Les filles de la chance

Résumé: À Arketta, on appelle filles de la chance les enfants vendues à la maison de bienvenue et emprisonnées comme des animaux. Aster, Violette, Tanny, Mauve et Clémentine n’ont d’autre choix que de fuir après que l’une d’entre elles tue accidentellement un homme.

Lectorat cible : 13 ans et plus

Autrice : Charlotte Nicole Davis

Édition : Albin Michel, 2021

ISBN : 9782226435071

Prix : 29,95$

Appréciation: Un roman d’apprentissage avec beaucoup d’action: voilà ce à quoi les lecteurs du roman Les filles de la chance peuvent s’attendre. À noter cependant que ce « page-turner » s’adresse surtout à un lectorat averti: le roman s’ouvre sur une scène de tentative de viol suivi d’un meurtre. L’héroïne, de par sa fougue et son caractère bouillonnant, plaira autant aux lectrices qu’aux lecteurs. L’histoire se passe dans un genre de western fantastique où les armes, les chevaux, les règlements de compte et la magie ne sont jamais bien loin. On ne peut pas passer à côté du sous-texte féministe: les personnages principaux sont des femmes indépendantes qui n’ont pas besoin des hommes et qui n’hésitent pas à les pourchasser pour se venger. On ressort de ce roman bouleversé, diverti et un brin agité: le climat anxiogène créé par Charlotte Nicole Davis ne laissera personne indifférent. 

Charlotte Nicole Davis vit au États-Unis. Les filles de la chance est son premier roman.

Vous aimerez peut-être: Les maîtres enlumineurs, L’enceinte 9 et La fille des manifs, trop excellents romans pour les adolescents et jeunes adultes.

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Kariba

Résumé: Sibu vit sur les rives du Zambèze. Elle est sans nouvelles de son père parti travailler sur le grand barrage de Kariba. Grâce à ses étranges pouvoirs qui la lient aux animaux de la région, elle décide de partir à sa recherche et de remonter le fleuve. Elle est accompagnée par Amedeo, le fils de l’ingénieur en chef de Kariba. Une sensibilisation à la protection de l’environnement.

Lectorat cible : 9 à 13 ans

Autrice : Daniel Clarke & James Clarke

Édition : Vents d’ouest, 2020

ISBN : 9782344040546

Prix : 32,95$

Appréciation: Les enfants de cette bande dessinée apprendront à se connaître malgré leurs différences. Malgré des visages inexpressifs et un trait inégal, les dessins et couleurs apportent profondeur et lumière. Des scènes d’action et de conflits armés ponctuent le récit. Les transformations fantastiques de Siku se déploient de cases en cases lors de moments charnières du récit. Par le biais de ce récit fantastique, Daniel et James Clarke évoquent le déracinement des tribus dont les foyers et terres sont détruites par la construction de barrages. Cette fiction n’est pas sans rappeler le destin tragique de nombreux peuples dont le territoire est détruit par l’avidité de compagnies souhaitant exploiter les ressources qui s’y trouvent. 

Vous aimerez peut-être: Les bandes dessinées Lulu et Nelson, En vie et Les esclaves de Cumana.

Binti

Résumé : Les Hambis sont parmi les peuples de la galaxie les plus repliés sur eux-même. Binti est une jeune femme brillante, douée en mathématiques et est invitée dans une prestigieuse université… Doit-elle accepter au risque de voir son peuple se détourner d’elle ?

Lectorat cible : 13 ans et plus

Autrice : Nnedi Okorafor-Mbachu

Édition : ActuSF, 2020

ISBN : 9782376862185

Prix : 31,95$

Appréciation : Après avoir dévoré Akata Witch, je peux vous dire que je me suis jetée sur Binti comme une louve affamée! Ce nouveau roman de Nnedi Okorafor ne déçoit pas avec un nouvel univers issu de la science-fiction faisant usage de traditions africaines comme élément premier. Binti est un récit afro-futuriste dont le personnage principal est Himba. Ce n’est pas anodin car la pâte faite de graisse de vache et de poudre d’ocre rouge dont elle s’enduit le corps se révèlera avoir des propriétés guérissantes lorsqu’utilisée sur les tentacules des méduses, ennemies des humains. Binti jouera donc un rôle de médiatrice, tout en poursuivant ses propres rêves. Un roman bien écrit, intéressant, qui plaira aux amateurs de science-fiction et d’horreur. Car oui, dès les premières pages, on assiste à un massacre assez sanglant. Pour lecteurs avertis. À lire de toute urgence! 

À propos de l’autrice : Nnedi Okorafor-Mbachu née le 8 avril 1974 à Cincinnati en Ohio, est une romancière américaine d’origine nigériane de science-fiction et de fantasy. Elle a remporté de nombreux prix littéraires, tels que le World Fantasy du meilleur roman pour Qui a peur de la mort?, le Nebula pour Binti et le Lodestar du meilleur livre pour jeunes adultes pour Akata Warrior. Ses romans afro-futuristes ont charmé des milliers de lecteurs à travers le monde.

Vous aimerez peut-être : Le deuxième tome de Binti: La mascarade nocturne. Essayez aussi Akata Witch, Babel Corp, deux romans de science-fiction avec des personnages afro-descendants.

Créatures (Tome 1): La ville qui ne dort jamais

Résumé : New York a sombré depuis la transformation de tous les adultes en zombies au contact de terrifiants hybrides. Une petite bande d’enfants livrés à eux-mêmes tâche de survivre dans la ville désolée.

Lectorat cible : 9 ans et plus

Auteur : Stéphane Betbeder & Djief

Édition : Dupuis, 2021

ISBN : 9791034738205

Prix : 21,95$

Appréciation : Je suis une amatrice de science-fiction et quand j’ai vu passer cette bande dessinée dans le rayon des nouveautés de mon libraire, j’ai tout de suite su qu’il fallait que je la lise. Et j’ai beaucoup aimé! On nous plonge dans un univers post-apocalyptique très sombre, avec des enfants qui tentent de survivre sans leurs parents depuis que les adultes sont atteint d’une curieuse condition les rendant légumes. L’univers créé par Betbeder et Dijef m’a rappelé celui du jeu vidéo Half-Life ou The last of us (deux excellents jeu d’horreur, soit dit en passant, quoique non appropriés pour les enfants). 

Ce premier tome ne perd pas de temps à placer les personnages et le contexte dans un récit un peu vide comme c’est parfois le cas en bande dessinée jeunesse. Dès les premières pages, on est aspiré dans l’histoire avec des personnages qui ont déjà un passé un monde déjà à la dérive. Il s’en passe des choses dans ce premier tome! Tout n’est pas dit, on se pose beaucoup de questions, mais c’est justement cela qui ne garde en haleine. Comment le monde en est-il arrivé là ? Que sont ces créatures ? Que veulent-elles ? Peut-on vaincre ces monstruosités ? Comment les personnages vont-ils parvenir à survivre? Comment ont-ils survécu jusqu’ici?

L’un des personnages principaux est une jeune fille noire aux cheveux naturels dont le petit frère est albinos et doté de pouvoirs magiques. Sa mère est également assez présente dans le récit puisqu’elle tente de la garder près d’eux sous sédatifs le temps qu’elle trouve une manière de la ramener à son état normal et pour la protéger de la créature maléfique qui rôde et cible les adultes. Cette fillette s’appelle Dina, mais tout le monde l’appelle Vanille puisque lorsqu’elle était petite, sa mère lui faisait des « tresses afro qu’on appelle des vanilles » (appelés des twists chez nous) et le surnom est resté. C’est une forte tête et elle reste concentrée sur son but à atteindre: survivre, protéger son petit frère et garder sa famille ensemble. À la limite, elle n’a pas besoin des autres. Elle tient a garder sa mère près d’elle malgré ce qui se passe dans le monde. Elle a beaucoup de courage et a même sauvé la vie des autres personnages principaux. Débrouillarde et pleine de ressources, elle ne se laisse pas faire du tout! Le récit se termine par la capture de son petit frère par une créature maléfique. Elle est aussi touchée. Finalement, elle aura peut-être besoin des autres… À suivre dans le tome 2! 

Cette BD se dévore d’un coup et elle plaira aux amateurs de sensations fortes et de récits d’horreur (oui, car il y a quand même quelques gouttes de sang et de coups de feu tirés). J’ai très, très hâte de lire la suite! 

Vous aimerez peut-être : Le cercle de providence, Les enfants d’ailleurs et Les Omniscients, trois bandes dessinées de science-fiction avec des enfants racisés comme personnages principaux.

Les maîtres enlumineurs

Résumé : Tevanne, riche cité, est entre les mains de quatre grandes familles marchandes. La ville doit sa fortune aux secrets de l’enluminure qui a le pouvoir d’agir sur les objets qu’elle recouvre. Sancia Grando a le don de revivre le passé des objets et d’entendre leur enluminure. Elle est engagée pour voler un objet magique qui peut changer l’enluminure et mener la ville à sa perte.

Lectorat cible : 14 ans et plus

Auteurs : Robert Jackson Bennett

Édition : Albin Michel Jeunesse, 2021

ISBN : 9782226441515

Prix : 39,95$

Appréciation : Surprise! Le personnage principal de ce roman est une femme noire. La page couverture, supposé la représenter, est passée complètement à côté. Ce n’est pas la première fois que ça arrive et ça s’appelle du whitewashing: effacer ou remplacer des personnages racisés par des personnages blancs (ici, sur la page couverture). L’auteur Robert Jackson Bennett, un homme blanc, a fait de ses deux personnages principaux des femmes noires (vraiment badass qui plus est!), et l’éditeur francophone a décidé de ne rien laisser paraître sur sa couverture. C’est quand même dommage. Surtout que le roman est vraiment bien écrit, avec un rythme bien soutenu et aucun temps mort. Premier tome d’une trilogie, Les maîtres enlumineurs se termine sur une note qui donne le goût de continuer la série. Il y a aussi le début d’une romance saphique, mais il faudra attendre les tomes 2 et 3 pour connaître où ça s’en va. Je conseille ce roman aux amateurs de science-fiction, de romans avec de la magie et de la technologie, et des personnages féminins forts.

Vous aimerez peut-être : L’enceinte 9, Akata Witch et Horizon, trois romans pour adolescents avec beaucoup d’action et une touche de science-fiction.

Le petit robot de bois et la princesse-bûchette

Résumé : Pendant de nombreuses années, le roi et la reine espèrent un enfant. Leur souhait est exaucé lorsqu’ils accueillent un petit robot de bois et une princesse-bûchette. Ce duo fraternel est inséparable, jusqu’au jour où la princesse est accidentellement emmenée vers un territoire inconnu. Le dévoué petit robot de bois part à sa recherche et tente de la ramener saine et sauve au royaume.

Lectorat cible : 5 à 8 ans

Auteur : Tom Gauld

Édition : Comme des géants, 2021

ISBN : 9782924332917

Prix : 22,95$

Appréciation : Tous les éléments d’un conte traditionnel sont là, et pourtant l’auteur Tom Gauld les détourne rapidement de la plus merveilleuse des manières. La mise en page dynamique et les illustrations anguleuses font de ce livre un objet tout à faire singulier que l’on prend plaisir à raconter à voix haute. De péripéties en péripéties, le récit devient de plus en plus loufoque et prend à chaque page une tournure inattendue. Un vocabulaire riche permettra aux enfants de découvrir de nouveaux mots. Tout n’est pas dit dans le récit et l’auteur laisse une belle place à l’imagination (mais que s’est-il passé avec le bébé dans l’églantier, les fée malveillantes, le pouding magique, la vieille dame dans une bouteille…?) Une aventure épique pleine de rebondissements que je vous recommande chaudement!

Coup de cœur !

Vous aimerez peut-être : 30 choses à ne surtout pas faire avec les animaux, Princesse Princesse et La princesse et le poney, trois livres jeunesse humoristiques.

On nous appelait les mouches

Un certain futur, demain peut-être. Le monde civilisé n’existe plus. Des enfants survivent sur des montagnes de déchets, qu’ils trient pour revendre aux plus grands ce qui semble monnayable. On les appelle les mouches.

Parmi eux, une petite bande, à laquelle appartient Lizzy. C’est elle qui nous raconte comment un jour, l’un d’eux trouve un drôle d’objet dont on pense qu’il ne sert à rien. Les enfants, accompagnés de leur chef, partent pour Grand Bazar…

J’ai été heureuse de retrouver Davide Cali et Maurizio Quarello après avoir eu un gros coup de coeur pour Cours! l’année dernière. Je ne pouvais pas passer à côté de ce nouvel album du duo qui cette fois-ci nous amène dans un univers post-apocalyptique où l’on rencontre Lizzy, une enfant noire qui survit tant bien que mal avec quelques-uns de ses amis. Les auteurs ont fait un travail énorme de création et développement d’un univers unique, avec une faune et une flore hybride, une société distincte et un monde vaste en plein désert. L’histoire s’achève sur un nouveau départ, avec l’espoir qu’apporte un livre mystérieux qui promet d’être salvateur.

Les illustrations collent parfaitement à cet univers angoissant et perturbant. Il s’agit d’un album pour les grands, à dévorer dès 9-10 ans pour bien en saisir toute la nuance et la richesse. J’ai été engloutie par le récit; j’aurais voulu y rester plus longtemps! Juste quand je me surprends à y être bien installée, déjà il s’achève. J’ai trouvé dommage qu’un univers aussi riche ne soit pas exploité davantage. Peut-être qu’un format roman graphique aurait était préférable. Et donc, le seul défaut de cet album est d’être trop court. Bref, un autre coup quasi parfait de Cali et Quarello que je recommande à tous! Les 11-14 ans y trouveront parfaitement leur compte, mais rassurez-vous, il y a de quoi plaire aux enfants de coeur et aux amateurs de science-fiction de tous âges également.

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On nous appelait les mouches
AUTEUR(S) : Davide Cali & Maurizio A.C. Quarello 
ÉDITION: Sarbacane, 2020
ISBN: 9782377314119
PRIX: 29,95$
10 À 14 ANS

Coup de coeur!

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut être Cours, Ruby tête haute ou Les esclaves de cumana, trois albums pour les enfants de 2e ou 3e cycle du primaire avec une mise en page dynamique.

Le cercle de providence (tome 1): L’appel

Francis est un adolescent comme les autres qui vit dans la petite ville de Providence. Avec son ami Howard, ils trainent et multiplient les ennuis. Mais l’arrivée d’Atonia, une mystérieuse jeune fille, semble tout bousculer. Quel est donc ce monstre qui l’obsède ? En quoi est-ce lié aux cultes anciens que son grand-père a étudiés ? Francis plonge peu à peu, au cœur du mystère…

Une histoire librement inspirée de L’Appel de Cthuluh, le chef-d’œuvre de H. P. Lovecraft, cette bande dessinée a tout pour plaire. Avec un design de personnages réaliste et « cartoony » à la fois, et des environnements détaillés, chaque planche offre un équilibre certain. Et pouvons-nous parler de Attonia Wilcox en particulier? Cette fille est tellement badass! Super design pour ses cheveux (vous savez comme c’est important pour moi que les personnages noirs aient des coiffures qui correspondent à leur identité): Un genre de mohawk vert fluo, rasé sur les côté, avec un long lock à la nuque. À 16 ans, j’aurais voulu avoir la même coupe! 😀

Mention spéciale aussi pour le graphisme et la palette de couleurs choisie: tantôt plus fade lors des séquences de notre réalité ennuyeuse, tantôt fluo et glauque à la fois lorsque les forces démoniaques apparaissent. La créature maléfique, gigantesque et tentaculaire, moitié seiche et moitié humanoïde donne froid dans le dos. Frissons assurés! D’ailleurs, les auteurs donnent au récit une montée en tension maîtrisée et un rythme soutenu. L’histoire fait vivre beaucoup d’émotions, avec une mise en bouche déjà assez intense, une succession de péripéties limite stressantes et un dénouement qui appelle une suite.

Bref, je conseille vivement aux jeunes préados et ados qui carburent aux histoires fantastiques qui font frissonner! Une belle rencontre avec l’univers de H. P. Lovecraft pour le lectorat jeunesse. Hâte de lire la suite! C’est drôle, je suis à nouveau agréablement surprise par la nouvelle qualité des éditions Jungle: une plus grande variété de récits, des personnages forts et un choix de bédéistes talentueux. Eh ben, dites donc, les éditions Jungle est à surveiller ces temps-ci…

Le cercle de providence, 1: L’appel
AUTEUR(S): Sébastien Viozat & Anne-Catherine Ott
ÉDITION: Jungle, 2020
ISBN: 9782822229869
PRIX: 26,95$
14 ANS et plus

Ce livre vous a plu?
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Princesse Princesse

Aventurière en devenir, la princesse Amira rencontre la princesse Sadie et la libère de la tour dont elle était prisonnière. À leur grande surprise, elles vont devenir amies malgré leurs différences. Sur les routes du royaume, Sadie et Amira vont joindre leurs forces pour déjouer les plans de la sorcière qui a emprisonné Sadie et l’humilie constamment. Rejoignez Sadie et Amira, deux princesses très différentes, dans leur aventure pour s’accepter telles qu’elles sont et écrire leur propre conte de fées.

D’abord publié en ligne sous la forme d’un webcomic, Princesse Princesse est une bande dessinée pour le lectorat jeunesse qui donne un souffle nouveau au conte traditionnel. La princesse emprisonnée au sommet d’une tour est ici une jeune fille qui ne souhaite pas particulièrement être sauvée par un prince, et c’est plutôt Amira, une autre princesse, qui viendra la secourir, après s’être assurée que la première a réellement besoin d’assistance et souhaite sortir de sa tour.

On sent bien que l’autrice souhaite dénoncer les stéréotypes et remettre en question l’hétéronormativité, mais elle le fait plutôt maladroitement. L’histoire aborde notamment le sujet des relations familiales toxiques. La méchante soeur de Sadie traite cette dernière de pleurnicharde, de grosse et de stupide. Plutôt que d’envoyer promener sa soeur ou, à la limite, dénoncer son manque d’empathie, Sadie dira plutôt qu’elle ne lui laissera « plus jamais [lui] faire croire que c’est une mauvaise chose! » (p. 39). On véhicule donc l’idée qu’il faut s’accepter tel que notre ennemi nous voie. Je me serais plutôt attendue à ce qu’on souligne les forces et qualités de Sadie pour contrebalancer la mauvaise image d’elle que nous donne sa soeur. Ou encore, tourner les défauts lancés comme des insultes en qualités: Ainsi, Sadie ne serait pas pleurnicharde, mais sensible et proche de ses émotions; elle ne serait pas grosse, mais en santé et bien dans sa peau; elle ne serait pas stupide, mais en apprentissage… Bref, j’ai eu un malaise.

De plus, je dois admettre que la trame narrative est somme toute assez mince et manque cruellement de substance. Il y a beaucoup de questions soulevées qui resteront sans réponse. Amira devait être mariée à un prince fortuné par sa famille, mais s’enfuit. Sa famille la recherche-t-elle? Comme s’est-elle débrouillée seule alors qu’elle est âgée de seulement 16 ans? Aussi, je comprend que la soeur de Sadie soit jalouse, mais est-ce suffisant pour expliquer sa grande méchanceté? La famille de Samira sait-elle qu’elle est lesbienne? Comment se fait-il que Sadie et Amira, deux inconnues qui viennent de se renccontrer, finissent pas se marier aussi rapidement et ne sachant presque rien l’une de l’autre? La famille de Sadie n’était-elle pas inquiète de la disparition de leur fille? Pourquoi ont-ils accepté que la soeur l’enferment dans une tour? À noter aussi que le découpage des cases manque de fluidité.

Bon, après, oui, le livre est très très mignon et adorable, les couleurs sont belles. Il y a une fin heureuse comme dans les contes les plus romantiques. On a besoin de plus de livres jeunesse qui disent aux enfants que oui, l’amour c’est aussi entre deux femmes et que non, toutes les princesses n’ont pas nécessairement besoin d’être secourues. Cela dit, j’ai quand même été un peu déçue par ce livre. Je m’attendais à plus. J’ai eu l’impression de lire un brouillon plutôt qu’une version finale.

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Princesse princesse
AUTEUR(S): Katie O’Neill
ÉDITION: Bliss comics, 2020
ISBN: 9782375782125
PRIX: 27,95$
7 ANS et plus

Ce livre vous a plu?
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Noirs et Blancs

Il y a bien longtemps, les éléphants étaient noirs ou blancs. Ils se détestaient, s’affrontèrent et finirent par disparaître. Mais un jour, les petits-enfants des éléphants qui n’avaient pas voulu la guerre sortirent de la jungle où ils étaient restés cachés. Ils étaient gris… Par David McKee, le créateur d’Elmer, une fable essentielle pour parler ensemble des conflits et de la paix, chez les éléphants et n’importe où sur la Terre.

Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a pris beaucoup de temps pour me résigner à écrire cette critique. Ce livre m’a laissée assez indifférente… Le texte ne m’a pas marqué, les illustrations ne m’ont pas plu, le livre-objet m’a semblé peu intéressant. Et puis, je sais pas, mais des éléphants avec une arme à feu ou un poing ou un canon à la place de la trompe, ça me perturbe!!

Au début de l’histoire, les éléphants Noirs et Blancs ne s’entendent pas et se font la guerre. Pour échapper à celle-ci, certains d’entre eux iront se réfugier dans la forêt. Aucun éléphant Noir et aucun éléphant Blanc n’aura survécu à la guerre. Mais des années plus tard, des éléphants gris sortent de la forêt. Ce sont des éléphants pacifiques, du moins, au premier abord. Car bien vite, les éléphants gris aux grandes oreilles se mettront à regarder d’un mauvais œil les éléphants gris aux petites oreilles…

Ce livre est quand même intéressant pour sa manière d’aborder le vivre-ensemble. On entend souvent que le métissage aura raison du racisme et que lorsque tous les êtres humains seront métissés, il n’y aura plus de haine raciale. C’est totalement utopique, évidemment, car non, les personnes métissées ne sont pas là pour nous sauver de notre propre bêtise. Point positif: L’histoire se termine sur une fin ouverte qui peut amener à de bonnes discussions sur les différences, le vivre-ensemble, la tolérance et le racisme.

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Noirs et Blancs
AUTEUR(S): David McKee
ÉDITION: Gallimard jeunesse, 2016
ISBN: 9782070562299
PRIX: 8,95$
4 À 6 ANS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être un Un mouton au pays des cochons ou Charlie et ses drôles d’habits, deux albums sur le vivre-ensemble. Essayez aussi Fourchon, un livre jeunesse sur le métissage.