféré dans tout l’univers est celui qu’il vous faut. On y rencontre Henri qui n’a jamais trouvé un livre qui le faisait vibrer. En fait, même s’il peut aimer les dinosaures, les livres de dinosaures lui donnent mal à la tête. Amener des livres pour lire sur le bord de la piscine lui donne davantage envie de les mettre à l’eau pour voir s’ils flotteront. Certains livres sont trop longs, d’autres trop ennuyants, d’autres encore contiennent des images qui n’ont rien à voir avec les « trucs cool [qu’il] aime, ou avec ce [qu’il] ressens… » La vérité, c’est qu’Henri a des difficultés en lecture. L’histoire qui nous est racontée est celle de l’auteur du livre, Malcolm Mitchell, qui affirme que la lecture a toujours été pour lui un défi de taille. Enfant, il ne savait pas bien lire, mais il se savait tout aussi intelligent que ses camarades de classe (et avec raison!). Heureusement, grâce à des bourses d’études, il a pu aller à l’université pour jouer du Football. Plus tard, il a rempoté le Super Bowl! Mais ses difficultés en lecture étaient toujours présentes. Il a persévéré et a réalisé que sa façon de lire ne définissait pas qui il était. Mon livre préféré dans tout l’univers s’inspire de son parcours de lecteur. Aujourd’hui, Malcolm Mitchell s’implique beaucoup dans des initiatives qui favorisent la littératie auprès des jeunes, notamment afro-américains.
Le texte de Mon livre préféré dans tout l’univers est inspirant. En tant que grande amoureuse de littérature et bibliothécaire jeunesse, il m’a touché en plein coeur! Chaque enfant a un parcours de lecture unique. Ce livre nous le rappelle avec beaucoup de bienveillance.
Coup de coeur!
Malcolm Mitchell est un footballeur et auteur américain.
Pour commander ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:
Mon livre préféré dans tout l’univers Auteur(s) : Malcolm Mitchell & Michael Robertson Édition : Scholastic, 2021 ISBN : 9781443192149 Prix : 11,99 5 à 8 ans
Une petite fille remarque que son papy ne part plus à l’aventure comme il avait l’habitude de faire depuis la mort de Grand’pa, son compagnon. Déterminée à lui redonner le sourire et l’envie de voyager, elle a un plan pour remettre en état le camping-car qui dort dans le garage. Un album sur la tolérance, la perte et l’amour.
Quand on parle de diversité en littérature jeunesse et de représentation juste, Le camping-car de mon papy est un excellent cas de figure. Ce livre, c’est d’abord une histoire sur le souvenir, la famille, le deuil et l’amour. Juste ça. Après, on peut mentionner que l’amour perdu dont on parle en est un queer puisque le camping-car de l’histoire était celui d’un papy et de son amoureux avec qui il a beaucoup voyagé. En lisant le livre, on rencontre d’abord la jeune personnage principale qui s’amuse avec son papy et plus loin, ce dernier lui raconte l’histoire de son amour de jeunesse. Le tout est amené très naturellement et sans en faire un plaidoyer pour la cause LGBT+.
Puis, on ne se contente pas de dire que papy est homosexuel, car ce n’est pas la seule chose qui le définit. On s’attarde à ce qui fait de lui un individu unique et ce qui faisait de son amoureux un individu unique. On parle de bonheur et à quel point les deux hommes étaient heureux dans leur petite maison mobile et du sentiment de liberté qu’elle leur procurait. La petite fille donnera un peu d’amour au camping-car pour le remettre en état de marche et créera de nouveaux souvenirs avec son grand-père. Voilà donc une représentation d’une réalité homosexuelle de qualité! Et en plus, l’auteur Harry Woodgate est aussi queer. #OwnVoices! Bravo aux éditions Kimane pour avoir su rendre tangible cette belle histoire qui normalise les familles LGBT+.
Au niveau de la représentation raciale, la petite fille du papy est métissée et l’amoureux perdu de papy est un homme noir. La couleur de peau des personnages ne change rien au récit, mais donne à voir des personnes racisées dans leur quotidien, loin des luttes et discriminations auxquelles elles sont souvent réduites. Chapeau! Ne passez pas à côté de ce merveilleux album!
Coup de coeur!
Pour commander ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:
Le camping-car de mon Papy AUTEUR(S) : Harry Woodgate ÉDITION: Kimane, 2021 ISBN: 9782368088388 PRIX: 21,95$ 3 À 7 ANS
Camille et Louise sont très copines. Mais leurs doudous, Canard et Pingouin, ne sont pas du tout copains !Petites disputes et grands moments de complicité, un album hilarant à partager entre amis et frères et soeurs !
Nous devons absolument parler de Camille et Louise et de leurs peluches préférées. Parce que Canard et Pingouin sont tout simplement les peluches les plus mignonnes qu’il vous sera donné de voir de votre vie. Rien de moins! De l’expression de leurs visages à la nature de leur relation, tout est attendrissant pour des yeux d’adultes. J’ai testé cet album en heure du conte et ça a été le succès instantanément auprès des petits lecteurs de ma bibliothèque. J’ai eu beaucoup de plaisir animer cette histoire!
Camille, blanche, et Louise, noire, sont très copaines. Mais pas leurs peluches! Ne se rendant pas du tout compte que l’animosité entre leurs peluches, Camille et Louise sont tout simplement en train de vivre leur meilleure vie pendant que Canard et Pingouin se jettent des regards mauvais. Ouf! Du suspense! De l’humour! De l’émotion! De la rivalité! Petites disputes et grands moments de complicité, un album hilarant à partager entre amis et frères et sœurs!
Pour commander ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:
Canard et Pingouin ne sont pas copains AUTEUR(S) : Julia Woolf ÉDITION: Gallimard jeunesse, 2019 ISBN: 9782075122276 PRIX: 26,95$ 3 à 6 ANS
Ce livre vous a plus? Vous aimerez peut-être Les amis, Pas moi, et L’autre Guili Lapin, trois albums jeunesse sur l’amitié et les doudous!