Créatures (Tome 1): La ville qui ne dort jamais

Résumé : New York a sombré depuis la transformation de tous les adultes en zombies au contact de terrifiants hybrides. Une petite bande d’enfants livrés à eux-mêmes tâche de survivre dans la ville désolée.

Lectorat cible : 9 ans et plus

Auteur : Stéphane Betbeder & Djief

Édition : Dupuis, 2021

ISBN : 9791034738205

Prix : 21,95$

Appréciation : Je suis une amatrice de science-fiction et quand j’ai vu passer cette bande dessinée dans le rayon des nouveautés de mon libraire, j’ai tout de suite su qu’il fallait que je la lise. Et j’ai beaucoup aimé! On nous plonge dans un univers post-apocalyptique très sombre, avec des enfants qui tentent de survivre sans leurs parents depuis que les adultes sont atteint d’une curieuse condition les rendant légumes. L’univers créé par Betbeder et Dijef m’a rappelé celui du jeu vidéo Half-Life ou The last of us (deux excellents jeu d’horreur, soit dit en passant, quoique non appropriés pour les enfants). 

Ce premier tome ne perd pas de temps à placer les personnages et le contexte dans un récit un peu vide comme c’est parfois le cas en bande dessinée jeunesse. Dès les premières pages, on est aspiré dans l’histoire avec des personnages qui ont déjà un passé un monde déjà à la dérive. Il s’en passe des choses dans ce premier tome! Tout n’est pas dit, on se pose beaucoup de questions, mais c’est justement cela qui ne garde en haleine. Comment le monde en est-il arrivé là ? Que sont ces créatures ? Que veulent-elles ? Peut-on vaincre ces monstruosités ? Comment les personnages vont-ils parvenir à survivre? Comment ont-ils survécu jusqu’ici?

L’un des personnages principaux est une jeune fille noire aux cheveux naturels dont le petit frère est albinos et doté de pouvoirs magiques. Sa mère est également assez présente dans le récit puisqu’elle tente de la garder près d’eux sous sédatifs le temps qu’elle trouve une manière de la ramener à son état normal et pour la protéger de la créature maléfique qui rôde et cible les adultes. Cette fillette s’appelle Dina, mais tout le monde l’appelle Vanille puisque lorsqu’elle était petite, sa mère lui faisait des « tresses afro qu’on appelle des vanilles » (appelés des twists chez nous) et le surnom est resté. C’est une forte tête et elle reste concentrée sur son but à atteindre: survivre, protéger son petit frère et garder sa famille ensemble. À la limite, elle n’a pas besoin des autres. Elle tient a garder sa mère près d’elle malgré ce qui se passe dans le monde. Elle a beaucoup de courage et a même sauvé la vie des autres personnages principaux. Débrouillarde et pleine de ressources, elle ne se laisse pas faire du tout! Le récit se termine par la capture de son petit frère par une créature maléfique. Elle est aussi touchée. Finalement, elle aura peut-être besoin des autres… À suivre dans le tome 2! 

Cette BD se dévore d’un coup et elle plaira aux amateurs de sensations fortes et de récits d’horreur (oui, car il y a quand même quelques gouttes de sang et de coups de feu tirés). J’ai très, très hâte de lire la suite! 

Vous aimerez peut-être : Le cercle de providence, Les enfants d’ailleurs et Les Omniscients, trois bandes dessinées de science-fiction avec des enfants racisés comme personnages principaux.

Publicité

Les enfants d’ailleurs

A l’enterrement du père Gab, Noé, Théo et Maxime rencontrent Rebecca, petite-fille adoptive du défunt. Les trois garçons accompagnent la fillette qui veut visiter la maison de son aïeul, sans en parler à ses parents. Ils découvrent un lieu à l’abandon, où un vieux chat et un mainate ont été oubliés. Au coucher du soleil, l’oiseau se met à hurler, les prévenant d’un danger imminent.

Rebecca, Max, Noé et Théo ont découvert, dans la maison du père Gab, un passage vers un autre monde. Suite à une erreur de manipulation, les voilà tous les quatre coincés dans un pays étrange et peu accueillant.

Voilà une bande dessinée pour enfants pleine d’action et de mystère avec une petite touche d’épouvante. La maison du grand-père de Rebecca donnera lieu à quelques frissons au cours de la lecture, mais rien de bien méchant. Les dessins sont vifs et détaillés: l’auteurs parvient parfaitement à véhiculer la vitesse, l’énervement ou la peur en quelques coups de crayons. Son style m’a rappelé dans certaines cases les mangas par son utilisation de la simplification du visage pour créer un effet comique. Cette bande dessinée a tout pour plaire: c’est une aventure avec une pointe de magie, et le récit d’une belle amitié.

Dès le premier tome, on rencontre Rebecca, une petite fille noire qui s’ennuie à l’enterrement de son grand-père qu’elle n’a jamais connu. Son père lui permettra d’aller vagabonder le temps que la cérémonie se termine et c’est ainsi qu’elle fera la connaissance de ses nouveaux amis, trois garçons blancs du quartier. Dès cette première rencontre, la couleur de la peau de Rebecca sera sujet à conversation: l’un des garçons est étonné d’apprendre qu’elle est la petite-fille du défunt car elle est noire. Rebecca n’hésitera pas une seconde à répliquer: on imagine bien que ce n’est pas la première fois qu’on lui fait ce genre de remarques.

Rebecca est une fille courageuse (elle n’hésitera pas à aller dans la maison un peu glauque de son grand-père), drôle (elle s’amuse à jouer des tours à ses amis) et fonceuse (elle n’attend pas après les autres pour prendre une décision). Dans le premier tome, on comprend qu’elle est adoptée et que sa vie avant son adoption a été traumatisante pour elle, mais on ignore les détails. Il faudra attendre le tome 2 pour découvrir que Rebecca est née au Rwanda en 1992 et avait deux ans lorsque sa famille a été assassinée à coups de machette (elle en garde d’ailleurs une large cicatrice sur les côtes. Rebecca est donc un personnage très important dans l’histoire et c’est généralement elle qui mène le récit. Elle est aussi présente sur toutes les pages couvertures de cinq des 6 tomes de cette série qui malheureusement a été abandonnée avant la parution du 7e tome. Une excellente bande dessinée !

Je me permet de souligner un passage où l’un des protagonistes fume malgré son jeune âge et offre une cigarette à Rebecca. Cette dernière sera plutôt dégoûtée, mais le fumeur présentera le tabagisme comme quelque chose de pas si mauvais que ça.

Pour vous procurer le premier tome de cette série, cliquez sur le bouton ci-dessous:

Les enfants d’ailleurs, 1: Le passage
AUTEUR(S) : Nykko & Banniste
r
ÉDITION: Dupuis, 2012
ISBN: 9782800155104
PRIX: 17,95$
7 ans et plus