Résumé : Pour son goûter d’anniversaire, la princesse du royaume d’Odoi-et-Aleuil, naturellement drôle et vive d’esprit, prend les opérations en main. Mais l’un de ses invités conteste son organisation, au prétexte qu’elle est une fille et lui un garçon. La princesse ne se laisse pas faire et lui démontre qu’il a tort. Un album qui aborde le thème de l’égalité des sexes.
Appréciation: Si vous êtes à la recherche d’un livre jeunesse sur les princesses qui s’éloigne du cliché de la demoiselle en détresse, Les princesses aussi veulent commander pourrait être un bon choix. La petite Lisa, comme elle est la seule fille de la famille, est surprotégée et souhaite avoir plus de liberté. Elle n’a pourtant pas peur de grimper aux arbres ou de toucher les araignées velues! Et pourquoi ce devrait être elle qui nettoie le château toute seule alors que ces cinq frères ne font rien? De jolies illustrations et un magnifique livre objet font de la lecture de cet album un moment agréable. Seul petit bémol: à vouloir déconstruire les clichés, le récit provoque parfois l’effet contraire (donner des ordres serait un métier de garçon?) Une belle lecture malgré tout!
Résumé : Découvrez Bo, une fillette indépendante et pleine de ressources, qui vit seule dans l’Arctique. Cela lui pèse parfois, mais tout change le jour où elle rencontre Réal : un grand ours affamé qui vit aussi dans cette région glaciale. Et si Bo trouvait quelque chose à manger pour Réal, et que Réal offrait un peu de compagnie à Bo? Le duo conclut un marché qui les mènera à vivre une aventure hilarante et à nouer une amitié inattendue.
Résumé : Le quotidien tout calme de Coco et Lélé se voit chamboulé quand les parents décident de se séparer. De « casser » comme l’explique le petit, de briser le lien qui les unissait. Dans La réparation de mes parents. Une belle histoire de rupture, David Goudreault insiste non pas sur le drame de la séparation, mais sur la beauté des liens qui se retissent, sur la force que chacun déploie pour avancer avec le plus de sérénité, le plus d’humanité possible.
Appréciation: Un bel album qui aborde la thématique des familles dont les parents se séparent. C’est une histoire de rupture, mais une belle histoire d’amour, tout en poésie, racontée du point de vue des enfants. Le message véhiculé est qu’une maman restera toujours une maman, et un papa restera toujours un papa, même si, chacun de leur côté, les adultes rencontrent d’autres personnes avec qui ils forment une relation amoureuse. Et même si papa et maman ne sont plus amoureux, ils parviennent à rester amis, du moins pour maintenir une certaine cohésion familiale. Car leurs enfants ont besoin d’eux, de tous les deux, en équipe. Livre de grand format.
Résumé : Un moment de tendresse entre une mère et sa fille, le soir avant de s’endormir autour d’une berceuse qui se transmet de génération en génération.
Appréciation : Cela fait quelques années déjà que ce suis l’illustratrice Nicholle Kobi sur les réseaux sociaux. J’étais donc très heureuse de lire ce livre jeunesse qu’elle a si brillamment illustré. Le texte est simple et raconte l’important qu’une berceuse a eu dans une famille depuis des génération. Un petit livre agréable à lire avant l’heure du dodo.
À propos de l’illustratrice : Nicholle Kobi est une artiste afro-française basée à New York depuis 2018. L’art de Nicholle Kobi s’adresse surtout aux femmes noires, indépendantes, modernes et qui n’ont pas peur de casser les codes. Notamment pour les femmes afro dans les sociétés majoritairement européennes.
Résumé : Pablo s’en va à la découverte des couleurs. Il part du jardin et suit un fil qui le mène au potager, à la forêt, à la banquise ou encore à la fête foraine. Un album à la couverture découpée qui laisse voir toutes les couleurs présentes successivement sur les pages.
Appréciation : Un livre grand format pour apprendre les couleurs ? Je dis OUI! Rouge comme un coquelicot, brun comme un tronc, orange comme un renard, mauve comme des iris, jaune comme une abeille, bleu comme une méduse… De page en page, on suit avec joie le petit Pablo alors qu’il découvre le monde qui l’entoure. Les couleurs sont vives et les associations choisies pour représenter les couleurs sont originales. À la fin de l’album, on découvre la maman de Pablo, assise à tricoter sur un banc. Très bon!
Résumé : Adèle aime sa grand-mère. Elle aime ses gâteaux aux amandes, à la lavande et à la cannelle. Mais ce qu’elle préfère, c’est s’asseoir près d’elle et écouter ses histoires. Comme celle du Soleil qui réussit à gagner le respect du Vent par la seule force de ses rayons. Une version audio numérique est aussi disponible.
Appréciation : Publié dans la collection Des mots plein la bouche aux éditions Planète Rebelle, Adèle et la douceur est un conte sur la puissance de la douceur et de la transmission. La grand-maman d’Adèle raconte des histoires aux petites filles du quartier qui dévorent chacun de ses mots, assises sur des coussins aux tissus africains. J’ai aimé la naïveté des fillettes et leur humour. Les illustrations évoque dans douceur dont il est questions dans l’histoire, et la mise en page aérée donne un souffle bien particulier au récit qui réchauffe le cœur. Bien qu’on mentionne qu’il y a des tissus africain dans la maison de la grand-mère d’Adèle, on n’aborde pas l’origine ethnique des personnages. C’est d’abord et avant tout un récit sur la bienveillance.
Résumé : Craquez pour un livre tout carton qui célèbre l’univers des bébés! Bébé saute, bébé roule; bébé remue et bébé gigote… et on se fait un câlin, tous les deux, pour se dire « Je t’aime du fond du coeur »!
Appréciation : Ce livre aux pages cartonnées ferait un excellent cadeau pour une fête prénatale ou un anniversaire. Les pages cartonnées et souples sont faciles à manier pour les tout-petits. Plusieurs bébés sont illustrés au fil des pages, de diverses origines et teintes de peau. Le texte décrit sommairement ce qu’un bébé fait du matin au soir : se pencher, pivoter, sauter, danser avec ses amis, s’étirer, rire, jouer, etc. L’histoire se termine par une invitation à dormir à la fin de la journée. Recommandé!
Résumé : Alors que Ben attend patiemment que sa mère soit disponible pour lui lire la fin de son conte préféré, les trois petits cochons s’introduisent dans sa maison. En essayant de déchiffrer le livre, le petit garçon et ses nouveaux amis se rendent compte que le loup n’est pas loin. Un conte évoquant avec humour l’amitié et le plaisir du partage de la lecture.
Appréciation : Voici un album pour le préscolaire qui utilise l’univers des contes pour développer l’imagination des enfants. Le conte des trois petits cochons est évoqué et pour bien comprendre l’histoire, le lecteur devra déjà connaître cette histoire. Les illustrations complémentent à merveille le texte. Quel plaisir de voir un garçon noir dans un livre jeunesse qui aborde spécifiquement la thématique de la lecture. La couleur de la peau de Ben et de sa mère ne change absolument rien dans l’histoire. Il s’agit simplement d’une histoire sur une famille ordinaire et le hasard a voulu que ce soit une famille noire. Un très bon livre à lire collé-collé avant le dodo!
Résumé : Sais-tu que TA VIE compte? On dit que la matière, c’est tout ce qui compose l’Univers : l’énergie, les étoiles, l’espace… Alors comme tu fais partie de l’Univers, ta vie compte aussi! Tu comptais depuis le début des temps, depuis bien avant ta venue au monde.
Appréciation : Vous avez senti, vous aussi, comment les derniers mois ont été difficiles en termes de charge raciale avec tout ce qui se passe dans les médias? Ouf. Parfois, on a besoin de fermer les écrans, de fermer le monde autour de nous qui trop souvent nous envoie le message que notre vie ne faut pas autant que celle des autres. Dernièrement, je me suis beaucoup inquiétée pour mes neveux et nièces, pour les enfants noirs de notre société. Dans quel monde les a-t-on lâchés? Comment réagiront-ils lorsqu’ils auront mieux conscience du racisme systémique, du racisme ordinaire, de la brutalité policière, du sexisme, etc.?
Bref, j’ai eu besoin de m’enfermer dans un livre et il y avait l’album Parce que ta vie compte qui traînait sur ma table de chevet depuis un bon moment. Cette lecture a été comme un baume au cœur. Déjà par ses illustrations, d’une infinie beauté, qui mélangent les matières et les textures. Ensuite par son texte qui rassure, valide nos expériences et nous donne de l’espoir. On se sent connecté au monde en lisant ce livre, on sent qu’on fait partie de l’univers, de quelque chose de plus grand. Un enfant noir qui a été espéré, attendu, aimé, soutenu, admiré, protégé (même si c’était parfois difficile), voilà ce dont le livre parle. De ses premiers pas à ses premiers mots, de la première fois qu’un livre lui a renvoyé son image comme un miroir, des fois où ses camarades de classe se sont moqué de son nom ou de ses vêtements, des moments où il a douté de lui et de sa valeur, de sa découverte des luttes pour la justice raciale qui ont été menée par ses aïeux, des enfants de son âge (Trayon, Tamir, Philando) qui sont morts à cause de la couleur de leur peau sous les balles de policiers. Ce livre parle de tout ça, et bien d’autres choses. Il parle de nos ancêtres qui étaient des reines, des chefs, des légendes, il parle de la beauté que nous avons en chacun de nous, il parle de la force qui nous habite, il parle de notre puissance et de notre magie.
L’album se termine par une note de l’auteure qui raconte comment ses craintes de mères augmentaient alors qu’elle voulait garder son fils à l’abri de la dureté et de la cruauté de notre monde. Elle a écrit Parce que ta vie compte pour fournir aux parents un point de départ pour les discussions sur le racisme qui règne dans son pays (les États-Unis, mais aussi ailleurs!) à l’heure actuelle. Parce que ta vie compte s’adresse aux Noirs, mais devrait être lu par tous, peu importe la couleur de la peau. Simplement parce qu’il s’agit d’un magnifique livre et qu’il peut être utilisé en classe ou en famille, pour entamer des discussions sur l’empathie et le racisme. Un incontournable.
Coup de cœur !
À propos des auteurs : Bryan Collier est un illustrateur noir américain. Il a remporté à la fois le prix Coretta Scott King en tant qu’illustrateur et le prix Ezra Jack Keats New Illustrator Award pour Uptown.
Tami Charles est une autrice et ex-enseignante au primaire noire américaine. La diversité en littérature jeunesse lui tient particulièrement à cœur.
Résumé : Pendant de nombreuses années, le roi et la reine espèrent un enfant. Leur souhait est exaucé lorsqu’ils accueillent un petit robot de bois et une princesse-bûchette. Ce duo fraternel est inséparable, jusqu’au jour où la princesse est accidentellement emmenée vers un territoire inconnu. Le dévoué petit robot de bois part à sa recherche et tente de la ramener saine et sauve au royaume.
Appréciation : Tous les éléments d’un conte traditionnel sont là, et pourtant l’auteur Tom Gauld les détourne rapidement de la plus merveilleuse des manières. La mise en page dynamique et les illustrations anguleuses font de ce livre un objet tout à faire singulier que l’on prend plaisir à raconter à voix haute. De péripéties en péripéties, le récit devient de plus en plus loufoque et prend à chaque page une tournure inattendue. Un vocabulaire riche permettra aux enfants de découvrir de nouveaux mots. Tout n’est pas dit dans le récit et l’auteur laisse une belle place à l’imagination (mais que s’est-il passé avec le bébé dans l’églantier, les fée malveillantes, le pouding magique, la vieille dame dans une bouteille…?) Une aventure épique pleine de rebondissements que je vous recommande chaudement!