Sous nos yeux: Petit manifeste pour une révolution du regard

Résumé : Ce guide explore l’importance et l’influence des images sur les jeunes que ce soit à la télévision, au cinéma, dans les jeux vidéos, les publicités ou les séries. L’auteure analyse la nature de ces images et leurs effets puis propose des outils pour que les adolescents puissent modifier leur regard.

Lectorat cible : 12 ans et plus

Autrices : Iris Brey & Mirion Malle

Édition : La ville brûle, 2021

ISBN : 9782360121373

Prix : 21,95$

Appréciation : Wow wow wow! Avez-vous vu ce livre? Les éditions la ville brûle (qui ne m’ont encore jamais déçue) viennent de sortir un superbe livre documentaire qui fait réfléchir les jeunes au regard, au male gaze, à la banalisation de la culture du viol dans les séries télé, à la porno, à la fabrication des images qu’on consomme parfois trop passivement, et à la manière dont les femmes sont filmées à l’écran. On y parle aussi de la présence des femmes derrière l’écran: Tout le monde connaît les Frères Lumières, mais qui a entendu parler d’Alice Guy, la première à comprendre que le cinéma pouvait être utilisé pour raconter des histoires et la première cinéaste blanche au monde? Alice Guy est également la première à filmer une histoire avec un casting composé entièrement d’acteurs noirs lorsqu’en 1912, certains acteurs refusaient de tourner d’apparaître à l’écran avec Noirs et qu’elle décide de les virer et des les remplacer par une distribution entièrement afro-américaine, sans changer l’histoire: rien dans le film ne fait référence à la ségrégation, ni au racisme. Ce film aurait pu être tourné avec des acteurs blancs et ça n’aurait rien changé à l’histoire.

Sous nos yeux aborde aussi la question du female gaze, du désir féminin et du mouvement #MeToo. Le tout est présenté d’une manière non condescendante, à hauteur d’adolescent qu’on sait capable de réfléchir par eux-mêmes et faire preuve d’empathie. On les amène à se questionner sur les images qu’ils consomment et à ne pas être de petits moutons qui suivent le troupeau sans réfléchir. Je vous recommande fortement ce livre! 

Coup de coeur !

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La fille des manifs

Barbara s’engage pour le climat et la force de son engagement lui vaut de devenir le visage de la contestation. Une interview qui tourne mal et son refus d’accepter une invitation de la présidente lui attire les foudres des médias qui l’avaient autrefois adulée. Pour traverser cette épreuve, elle écrit un journal destiné à Annie, sa grand-mère au destin tragique.

J’ai adoré ce roman. Il raconte l’histoire d’une jeune adolescente qui s’engage avec courage et sincérité pour le climat, et qui va se retrouver presque malgré elle sur le devant de la scène. Sa lutte illustre la pression qu’on met aux femmes qui parlent fort et s’expriment, ainsi que la manière dont on ne prend pas au sérieux la parole des femmes racisées. À ce sujet, elle dit:

« Je reçois régulièrement des messages d’insultes dans ma boîte mail et sur les réseaux. Surtout depuis que ma tête passe en boucle sur les écrans. Là, c’est le grand défouloir. Chacun se permet d’avoir un avis sur mon physique, mes fringues et ma façon de parler. Des journalistes ne manquent pas de mentionner que je suis métisse et que je ne suis pas spécialement une première de la classe mais une lycéenne qui passe un bac pro, sous-entendant que je suis bête et que j’ai du temps à perdre. (p.21) »

L’intersectionnalité entre son statut de métisse et de femme se constate aussi lorsqu’on remarque que la société ne semble pas prête à faire une place aux femmes qui manifestent. À celles qui veulent faire changer les choses. Celles qui osent dire NON. L’autrice aborde de front le double standard qui existe dans le milieu du militantisme: Les hommes sont perçus comme étant lucides et valeureux, alors que les femmes sont perçues comme hystériques et immatures. À cause de son jeune âge, et de son genre aussi peut-être, Barbara se remet beaucoup en question:

« Me voir et m’entendre parler est une épreuve. Je n’aime pas ma tête. Je ne supporte pas ma voix non plus. On dirait que j’aboie. Et mes cheveux qui tirebouchonnent dans tous les sens m’insupportent. Et les mots que je choisis, est-ce que je n’aurais pas dû en prendre d’autres? Les agencer autrement? Est-ce que je suis assez percutante, assez claire? […] J’avoue Annie, que je ne comprend pas vraiment ce qui chose les gens. Pourquoi est-ce qu’ils s’étonne de mon NON à la présidente? Pourquoi est-ce que ce NON les interpelle, les sidère? […] Mon engagement pour la planète ne fait pas de moi une héroïne. Je ne suis pas Rosa Parks qui se battait contre la ségrégation raciale aux États-Unis ni Sophie Scholl qui luttait contre le nazisme en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale ni Wangari Muta Maathai qui s’acharnait à replanter des arbres dans son pays, le Kenya, ravagé par la désertification. Je suis une adolescente comme les autres, une fille qui attend des adultes qu’ils se montrent un peu moins égoïstes et un peu plus matures. » (p.50-51)

Barbara ne manquera pas de faire l’expérience du sexisme. Trop souvent réduite à son genre, perçue comme un objet sexuel sans faculté de réflexion, sa lutte contre le climat éveillera aussi sa lutte pour le droit et le respect des femmes sur la place publique. À travers les mots qu’elle écrit pour sa grand-mère décédée, elle réalisera que la lutte menée par son ancêtre doit être continuée: « Tu es née après la Seconde Guerre et moi bien après l’euro. Je pensais jusqu’ici que des vies comme la tienne nous avaient servie à avancer, que ton existence avait éclairé nos consciences, que les filles étaient désormais comme les garçons, des êtres humains de chair, de sang et de réflexion, et qu’il était révolu le temps où on les considérait comme des petites choses jolies, d’autant plus jolies qu’elles se taisaient. Et, pourtant, je m’aperçois que ce n’est pas tout à fait vrai. » (p. 110)

Le roman, presque trop court, est extrêmement bien mené et porté par une écriture limpide où l’autrice s’efface derrière son personnage, lui laissant tout l’espace nécessaire pour exister. J’ai adoré!

Coup de cœur!

La fille des manifs
AUTEUR(S): Isabelle Collombat
ÉDITION: Syros, 2020
ISBN: 9782748527001
PRIX: 29.95$
13 ANS ET PLUS

Ce livre vous a plu?
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Louise et les monstres du soir

La nuit, l’imagination de Louise est sans limites ! Tous les monstres se faufilent hors de ses livres pour lui faire peur… Des petites veilleuses aux cachettes sous les couvertures, rien n’y fait, les monstres continuent de venir ! Et si Louise se servait de son imagination pour trouver la solution?

J’ai adoré cet album! Déjà, le livre-objet est très beau, avec une belle couverture rigide. Les illustrations sont superbes et accompagnent à merveille le texte. Louise est une fille qui n’a pas peur de se salir et qui aime jouer à la super-héroïne. Elle est assez courageuse, en fait! Sauf que le soir, cela lui arrive d’avoir peur. Une belle histoire sur les peurs enfantines avec un texte qui rassure. Le papa de Louise est présent et c’est lui qui la ramène encore et encore dans son lit la nuit, avec beaucoup de patience. Louise trouvera une solution pour vaincre ses peurs: Elle invitera tous les monstres de ses livres d’histoires à une grande parade dans sa chambre. Et là, Louise sera prête! Tous les moyens seront bons pour les tatatiner: Un chapeau de paille, un lasso fait de couvertures attachées, et même sa brosse à cheveux! Attention, certaines images peuvent faire un peu peur, comme celle où il y a des monstres sous le lit de Louise.

Coup de cœur!

Louise et les monstres du soir
AUTEUR(S) : Lisa Robinson & Lucy Fleming 
ÉDITION: Kimane, 2020
ISBN: 9782368088029
PRIX: 21,95$
4 ANS ET PLUS

Ce livre vous a plu?
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Les règles de l’amitié

Un jour, Sasha, la nouvelle de l’école, qui était jusque-là tenue à l’écart, se voit couverte de honte car son pantalon est taché par ses toutes premières règles. Soutenue par trois bonnes amies qui se connaissent depuis longtemps et partagent leurs expériences, Sasha est initiée à ce nouvel aspect de sa vie intime. Une bande dessinée sur le vécu des menstruations sur fond d’engagement féministe.

Oui! Plus de bandes dessinées sur les menstruations pour les jeunes! Plus de BD féministes! Plus de livres jeunesse qui normalisent les règles et fracassent les tabous entourant la puberté féminine! #SangTabou

J’aime beaucoup les bandes dessinées réalistes, les récits scolaires et les histoires féministes. Dans Les règles de l’amitié, il y a les trois! On y rencontre une préadolescente, petite et sans formes contrairement à ses amies, et qui va avoir ses premières règles à l’école. Alors que certains élèves se moqueront d’elle (même des filles!), une bande d’amis la prendra sous son aile pour lui expliquer les changements qui se produisent dans son corps, pour la rassurer, l’aider à se laver (oui, parce qu’elle se promenait à l’école avec son pantalon taché). Les quatre jeunes filles deviendront meilleures amis.

Elles vont partager leurs expériences et lui apprendre ce qu’elle doit connaître sur les menstruations : comment mettre un tampon, la gestion de la douleur, la famille, les non-dits et les tabous. Au départ, j’avais espéré une histoire à 4 voix, mais c’est surtout le point de vue d’Abby, une ado rousse (je suppose, c’est du moins comme cela que je l’ai imaginée), s’insurge notamment de l’indisponibilité des serviettes au collège. Abby en fera son cheval de bataille, risquant au passage de perdre ses amies par manque d’empathie.

Brit est une jeune adolescente noire, grosse, qui souffre beaucoup de crampes menstruelles. À travers son vécu, on apprend que les règles diffèrent entre les femmes, que les crampes sont communes et doivent être prises au sérieux, et que l’endométriose existe.

Les quatre amies sont féministes, lisent Jane Eyre de Charlotte Brontë, bloguent sur les enjeux qui touchent les femmes, militent et n’ont pas peur de prendre leur place. On retrouve des extrait du blogue d’Abby dans le livre, notamment des listes des héroïnes qui se sont battues pour le droit des femmes: Eleanor Roosevelt, Coretta Scott King, Gloria Steinem, Maya Angelou, Malala Yousafzai, etc. À la fin de la bande dessinée, il y a un petit « guide des règles » où les autrices parlent sans tabou des menstruations et de l’activisme menstruel. J’ai adoré et je vous recommande chaudement cette BD (aux filles ET aux garçons!… car oui, les garçons aussi doivent connaître les menstruations: ça touche la moitié de l’humanité!)

Les règles de l’amitié
AUTEUR(S):  Lily Williams & Karen Schneemann 
ÉDITION: Éditions Jungle, 2020
ISBN: 9782822231503
PRIX: 29,95$
10 ans et plus

Ce livre vous a plu?
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Nous sommes tous des féministes

Dans ce discours prononcé en 2012 dans le cadre d’un programme dédié à l’essor du continent africain, l’écrivaine nigériane aborde avec lucidité et humour le sujet du féminisme. A travers des anecdotes issues de sa vie quotidienne, au Nigeria comme aux Etats-Unis, elle évoque les questions de l’inégalité des sexes et de l’image de soi des femmes. Le texte est ici adapté pour le jeune public.

J’ai sauté de joie lorsque j’ai su que le célèbre manifeste de Chimamanda Ngozi Adichie avait été adapté pour la jeunesse. L’écrivaine nigériane y aborde la question de l’égalité des sexes avec lucidité et humour, au travers de son expérience et d’anecdotes de son enfance. Le large format se prête parfaitement au texte et les illustrations de Leire Salaberria accompagnent à merveille la puissance des mots. Le passage de ce discours (qui, au départ, était adressé à un public adulte) vers un lectorat jeunesse se fait tout en douceur. La présentation matérielle est également très bien réussie: couverture rigide et jolies pages de garde enveloppent le livre, alors que chaque double page présente le texte et les illustrations comme le miroir l’un de l’autre.

Voilà un texte à partager avec tous, filles et garçons, pour semer, dès à présent, les graines du changement. Ne passez pas à côté!

«J’aimerais que nous rêvions à un monde différent et que nous commencions à le préparer. Un monde plus juste. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ: nous devons élever nos filles autrement. Et aussi nos garçons.»

Chimamanda Ngozi Adichie est une autrice nigériane.

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Nous sommes tous des féministes
AUTEUR(S) : Chimamanda Ngozie Adichie & Leire Salaberria
ÉDITIONGallimard JEUNESSE, 2020
ISBN: 9782075142915
PRIX: 19,95$
6 À 12 ANS

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Vous aimerez peut-être Ces femmes incroyables qui ont changé le monde, On n’est pas des super-héros ou Histoires du soir pour filles rebelles, trois livres jeunesse portant un message féministe.

Compte sur moi

Compte sur moi Gallimard Miguel Tanco

La narratrice raconte sa passion pour les mathématiques et son plaisir à les dénicher dans la vie quotidienne. Pour cette passionnée de nombres et de figures géométriques, le monde s’apparente à une vaste aire de jeux de calcul et de mesure. Avec, en fin d’album, des informations sur des notions mathématiques telles que les fractales, les polygones élémentaires ou les différents types de courbes.

Le papa du personnage principal est un homme blanc dont la passion est la peinture sur toile. Sa mère, noire, se passionne pour l’entomologie. Son frère est vraiment doué pour la musique, en particulier le tuba. J’ai aimé ce genre de représentation qui fait l’effort de montrer des hommes et des femmes dans des domaines non stéréotypés. Le personnage principal, elle, a essayé toutes sortes d’activités à l’école (le théâtre, la danse classique, la cuisine, le chant, la peinture, le tennis, le karaté, la musique…), mais aucune ne semble être faite vraiment faire pour elle. Par contre, elle adore les mathématiques! À travers ses yeux, le lecteur découvrira que le monde qui nous entoure est rempli de formes et d’équations mathématiques. J’ai adoré le récit! On retrouve à la fin du livre le cahier personnel du personnage principal que l’on voit régulièrement au cours de l’histoire noter des choses. On y découvre ce qu’elle y a noté: Les fractales (dans les arbres, les feuilles), les polygones élémentaires (dans les cornets de crème glacée, les lunettes, les cartons de lait), les cercles concentriques (les tronc d’arbres, les cœurs d’oignon), les types de courbes, les formes solides, les trajectoires et les ensembles. Les illustrations, douces, sont à l’aquarelles. Je vous conseille vivement ce livre qui met de l’avant une famille métissée dans le quotidien.

Compte sur moi 2

Coup de cœur!

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Compte sur moi!Bouton acheter petit
AUTEUR(S) : Miguel Tanco
ÉDITION: Gallimard Jeunesse, 2019
ISBN: 9782075123761
3 à 7 ANS

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lola lune     Le petit jardinier extraordinaire

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Viser la lune

alô sorcières viser la luneAliénor, Itaï, Azza et Maria habitent chacune aux 4 coins de la planète, mais de leur rencontre sur un forum, naissent tout à la fois une grande amitié ET une chaîne Youtube à succès ! Des vidéos sur l’astronomie, par Aliénor, aux conseils d’Itaï en jeu vidéo,  d’Azza en pâtisserie et de Maria en photo, les filles partagent leurs passions et voient grossir leur confiance et leur communauté. Quand Itaï se voit écartée d’un championnat d’e-gaming prétendument masculin, elles ont l’outil en main pour médiatiser l’affaire et lutter contre cette injustice !

Dans la famille d’Aliénor, qui vit en Guyanne, l’espace est l’astronomie est une véritable obsession! Aliénor et son père sont très proches et partagent cette passion. La dynamique familiale est saine; ses parents s’aiment et le respect y règne. J’avais quelques appréhension avec l’amitié sur internet entre ses jeunes filles qui ne se sont jamais rencontrées, mais finalement, c’est tout mignon. Les parents sont aussi très présents pour veiller à ce que la présence en ligne de leurs progéniture soit saine et appropriée.

Tous les personnages sont intéressants et complexes. Maria vit à Montréal (Canada), Izza à Lyon (France) et Itaï en Nouvelle-Calédonie. On a voulu donner à Maria un accent et quelques expressions québécoises qui sonnent un peu faux parfois, mais ce n’est pas très grave! Les personnages sont d’origines diverses et de corpulences diverses aussi. Quel fraîcheur de voir de « vraies » filles, celles de la vraie vie! J’ai également adoré les références à Steven Universe, à Harry Potter et à Adventure Time. Les filles de ce roman ont toutes sortes d’intérêts: de l’astronomie à la culture geek en passant par la pâtisserie, la construction et le bricolage (cette passion à été transmise à Aliénor par sa tante!), ainsi que les jeux vidéo. Ce sont des filles qui sont géniales, qui ne se montrent pas modestes car elles savent qu’elles « déchirent » tout. Et puis ce sont des filles de 12-13 ans qui se comportent… comme des filles de 12-13 ans ! C’est pas mal cool ! 🙂 On y dénonce aussi le sexisme et les préjugés, sans que ce soit trop lourd. Les grand-parents d’Aliénor sont blancs et racistes. Elle décide d’aller les confronter et cela ne se passera pas tout à fait comme prévu… Je ne vous révèle pas la fin, mais sachez que ce roman est une bouffée de fraîcheur. Fortement recommandé !

viser la lune 2

Je remercie les éditions Poulpe Fiction de m’avoir offert ce livre. 

Allô sorcières (tome 1): Viser la lune
Auteur(s) / illustrateur(s)
 : Anne-Fleur Multon & Diglee
Édition: Poulpe Fiction, 2017 Bouton acheter petit
ISBN: 9782377420001
Public cible: À partir de 11 ans

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viser la lune tome 2 sous le soleil  Cher corps je t'aime

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Dandara et les esclaves libres

Dandara et les esclaves libresEn pleine forêt tropicale brésilienne, au 17e siècle, des dizaines de milliers d’esclaves fugitifs regroupés dans le camp quilombo de Palmares résistèrent aux Portugais pendant un siècle. Zumbi en fut le chef mythique et Dandara, sa compagne, resta pendant longtemps dans son ombre. L’histoire authentique d’une cheffe rebelle, qui a tenu tête aux colons Portugais contre la barbarie de l’esclavage.

Le livre débute par une introduction par la traductrice et éditrice Paula Anacaona où elle explique comment les premiers Noirs d’Afrique sont arrivés au Brésil, ainsi que le contexte du roman qui se déroule dans le Brésil colonial entre 1680 et 1695. On retrouve ensuite une préface de l’auteure Jarid Arraes où elle présente comment est né l’idée d’écrire l’histoire de Dandara. D’ailleurs, Arraes a beaucoup écrit sur les femmes Afro-Brésiliennes qui ont marqué l’Histoire mais ont été injustement oubliées. J’ai aimé son approche: Alors que plusieurs contestent l’existence même de Dandara, Arraes a décidé de confronter cette idée qu’il ne s’agit que d’une légende. Car même s’il s’agissait que d’une légende, quelqu’un doit l’écrire ! Pourquoi laisser le machisme et le racisme effacer cette histoire ? On sait que Dandara a été l’une des cheffes du quilombo de Palmares, qu’elle a été la compagne de Zumbi, et qu’elle n’acceptait pas le rôle féminin imposé par la société de l’époque. Trois ingrédients qui ont inspirés Arraes à l’écriture de ce roman.

Dandara avait désormais conscience du rôle de chacun, et de l’importance de chaque rôle dans le fonctionnement et la défense de Palmares. Sans personne pour préparer les repas, les guerriers ne pouvaient pas lutter ; sans personne pour cueillir les herbes curatives, les Palmarinos ne pouvaient pas être soignés… Elle avait également réalisé que ces tâches n’étaient pas plus faciles ou exemptes de dangers que les autres – le risque mortel que Bayô avait couru, et la crainte que les guerriers du quilombo avaient manifestée à l’idée de retourner à la rivière, montraient bien que les rôles attribués aux femmes n’étaient pas des rôles de figuration. Même si Dandara préférait s’entraîner au maniement des armes, cette constatation s’installait peu à peu dans son esprit. (p.43-44)

Dandara et les esclaves libres m’a captivée du début à la fin. L’auteure a un style vif et entraînant; difficile de lâcher le livre une fois qu’il est entammé. Aussi, l’inconnu et la découverte m’ont gardé en haleine tout au long de ma lecture. J’admets en connaître peu sur l’histoire des Afro-brésiliens, même si je la sais liée à la mienne, à cette Grande Histoire des populations afro-descendantes. Je connaissais déjà les orixas (divinités originaires d’Afrique qui représentent les forces de la nature) et j’ai été émerveillée de constater que l’auteure s’en est inspiré pour ajouter un élément de fantastique à ce roman. Quel bonheur d’y retrouver Iansà, Oxum, Nana, Iemanja, Xango et Ogum ! Dandara a la peau sombre et les cheveux crépus. Elle porte et sait manier l’épée, elle est courageuse et héroïque. C’est une guerrière vraiment badass, quoi ! 🙂

Ce livre mélange habilement fiction et réalité dans un format agréable. Chaque chapitre est titré et se déploie sur une dizaine de pages. Le fait que les femmes soient au centre du récit rend ce livre audacieux et captivant. Les femmes y sont partout, elles font tout et il n’y a rien qu’un homme puisse faire qu’elle soient incapable d’accomplir. Loin des stéréotypes, les personnages de ce livre sont authentiques, pluriels, uniques. Action, fantastique, éléments historiques, mythologie, romance, suspense… tout est là pour faire de ce roman pour enfant un succès ! Dandara et les esclaves libres est un roman audacieux, palpitant et incontournable. D’ailleurs, les adultes le liront aussi avec beaucoup d’intérêt. Du coup, pourquoi ne pas lire Dandara et les esclaves libres en même temps que votre enfant ? Achetez deux copies et cela vous permettra d’en discuter ensemble au fur et à mesure que votre lecture avance !

Les esclaves fugitifs de Palmares (ainsi que les hommes et femmes nés au quilombo, donc nés libres) vivaient en liberté et semaient la terreur dans la région, adoptant une véritable tactique de guérilla. Ils pillaient les entrepôts, volaient du bétail, incendiaient des propriétés agricoles – et surtout, fait hautement symbolique, libéraient leurs frères et sœurs dans des razzias qui auraient touché plus de 60 plantations de canne à sucre. Il n’en fallait pas plus pour créer le mythe de Palmares, premier royaume Noir hors d’Afrique. (Introduction de Paula Anacaona)

Un livre jeunesse pour souligner le mois de l’histoire des Noirs.

Jarid Arraes est une auteure brésilienne.

Jarid-Arraes

Auteur(s) / illustrateur(s) : Jarid Arraes
Maison d’éditionAnacaona Bouton acheter petit
Année de publication: 2018
ISBN: 9782918799979
Public cible: 11 ans et plus

Je remercie les Éditions Anacaona de m’avoir offert ce livre.

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Les petits héros

Les petits héros 2Chaque jour, les enfants sont courageux à leur façon. Ce sont de vrais petits héros! Ils sont courageux chaque fois qu’ils accomplissent quelque chose de grand, bien qu’ils soient petits. Ils sont courageux quand ils regardent s’il y a un monstre sous leur lit, juste au cas. Ils sont courageux quand ils doivent passer du temps à l’hôpital. Car être courageux, ce n’est pas que pour les superhéros…

Ce texte touchant invite les enfants à faire preuve de courage au quotidien. Parmi les exemples magnifiquement illustrés par Joanne Lew-Vriethoff, il y a une jeune fille métisse qui affronte un vétéran aux échecs, un garçon qui vérifie qu’il n’y a pas de monstre sous le lit pour son petit frère, un enfant en fauteuil roulant qui participe à une course à pied, un jeune garçon noir qui sauve un chat coincé dans un arbre, un enfant malade qui se bat contre le cancer, un enfant handicapé qui tient tête à une intimidatrice pour prendre la défense à un camarade de classe et un violoniste noir qui s’apprête à monter sur scène. Ce livre d’images est approprié à une lecture à voix haute, ou encore aux enfants de première ou deuxième année du primaire en apprentissage de la lecture. Cela dit, les enfants plus vieux y trouveront aussi leur bonheur. Tout simplement beau et touchant. À lire au plus vite !

Les petits héros

Auteur(s) / illustrateur(s) : Stacy McAnulty & Joanne Lew-Vriethoff
Maison d’édition: Scholastic Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9781443165730
Public cible: 6 à 9 ans

Vous aimerez peut-être: Les jolies filles, aussi publié chez Scholastic des mêmes auteurs.

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Le collectionneur de mots

collectionneur de motsJérôme collectionne des mots… des mots courts et doux… des mots qui sonnent comme une mélodie… des mots merveilleux à prononcer !

Scholastic est probablement une de mes maisons d’édition jeunesse préférée. Ici, non seulement le personnage principal est noir, mais plusieurs personnages secondaires sont noirs également, comme la dame qui collectionne les roches, ou une fillette qui collectionne les bestioles, ou encore la jeune fille qui collectionne les bandes dessinées (d’ailleurs, elle lit une BD qui s’intitule Super fille et dont l’héroïne est aussi noire !) Le fait d’avoir choisi de faire de Jérôme un garçon noir est puissant. D’autant plus que c’est un garçon qui adore lire ! Trop souvent, les garçons noirs sont représentés de manière négative dans les médias. Une étude stipule que les garçons noirs sont perçus comme étant plus vieux que leur âge et moins innocents que les enfants blancs du même âge.

Ce livre peut être lu et relu plusieurs fois sans s’en tanner. Les enfants pourront lire les mots de Jérôme et en découvrir le sens au fur et à mesure, même s’ils ont déjà lu l’histoire. Car certains mots risquent d’être nouveaux pour eux : Mœurs, onyx, curcuma, infinitésimal ou molécule. D’autres seront familiers : lumière, paix, câlins, merci ou miel.

Monter une animation autour de cet album

En animation, j’aime bien utiliser ce genre d’album auprès des 6 à 8 ans. Je leur lis l’histoire et je les invite à venir lire les mots que Jérôme a inscrits sur ses petits bouts de papier jaune au fur et à mesure. Cela transforme l’heure du conte en moment de partage et de découverte. Généralement, les enfants lèvent la main bien haut pour que je les choisisse et sont très fiers de montrer qu’ils savent lire et sont enthousiastes à l’idée de participer à l’heure du conte. Voilà quatre idées pour monter une animation autour de cet album :

  1. Sélectionnez une trentaine de livres parmi lesquels les enfants pourront en choisir un ou deux. Demandez-leur d’y trouver des mots qui les interpellent et de les transcrire sur des petits papiers jaunes que vous aurez préalablement découpés. Vous pouvez ensuite confectionner une muraille pour décorer votre classe ou votre bibliothèque.
  2. En classe, vous pouvez lire Le collectionneur de mots en début d’année et faire écrire tous les mots nouveaux rencontrés par vos élèves dans un livre blanc spécialement prévu à cet effet. Prenez le temps de former des hypothèses avec vos élèves sur ce que pourraient bien vouloir dire ces mots et de chercher avec eux la définition. En fin d’année (ou avant les vacances d’hiver), ouvrez et explorez votre livre blanc avec vos élèves pour constater à quel point ils ont appris de nombreux mots nouveaux.
  3. Cachez un mot chaque jour quelque part dans votre classe, ou encore plusieurs mots dans votre salle d’animation en bibliothèque, et les enfants devront (chaque jour ou lors d’une seule animation) trouver le mot caché. Lorsque le ou les mots sont trouvés, déposez-les dans un bocal qui, une fois rempli, pourra être vidé dans la cours d’école (ou le stationnement, ou le parc…) comme à la fin de l’album Le collectionneur de mots.
  4. Bricolez un cahier comme celui de Jérôme et demandez aux enfants de consulter un dictionnaire ou un livre ou y trouver une dizaine de mots à recopier dans leur cahier. Une fois que les enfants ont tous leurs mots, demandez-leur de créer un poème ou une phrase avec ceux-ci.

Bref, les possibilités sont nombreuses ! Et vous, avez-vous utilisé cet album en classe ou en bibliothèque ? Quelle a été votre animation ?

Coup de cœur !

collectionneur de mots 2

Auteur(s) / illustrateur(s) : Peter H. Reynolds
Maison d’édition: Scholastic
Année de publication: 2018
ISBN: 9781443168588
Public cible: 5 à 9 ans.

Vous aimerez peut-être: Lauren McGill’s Pickle Museum, un album jeunesse sur une petite fille noire qui collectionne les cornichons (en anglais).

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