Résumé: Le jour de la sortie scolaire au zoo, Amadou s’émerveille de tout et ne tient pas en place. Il s’imagine être à la place des animaux. Un hymne à l’imagination qui montre qu’il n’y a pas qu’une façon de voir le monde.
Appréciation: Le pouvoir de l’imagination, c’est de ne jamais s’ennuyer et de voir ce qui est invisible aux yeux des autres. Le petit Mamadou est très enthousiasmé à l’idée d’aller au zoo, mais il n’écoute pas les consignes car son imagination déborde déjà d’idées. Sa bonne humeur contagieuse finira par atteindre ses camarades de classe et même son enseignante qui lui apprendra que parfois, la meilleure manière d’explorer, c’est avec son imagination. Pour illustrer ce concept, les couleurs envahissent graduellement les pages pour y chasser le beige monochrome.
Marvin a disparu est un album qui fait réfléchir sur les relations égalitaires entre les sexes à travers l’histoire de Justine qui cherche son ours Marvin qui a disparu.
J’avais de grandes attentes face à cet album après avoir lu et adoré La bulle de Miro issu de la même collection. Je dois admettre que j’ai été un peu déçue car le texte est bien moins fluide que l’album précédent. Justine, la soeur de Miro, construit une ville avec son ami Ling et souhaiterait jouer avec sa doudou Marvin comme un superhéro. Justine tient a avoir Marvin, car Marvin est un garçon et qu’un superhéro est forcément un garçon.
Pour parler de relations égalitaires entre les sexes, on joue sur des stéréotypes de genre et au final, ça renforce un peu ces derniers par la bande. Alors que Justine cherche sa doudou partout, elle se renseignera auprès de sa maman qui revient du garage automobile et qui conduit un camion, son voisin qui prépare un repas pendant que son père est à l’épicerie et son frère Miro qui était justement en train de se déguiser en sorcière. Le tout est un peu trop appuyé et forcé.
Au moment où elle annoncera, l’air dépité, à son ami Ling qu’elle ne trouve pas Marvin, il lui proposera tout naturellement de faire de sa poupée une superhéroïne, et Justine répliquera que les « poupées, c’est pour les filles ». Cette réplique tombe comme un cheveu sur la soupe car il n’y a pas de lien entre l’idée que les poupées soient perçues comme étant des jouets féminins et de jouer à la superhéroïne. D’autant plus que Justine est une fille, donc si on suit sa logique, il ne devrait pas y avoir de problème qu’elle joue avec sa poupée… Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au sexisme intériorisé en lisant ce livre. Pouvons-nous parler du fait que Justine pense qu’une fille ne serait pas à la hauteur des exploits d’un.e superhéro.ïne?
Bref, l’histoire est boîteuse, le propos n’est pas bien amené et il y a beaucoup d’angles morts. Je n’ai pas aimé.
Pour vous procurer ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:
Marvin a disparu AUTEUR(S) : Rhéa Dufresne & Geneviève Després ÉDITION: Fondation Marie-Vincent, 2019 ISBN: 9782924930083 PRIX: 11,95$ 4 À 7 ANS
L’autrice adorée des enfants, Elise Gravel, pose l’éternelle question : Qui a fait tout ce désordre? Quand leur papa demande qui a laissé traîner des chaussettes partout, Nico et sa sœur répondent tous les deux : « Pas moi! » Leur père est sûr qu’ils ne disent pas la vérité, jusqu’à ce que ceux-ci lui présentent Pas Moi, qui accuse Pas Vrai, qui dévoile le vrai coupable : Pas Juste. Les monstres, qui personnifient les réponses typiques des enfants, permettent à l’auteure d’aborder brillamment et avec humour le fait de blâmer les autres et d’inventer des excuses. Les parents et les éducateurs vont adorer cette histoire dans laquelle ils se reconnaîtront autant que les enfants.
La talentueuse Élise Gravel nous offre avec Pas moi un autre livre jeunesse rempli d’humour et de ses dessins naïfs. Je l’admet: je préfère quand Élise Gravel raconte des histoires de monstres. Elle parvient toujours à inventer de nouveaux monstres drôles que jamais je n’aurais pu imaginer. Pas moi, Pas vrai et Pas juste sont trois bonhommes malicieux (surtout Pas Juste!) aux expressions faciales cartoonesques. J’aime beaucoup la manière dont l’auteur parvient à raconter des histoires toutes simples avec beaucoup de fraîcheur et d’humour. J’aime aussi sa manière de rendre le Québec visible avec des petits détails si savamment choisis. Dans Pas Moi, par exemple, le papa porte un chandail rouge de Radio-Canada. 🙂
L’autrice a choisi d’illustrer une famille noire sans que cela ne change quoi que ce soit au récit, rendant du même coup visible les afro-descendants dans leur quotidien. Si vous aimez Mickaël Escoffier, et que vous ne connaissez pas Élise Gravel, il y a de fortes chances que son style vous plaise! À noter qu’Élise Gravel n’hésite pas à utiliser sa notoriété pour parler de l’importance de la représentation, du féminisme et de la célébration des différences individuelles. Chapeau!
Coup de cœur!
Pas moi! AUTEUR(S): Élise Gravel ÉDITION: Scholastic, 2020 ISBN: 9781443181730 PRIX: 19,99$ 3 à 6 ANS
Je suis moi et tu es toi. On est pareils mais différents à la fois. Et c’est bien mieux comme ça !Une tendre galerie de personnages pour célébrer ce qui nous rend unique.
J’ai découvert les illustrations de Kate Hindley il y a quelques années et depuis, je suis sous le charme! D’ailleurs, Ne m’appelez plus chouchou!est un de mes préférés. 🙂 Quel plaisir de revoir le travail de l’illustratrice anglaise dans ce nouvel album sur les différences et les ressemblances. On y retrouve des personnages humains et des personnages animaux qui sont tous pareils et différents à la fois.
J’apprécie particulièrement les livres jeunesse qui abordent la thématique de la différence en parallèle avec la thématique des ressemblances. Parce que lorsqu’on parle de différence, il faut aussi se demander « différent de qui? ». Dans mon enfance, les livres sur la différence posaient la blanchité comme normale et tout le reste comme étant différent, ce qui créait toujours chez moi un sentiment d’aliénation. C’était comme s’il n’y avait qu’une seule façon d’être différent: ne pas être Blanc. Dans On est tous uniques, ce n’est pas du tout le cas. Les auteurs célèbrent ce qui fait chacun de nous des êtres uniques.
Le texte est très court et simple, et les illustrations regorgent de détails intéressants. L’histoire se termine par une invitation au dodo, ce qui fait de ce livre jeunesse un bon candidat pour l’histoire du soir. À découvrir!
Pour commander ce livre, cliquez sur le bouton ci-dessous:
On est tous uniques AUTEUR(S): Karl Newson & Kate Hindley ÉDITION: Gautier-Languereau, 2019 ISBN: 9782017073727 PRIX: 24,95$ 3 à 6 ANS
Mbiya et Kabibi sont deux sœurs qui ne cessent de se disputer et veulent à tout prix jouer avec les jouets de l’autre. Même à table, les querelles se poursuivent. Las de voir leurs filles se chamailler, leurs parents proposent un jeu qui devrait changer les choses
Mbiya et Kabibi est vraiment une chouette initiative de deux parents suisses d’origine congolaise qui ont pris conscience que la représentation d’héroïnes et héros noirs dans les livres pour les jeunes est déterminante lorsque leur fille leur a demandé pourquoi il n’y avait pas de personnages marrons dans ses livres préférés. Cette histoire raconte une tranche de vie d’une famille noire, sans que la couleur de peau ne soit au centre du récit. Quelle joie de pouvoir lire ce genre de livre qui normalise l’existence des personnes afro-descendantes!
La relation entre les deux sœurs est authentique et l’autrice parvient à capturer les émotions vives que ressent les enfants en bas âge: la jalousie, la frustration, la tristesse, la joie. C’est donc également un excellent livre si vous recherchez une histoire sur la gestion des émotions ou le développement de compétences sociales. Pour aller plus loin, vous pourriez ajouter ce livre à un réseau de livres sur le partage ou la fratrie.
Les illustrations m’ont beaucoup plu: les couleurs sont vives et l’angle choisi par l’illustratrice met en image le texte de manière directe, permettant à l’enfant de suivre facilement la lecture. Les illustrations sont également suffisamment descriptives et les visages des personnages suffisamment expressifs pour permettre à l’enfant de raconter sa propre histoire. C’est d’ailleurs un exercice intéressant à faire: demandez à votre enfant de vous inventer l’histoire en se basant sur les illustrations avant de lui lire le livre pour la première fois. Vous verrez, il aura beaucoup d’imagination, utilisera ses connaissances antérieures pour donner sens à ce qu’il voit et fera des inférences. Chez les enfants plus vieux (5-6 ans), vous pourrez également constater que les enfants sont capables de construire une trame narrative simple avec un début, un rebondissement et une fin, tout en utilisant des mots comme « il était une fois », « ensuite », « mais », ou « après » pour séquencer ses idées. C’est un exercice utile qui préparera votre enfant à l’entrée à l’école!
Le livre-objet est de qualité, avec une couverture rigide et du papier glacé, et on retrouve un bel équilibre entre le texte et l’image. Le texte est simple, mais pas simpliste; on y retrouve un vocabulaire accessible aux enfants, tout en y incorporant des mots potentiellement nouveaux comme « narquois », « bouder », « couvert » ou « sanglotant ». Lors de la lecture, n’hésitez pas à expliquer les mots que votre enfant ne comprend pas en utilisant un synonyme ou en donnant des exemples.
À la fin du livre, on retrouve un jeu d’association amusant à faire avec les enfants. Je vous conseille vivement ce livre que vous pouvez acheter sur le site de l’autrice. On y retrouve d’ailleurs également des coloriages gratuits mettant en scène Mbiya, Kabibi et leur famille.
Je remercie l’autrice Belotie Nkashama de m’avoir offert ce livre.
Belotie Nkashama est une autrice Suisse d’origine congolaise.
Je veux le même! AUTEUR(S): Belotie Nkashama & Amélie Buri Parution: 2020 ISBN: 9782970143901 3 à 6 ans
Une forêt sombre, une grand-mère un peu barbante, une pèlerine rouge… Rouge ? Non, bleue ! Ce livre raconte l’histoire d’un loup et d’un chaperon uniques en leur genre. Espiègle et audacieuse, la petite fille ne s’en laisse pas conter et défie son compagnon à un jeu particulier… Une version moderne et décalée du célèbre conte.
J’adore les contes classiques réinventés. Ils offrent tellement de possibilités d’exploitation en bibliothèque ou en milieu scolaire car on y retrouve souvent une forme narrative simple et bien définie, et ils permettent de comparer des livres contemporains à ceux dont ils se sont inspirés. Dans Petit chaperon bleu, c’est bien entendu le Petit chaperon rouge de Charles Perrault qui est détourné, mais bien vite, l’auteure Guia Risari y ajoute des éléments issus d’autres contes, tels que Raiponce, Les trois petits cochons, La Belle au bois dormant, et Cendrillon.
Le texte est intriguant et le récit, bien mené. On y retrouve plusieurs notes en bas de page: Certaines notes sont vraies, alors que d’autres manifestement fausses, d’autres encore, entre les deux. J’ai parfois trouvé que ces dernières s’éloignaient trop du récit principal. Certains lecteurs y verront une opportunité de faire naître une autre histoire, comme une mise en abîme.
Le petit chaperon bleu est une fille racisée, du moins on peut facilement le supposer par son teint plus foncé que celui de son ami de jeu. Elle est une fille moderne, décidée, et elle ne manque pas de caractère. Son chaperon, c’est son coton ouaté qu’elle a teint elle-même dans le lavabo de sa salle de bain. Sa grand-mère est une femme aux cheveux crépus très courts. La relation entre les deux femmes n’est pas vraiment développée dans l’histoire: on mentionne seulement que Chaperon bleu se montre patiente et à l’écoute des plaintes douloureuses de la vieille femme.
Les illustrations font usage de blocs de couleurs franches et de contours rouges, qui leur donnent une belle lumière. Elles regorgent de détails savamment choisis permettant de créer un contexte urbain sans toutefois être trop chargé. L’illustratrice a réussi à créer une belle atmosphère. J’ai bien aimé!
POUR VOUS PROCURER CE LIVRE, CLIQUEZ SUR LE BOUTON CI-DESSOUS:
Le petit chaperon bleu AUTEUR(S) : Guia Risari & Clémence Pollet ÉDITION: Le Baron perché, 2012 ISBN: 9782360800544
6 à 10 ANS
Ce livre vous a plu ? Vous aimerez peut-être Naya ou la messagère de la nuit.
Une fillette enthousiaste raconte à quel point elle apprécie passer du temps avec sa grand-mère. Le livre s’ouvre sur une note à l’intention des parents et des enseignants mentionnant que dès que l’enfant sait reconnaître les 33 mots utilisés pour raconter cette histoire, il peut lire le lire en entier. Chaque double page illustre un moment du quotidien et est accompagné par une courte phrase conjuguée au présent de l’indicatif.
La fillette de cette histoire est noire. Ces deux parents et sa grand-mère portent leurs cheveux naturellement crépus et frisés. La grand-mère vit dans une belle et grande maison entourée d’arbres matures avec son petit chien. Une très belle relation unit la famille, elle-même présente à toutes les pages. Voilà une représentation positive d’une famille noire en littérature jeunesse !
Auteur(s) / illustrateur(s) : Kristen Hall & Gloria Calderas Maison d’édition: Scholastic Année de publication: 2007 ISBN: 9780545998895 Public cible: À partir de 5 ans Vous aimerez peut-être: Au terrain de jeu, un livre pour les lecteurs débutants.
Jouer à la corde à saute, c’est amusant ! Ce tout petit livre d’à peine 31 pages s’adresse aux enfants en apprentissage de la lecture. Le texte, tout simple, utilise des mots répétitifs que l’enfant finira par reconnaître aisément. D’ailleurs, on retrouve la liste des mots utilisé dans le livre à la fin. Il n’y a pas plus de deux phrases par double-page, et certaines phrases s’étendent sur deux pages. Les personnages de ce livre sont racisés pour la plupart. Une fillette au teint crème à café, un garçon noir de peau, une fillette aux cheveux crépus et une autre aux yeux en amande jouent ensemble et s’amusent à saute à la corde: en solo, en duo, en groupe, au parc, au terrain de jeu, à la place, à l’intérieur ou à l’extérieur. Parfait pour les devoirs de lecture que les enseignants du primaire donnent souvent aux élèves de première année.
Auteur(s) / illustrateur(s) : Pamela Love & Lynne Chapman Maison d’édition: Scholastic Année de publication: 2004 ISBN: 9780545992220 Public cible: 6 ans et plus Vous aimerez peut-être: Sur la même thématique, il y a Au terrain de jeu.
Un vocabulaire simple, des phrases courtes et des illustrations amusantes encourageront les jeunes, lors de leurs premières expériences. Les 50 mots utilisés dans ce livre sont listés avant l’histoire dans une note à l’intention des parents et des enseignants. Issu de la collection « Je veux lire » de la maison d’édition Scholastic, Si tu étais mon ami… est un livre facile à lire sur le thème de l’amitié et du partage. Six personnages se croisent et se recroisent comme dans un mixer où les danseurs changent de partenaires continuellement. Chaque ami en croise un autre et l’invite à jouer. L’ami invité en invitera lui aussi un autre, etc. dans une série de saynètes drôles et inusitées. À chaque double page, on laisse un indice qui nous permet de deviner et de prédire qui sera le prochain ami invité et ce à quoi il veut jouer. Par exemple, une fillette blonde construit un gigantesque château de sable devant un garçon noir qui tient un livre sur les fleurs à la main. À la page suivante, ce dernier cueille des fleurs.
Parmi les six personnages du récit, deux sont noirs: une fille et un garçon. La fille joue à la poupée, cajole son chat et partage ses chocolats. Le garçon, plus présent dans le livre, joue au baseball, fait du skate, lit des livres, cueille des fleurs et construit un bolide. Les illustrations de style brouillon, mais colorées et sympathiques dynamisent la lecture en racontant elles-aussi une histoire parallèle. Car oui, le chien et le chat de compagnie ont aussi leur histoire racontée par les images ! De leur rencontre en page 20-21, la poursuite du chat par le chien en page 22-23, la peur du chat dans l’arbre en page 24-25, le chien qui tente d’amadouer le chat avec un poisson en page 28-29, le chat qui offre un os au chien en page 30-31 et enfin leur réconciliation. J’ai trouvé ce livre charmant et inventif ! Destiné aux apprentis lecteurs, il favorise l’apprentissage de mots nouveaux et de compétences sociales avec humour. Fortement recommandé !
Auteur(s) / illustrateur(s) : Diane Namm & Mike Gordon Maison d’édition: Scholastic Année de publication: 2007 ISBN: 9780439942836 Public cible: 3 à 7 ans.
Pour une petite fille, la fenêtre de la cuisine de ses grands-parents est source de magie… Récit de découvertes enfantines, cet album est aussi un hymne à la relation unique entre petits-enfants et grand-parents.
Les illustrations naïves et colorées de cet album utilisent le crayon, la peinture et le feutre. La mise en page exceptionnelle donne à voir le lien entre une petite fille métissée et ses grands-parents qui la gardent le temps d’une journée. Les joues rouges des personnages leur donne un air heureux. La grand-mère, appelée Nanny, est noire et a les cheveux bouclés et gris. Le grand-père, appelé Poppy, est blanc, chauve et a les yeux bleus. Le texte nous pousse à observer et à apprécier la lenteur et la douceur de la vie. Un livre merveilleux.
*Prix Caldecott 2006 pour l’édition originale
Auteur(s) / illustrateur(s) : Norton Juster & Chris Raschka Maison d’édition: Le Génévrier Année de publication: 2013 ISBN: 9782362900235 Public cible: 4 à 7 ans Vous aimerez peut-être: Le Loup de la 135e, un livre d’images écrit par Rébecca Dautremer.