La princesse et le poney

Lprincesse-et-le-poneya princesse Prunelle n’a qu’un vœu pour son anniversaire cette année : qu’on lui offre un cheval. Un grand cheval musclé qui serait digne d’une princesse guerrière. Or, le jour venu, on ne lui offre pas exactement le cheval de ses rêves…

Ce qui m’a d’abord accroché dans ce livre, c’est la page couverture et cette petite fille qui se tient debout, fièrement, le poing levé. Pourquoi ce geste? Ce poing levé, était-ce celui du Black Power? Du pouvoir aux femmes? Et ce titre contenant ce mot « Princesse »… Serait-ce l’histoire d’une princesse forte, maîtresse d’elle-même et de son destin? Sans mentionner les traits physiques du personnage en page couverture: loin des images de top modèles que la société de consommation nous jette en plein visage à longueur de journée, la fille est de petite taille, rondelette, a le teint brun. Cette fillette, je l’aimais déjà avant même de tourner la première page de l’album. À la lecture de son histoire, je n’ai pas été déçue !

La famille qui est mise en scène dans cette histoire est constituée d’un père blanc au teint très pâle et d’une mère non-blanche aux longs cheveux lisses. Prunelle est blonde et son grain de peau est un heureux mélange de celui de ses parents. Prunelle est futée, déterminée, joueuse. Sa chambre semble être le repère d’une adolescente; elle a certainement passé la petite enfance, même si le livre dont elle est le personnage principal semble s’adresser aux 3 à 6 ans. Il s’agit tout de même (aussi) d’une histoire de pets (oui, vous avez bien lu). Ce décalage peut sembler illogique (peut-on être préoccupé par le féminisme à un si bas âge?), et il m’a semblé qu’on perdait un peu le public cible ce faisant. La fillette de 6 ans à qui j’ai lu l’histoire ne semble pas avoir compris les enjeux antisexistes de l’histoire, mais avait passé l’âge de rire des blagues de pipi-caca-pets. J’ai tout de même sentit que la lecture du livre avait contribué à déconstruire certains de ses à-prioris (tout de suite, elle avait pensé que Prunelle VOULAIT un Poney, puisque c’est une princesse et que les princesses aiment les poneys, alors que c’est bien un grand cheval fort que Prunelle désirait).

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Il y a dans ce livre plusieurs niveaux de lecture. Les mots racontent l’histoire « officielle » si on veut, alors que les illustrations racontent une histoire parallèle, une histoire qui, sans prétention et avec humour, dénonce les stéréotypes de genre et le sexisme. Parce que les filles et les garçons sont tout autant capables d’aspirer être des guerrières ou des guerriers.

Ne vous inquiétez pas, l’histoire ne fait pas que l’éloge de la puissance physique et de la guerre; à la fin, c’est en parvenant à attendrir ses compétiteurs (une tactique efficace et sans violence!) que Prunelle gagnera le trophée des Guerriers les plus utiles. De plus, l’histoire se termine sur un gag de pet; les petits de 3-4 ans adoreront, à défaut de ne pas avoir compris le sous-texte féministe.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Kate Beaton
Maison d’édition: Scholastic Bouton acheter petit
Année de publication: 2015
ISBN: 9781443147705
Public cible: 3 à 6 ans
Vous aimerez peut-être: Si vous aimez les histoires drôles, essayez Maquillage à gogo. Si vous cherchez d’autres histoires antisexistes, lisez Mon dragon à moi.

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