Résumé : Pablo s’en va à la découverte des couleurs. Il part du jardin et suit un fil qui le mène au potager, à la forêt, à la banquise ou encore à la fête foraine. Un album à la couverture découpée qui laisse voir toutes les couleurs présentes successivement sur les pages.
Appréciation : Un livre grand format pour apprendre les couleurs ? Je dis OUI! Rouge comme un coquelicot, brun comme un tronc, orange comme un renard, mauve comme des iris, jaune comme une abeille, bleu comme une méduse… De page en page, on suit avec joie le petit Pablo alors qu’il découvre le monde qui l’entoure. Les couleurs sont vives et les associations choisies pour représenter les couleurs sont originales. À la fin de l’album, on découvre la maman de Pablo, assise à tricoter sur un banc. Très bon!
Résumé : Alors que Ben attend patiemment que sa mère soit disponible pour lui lire la fin de son conte préféré, les trois petits cochons s’introduisent dans sa maison. En essayant de déchiffrer le livre, le petit garçon et ses nouveaux amis se rendent compte que le loup n’est pas loin. Un conte évoquant avec humour l’amitié et le plaisir du partage de la lecture.
Appréciation : Voici un album pour le préscolaire qui utilise l’univers des contes pour développer l’imagination des enfants. Le conte des trois petits cochons est évoqué et pour bien comprendre l’histoire, le lecteur devra déjà connaître cette histoire. Les illustrations complémentent à merveille le texte. Quel plaisir de voir un garçon noir dans un livre jeunesse qui aborde spécifiquement la thématique de la lecture. La couleur de la peau de Ben et de sa mère ne change absolument rien dans l’histoire. Il s’agit simplement d’une histoire sur une famille ordinaire et le hasard a voulu que ce soit une famille noire. Un très bon livre à lire collé-collé avant le dodo!
Tani, la vieille éléphante d’Afrique, conduit le groupe pour trouver de l’eau, indispensable à la survie. Il n’a pas plu depuis longtemps. Avec sa grande expérience et sa sagesse, la matriarche mène la recherche, guide, maintient la cohésion durant le périple. Une découverte de la vie communautaire des éléphants et de leurs qualités.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’auteur marie-galantais Alex Godard après avoir lu un autre de ses albums jeunesse il y a quelques mois. J’ai été charmée par la qualité de L’éléphante qui cherchait la pluie qui étonnament m’a émue. À la lecture de cet album, on apprend beaucoup de choses sur les éléphants par le biais de cette petite famille de pachydermes à laquelle on s’attache. Le texte est précis et limpide, et assez consistant pour une lecture du soir sur plusieurs jours avec les 5-6 ans, ou encore pour une lecture autonome auprès des 7-11 ans. En suivant ce troupeau d’éléphant, on comprend mieux se qui rythme leur vie, les embûches et les joies, les dangers et les luttes pour la survie. Lorsque le troupeau « dévastent » les pâturages d’un clan Massaï, c’est le point de vue des éléphant qui nous est donné, et non celui des humains. Cela a pour effet de remettre en perspective la relation que nous entretenons avec la nature et les animaux sauvages.
Ce livre est aussi une invitation à réfléchir sur la valeur de la vie et la chaîne alimentaire : les vaches des Massaï mourront peut-être de faim puisque la harde d’éléphants, déjà très affamée, a engloutie l’herbe qui leur était destinée. Les Massaï n’auront pas de lait de leur vaches pour se nourrir… Bref, l’histoire nous amène au coeur de la savane africaine pour un voyage qu’il sera difficile d’oublier. Le livre se termine par un dossier pour mieux connaître l’éléphant d’Afrique dans lequel on parle de la société matriarcale des hardes d’éléphants, de l’utilité de la trompe et des défenses de cet animal majestueux, de son intelligence et de son rapport à la mort. Un livre magnifique aux illustrations superbes. Prenez le temps de lire dès que vous le pouvez!
Alex Godard est un auteur et illustrateur marie-galantais.
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L’éléphante qui cherchait la pluie AUTEUR(S) : Michel Piquemal & Alex Godard ÉDITION: Albin Michel Jeunesse, 2019 ISBN: 9782226443434 PRIX: 21,95$ 5 à 11 ans
Malgré les recommandations de sa Maman, Petite fille s’éloigne de la maison. La forêt est bien tentante et Petite fille se retrouve bientôt face au loup… Pour lui échapper, elle lui chante sa petite chanson et voilà le loup qui s’endort… Un conte d’origine afro-américaine qui rappelle le conte du petit chaperon rouge et témoigne de l’importance de la musique pour combattre ses peurs.
La Petite fille et le loup est un conte rimé, accompagné d’onomatopées et de chants, issu de la collection « À Petits Petons » aux éditions Didier Jeunesse. Particulièrement bien adapté à la lecture en groupe, ce livre plaira aux bibliothécaires et aux enseignants du primaire qui pourront faire chanter, mimer et bouger les enfants.
L’éditeur présente le livre comme étant un conte afro-américain. L’origine de cette histoire, connue en anglais sous le nom de « The Gunniwolf », est débattue. Certaines sources mentionnent une origine autochtone, d’autres, afro-américaines, laissant suggérer que les origines de ce conte sont incertaines.
La morale de l’histoire est qu’il faut écouter les mises en garde des parents: il ne faut pas s’éloigner de la maison car on risque de se perdre et d’être à la proie de dangers. Le récit véhicule également le message que chanter donne parfois du courage. C’est parce qu’elle chante que la petite fille parvient à échapper aux griffes du loup. Ce sont ses chants qui parviennent à contrôler le prédateur. Ce sont aussi ses chants qui lui donnent le courage de se sortir de cette situation fâcheuse.
Les petits lecteurs se régaleront des éléments répétitifs de l’histoire: la chasse, les chants et les dialogues. La Petite fille et le loup n’est pas sans rappeler le conte du Petit Chaperon rouge, et certains y verront une parodie. Ici, le loup n’est pas très futé et la petite fille fera preuve de courage pour déjouer ses mauvaises intentions. D’autres y verront au contraire l’image d’un loup qui en réalité n’est pas méchant et ne peut se défaire des préjugés des autres à son égard: et si le loup ne voulait qu’être bercé pour s’endormir? Bref, un beau livre à découvrir, un régal pour les tout-petits!
La petite fille et le loup AUTEUR(S): Agnès Grunelius-Hollard & Rémi Saillard ÉDITION: Didier jeunesse, 2020 ISBN: 9782278100033 PRIX: 21,95$ 3 à 6 ANS
Vers l’an 1800, Pablo, jeune métis, enfant naturel d’une esclave africaine et d’un commerçant espagnol, vit une vie de chien dans le petit village de la forêt amazonienne où le sort l’a fait naître. Il y subit, jour après jour, les persécutions des fils légitimes de son père.
Fuyant les mauvais traitements et la dureté de sa condition, il part à la recherche de sa mère, que le commerçant a vendue, voici des années, pour l’éloigner.
Dans l’aventure qui l’emmène à travers plusieurs régions d’Amérique du Sud et lui fait affronter de nombreux dangers, Pablo va être aidé par deux Européens de passage, qui ne sont pas les premiers venus. Il s’agit du savant allemand Alexander von Humboldt et de son assistant français, le botaniste Aimé Bonpland, esprits éclairés, dont les travaux scientifiques et les prises de position humanistes vont marquer leur époque.
Je qui étonne d’abord dans ce livre, c’est sa manière d’emprunter des codes tant du côté de la bande dessinée que de l’album. Hybride, il se lit de manière peu commune, de cases en cases, avec les phrases qui commence ici et finissent là-bas. J’ai particulièrement aimé cet équilibre entre l’image et le texte: on a vraiment l’impression de voir un film image par image.
L’histoire est une incursion intéressant dans le passé et fait voyager en Australie. On apprend rapidement à connaître Pablo et son histoire. Par contre, il est rapidement relayé en second plan lorsque arrivent deux européens adultes dans l’histoire: un Allemand nommé Alexander von Humboldt et un Français nommé Aimé Bonpland, tous deux animés par la science et l’aventure. D’un coup, ce sont eux que le lecteur va suivre dans leur recherches de nouvelle plantes à identifier, d’animaux inconnus à découvrir et de contrées à cartographier. Ils vont défendre Pablo de ses méchants frères, ils vont lui écrire une lettre lui permettant de se rendre à l’école, puis ils le conduiront jusqu’à la ville où Pablo espère retrouver sa mère. Ce sont donc eux qui font avancer le récit. Laissé chez un prêtre, Pablo ne pourra pourtant pas aller à l’école et on fera de lui un esclave comme les autres, même si sa condition se révèle légèrement moins pire que celle d’esclaves noirs à cause du fait qu’il soit métis.
Un peu plus loin dans le récit, Pablo, s’étant enfui de chez le prête, se retrouvera sur un bateau à nouveau en compagnie des deux Européens et ces derniers le prendront de nouveau sous son aile. Ils l’achèteront afin qu’il échappe à une vie d’esclave pénible, l’aideront à trouver sa mère, embaucheront cette dernière dans leur villa comme employée et enverront Pablo à l’école. Bref, j’avais espéré lire le récit d’un jeune garçon métis en temps d’esclavage, mais c’est plutôt celui de deux européens et de leur générosité qui est raconté. En fin d’album, on retrouve un dossier pour en savoir plus sur Alexander von Humboldt et Aimé Bonplan (car oui, ils ont vraiment existé), ainsi que sur la traite des Noirs.
Un intéressant récit malgré tout, bien écrit et illustré, même si ce n’est pas vraiment l’histoire promise par le résumé en quatrième de couverture qui nous est raconté. Le sous-titre mentionne bien pourtant « Aimé Bonpland et Alexander von Humboldt en Amérique du Sud ».
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Les esclaves de Cumana AUTEUR(S) : Olivier Melano ÉDITION: L’école des loisirs, 2015 ISBN: 9782211217255 PRIX: 22,95$ 11 à 13 ANS
Ce livre vous a plu? Vous aimerez peut-être Catfish: Le voyage d’un esclave vers la liberté ou La statue de la liberté: quatre garçons racontent son histoire, deux livres jeunesse à la lisière entre l’album et la bande dessinée. Essayez aussi Fechamos (on ferme), un album similaire dont l’histoire se déroule aussi en Amérique du Sud.
Sulwe a la peau noire comme le ciel de minuit. Elle est plus foncée que tous les autres membres de sa famille. Elle est aussi plus foncée que tout le monde à son école. Tout ce que Sulwe souhaite, c’est être belle et avoir le teint aussi clair que celui de ses parents. Mais un soir, une aventure magique dans le ciel lui ouvrira les yeux et changera tout…
Qu’il est rare de trouver des livres jeunesse abordant de front la thématique de la couleur de peau noire. Sulwe parle sans détour du mal-être que peut surgir chez les enfants noirs face à leur couleur de peau, en plus de rendre visible le concept de colorisme. Le colorisme, c’est une discrimination basée sur le teint de la peau qui sous-entend que les peaux claires et brunes sont plus jolies et plus désirables que les peaux foncées et marrons. Le colorisme existe dans les communautés racisées, et pas seulement noires!
Les enfants noirs retrouveront dans ce magnifique album un miroir d’eux-mêmes. Les enfants blancs y trouveront une sensibilité à développer envers les différences. Je le dis souvent et je le redis: les livres avec des personnages noirs ne sont pas que pour les enfants noirs! Développer son empathie, c’est important et cela doit faire partie du développement global de l’enfant. Un enfant qui n’a pas la peau noire (ou même: un enfant qui a la peau noire, mais pas foncée) peut lire ce livre et être capable de se mettre à la place de la petite Sulwe.
En milieu scolaire, vous pouvez prendre le temps de discuter de l’intimidation et des moqueries avec vos élèves en lisant ce livre:
Comment penses-tu que Sulwe s’est senti en se faisant traité de charbon?
Qu’aurais-tu fait si tu avais été témoin d’une telle scène d’intimidation?
Pourquoi penses-tu que Sulwe voudrait avoir une peau plus pâle?
Sulwe signifie étoile. Et toi, que signifie ton prénom?
Trouve trois choses que tu as en commun avec Sulwe.
Pourquoi avons-nous autant besoin de la lumière et de la noirceur?
Nomme deux choses que tu aimes faire la nuit et deux choses que tu aimes faire le jour.
Trouve la définition du mot racisme dans le dictionnaire.
Et toi? As-tu le même teint ou la même couleur de cheveux que tes parents, que tes frères et sœurs?
Le récit est assez triste: cela fait mal de voir une si jolie petite fille se dévaloriser autant. Herueusement, à la fin de l’histoire, Sulwe découvre que la beauté est aussi à l’intérieur, et qu’il ne faut pas attendre que les autres nous trouvent jolie pour savoir qu’on l’est. Elle apprendra qu’elle est belle car elle choisi de l’être, et que sa beauté est quelque chose de précieux à chérir. Les illustrations de Vashti Harrison sont magnifiques. Bref, Sulwe est un très très bon livre que j’ai beaucoup aimé! Fortement recommandé!
Coup de cœur!
Lupita Nyong’o est une autrice kényane.
Vashti Harrison est une illustratrice américaine.
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Sulwe AUTEUR(S): Lupita Nyong’o & Vashti Harrison ÉDITION: Scholastic, 2020 ISBN: 9781443181884 PRIX: 14,99$ 5 ans et plus
Ce livre vous a plu? Vous aimerez peut-être Gros Chagrin ou Pain doré, deux albums qui abordent la thématique de la couleur de la peau. Essayez aussi Lili Rose veut être gentille, un livre jeunesse avec pour personnage principal, une petite fille noire.
Que ce passe-t-il quand un crapaud se projette dans le monde des hommes et quand un petit garçon de vient chasseur… Maman s’en mêle ! Tendre conte jubilatoire servi par l’aquarelle et l’écriture de Danielle Monsoro inspirée par la chanson populaire de Sam Castendet » Ha Marcello pa lévélanmen si Krapo ».
Ce conte nous plonge en Guadeloupe et nous invite à suivre une petite grenouille qui a plus d’un tour dans son sac. Le texte est bilingue: français et créole guadeloupéen. La mise en page est équilibrée, mais la police de caractère utilisée ne m’a pas plu. La figure du crapaud est présente dans plusieurs contes et chansons créoles. Elle n’est pas représenté comme le compagnon de vilaines sorcières, mais plutôt comme un être inoffensif qu’il faut laisser vivre tranquillement. On retrouve en fin d’album la chansons de Marcello écrite par Sam castendet.
Danielle Monsoro est une auteure guadeloupéenne.
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Frogolo et Marcello AUTEUR(S) : Danielle Monsoro & Romuald ÉDITION: PLB Éditions, 2012 ISBN: 9782353650651
4 à 7 ANS
Ce livre vous a plu ?
Vous aimerez peut-être Graine de patience, un album jeunesse sur un garçon noir et sa mère. Un heureux événement pourrait aussi vous plaire.
Harlem. Xiomara a 15 ans et un corps qui prend plus de place que sa voix : bonnet D et hanches chaloupées. Contre la rumeur, les insultes ou les gestes déplacés, elle laisse parler ses poings. Étouffée par les préceptes de sa mère (pas de petit ami, pas de sorties, pas de vagues), elle se révolte en silence. Personne n’est là pour entendre sa colère et ses désirs. La seule chose qui l’apaise, c’est écrire, écrire et encore écrire. Tout ce qu’elle aimerait dire. Transformer en poèmes-lames toutes ses pensées coupantes. Jusqu’au jour où un club de slam se crée dans son lycée. L’occasion pour Xiomara, enfin, de trouver sa voix.
Ces dernières années, j’ai réalisé que j’aimais beaucoup les romans en vers. Encore plus si ce sont ces romans pour ados et jeunes adultes. Signé poète X est exactement l’un de ces romans. Il est écrit par une femme afro-latina et aborde des thématiques contemporaines telles que l’harcèlement sexuel, la détermination de soi, la religion, les relations entre des parents immigrants et leurs enfants qui ne le sont pas, le consentement et le plaisir des femmes.
Xiomara n’a que 15 ans, mais a des seins bien développés et des hanches chaloupées, ce qui lui attire le regard des hommes et bien des gestes déplacés à son égard. Elle est abordée dans la rue. Des mains baladeuses lui touche les fesses. Des hommes âgées tentent de la ramener chez eux. Elle est insultée lorsqu’elle refuse. Le problème pour Xiomara n’est pas son corps, car elle l’accepte et y est à l’aise. Le problème est le fait qu’on l’hypersexualise, qu’on la réduise à ses formes. Pour sa mère, par contre, ce corps donne à Xiomara accès à une vie sexuelle qu’elle condamne. Car si Xiomara est prête à avoir une relation avec un garçon, sa mère la veut chaste et dévouée à Dieu. Ces positions opposées seront à la source de plusieurs conflits entre l’adolescente et sa mère. Xiomara veut être libre et maître de son corps. Elle se sent prête à explorer ses sentiments amoureux et sa sexualité, mais pas n’importe comment et avec n’importe qui, même si la société lui renvoi sans cesse l’image d’une dévergondée. J’ai trouvé que l’auteure a su bien saisir les enjeux du corps et de la sexualité des femmes et des filles: d’un côté on les réduit à leurs formes, on leur dit qu’elles doivent se soumettre aux fantasmes des autres; de l’autre on les pointe du doigt lorsqu’elles souhaitent avoir une vie amoureuse épanouie.
Un jour, une enseignante de Xiomara diffuse en classe la vidéo d’une femme noire qui slame sur scène et qui parle de « ce que ça fait d’être noire, et d’être une femme, et des critères de beauté selon lesquels elle est pas belle. » (p.85). Pour Xiomara, ce sera comme une révélation: « On est différentes, cette poétesse et moi. On se ressemble pas, on vient pas du même monde. Pourtant on est presque pareilles quand je l’écoute. Comme si elle m’entendait. » (p.85) Xiomara est latina et on retrouve quelques mots ici et là en espagnol. La culture dominicaine est bien présente dans la famille, et les enfants en sont fiers. Toutefois, c’est le côté conservateur de la culture familiale avec lequel ils ont plus de difficulté: Xiomara souhait s’émanciper en tant que femme, alors que son frère jumeau doit cacher son homosexualité. La thématique de la différence est aussi abordée dans la relation entre Xiomara et son amoureux, très talentueux en patins à glace, mais qui n’a jamais pu explorer cette passion car son père considérait que c’était une activité féminine inappropriée pour les garçons. À ce sujet, Xiomara écrira avec beaucoup de sagesse:
Il a un sourire triste. Et je pense à tout ce qu’on pourrait être si on nous disait pas que nos corps sont pas faits pour. (p. 207).
Avec une prodigieuse économie de mots et un ton percutant, Signé poète X est un roman fort qu’on lit d’une traite, en une matinée. Je vous le recommande chaudement.
* Prix National Book Award for Young People’s Literature en 2018.
* Médaille 2019 Carnegie pour le meilleur livre jeunesse publié au Royaume-Uni.
Elizabeth Acevedo est une autrice afro-latina. Elle habite aux États-Unis.
Signé poète X AUTEUR(S) : Elizabeth Acevedo ÉDITION: Nathan, 2019 ISBN: 9782092587294 PRIX: 29,95$ 14 ANS ET PLUS
Ce livre vous a plu? Vous aimerez peut-être Frères, un roman pour adolescents écrit en vers. Essayez aussi My life matters et Sortir d’ici.
Ce jour-là, on gèle au Beau Débarras car le chauffage est cassé. Abdou a perdu sa précieuse mitaine. On y trouve un cœur en satin, brodé avec amour par sa maman. Heureusement, au Beau débarras, il y a Kim et Sasha et tous leurs amis qui peuvent l’aider! Danser pour se réchauffer, fouiller dans les mitaines retrouvées, faire la différence entre une moufle et une mitaine ou aiguiser ses talents d’artiste: toutes les solutions sont bonnes pour raviver la chaleur et le réconfort. Personne ne sera laissé pour compte dans ce lieu où tout prend vie!
Cette histoire illustrée donne à voir un catalogue de personnages vraiment éclectiques et fort sympathiques. J’ai aimé les voir défiler au fil de ma lecture, tous à tenter d’aider ce petit garçon qui a perdu sa mitaine. Ce n’est pas le premier livre de Simon Boulerice que je lis et j’ai toujours l’impression que cet auteur écrit les livres qu’il aurait aimé lire étant enfant; il y a une certaine naïveté, une certaine liberté dans ses textes qui me plait beaucoup. Il a une vision tout à fait unique du monde et met régulièrement en scène des personnages minoritaires de par leur genre, leur orientation sexuelle ou, comme c’est le cas ici, leur origine ethnique, sans toutefois faire d’eux des curiosités. Chapeau!
Au Beau Débarras est un récit amusant, mais au bout d’un moment, j’ai eu l’impression que l’auteur se perdait dans le récit et perdait de vue le fil conducteur.
Abdou, le personnage principal, est un garçon noir dont on ne connaît pas beaucoup de détails. Mais ce n’est pas le plus important: il a perdu sa mitaine et on souhaite la retrouver tout comme lui! Mentionner au passage son origine ethnique ou s’attarder sur sa couleur de peau aurait été mal venu. C’est un garçon comme un autre. Voilà donc une représentation positive et juste d’un personnage noir en littérature jeunesse. Bravo!
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Au beau débarras AUTEUR(S) : Simon Boulerice & Lucie Crovatto ÉDITION: Québec Amérique, 2019 ISBN: 9782764437841
16.95$
6 à 10 ANS
Ce livre vous a plu ?
Vous aimerez peut-être Le pelleteur de nuage, aussi écrit par Simon Boulerice, ou encore Le Carnaval de Malaïka, un livre jeunesse qui se déroule durant la saison hivernale.
Lors d’aune séance de coiffure, Khadi s’interroge sur la nature crépue de ses cheveux. Pourquoi leur texture n’est-elle pas aussi lisse que celle de sa meilleure amie ? Sa mère lui fait comprendre avec douceur que chaque personne est unique et que les différences de chacun sont l’une des plus belles des raisons de s’ouvrir aux autres.
Les livres sur le soin des cheveux crépus sont rares. En tenant J’ai mal à mes cheveux !, on a l’impression de tenir une petite révolution dans ses mains. Quel bonheur de lire les récits de personnes afro-descendantes racontées par elles-mêmes. #OwnVoices ! Khadi est une petite fille comme beaucoup d’autres et il est facile de s’y identifier. Elle va à l’école, passe de bons moments avec sa mère, vit en France. Une fille ordinaire, quoi ! Et quelle joie qu’elle le soit, qu’elle ne soit pas représentée comme étant exotique ou « différente », comme c’est souvent le cas en littérature jeunesse. C’est une petite fille comme tout plein d’autres petites filles.
Le récit s’articule surtout autour du dialogue entre la mère et Khadi, et on sent bien que l’auteure veut faire passer un message (l’importance d’apprendre à s’occuper de ses cheveux et à les aimer au naturel). Mais compte-tenu de la rareté de ce genre de livre, ça ne m’a pas vraiment dérangé. Venessa Yatch admet d’ailleurs avoir écrit le roman qu’elle aurait voulu lire enfant. Je ne peux qu’admirer une auteure qui utilise ses mots pour dire les choses qui doivent être dites, et qui donne une voix aux petites filles noires. Bravo !
La mise en page un peu lourde manque parfois d’équilibre: le texte domine les illustrations ou l’inverse. De plus, certaines pages sont plus difficiles à lire à cause du contrastre trop faible entre les lettres et le fond de couleur. Enfin, la reliure brochée est fragile, mais les pages sont en papier glacé. Rien de grave car si ce n’est pour la qualité matérielle, lisez ce livre pour ce qu’il représente et le message qu’il véhicule; celui de l’apprentissage et de l’acceptation de soi.
Venessa Yath est une auteure française.
Haneek.s est une illustratrice originaire de la Guadeloupe. Elle vit à Paris.
Auteur(s) / illustrateur(s) : Venessa Yatch & Haneek.s Autoédition Année de publication: 2016 ISBN: 9782956110309 Public cible: 9 ans et plus