Kariba

Résumé: Sibu vit sur les rives du Zambèze. Elle est sans nouvelles de son père parti travailler sur le grand barrage de Kariba. Grâce à ses étranges pouvoirs qui la lient aux animaux de la région, elle décide de partir à sa recherche et de remonter le fleuve. Elle est accompagnée par Amedeo, le fils de l’ingénieur en chef de Kariba. Une sensibilisation à la protection de l’environnement.

Lectorat cible : 9 à 13 ans

Autrice : Daniel Clarke & James Clarke

Édition : Vents d’ouest, 2020

ISBN : 9782344040546

Prix : 32,95$

Appréciation: Les enfants de cette bande dessinée apprendront à se connaître malgré leurs différences. Malgré des visages inexpressifs et un trait inégal, les dessins et couleurs apportent profondeur et lumière. Des scènes d’action et de conflits armés ponctuent le récit. Les transformations fantastiques de Siku se déploient de cases en cases lors de moments charnières du récit. Par le biais de ce récit fantastique, Daniel et James Clarke évoquent le déracinement des tribus dont les foyers et terres sont détruites par la construction de barrages. Cette fiction n’est pas sans rappeler le destin tragique de nombreux peuples dont le territoire est détruit par l’avidité de compagnies souhaitant exploiter les ressources qui s’y trouvent. 

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Le vilain petit canard (ou presque)

Résumé : Dans la nouvelle école d’Omar, les autres élèves se moquent de lui. Mais Omar a un plan pour se faire des amis !

Lectorat cible : 6 à 8 ans

Auteurs : René Guichoux & Rémi Saillard

Édition : Nathan, 2017

ISBN : 9782092570302

Prix : 9,95$

Appréciation : Dans Le vilain petit canard (ou presque), on réinvente ce conte traditionnel avec un garçon noir pour personnage principal nommé Omar Canard. Dans la cours de récréation, on se moque d’abord de son nouveau manteau imperméable tout neuf, jugé trop délicat pour un garçon. Puis, on se moque de son nom. Lorsqu’on lui propose une partie de soccer, Omar refuse car il préfère la danse. Ce sera une nouvelle raison de se moquer de lui. Heureusement, Omar trouvera un certain réconfort à l’idée d’aller regarder les cygnes danser sur le lac, et de danser avec elles. Sa maman l’encourage beaucoup dans sa passion pour la danse. À la fin de l’histoire, les camarades de classe d’Omar le verront danser sur le lac avec les cygnes et seront épatés par sa prestation. Il deviendra un héro et fera de la danse classique son métier. 

J’ai bien aimé cette version du vilain petit canard, surtout le fait que sa couleur de peau ne soit pas l’une des raisons qu’on se moque de lui. Ce livre ravira les enfant en apprentissage de la lecture. Tous les dialogues sont dans des phylactères, ce qui facilite la lecture à deux: l’adulte lit le texte principal et l’enfant lit ce qui est écrit dans les bulles!

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Créatures (Tome 1): La ville qui ne dort jamais

Résumé : New York a sombré depuis la transformation de tous les adultes en zombies au contact de terrifiants hybrides. Une petite bande d’enfants livrés à eux-mêmes tâche de survivre dans la ville désolée.

Lectorat cible : 9 ans et plus

Auteur : Stéphane Betbeder & Djief

Édition : Dupuis, 2021

ISBN : 9791034738205

Prix : 21,95$

Appréciation : Je suis une amatrice de science-fiction et quand j’ai vu passer cette bande dessinée dans le rayon des nouveautés de mon libraire, j’ai tout de suite su qu’il fallait que je la lise. Et j’ai beaucoup aimé! On nous plonge dans un univers post-apocalyptique très sombre, avec des enfants qui tentent de survivre sans leurs parents depuis que les adultes sont atteint d’une curieuse condition les rendant légumes. L’univers créé par Betbeder et Dijef m’a rappelé celui du jeu vidéo Half-Life ou The last of us (deux excellents jeu d’horreur, soit dit en passant, quoique non appropriés pour les enfants). 

Ce premier tome ne perd pas de temps à placer les personnages et le contexte dans un récit un peu vide comme c’est parfois le cas en bande dessinée jeunesse. Dès les premières pages, on est aspiré dans l’histoire avec des personnages qui ont déjà un passé un monde déjà à la dérive. Il s’en passe des choses dans ce premier tome! Tout n’est pas dit, on se pose beaucoup de questions, mais c’est justement cela qui ne garde en haleine. Comment le monde en est-il arrivé là ? Que sont ces créatures ? Que veulent-elles ? Peut-on vaincre ces monstruosités ? Comment les personnages vont-ils parvenir à survivre? Comment ont-ils survécu jusqu’ici?

L’un des personnages principaux est une jeune fille noire aux cheveux naturels dont le petit frère est albinos et doté de pouvoirs magiques. Sa mère est également assez présente dans le récit puisqu’elle tente de la garder près d’eux sous sédatifs le temps qu’elle trouve une manière de la ramener à son état normal et pour la protéger de la créature maléfique qui rôde et cible les adultes. Cette fillette s’appelle Dina, mais tout le monde l’appelle Vanille puisque lorsqu’elle était petite, sa mère lui faisait des « tresses afro qu’on appelle des vanilles » (appelés des twists chez nous) et le surnom est resté. C’est une forte tête et elle reste concentrée sur son but à atteindre: survivre, protéger son petit frère et garder sa famille ensemble. À la limite, elle n’a pas besoin des autres. Elle tient a garder sa mère près d’elle malgré ce qui se passe dans le monde. Elle a beaucoup de courage et a même sauvé la vie des autres personnages principaux. Débrouillarde et pleine de ressources, elle ne se laisse pas faire du tout! Le récit se termine par la capture de son petit frère par une créature maléfique. Elle est aussi touchée. Finalement, elle aura peut-être besoin des autres… À suivre dans le tome 2! 

Cette BD se dévore d’un coup et elle plaira aux amateurs de sensations fortes et de récits d’horreur (oui, car il y a quand même quelques gouttes de sang et de coups de feu tirés). J’ai très, très hâte de lire la suite! 

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En vie

Cette histoire sans paroles suit cinq personnes qui laissent tout derrière elles pour quitter leur pays.

Parfois, les mots sont superflus car les images parlent d’elles-mêmes. Dans En vie, on suit le parcours de cinq personnages qui ont tout quitté pour entreprendre un long voyage vers des conditions de vie meilleures, dans un pays qu’ils ne connaissent pas. Chaque page constitue une planche titrée qui résume ce qui se passe dans les cases. Le récit est porteur d’espoir puisqu’à la fin, les réfugiés parviennent à s’installer en France.

En vie ne raconte pas seulement l’histoire de ces cinq personnages qui fuient la famine, la guerre, un mariage forcé ou le chômage, mais aussi l’histoire de milliers de personnes réelles qui décident de tout laisser derrière elles. Dans le dossier en postface, on mentionne bien que personne ne quitte son pays, sa famille et ses amis pour le plaisir. Le voyage est long et dangereux. Des familles sont séparées et il y a toujours le risque d’être renvoyé dans le pays qu’on a été contraint de fuir et de devoir tout recommencer.

Ce livre parle aussi de SOS méditerranée, une association française dont la vocation est de porter assistance à toute personne en détresse sur mer se trouvant dans le périmètre de son action, sans aucune discrimination. Les marins ont le devoir de porter assistance et d’aider les personnes qui risquent de se noyer, par exemple lorsqu’ils aperçoivent des migrants dont le bateau ne peut résister aux vagues.

Le livre est publié dans un contexte français et les statistiques fournies sont également françaises, ce qui n’est pas facile d’accès pour un petit québécois qui n’a jamais entendu parler de villes comme Saint-Lô, Carquefou, Concarneau ou Le Puy en Velay, ou encore qui ne saisit pas encore très bien la valeur de l’euro par rapport au dollar canadien. Malgré tout, cette BD, lorsqu’utilisée en parallèle avec d’autres livres sur les réfugiés, peut constituer une belle porte d’entrée vers des discussions sur la solidarité.

À noter que ce livre est la version adaptée au lectorat jeunesse d’une BD pour adulte du même titre. En vie est aussi un album caritatif : sur chaque album, 2,5€ sont reversés à SOS Méditerannée.

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En vie…
AUTEUR(S) : Joub & Nicoby 
ÉDITION: KOMICS INITIATIVE, 2021
ISBN: 9782491374150
PRIX: 27,95$
8 ANS et plus

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Soeurs jumelles

Maureen et Francine sont sœurs jumelles et meilleures amies. Elles partagent tout : les loisirs, la nourriture et les vêtements. Mais juste avant le début de leur sixième année, les goûts de Francine changent. Soudainement, les jumelles ont de moins en moins d’intérêts communs. Elles grandissent en prenant des directions opposées, et Maureen ne peut rien y faire. Ces sœurs qui étaient inséparables réussiront-elles à se reconnecter?

Alerte d’intérêt général: Si vos enfants ont dévoré les romans graphiques de Raina Telgemeier, ils vont assurément adorer Sœurs jumelles. La recette est la même: une histoire réaliste du quotidien qui se déroule en milieu scolaire, des préadolescents comme personnages principaux, beaucoup d’émotions, un coup de crayon très cartoony au niveau des illustrations et un développement des personnages au niveau psychologique. D’ailleurs, l’auteur Varian Johnson remercie Raina Telgemeier pour les conseils qu’elle a partagé avec lui sur la rédaction et le procédé associés à la bande dessinée en postface. Je n’ai pas non plus manqué de remarquer le clin d’œil à la BD Souriez! de Raina Telgemeier en page 135!

Ce sont deux auteurs afro-américains qui ont écrit se livre et ça paraît. Tout est si normalisé et fluide, c’est très rafraîchissant! Ce que Maureen et sa sœur Francine font, ce qu’elles sont, est posé comme la norme, du moins durant ses moments passés en famille. Par exemple, on n’hésite pas à montrer diverses coiffures de cheveux naturels sans en faire un plat, on montre les jumelles dormir avec un bonnet et c’est normal, bref, elles vivent une vie de famille ordinaire. Je trouve cela très chouette de pouvoir lire ce genre d’histoire aujourd’hui. Évidemment, dans la sphère publique, elles seront à l’occasion victimes de racisme, parce que oui, le racisme existe toujours! 😦 Lors d’un après-midi entre amies au centre commercial, Maureen et ses deux copines noires entrent dans un magasin et trouvent un chandail que l’une d’elles aimerait essayer et acheter avec son argent de poche. Toutefois, aucun employé ne vient les voir pour leur offrir du service. Poliment, Nikki interpelle une vendeuse blanche qui préférera les faire patienter pour plutôt servir une nouvelle cliente, prenant pour acquis que les jeunes filles n’ont pas de pouvoir d’achat et ne méritent pas d’être servies. Heureusement, la nouvelle cliente dénoncera le comportement de la vendeuse et quittera le magasin. Les trois amies, bouleversées par ce qu’elles venaient de vivre, s’empresseront d’informer la mère de Nikki qui avait décidé de rester aux alentours pendant que les filles magasinaient. Dans le récit, on ne pourra pas lire le mot « discrimination » ou « micro-agression » ou « racisme », mais la scène est très clairement une référence à ce que vivent plusieurs jeunes noirs dans les centres commerciaux aux États-Unis et ailleurs.

Si le cœur vous en dit, vous pouvez lire cette bande dessinée en parallèle avec votre enfant pour pouvoir discuter de cette scène et de l’histoire dans sa globalité.

Maureen et Francine sont identiques. Du moins, physiquement. À la lecture, en cas de doute, je regardais leurs oreilles pour les différencier car Maureen, contrairement à sa sœur, ne porte pas de boucles d’oreilles! Cela dit, leur personnalité n’aurait pas pu être plus diamétralement opposées! Francine est timide et manque de confiance en elle, mais elle excelle à l’école. Francine est sociable et meurt d’envie de se distancier de sa sœur afin de découvrir qui elle est vraiment. Secrètement, elle jalouse Maureen qui semble exceller dans tout sans efforts, alors que cette dernière envie la sociabilité de sa sœur qu’elle perçoit aussi comme une bouée de sauvetage dans un monde parfois trop bruyant pour elle. Leur relation se dévoile lentement dans le récit et j’ai apprécié cette retenue de la part de l’auteur. C’est une excellente manière de maintenir l’intérêt du lecteur et de rendre les personnages plus réalistes. Maureen et Francine vivent avec leurs parents et ont aussi un demi-frère qui habite en appartement, mais qui agit comme modèle pour les jeunes filles.

Les personnages ont des personnalités bien définies et l’histoire est intéressante. Maureen et Francine apprendront beaucoup durant cette année scolaire particulière, cette année passée à la lisière de l’enfance et de l’adolescence. Entre conflits dans la fratrie, jalousie, prise de confiance en soi et désir d’indépendance, Francine et Maureen connaîtront des hauts et des bas, mais finiront par se réconcilier et se soutenir mutuellement. J’ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé ce livre! J’ai été émue vers la fin. Sœurs jumelles est un livre à lire absolument!

Varian Johnson est auteur jeunesse. Il vit aux États-Unis.

Shannon Wright est une illustratrice noire américaine.

Soeurs jumelles
AUTEUR(S): Varian Johnson & Shannon Wright
ÉDITION: Scholastic, 2021
ISBN: 9781443187268
PRIX: 17,95$
9 ANS ET PLUS

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Titus et les lamas joyeux: Mission sac de piscine

Les Lamas Joyeux sont toujours prêts et ils n’ont peur de rien. Leur mission du jour ? Empêcher leur copain Paolo d’être puni pour avoir oublié ses affaires de piscine. Pour ça, il suffit de s’infiltrer dans l’école, de piquer les affaires d’autres élèves, d’ouvrir les portes avec des cure-dents et surtout, de ne pas se faire attraper… Leur inventivité et leurs bêtises permettront-elles aux Lamas de mener à bien leur mission ? 

Quand on pense « premières lectures », on pense rarement à la bande dessinée. Pourtant, il existe de plus en plus de BDs pour les lecteurs débutants qui offrent un niveau de lecture adapté aux enfants en apprentissage de la lecture. Dans Titus et les lamas joyeux, on a une histoire simple, des bulles faciles à lire et beaucoup d’illustrations. Titus, le personnage principal, est un garçon noir, le super chef des missions impossibles! C’est lui qui mène la bande et, même s’il a beaucoup d’imagination, ces idées ne sont pas toujours à recommander! On notera au passage que l’enseignante de classe et l’instructeur de natation sont également noirs. Un bon livre à découvrir, bien adapté au contexte scolaire également! Contexte français. 

Titus et les lamas joyeux: Mission sac de piscine
AUTEUR(S): Anne-gaëlle Balpe & Zoé Plane
ÉDITION: Nathan, 2021
ISBN: 9782092594483
PRIX: 12,95$
6 à 8 ANS

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Le cercle de providence (tome 1): L’appel

Francis est un adolescent comme les autres qui vit dans la petite ville de Providence. Avec son ami Howard, ils trainent et multiplient les ennuis. Mais l’arrivée d’Atonia, une mystérieuse jeune fille, semble tout bousculer. Quel est donc ce monstre qui l’obsède ? En quoi est-ce lié aux cultes anciens que son grand-père a étudiés ? Francis plonge peu à peu, au cœur du mystère…

Une histoire librement inspirée de L’Appel de Cthuluh, le chef-d’œuvre de H. P. Lovecraft, cette bande dessinée a tout pour plaire. Avec un design de personnages réaliste et « cartoony » à la fois, et des environnements détaillés, chaque planche offre un équilibre certain. Et pouvons-nous parler de Attonia Wilcox en particulier? Cette fille est tellement badass! Super design pour ses cheveux (vous savez comme c’est important pour moi que les personnages noirs aient des coiffures qui correspondent à leur identité): Un genre de mohawk vert fluo, rasé sur les côté, avec un long lock à la nuque. À 16 ans, j’aurais voulu avoir la même coupe! 😀

Mention spéciale aussi pour le graphisme et la palette de couleurs choisie: tantôt plus fade lors des séquences de notre réalité ennuyeuse, tantôt fluo et glauque à la fois lorsque les forces démoniaques apparaissent. La créature maléfique, gigantesque et tentaculaire, moitié seiche et moitié humanoïde donne froid dans le dos. Frissons assurés! D’ailleurs, les auteurs donnent au récit une montée en tension maîtrisée et un rythme soutenu. L’histoire fait vivre beaucoup d’émotions, avec une mise en bouche déjà assez intense, une succession de péripéties limite stressantes et un dénouement qui appelle une suite.

Bref, je conseille vivement aux jeunes préados et ados qui carburent aux histoires fantastiques qui font frissonner! Une belle rencontre avec l’univers de H. P. Lovecraft pour le lectorat jeunesse. Hâte de lire la suite! C’est drôle, je suis à nouveau agréablement surprise par la nouvelle qualité des éditions Jungle: une plus grande variété de récits, des personnages forts et un choix de bédéistes talentueux. Eh ben, dites donc, les éditions Jungle est à surveiller ces temps-ci…

Le cercle de providence, 1: L’appel
AUTEUR(S): Sébastien Viozat & Anne-Catherine Ott
ÉDITION: Jungle, 2020
ISBN: 9782822229869
PRIX: 26,95$
14 ANS et plus

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Spiderman: La chasse aux araignées

Spider-Man/Peter Parker, l’autre Spider-Man/Miles Morales et Ghost-Spider/Gwen Stacy font désormais équipe et rien ne peut les arrêter ! Excepté peut-être Kraven le Chasseur qui élimine ses proies les unes après les autres… Parviendront-ils à battre ce terrible adversaire? Rien n’est moins sûr!

Ce récit de l’univers Marvel fait suite au film Spiderman: Dans le spider Verse sorti au cinéma en 2018. Pour ceux et celles qui ont du mal à savoir par quel livre commencer une série de comics américain, La chasse aux araignées est une bonne porte d’entrée. Le récit se lit bien en lui même, sans avoir lu d’autres comics de Spiderman. Bon, il faut minimalement savoir que Miles Morales est le nouveau Spiderman et que Peter Parker est le premier Spiderman; mais c’est bien connu en général. Dans le livre, on retrouve aussi Gwen Stacy qui était aussi présente dans le film. Mais ne vous inquiétez pas, si vous n’avez pas vu le film, les 2-3 premières pages vous feront un résumé rapide de ce que vous avez manqué.

On a donc une histoire de super-héros avec un Spider-man afro-latino, Miles Morales, sur ses années d’adolescence. La collection Marvel Action s’adresse a un lectorat jeunesse, on n’entre pas dans la politique ou les conflits mondiaux comme c’est le cas dans les séries Marvel pour adultes. On se contente de poser un récit assez simple du bien contre le mal, avec un antagoniste bien méchant et des héros valeureux. Le récit se déroule dans une école secondaire, avec son lot d’adolescents et de téléphones cellulaires. Parlant de téléphones cellulaires, on retrouve des échanges de messages textes dans le texte, fautes d’orthographes incluses. On peut donc lire un glorieux « Ah, 6 jpouvais thwipper d’un coin à l’autre kom certains » (p.6) ou encore « vrmen t pire k mon père » (p.7). Avec l’argot parisien en plus, ça devient vite assez lourd. Toutefois, l’histoire offre un bon moment de divertissement, qui plaira aux amateurs de super-héros. Peut plaire.

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Marvel action Spiderman: La chasse aux araignées
AUTEUR(S): Erik Burnham & Christopher Jones
ÉDITION: Panini, 2020
ISBN: 9782809488326
PRIX: 16,95$
8 ANS ET PLUS

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Les esclaves de cumana

Vers l’an 1800, Pablo, jeune métis, enfant naturel d’une esclave africaine et d’un commerçant espagnol, vit une vie de chien dans le petit village de la forêt amazonienne où le sort l’a fait naître. Il y subit, jour après jour, les persécutions des fils légitimes de son père.

Fuyant les mauvais traitements et la dureté de sa condition, il part à la recherche de sa mère, que le commerçant a vendue, voici des années, pour l’éloigner.

Dans l’aventure qui l’emmène à travers plusieurs régions d’Amérique du Sud et lui fait affronter de nombreux dangers, Pablo va être aidé par deux Européens de passage, qui ne sont pas les premiers venus. Il s’agit du savant allemand Alexander von Humboldt et de son assistant français, le botaniste Aimé Bonpland, esprits éclairés, dont les travaux scientifiques et les prises de position humanistes vont marquer leur époque.

Je qui étonne d’abord dans ce livre, c’est sa manière d’emprunter des codes tant du côté de la bande dessinée que de l’album. Hybride, il se lit de manière peu commune, de cases en cases, avec les phrases qui commence ici et finissent là-bas. J’ai particulièrement aimé cet équilibre entre l’image et le texte: on a vraiment l’impression de voir un film image par image.

L’histoire est une incursion intéressant dans le passé et fait voyager en Australie. On apprend rapidement à connaître Pablo et son histoire. Par contre, il est rapidement relayé en second plan lorsque arrivent deux européens adultes dans l’histoire: un Allemand nommé Alexander von Humboldt et un Français nommé Aimé Bonpland, tous deux animés par la science et l’aventure. D’un coup, ce sont eux que le lecteur va suivre dans leur recherches de nouvelle plantes à identifier, d’animaux inconnus à découvrir et de contrées à cartographier. Ils vont défendre Pablo de ses méchants frères, ils vont lui écrire une lettre lui permettant de se rendre à l’école, puis ils le conduiront jusqu’à la ville où Pablo espère retrouver sa mère. Ce sont donc eux qui font avancer le récit. Laissé chez un prêtre, Pablo ne pourra pourtant pas aller à l’école et on fera de lui un esclave comme les autres, même si sa condition se révèle légèrement moins pire que celle d’esclaves noirs à cause du fait qu’il soit métis.

Un peu plus loin dans le récit, Pablo, s’étant enfui de chez le prête, se retrouvera sur un bateau à nouveau en compagnie des deux Européens et ces derniers le prendront de nouveau sous son aile. Ils l’achèteront afin qu’il échappe à une vie d’esclave pénible, l’aideront à trouver sa mère, embaucheront cette dernière dans leur villa comme employée et enverront Pablo à l’école. Bref, j’avais espéré lire le récit d’un jeune garçon métis en temps d’esclavage, mais c’est plutôt celui de deux européens et de leur générosité qui est raconté. En fin d’album, on retrouve un dossier pour en savoir plus sur Alexander von Humboldt et Aimé Bonplan (car oui, ils ont vraiment existé), ainsi que sur la traite des Noirs.

Un intéressant récit malgré tout, bien écrit et illustré, même si ce n’est pas vraiment l’histoire promise par le résumé en quatrième de couverture qui nous est raconté. Le sous-titre mentionne bien pourtant « Aimé Bonpland et Alexander von Humboldt en Amérique du Sud ».

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Les esclaves de Cumana
AUTEUR(S) : Olivier Melano 
ÉDITION: L’école des loisirs, 2015
ISBN: 9782211217255
PRIX: 22,95$
11 à 13 ANS

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Fechamos (on ferme), un album similaire dont l’histoire se déroule aussi en Amérique du Sud.

Princesse Princesse

Aventurière en devenir, la princesse Amira rencontre la princesse Sadie et la libère de la tour dont elle était prisonnière. À leur grande surprise, elles vont devenir amies malgré leurs différences. Sur les routes du royaume, Sadie et Amira vont joindre leurs forces pour déjouer les plans de la sorcière qui a emprisonné Sadie et l’humilie constamment. Rejoignez Sadie et Amira, deux princesses très différentes, dans leur aventure pour s’accepter telles qu’elles sont et écrire leur propre conte de fées.

D’abord publié en ligne sous la forme d’un webcomic, Princesse Princesse est une bande dessinée pour le lectorat jeunesse qui donne un souffle nouveau au conte traditionnel. La princesse emprisonnée au sommet d’une tour est ici une jeune fille qui ne souhaite pas particulièrement être sauvée par un prince, et c’est plutôt Amira, une autre princesse, qui viendra la secourir, après s’être assurée que la première a réellement besoin d’assistance et souhaite sortir de sa tour.

On sent bien que l’autrice souhaite dénoncer les stéréotypes et remettre en question l’hétéronormativité, mais elle le fait plutôt maladroitement. L’histoire aborde notamment le sujet des relations familiales toxiques. La méchante soeur de Sadie traite cette dernière de pleurnicharde, de grosse et de stupide. Plutôt que d’envoyer promener sa soeur ou, à la limite, dénoncer son manque d’empathie, Sadie dira plutôt qu’elle ne lui laissera « plus jamais [lui] faire croire que c’est une mauvaise chose! » (p. 39). On véhicule donc l’idée qu’il faut s’accepter tel que notre ennemi nous voie. Je me serais plutôt attendue à ce qu’on souligne les forces et qualités de Sadie pour contrebalancer la mauvaise image d’elle que nous donne sa soeur. Ou encore, tourner les défauts lancés comme des insultes en qualités: Ainsi, Sadie ne serait pas pleurnicharde, mais sensible et proche de ses émotions; elle ne serait pas grosse, mais en santé et bien dans sa peau; elle ne serait pas stupide, mais en apprentissage… Bref, j’ai eu un malaise.

De plus, je dois admettre que la trame narrative est somme toute assez mince et manque cruellement de substance. Il y a beaucoup de questions soulevées qui resteront sans réponse. Amira devait être mariée à un prince fortuné par sa famille, mais s’enfuit. Sa famille la recherche-t-elle? Comme s’est-elle débrouillée seule alors qu’elle est âgée de seulement 16 ans? Aussi, je comprend que la soeur de Sadie soit jalouse, mais est-ce suffisant pour expliquer sa grande méchanceté? La famille de Samira sait-elle qu’elle est lesbienne? Comment se fait-il que Sadie et Amira, deux inconnues qui viennent de se renccontrer, finissent pas se marier aussi rapidement et ne sachant presque rien l’une de l’autre? La famille de Sadie n’était-elle pas inquiète de la disparition de leur fille? Pourquoi ont-ils accepté que la soeur l’enferment dans une tour? À noter aussi que le découpage des cases manque de fluidité.

Bon, après, oui, le livre est très très mignon et adorable, les couleurs sont belles. Il y a une fin heureuse comme dans les contes les plus romantiques. On a besoin de plus de livres jeunesse qui disent aux enfants que oui, l’amour c’est aussi entre deux femmes et que non, toutes les princesses n’ont pas nécessairement besoin d’être secourues. Cela dit, j’ai quand même été un peu déçue par ce livre. Je m’attendais à plus. J’ai eu l’impression de lire un brouillon plutôt qu’une version finale.

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Princesse princesse
AUTEUR(S): Katie O’Neill
ÉDITION: Bliss comics, 2020
ISBN: 9782375782125
PRIX: 27,95$
7 ANS et plus

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