Honey et Ketchup

Papa a une nouvelle amoureuse et elle parle anglais. Son fils a mon âge, mais parle anglais lui aussi. Ils viennent de l’Australie. Papa est certain qu’on va bien s’entendre, mais allons-nous nous comprendre ? Sweet, Open, Close, Okay, Frosty, Hi, Honey, Ketchup, Go, Correct, Snap, Crackle, Pop, Stop. Combien de phrases on peut construire avec si peu de mots? Une famille recomposée, une langue à apprivoiser et voilà que le cœur s’agrandit!

Deux choses ont au premier abord attiré mon attention en voyant ce livre chez mon libraire préféré: Le titre rigolo (« Honey et Ketchup? Me semble que ça va pas ensemble! » ai-je pensé) et l’auteur, Jonathan Bécotte, que j’aime beaucoup pour sa poésie du côté ados/jeunes adultes chez Leméac (Maman veut partir et Souffler dans la cassette).

Honey et Ketchup, ce sont les surnoms que se sont donnés deux garçons qui ne parlent pas la même langue et dont les parents sont tombés amoureux. Avec une poésie en prose qui fait avancer le récit plutôt qu’elle ne décrit, ce livre étonne par sa limpidité, par ses jeux de mots, et par son accessibilité. Les illustrations de Sabrina Gendron sont douces et lumineuses. Ce livre est un excellent choix pour une exploitation en milieu scolaire au niveau primaire.

Ketchup est un garçon gentil, adopté en bas âge par un homme blanc. Sa couleur de peau ne change rien au récit et relève surtout du choix créatif de l’illustratrice d’en faire un personnage noir puisque ce n’est pas évoqué dans le texte.

Est-ce que Honey et Ketchup est le meilleur Jonathan Bécotte? Non. Constitue-t-il un excellent livre pour aborder cet auteur pour la première fois pour le lectorat jeunesse? Absolument! À découvrir!

Honey et Ketchup
AUTEUR(S): Jonathan Bécotte & Sabrina Gendron
ÉDITION: Québec Amérique, 2021
ISBN: 9782764442913
PRIX: 12,95$
9 ANS et plus

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Les esclaves de cumana

Vers l’an 1800, Pablo, jeune métis, enfant naturel d’une esclave africaine et d’un commerçant espagnol, vit une vie de chien dans le petit village de la forêt amazonienne où le sort l’a fait naître. Il y subit, jour après jour, les persécutions des fils légitimes de son père.

Fuyant les mauvais traitements et la dureté de sa condition, il part à la recherche de sa mère, que le commerçant a vendue, voici des années, pour l’éloigner.

Dans l’aventure qui l’emmène à travers plusieurs régions d’Amérique du Sud et lui fait affronter de nombreux dangers, Pablo va être aidé par deux Européens de passage, qui ne sont pas les premiers venus. Il s’agit du savant allemand Alexander von Humboldt et de son assistant français, le botaniste Aimé Bonpland, esprits éclairés, dont les travaux scientifiques et les prises de position humanistes vont marquer leur époque.

Je qui étonne d’abord dans ce livre, c’est sa manière d’emprunter des codes tant du côté de la bande dessinée que de l’album. Hybride, il se lit de manière peu commune, de cases en cases, avec les phrases qui commence ici et finissent là-bas. J’ai particulièrement aimé cet équilibre entre l’image et le texte: on a vraiment l’impression de voir un film image par image.

L’histoire est une incursion intéressant dans le passé et fait voyager en Australie. On apprend rapidement à connaître Pablo et son histoire. Par contre, il est rapidement relayé en second plan lorsque arrivent deux européens adultes dans l’histoire: un Allemand nommé Alexander von Humboldt et un Français nommé Aimé Bonpland, tous deux animés par la science et l’aventure. D’un coup, ce sont eux que le lecteur va suivre dans leur recherches de nouvelle plantes à identifier, d’animaux inconnus à découvrir et de contrées à cartographier. Ils vont défendre Pablo de ses méchants frères, ils vont lui écrire une lettre lui permettant de se rendre à l’école, puis ils le conduiront jusqu’à la ville où Pablo espère retrouver sa mère. Ce sont donc eux qui font avancer le récit. Laissé chez un prêtre, Pablo ne pourra pourtant pas aller à l’école et on fera de lui un esclave comme les autres, même si sa condition se révèle légèrement moins pire que celle d’esclaves noirs à cause du fait qu’il soit métis.

Un peu plus loin dans le récit, Pablo, s’étant enfui de chez le prête, se retrouvera sur un bateau à nouveau en compagnie des deux Européens et ces derniers le prendront de nouveau sous son aile. Ils l’achèteront afin qu’il échappe à une vie d’esclave pénible, l’aideront à trouver sa mère, embaucheront cette dernière dans leur villa comme employée et enverront Pablo à l’école. Bref, j’avais espéré lire le récit d’un jeune garçon métis en temps d’esclavage, mais c’est plutôt celui de deux européens et de leur générosité qui est raconté. En fin d’album, on retrouve un dossier pour en savoir plus sur Alexander von Humboldt et Aimé Bonplan (car oui, ils ont vraiment existé), ainsi que sur la traite des Noirs.

Un intéressant récit malgré tout, bien écrit et illustré, même si ce n’est pas vraiment l’histoire promise par le résumé en quatrième de couverture qui nous est raconté. Le sous-titre mentionne bien pourtant « Aimé Bonpland et Alexander von Humboldt en Amérique du Sud ».

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Les esclaves de Cumana
AUTEUR(S) : Olivier Melano 
ÉDITION: L’école des loisirs, 2015
ISBN: 9782211217255
PRIX: 22,95$
11 à 13 ANS

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Fechamos (on ferme), un album similaire dont l’histoire se déroule aussi en Amérique du Sud.

Les enfants d’ailleurs

A l’enterrement du père Gab, Noé, Théo et Maxime rencontrent Rebecca, petite-fille adoptive du défunt. Les trois garçons accompagnent la fillette qui veut visiter la maison de son aïeul, sans en parler à ses parents. Ils découvrent un lieu à l’abandon, où un vieux chat et un mainate ont été oubliés. Au coucher du soleil, l’oiseau se met à hurler, les prévenant d’un danger imminent.

Rebecca, Max, Noé et Théo ont découvert, dans la maison du père Gab, un passage vers un autre monde. Suite à une erreur de manipulation, les voilà tous les quatre coincés dans un pays étrange et peu accueillant.

Voilà une bande dessinée pour enfants pleine d’action et de mystère avec une petite touche d’épouvante. La maison du grand-père de Rebecca donnera lieu à quelques frissons au cours de la lecture, mais rien de bien méchant. Les dessins sont vifs et détaillés: l’auteurs parvient parfaitement à véhiculer la vitesse, l’énervement ou la peur en quelques coups de crayons. Son style m’a rappelé dans certaines cases les mangas par son utilisation de la simplification du visage pour créer un effet comique. Cette bande dessinée a tout pour plaire: c’est une aventure avec une pointe de magie, et le récit d’une belle amitié.

Dès le premier tome, on rencontre Rebecca, une petite fille noire qui s’ennuie à l’enterrement de son grand-père qu’elle n’a jamais connu. Son père lui permettra d’aller vagabonder le temps que la cérémonie se termine et c’est ainsi qu’elle fera la connaissance de ses nouveaux amis, trois garçons blancs du quartier. Dès cette première rencontre, la couleur de la peau de Rebecca sera sujet à conversation: l’un des garçons est étonné d’apprendre qu’elle est la petite-fille du défunt car elle est noire. Rebecca n’hésitera pas une seconde à répliquer: on imagine bien que ce n’est pas la première fois qu’on lui fait ce genre de remarques.

Rebecca est une fille courageuse (elle n’hésitera pas à aller dans la maison un peu glauque de son grand-père), drôle (elle s’amuse à jouer des tours à ses amis) et fonceuse (elle n’attend pas après les autres pour prendre une décision). Dans le premier tome, on comprend qu’elle est adoptée et que sa vie avant son adoption a été traumatisante pour elle, mais on ignore les détails. Il faudra attendre le tome 2 pour découvrir que Rebecca est née au Rwanda en 1992 et avait deux ans lorsque sa famille a été assassinée à coups de machette (elle en garde d’ailleurs une large cicatrice sur les côtes. Rebecca est donc un personnage très important dans l’histoire et c’est généralement elle qui mène le récit. Elle est aussi présente sur toutes les pages couvertures de cinq des 6 tomes de cette série qui malheureusement a été abandonnée avant la parution du 7e tome. Une excellente bande dessinée !

Je me permet de souligner un passage où l’un des protagonistes fume malgré son jeune âge et offre une cigarette à Rebecca. Cette dernière sera plutôt dégoûtée, mais le fumeur présentera le tabagisme comme quelque chose de pas si mauvais que ça.

Pour vous procurer le premier tome de cette série, cliquez sur le bouton ci-dessous:

Les enfants d’ailleurs, 1: Le passage
AUTEUR(S) : Nykko & Banniste
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ÉDITION: Dupuis, 2012
ISBN: 9782800155104
PRIX: 17,95$
7 ans et plus

Tout un cadeau !

Tout un cadeau robert munschChaque année, Julie cherche et trouve les cadeaux de Noël que ses parents ont cachés – au sous-sol, sous le lit, dans le garage… Mais voilà qu’à la veille de Noël, Julie n’a encore rien déniché. Elle est inquiète. N’y aura-t-il pas de cadeaux cette année? Mais voilà que la petite découvre alors une boîte mystérieuse sur la toiture. Elle semble contenir tous les cadeaux… en plus de Julie qui en est maintenant prisonnière… Cette année, le matin de Noël apportera toutes sortes de surprises étonnantes à la famille de Julie…

Cette histoire m’a fait sourire. L’histoire est originale, l’héroïne est fonceuse et indépendante. Par contre, je n’ai pas retrouvé ce qui faisait le charme des albums de Robert Munsch des dernières décennies: Un récit rocambolesque, des péripéties comiques par répétition, une finale inattendue. J’ai même repéré quelques rupture du rythme dans le texte. Dommage !

Julie a le teint brun et les cheveux courts, crépus et tressés. Ses parents sont tous les deux blancs, mais on n’a pas de détails sur les origines de cette famille. De toute façon, ce n’est pas le propos de l’histoire. L’important, c’est que Julie ne soit pas exoticisée et qu’elle ait une vie ordinaire semblable à celle de bien des Canadiens. Voilà donc une représentation positive d’un personnage noir en littérature jeunesse.

Noël approche, il est encore temps de commander votre exemplaire chez un libraire indépendant (cliquez sur le bouton ci-dessous pour placer votre commande !)

Tout un cadeau 2

 

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TOUT UN CADEAU!
AUTEUR(S): Robert Munsch & Michael MartchenkoBouton acheter petit
ÉDITION: Scholastic, 2012
ISBN: 9781443113199
PRIX: 19,99$
4 ANS ET PLUS

 

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marilou

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Mes deux mamans à moi

Mes deux mamans à moiCette semaine, c’est la fête des Mères et moi, je suis chanceux, car j’en ai deux. « Madame Luce, pourquoi on dit tout le temps que ça prend un papa et une maman pour faire des bébés? Isaac, lui, il a deux mamans et il a été un bébé. » Madame Luce regarde Layla. Elle tourne la tête de droite à gauche et fait une moue en levant les yeux au ciel. Elle plisse le front. Elle ouvre la bouche puis la referme. Elle se gratte la tête. « D’accord, écoutez bien, les enfants… »

Il existe peu de livres jeunesse qui abordent positivement et dans un langage accessible aux enfants le thème de l’homoparentalité. Mes deux mamans à moi, publié aux éditions Boomerang, réussit à expliquer simplement comment deux femmes peuvent avoir un enfant en utilisant une analogie entourant les animaux. L’auteure ne craint pas de nommer les choses: utérus, spermatozoïde, ovule. À travers les questions des enfants, l’enseignante de l’histoire parvient à normaliser la famille homoparentale d’Isaac:

  • Avoir deux mamans, est-ce que cela veut dire avoir aussi deux papas?
  • C’est comment, avoir deux mamans? (C’est comme avoir une maman, deux fois. Tout simplement!).
  • Isaac était-il dans les deux ventres de ses mamans en même temps?
  • Pourquoi on dit tout le temps qu’il faut un papa et une maman pour faire des bébés?
  • Comment ça marche, quand c’est deux papas?

L’une des mamans de l’histoire a le teint brun, mais sa couleur de peau n’est pas importante dans l’histoire. J’aurais aimé retrouver un dossier pour outiller les adultes accompagnateurs sur comment aborder l’homoparentalité avec les enfants en fin d’album. La présentation matérielle est assez fragile: le livre est tout simplement broché en son centre. Intéressant et pertinent tout de même. À lire!

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Mes deux mamans à moiBouton acheter petit
AUTEUR(S) : Brigitte Marleau
ÉDITIONBoomerang, 2020
ISBN: 9782897093891
Prix: 9,95$
3 à 6 ANS

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Les enfants du Bayou

Les enfants du bayou Eva Roussel Isabelle BottierAprès avoir perdu leur maison dans un ouragan, Joshua et son fils Blaise commencent une nouvelle vie dans le bayou. Une aubaine pour leur petite voisine, Liloye, ravie à l’idée de faire de nouveaux amis. Alors que Joshua et Blaise s’habituent tant bien que mal à la drôle de vie du bayou, une étrange créature rôde la nuit. Un loup-garou ? Non, un « rougarou » ! Liloye leur révèle qu’il s’agit de Jimmy, un garçon enfuit de chez lui et qui a fini par devenir un vrai sauvage. Touchés par son histoire, Blaise et Liloye vont tout faire pour ramener Jimmy parmi les siens.

L’un des personnages principaux de cette bande dessinée est Liloye, une jeune fille intrépide et aventureuse coiffée de deux mignons petits choux avec des tresses plaquées (elle porte aussi l’afro parfois). Liloye a été adoptée et on dit que Ovila, sa gardienne, l’a trouvée enroulée dans sa couverture alors qu’elle se promenait dans le bayou. Liloye aime les histoires, mais ce n’est pas dans les livres qu’elle va les chercher. Elle préfère user de son imagination pour inventer les siennes. Liloye est aussi très forte en mathématique et aime être le centre de l’attention. Quand les touristes se pointent, par exemple, elle aime jouer les stars et prend la pose pour eux. Du coup, elle se sent célèbre car des gens du monde entier ont des photos d’elle. Bref, plutôt sympa comme fillette. Je vous dis tout ça parce que juste comme ça, cela semble être une représentation plutôt positive d’une personne noire en littérature jeunesse. Sauf que j’ai réalisé en lisant ce livre qu’on connait le nom des voisins, de ses amis et même de son alligator de compagnie avant de connaître le prénom de Liloye. J’ai trouvé ça bizarre. Je suis même retournée lire le début, au cas où je l’aie manqué. Mais non. Rien. J’ai même été inquiète qu’elle reste sans nom jusqu’à la fin de l’histoire. Difficile de s’attacher à un personnage dont on ne connait même pas le prénom !

Il y a beaucoup d’humour dans cette bande dessinée, par exemple la présence de l’enseignante qui a peur de Gaby, l’alligator de compagnie de Liloye. Les enfants du Bayou n’a pas été pour moi une lecture très marquante. J’ai trouvé que l’histoire manquait d’originalité et le récit m’a un peu ennuyé. Peu plaire aux enfants qui recherchent une bande dessinée pas trop compliquée, avec peu de texte et un vocabulaire facile. enfants du bayou 2enfants du bayou 3

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Les enfants du bayouBouton acheter petit
AUTEUR(S) : Isabelle Bottier & Eva Roussel
ÉDITION: Éditions Jungle, 2018
ISBN: 9782822221702
PRIX: 18, 95$
8 à 11 ans

 

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billie du bayou banjo    crocodile à l'école

 

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Ma famille

ma famille pierre coran

Je m’appelle Aurélie et je te présente ma famille : Quatre générations de grands et de petits! Chacun a son caractère, ses passions et ses petites manies. On ne s’ennuie jamais dans cette famille! Découvrons-la ensemble dès maintenant.

Je suis tombée par hasard sur ce livre d’image dans une bibliothèque publique. Il raconte l’histoire généalogique d’une petite fille noire adoptée par une famille blanche. Chaque double page s’intéresse à un membre de sa famille: Grand-Mamy Pélagie, Mamy Élise, Papy Willy, oncle Bob, sa tante, ses cousins et ses parents. Aurélie, décrite comme un « bébé des tropiques » est présentée ainsi:

Cousine tant attendue de Thomas et Cédric. Aurélie sans famille qu’un avion déposa est désormais la fille de Jean et de Sarah. Les enfants, les parents et Grand-Mamy en tête, ce soir, lui font la fête en musique et en chants.

Le texte tout en poésie nous fait découvrir les membres d’une famille en une série de portraits illustrés. Un arbre généalogique orne les pages de garde et établit le lien de filiation qui les uni. L’arrivée d’Aurélie est présentée comme une suite logique et naturelle à l’histoire familiale. Voilà un livre d’image sur l’adoption qui présente de manière positive l’arrivée d’un nouvel enfant. Les auteurs ne mettent pas l’accent sur la différence raciale de la dernière venue; au contraire, on insiste davantage sur le fait qu’elle est la fille de Jean et de Sarah, la cousine de Thomas et Cédric, la nièce d’Olga, la petite-fille de Luc et Jo. Intéressant. Ce livre est épuisé; empruntez-le à votre bibliothèque de quartier !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Pierre Coran & Marie-Josée Sacré
Maison d’édition: Bilboquet
Année de publication: 1997
ISBN: 2841810690
Public cible: À partir de 5 ans

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Les pointes noires

les pointes noiresÈve grandit dans un orphelinat du Mali. Son grand rêve : devenir un jour danseuse étoile. Adoptée à l’âge de six ans, elle part vivre en France. Sous le regard aimant de ses parents, elle suit une formation solide, épaulée par sa professeure qui l’encourage à se présenter  à l’école de danse de l’Opéra de Paris. Jusqu’à ce jour où une remarque blessante vient tout faire basculer. Elle réalise brutalement que, dans ses livres, dans les films et sur les scènes de ballet, il n’y a jamais de danseuses étoiles noires. Comment a-t-elle pu ne pas le remarquer plus tôt ? Et si toutes ces années à la poursuite de son rêve n’étaient qu’une illusion ? Dans ce monde en rose et blanc, Ève devra se battre pour trouver sa place. Et faire enfin bouger les lignes ?

Connaissez-vous beaucoup de ballerines noires ? Difficile d’entretenir un rêve de venir danseuse classique lorsqu’on ne voit aucune ballerine qui nous ressemble en tant que fille noire. Voilà le dilemme d’Ève, qui malgré tout s’accroche à son rêve d’intégrer l’Opéra de Paris. Sa mère est très encourageante et souhaite que sa fille ne perçoive pas sa couleur de peau comme une barrière. Car des barrières, Ève en rencontrera beaucoup dans son parcours ! De la professeure de ballet qui lui fait des commentaires racistes, des nombreuses microagressions reçues de ses camarades de classe, en passant par sa séparation de sa meilleure amie avec qui elle a grandi dans un orphelinat au Mali. Car oui, Ève sera adoptée par une famille blanche aimante, mais sa copine, atteinte du SIDA, restera à l’orphelinat. Le souvenir de cette amie à qui elle a promis de devenir danseuse étoile, poussera Ève à s’accrocher à ses rêves.

Nous sommes treize danseuses à tenir les barres pour l’échauffement. Toutes du même âge, toutes pareilles: chignon impeccable, tutu rose pâle, collants couleur chair. Enfin, quand je dis couleur chair… Ma peau à moi n’a pas cette couleur-là, mais puisque c’est le terme consacré… (p.8)

La détermination et la persévérance d’Ève est inspirante. Devant tant de difficultés, certains pourraient baisser les bras. Mais pas Ève ! Le roman, efficace, se lit d’un trait. Recommandé !

Je remercie l’auteure Sophie Noël de m’avoir offert ce livre. 

Auteur(s) / illustrateur(s) : Sophie Noël
Maison d’éditionMagnard Jeunesse Bouton acheter petit
Année de publication: 2019
ISBN: 9782210965225
Lectorat cible: À partir de 10 ans
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Le carnaval de Malaika

le carnaval de malaikaMalaika est heureuse de retrouver sa mère, même si cela signifie qu’elle doit déménager au Canada où tout est différent. Il y fait froid, les gens ont un fort accent et le Carnaval de Québec ne ressemble en rien à celui que Malaika aimait tant aux Caraïbes! L’adaptation à son nouvel environnement et à sa nouvelle famille risque d’être difficile…

Ce sont d’abord les illustrations qui m’ont charmée dans cet album à couverture souple. Faites de collages, elles sont dynamiques et vibrantes. La qualité de la mise en page est conforme à ce que nous a habitué les éditions Scholastic, et je n’ai pas été déçue !

Le récit est touchant, difficile parfois, et échappe à une interprétation unique. Bien qu’on devine que Malaika vient des Caraïbes, son pays d’origine est gardé secret. On ignore comment sa mère et son nouveau conjoint se sont rencontrés ni depuis combien de temps dure leur relation. Leur mariage arrive comme un cheveu sur la soupe et nous laisse perplexe, comme le perçoit Malaika de son regard d’enfant: Qui es cet homme ? Pouquoi partir ? Pourquoi une nouvelle famille ? Pourquoi un nouveau pays ? Tous ces non-dits ouvrent la porte aux interprétations et aux discussions avec les lecteurs. Cela rend également facile l’identification au personnage. En effet, même un enfant dont les parents sont séparés et qui doit vivre dans une famille reconstituée pourrait se reconnaître en Malaika même s’il ne partage pas l’expérience de l’immigration.

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Le point de vue de la narratrice, tout à fait original, fait également en sorte que les personnages blancs soient perçus comme étrangers. Malaika ne connaît pas le Canada, et encore moins le Québec. Et, si elle parle français, l’accent québécois lui pose parfois quelques problèmes de compréhension ! Le Carnaval, elle connait, bien sûr, mais celui de la ville de Québec n’a rien à voir avec celui de son pays. Malgré tout, Malaika surmonte les difficultés et parvient à s’adapter à son nouvel environnement. Le dénouement est positif. Un très bel album !

Nadia L. Hohn est une auteure canadienne. 

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Auteur(s) / illustrateur(s) : Nadia L. Hohn & Irene Luxbacher
Maison d’édition: Scholastic Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9781443164962
Public cible: 8 à 11 ans
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Pendant que Maman fait la sieste

pendant que maman fait la siestePour apprendre à l’enfant à ne pas faire de bruit et à se contenir lorsqu’il attend que sa maman se réveille.

Ce petit livre aux pages rigides est écrit par Agnès Laura-Petit, une psychologue, psychomotricienne et psychanalyste spécialiste de l’enfance. On découvre aux fil des pages un petit garçon qui fait tout pour ne pas réveiller sa maman qui fait la sieste. La couverture de la maman devient un terrain de jeu imaginaire où les jouets prennent vie. Un récit doux qui se lit facilement aux bébés et aux très jeunes enfants. À découvrir !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Jo Hoestlandt & Claire Frossard
Maison d’édition: FlammarionBouton acheter petit
Année de publication: 2015
ISBN: 9782081344464
Public cible: 2 à 5 ans

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