Résumé: À Arketta, on appelle filles de la chance les enfants vendues à la maison de bienvenue et emprisonnées comme des animaux. Aster, Violette, Tanny, Mauve et Clémentine n’ont d’autre choix que de fuir après que l’une d’entre elles tue accidentellement un homme.
Appréciation: Un roman d’apprentissage avec beaucoup d’action: voilà ce à quoi les lecteurs du roman Les filles de la chance peuvent s’attendre. À noter cependant que ce « page-turner » s’adresse surtout à un lectorat averti: le roman s’ouvre sur une scène de tentative de viol suivi d’un meurtre. L’héroïne, de par sa fougue et son caractère bouillonnant, plaira autant aux lectrices qu’aux lecteurs. L’histoire se passe dans un genre de western fantastique où les armes, les chevaux, les règlements de compte et la magie ne sont jamais bien loin. On ne peut pas passer à côté du sous-texte féministe: les personnages principaux sont des femmes indépendantes qui n’ont pas besoin des hommes et qui n’hésitent pas à les pourchasser pour se venger. On ressort de ce roman bouleversé, diverti et un brin agité: le climat anxiogène créé par Charlotte Nicole Davis ne laissera personne indifférent.
Charlotte Nicole Davis vit au États-Unis. Les filles de la chance est son premier roman.
Résumé : Originaire de Basse-Pointe, en Martinique, Aimé Césaire fera de brillantes études à Paris. Ami de Senghor et de Damas, il inventera avec eux la notion de négritude : la défense des valeurs des peuples noirs. Grand poète, Aimé Césaire sera aussi député et maire de Fort-de-France au cours d’une vie où poétique et politique ne feront plus qu’un.
Lectorat cible : 8 à 12 ans
Autrice : Bruno Doucey, Hypathie Aswang & Christian Kingue Epanya
Appréciation : Publié dans la collection « Des graines et des guides » aux éditions À dos d’âne, ce livre biographique raconte la vie d’Aimé Césaire, de sa naissance à Basse-Pointe en Martinique, à sa mort à Fort-de-France. Le texte principal est abondamment illustré alors que le dossier documentaire en fin d’ouvrage donne à voir des photographies d’archives et divers tableaux historiques. On y voit la Maison de la négritude et des droits de l’homme à Champagny ainsi qu’une carte des départements et régions d’outre-mer français. On présente aussi les compagnons de route de Césaire: Léon-Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor, Édouard Glissant et Paulette Nardal. Un livre mi-roman, mi-documentaire à lire dès 8-12 ans (et plus!).
À propos de l’illustrateur: Christian Kingue Epanya est Camerounais. Il a étudié en France et a remporté en 1993 le Prix UNICEF des illustrateurs. Formateur, il anime des stages d’écriture et d’illustration en France et à l’étranger.
Résumé : Emoni, 17 ans, rêve de devenir cheffe dans un restaurant. Mais elle a aussi une petite fille de 2 ans, des cours au lycée et travaille le soir pour aider sa grand-mère à payer ses factures. Convaincue qu’elle ne pourra jamais réaliser son projet, l’ouverture dans son lycée d’un nouveau cours d’arts culinaires pourrait toutefois lui donner l’opportunité de montrer ses talents.
Appréciation : J’ai fait l’erreur de lire ce roman sur le chemin du retour après le travail, alors qu’il me tardait de rentrer pour souper dans le confort de mon chez-moi. Erreur et naïveté! Car Sur le vif met l’eau à la bouche avec ses descriptions alléchantes de plats et de saveurs. J’ai adoré! Elizabeth Acevedo a encore une fois (après Signé Poète X) créé un personnage féminin fort, afro-latina, qui se développe et trouve sa voie dans la vie. J’ai aimé suivre Emoni dans son parcours vers l’atteinte de ses rêves, et j’ai admiré sa force de caractère et sa résilience. Emoni doit naviguer dans le monde en tant que femme, en tant que mère-adolescente, en tant que latina, et en voulant percer dans un milieu traditionnellement masculin. Elle aura la force de terminer ses études normalement malgré la naissance de sa fille, elle aura la force d’élever sa fille malgré ses relations tendues avec le père de cette dernière, et elle aura l’envie de suivre sa passion plutôt qu’une voie plus « facile » qui lui apportera plus de stabilité.
À propos de son identité afro-latina, on peut lire plusieurs passage où Emoni nous livre ses réflexions sur le racisme ordinaire qu’elle subit ou encore les difficultés rencontrées à cause de la couleur de sa peau, par exemple lorsqu’elle dit fièrement à une passante que ce bébé est le sien:
« Le sourire s’efface du visage de la dame mais le mien reste fermement en place. J’ai déjà rencontré des femmes de ce genre. Le genre à avoir des idées très strictes sur ce qui rend certaines personnes respectables. Le genre à prendre un air constipé en entendant que Babygirl est ma fille, mais qui aurait de l’empathie si elle était un peu plus pâle. Le genre à voir les cheveux multicolore d’Angelica [son amie lesbienne] et à la traiter de racaille en douce, mais à trouver charmante et créative une ado blanche avec des tresses violettes. Le genre à couper un stéréotype en deux, et à en garder la moitié pour les jeunes Blancs et la moitié pour les jeunes Noirs. Et peut-être que je la caricature, moi aussi. À m’imaginer que je sais très bien quel genre de femme elle est, juste parce qu’il y a des femmes comme ça qui nous donnent de la haine, à moi, à Angelica, à toutes les filles noires ou basanées du quartier, qui remuent la tête et font tss, tss, en nous voyant passer, qui nous rappellent qu’on n’est pas les bienvenues de leur côté de la ville, de leur côté du bus, de leur côté du monde. » (p.380-381).
Emoni jongle avec sa double identité (Noire et Latina) avec l’aisance d’une personne à qui on a demandé depuis toujours de quelle race elle est. Sa grand-mère se revendique noire, même si ces traits sont plutôt typés espagnols et qu’elle parle mieux l’espagnol que l’anglais. Son père ne manque pas une occasion pour lui parler de l’histoire de son île, Porto Rico, et de l’impact négatif qu’a eu la colonisation sur son peuple. Et comme Emoni le dit si bien, « c’est pas parce qu’être noir, chez nous, ça vient avec de la bomba et du mofongo, que ça compte pas. » (p.75) Un livre excellent que vous devez lire si vous voulez vous plonger d’une histoire réfléchie pleine d’espoir.
À propos de l’autrice : Elizabeth Acevedo est une autrice, poète et slameuse dominicaine-américaine. Elle écrit des romans pour adolescents et jeunes adultes. Elle est née de parents dominicains et a grandi à New York, aux États-Unis. Elle s’identifie comme afro-latina et enseigne au secondaire.
Résumé : Les Hambis sont parmi les peuples de la galaxie les plus repliés sur eux-même. Binti est une jeune femme brillante, douée en mathématiques et est invitée dans une prestigieuse université… Doit-elle accepter au risque de voir son peuple se détourner d’elle ?
Appréciation : Après avoir dévoré Akata Witch, je peux vous dire que je me suis jetée sur Binti comme une louve affamée! Ce nouveau roman de Nnedi Okorafor ne déçoit pas avec un nouvel univers issu de la science-fiction faisant usage de traditions africaines comme élément premier. Binti est un récit afro-futuriste dont le personnage principal est Himba. Ce n’est pas anodin car la pâte faite de graisse de vache et de poudre d’ocre rouge dont elle s’enduit le corps se révèlera avoir des propriétés guérissantes lorsqu’utilisée sur les tentacules des méduses, ennemies des humains. Binti jouera donc un rôle de médiatrice, tout en poursuivant ses propres rêves. Un roman bien écrit, intéressant, qui plaira aux amateurs de science-fiction et d’horreur. Car oui, dès les premières pages, on assiste à un massacre assez sanglant. Pour lecteurs avertis. À lire de toute urgence!
À propos de l’autrice : Nnedi Okorafor-Mbachu née le 8 avril 1974 à Cincinnati en Ohio, est une romancière américaine d’origine nigériane de science-fiction et de fantasy. Elle a remporté de nombreux prix littéraires, tels que le World Fantasy du meilleur roman pour Qui a peur de la mort?, le Nebula pour Binti et le Lodestar du meilleur livre pour jeunes adultes pour Akata Warrior. Ses romans afro-futuristes ont charmé des milliers de lecteurs à travers le monde.
Vous aimerez peut-être : Le deuxième tome de Binti: La mascarade nocturne. Essayez aussi Akata Witch, Babel Corp, deux romans de science-fiction avec des personnages afro-descendants.
Résumé : Un moment de tendresse entre une mère et sa fille, le soir avant de s’endormir autour d’une berceuse qui se transmet de génération en génération.
Appréciation : Cela fait quelques années déjà que ce suis l’illustratrice Nicholle Kobi sur les réseaux sociaux. J’étais donc très heureuse de lire ce livre jeunesse qu’elle a si brillamment illustré. Le texte est simple et raconte l’important qu’une berceuse a eu dans une famille depuis des génération. Un petit livre agréable à lire avant l’heure du dodo.
À propos de l’illustratrice : Nicholle Kobi est une artiste afro-française basée à New York depuis 2018. L’art de Nicholle Kobi s’adresse surtout aux femmes noires, indépendantes, modernes et qui n’ont pas peur de casser les codes. Notamment pour les femmes afro dans les sociétés majoritairement européennes.
Résumé : Sais-tu que TA VIE compte? On dit que la matière, c’est tout ce qui compose l’Univers : l’énergie, les étoiles, l’espace… Alors comme tu fais partie de l’Univers, ta vie compte aussi! Tu comptais depuis le début des temps, depuis bien avant ta venue au monde.
Appréciation : Vous avez senti, vous aussi, comment les derniers mois ont été difficiles en termes de charge raciale avec tout ce qui se passe dans les médias? Ouf. Parfois, on a besoin de fermer les écrans, de fermer le monde autour de nous qui trop souvent nous envoie le message que notre vie ne faut pas autant que celle des autres. Dernièrement, je me suis beaucoup inquiétée pour mes neveux et nièces, pour les enfants noirs de notre société. Dans quel monde les a-t-on lâchés? Comment réagiront-ils lorsqu’ils auront mieux conscience du racisme systémique, du racisme ordinaire, de la brutalité policière, du sexisme, etc.?
Bref, j’ai eu besoin de m’enfermer dans un livre et il y avait l’album Parce que ta vie compte qui traînait sur ma table de chevet depuis un bon moment. Cette lecture a été comme un baume au cœur. Déjà par ses illustrations, d’une infinie beauté, qui mélangent les matières et les textures. Ensuite par son texte qui rassure, valide nos expériences et nous donne de l’espoir. On se sent connecté au monde en lisant ce livre, on sent qu’on fait partie de l’univers, de quelque chose de plus grand. Un enfant noir qui a été espéré, attendu, aimé, soutenu, admiré, protégé (même si c’était parfois difficile), voilà ce dont le livre parle. De ses premiers pas à ses premiers mots, de la première fois qu’un livre lui a renvoyé son image comme un miroir, des fois où ses camarades de classe se sont moqué de son nom ou de ses vêtements, des moments où il a douté de lui et de sa valeur, de sa découverte des luttes pour la justice raciale qui ont été menée par ses aïeux, des enfants de son âge (Trayon, Tamir, Philando) qui sont morts à cause de la couleur de leur peau sous les balles de policiers. Ce livre parle de tout ça, et bien d’autres choses. Il parle de nos ancêtres qui étaient des reines, des chefs, des légendes, il parle de la beauté que nous avons en chacun de nous, il parle de la force qui nous habite, il parle de notre puissance et de notre magie.
L’album se termine par une note de l’auteure qui raconte comment ses craintes de mères augmentaient alors qu’elle voulait garder son fils à l’abri de la dureté et de la cruauté de notre monde. Elle a écrit Parce que ta vie compte pour fournir aux parents un point de départ pour les discussions sur le racisme qui règne dans son pays (les États-Unis, mais aussi ailleurs!) à l’heure actuelle. Parce que ta vie compte s’adresse aux Noirs, mais devrait être lu par tous, peu importe la couleur de la peau. Simplement parce qu’il s’agit d’un magnifique livre et qu’il peut être utilisé en classe ou en famille, pour entamer des discussions sur l’empathie et le racisme. Un incontournable.
Coup de cœur !
À propos des auteurs : Bryan Collier est un illustrateur noir américain. Il a remporté à la fois le prix Coretta Scott King en tant qu’illustrateur et le prix Ezra Jack Keats New Illustrator Award pour Uptown.
Tami Charles est une autrice et ex-enseignante au primaire noire américaine. La diversité en littérature jeunesse lui tient particulièrement à cœur.
Henri rentre un soir de l’école avec comme devoir de trouver son livre préféré. Ne sachant pas comment s’y prendre, il se rend à la bibliothèque et à la librairie. Il observe beaucoup de livres, de toutes les formes et de toutes les tailles, mais aucun d’entre eux ne lui donne envie d’en lire davantage. Son échec se transforme pourtant rapidement en triomphe : sa mère a gardé tous les livres qu’il avait écrits quand il était plus jeune. Henri a alors une excellente idée.
À la recherche d’un livre inspirant pour les lecteurs récalcitrants? Mon livre préféré dans tout l’univers est celui qu’il vous faut. On y rencontre Henri qui n’a jamais trouvé un livre qui le faisait vibrer. En fait, même s’il peut aimer les dinosaures, les livres de dinosaures lui donnent mal à la tête. Amener des livres pour lire sur le bord de la piscine lui donne davantage envie de les mettre à l’eau pour voir s’ils flotteront. Certains livres sont trop longs, d’autres trop ennuyants, d’autres encore contiennent des images qui n’ont rien à voir avec les « trucs cool [qu’il] aime, ou avec ce [qu’il] ressens… » La vérité, c’est qu’Henri a des difficultés en lecture. L’histoire qui nous est racontée est celle de l’auteur du livre, Malcolm Mitchell, qui affirme que la lecture a toujours été pour lui un défi de taille. Enfant, il ne savait pas bien lire, mais il se savait tout aussi intelligent que ses camarades de classe (et avec raison!). Heureusement, grâce à des bourses d’études, il a pu aller à l’université pour jouer du Football. Plus tard, il a rempoté le Super Bowl! Mais ses difficultés en lecture étaient toujours présentes. Il a persévéré et a réalisé que sa façon de lire ne définissait pas qui il était. Mon livre préféré dans tout l’univers s’inspire de son parcours de lecteur. Aujourd’hui, Malcolm Mitchell s’implique beaucoup dans des initiatives qui favorisent la littératie auprès des jeunes, notamment afro-américains.
Le texte de Mon livre préféré dans tout l’univers est inspirant. En tant que grande amoureuse de littérature et bibliothécaire jeunesse, il m’a touché en plein coeur! Chaque enfant a un parcours de lecture unique. Ce livre nous le rappelle avec beaucoup de bienveillance.
Coup de coeur!
Malcolm Mitchell est un footballeur et auteur américain.
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Mon livre préféré dans tout l’univers Auteur(s) : Malcolm Mitchell & Michael Robertson Édition : Scholastic, 2021 ISBN : 9781443192149 Prix : 11,99 5 à 8 ans
La petite Mbéla n’est jamais contente et n’en fait qu’à sa tête. Elle veut apprendre à jouer de la kora mais le marchand l’avertit que cet instrument résonne selon le coeur de celui qui en joue. Mbéla doit mûrir et s’ouvrir aux autres pour parvenir à faire de la belle musique.
Cet album serait un excellent candidat pour une heure du conte en bibliothèque ou en classe du primaire. Son grand format laisse toute la place aux magnifiques illustrations de Lucile Placin. L’autrice camerounaise Ébokéa nous a habitué à des textes fluides et colorés et Mbéla et la kora magique ne fait pas exception. Un beau conte nous est raconté avec pour personnage principal une petite fille très exigente, une petite princesse qui pense que tout lui est dû et qu’elle n’a besoin de personne. Elle aura tôt fait de réaliser que la présence des autres et la gentillesse sont essentielles à une vie heureuse.
En fin d’album, on retrouve deux pages documentaires sur la korra: son origine de l’Afrique de l’Ouest, sa composition faite d’une calebasse recouverte d’une peau de chèvre, sa symbolique (la korra est considéré comme un instrument sacré qui donne vie au son des morts) et son histoire. On y apprend ainsi que la légende dit l’instrument aurait été réservé aux djinns lors de sa création au XIIIe siècle, mais que le fondateur du Mali, Soudiata Keïta aurait été charmé par sa musique et l’aurait adoptée. Il y a même un code QR pour écouter jouer la kora sur son cellulaire. Autrement, on peut écouter les chansons d’artistes contemporains comme le Malien Ballaké Sissoko, le Guinéen Mory Kanté, ou l’Anglo-Gambienne Sona Jobarteh.
Marie-Félicité Ébokéa est une autrice camerounaise.
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Mbéla et la korra magique AUTEUR(S) : Marie-Félicité Ebokéa & Lucile Placin ÉDITION: Albin Michel, 2021 ISBN: 9782226441188 PRIX: 22,95$ 3 à 7 ANS ET PLUS
L’existence d’Amal, lycéen passionné d’art, est bouleversée le jour où une simple bagarre entre garçons le conduit en prison. Inspiré de l’histoire vraie de Y. Salaam. Prix Walter Dean Myers, catégorie teens, 2021.
Ce roman en vers libres est un véritable coup du coeur. L’autrice haïtienne Ibi Zoboi s’est inspirée de l’histoire vraie du Central Park Five qui a secouée les États-Unis entre 1989 et 2002: 5 adolescents noirs sont arrêtés après la violente aggression d’une jeune femme à New York qui restera plusieurs jours dans le coma et se réveillera avec de graves séquelles. Les médias ont rapidement affirmé que le crime avait été l’oeuvre d’un gang d’adolescents qui s’adonnaient à se qu’ils prétendaient être du « wilding ». En réalité, les médias ont mal interprétés ce que les jeunes de l’époque appelaient « willin’ out »: sortir, s’amuser entre amis. Ainsi, dans l’oeil des médias américains, ce terme est devenu synonyme de rôder, flâner, faire du grabuge, bref, un acte malveillant rapidement associé à la tristement célèbre affaire de la joggeuse de Central Park. Cette histoire vous semble familière? C’est que vous avez probablement vu ou entendu parler de la récente série Netflix When they See Us de la réalisatrice Ava DuVernay qui reprend aussi cette affaire.
Bien que Mes coups seront mes mots ne raconte pas exactement l’histoire de Yussef Salaam, l’un des cinq adolescents faussement accusés du crime de la joggeuse de Central Park, le personnage d’Amal est inspiré de lui en tant qu’artiste et adolescent incarcéré, soutenu par sa famille, grand lecteur et passionné de dessin pour garder son esprit libre. Le roman est d’ailleurs imprégné de certains des poèmes que Yussef Alaam a écrits pendant son incarcération. Ce dernier a également contribué à l’écriture du livre.
Je vous recommande chaudement ce roman percutant pour la qualité de son écriture et pour la lumière qu’il jette sur le racisme systémique aux États-Unis pour le lectorat francophone. On y aborde des thématiques comme la ségrégation des quartiers blancs et noirs, le Prison Industrial Complex et le mouvement pour l’abolition des prisons considérées comme le nouveau système d’asservissement des Noirs après l’esclavage et dans lequel on dénonce les gains que le gouvernement fait grâce au système carcéral. On y parle aussi de l’adolescence et du passage à l’âge adulte, et surtout, on y parle d’espoir. D’ailleurs, Amal veut dire « espoir » en arabe. Ce roman est tout simplement incontournable. En guise d’extrait, voici le poème JUSTICE AVEUGLE II qu’on peut lire à la page 208-209:
Coup de coeur!
* Prix 2021 du Walter Dean Myers, qui célèbre l’héritage de cet auteur de fiction pour jeunes adultes, ainsi que la diversité en littérature jeunesse.
Ibi Zoboi est est une autrice américaine née en Haïti.
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Mes coups seront mes mots AUTEUR(S) : Ibi Zoboi , Yusef Salaam ÉDITION: Gallimard jeunesse, 2021 ISBN: 9782075154208 PRIX: 29,95$ 13 ans et plus
Ce livre vous a plu? Vous aimerez peut-être Signé poète X et Frères, deux romans pour adolescents écrits en vers libres. Essayez aussi My life Matters (plus tard réédité sous le titre de Tyler Johnson était là).
Tani, la vieille éléphante d’Afrique, conduit le groupe pour trouver de l’eau, indispensable à la survie. Il n’a pas plu depuis longtemps. Avec sa grande expérience et sa sagesse, la matriarche mène la recherche, guide, maintient la cohésion durant le périple. Une découverte de la vie communautaire des éléphants et de leurs qualités.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’auteur marie-galantais Alex Godard après avoir lu un autre de ses albums jeunesse il y a quelques mois. J’ai été charmée par la qualité de L’éléphante qui cherchait la pluie qui étonnament m’a émue. À la lecture de cet album, on apprend beaucoup de choses sur les éléphants par le biais de cette petite famille de pachydermes à laquelle on s’attache. Le texte est précis et limpide, et assez consistant pour une lecture du soir sur plusieurs jours avec les 5-6 ans, ou encore pour une lecture autonome auprès des 7-11 ans. En suivant ce troupeau d’éléphant, on comprend mieux se qui rythme leur vie, les embûches et les joies, les dangers et les luttes pour la survie. Lorsque le troupeau « dévastent » les pâturages d’un clan Massaï, c’est le point de vue des éléphant qui nous est donné, et non celui des humains. Cela a pour effet de remettre en perspective la relation que nous entretenons avec la nature et les animaux sauvages.
Ce livre est aussi une invitation à réfléchir sur la valeur de la vie et la chaîne alimentaire : les vaches des Massaï mourront peut-être de faim puisque la harde d’éléphants, déjà très affamée, a engloutie l’herbe qui leur était destinée. Les Massaï n’auront pas de lait de leur vaches pour se nourrir… Bref, l’histoire nous amène au coeur de la savane africaine pour un voyage qu’il sera difficile d’oublier. Le livre se termine par un dossier pour mieux connaître l’éléphant d’Afrique dans lequel on parle de la société matriarcale des hardes d’éléphants, de l’utilité de la trompe et des défenses de cet animal majestueux, de son intelligence et de son rapport à la mort. Un livre magnifique aux illustrations superbes. Prenez le temps de lire dès que vous le pouvez!
Alex Godard est un auteur et illustrateur marie-galantais.
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L’éléphante qui cherchait la pluie AUTEUR(S) : Michel Piquemal & Alex Godard ÉDITION: Albin Michel Jeunesse, 2019 ISBN: 9782226443434 PRIX: 21,95$ 5 à 11 ans