Résumé: Une femme pirate éprise de liberté rencontre un enfant dans un port. Ils nouent progressivement un lien très fort. Une histoire sur la parentalité, la vie et la mort ainsi que sur le départ et le retour.
Appréciation: J’ai particulièrement aimé la débrouillardise et la détermination dont fait preuve le personnage principal dans cette histoire. C’est elle qui construit son embarcation de fortune pour traverser la grande mer, c’est elle qui navigue seule à son bord et qui affronte les tempêtes. Grâce aux valeurs que lui ont transmises ses parents qui ne quittent jamais son cœur, elle ne baisse jamais les bras. Son périple sera long et difficile. Elle apprendra à faire confiance et à batailler avec courage à l’aide de sa force et son sourire pour seule épée. Les illustrations sont particulièrement riches et s’étendent comme des tableaux de peintre de page en page. Jolie reliure suisse. Très bon!
Résumé : Pendant de nombreuses années, le roi et la reine espèrent un enfant. Leur souhait est exaucé lorsqu’ils accueillent un petit robot de bois et une princesse-bûchette. Ce duo fraternel est inséparable, jusqu’au jour où la princesse est accidentellement emmenée vers un territoire inconnu. Le dévoué petit robot de bois part à sa recherche et tente de la ramener saine et sauve au royaume.
Appréciation : Tous les éléments d’un conte traditionnel sont là, et pourtant l’auteur Tom Gauld les détourne rapidement de la plus merveilleuse des manières. La mise en page dynamique et les illustrations anguleuses font de ce livre un objet tout à faire singulier que l’on prend plaisir à raconter à voix haute. De péripéties en péripéties, le récit devient de plus en plus loufoque et prend à chaque page une tournure inattendue. Un vocabulaire riche permettra aux enfants de découvrir de nouveaux mots. Tout n’est pas dit dans le récit et l’auteur laisse une belle place à l’imagination (mais que s’est-il passé avec le bébé dans l’églantier, les fée malveillantes, le pouding magique, la vieille dame dans une bouteille…?) Une aventure épique pleine de rebondissements que je vous recommande chaudement!
Spider-Man/Peter Parker, l’autre Spider-Man/Miles Morales et Ghost-Spider/Gwen Stacy font désormais équipe et rien ne peut les arrêter ! Excepté peut-être Kraven le Chasseur qui élimine ses proies les unes après les autres… Parviendront-ils à battre ce terrible adversaire? Rien n’est moins sûr!
Ce récit de l’univers Marvel fait suite au film Spiderman: Dans le spider Verse sorti au cinéma en 2018. Pour ceux et celles qui ont du mal à savoir par quel livre commencer une série de comics américain, La chasse aux araignées est une bonne porte d’entrée. Le récit se lit bien en lui même, sans avoir lu d’autres comics de Spiderman. Bon, il faut minimalement savoir que Miles Morales est le nouveau Spiderman et que Peter Parker est le premier Spiderman; mais c’est bien connu en général. Dans le livre, on retrouve aussi Gwen Stacy qui était aussi présente dans le film. Mais ne vous inquiétez pas, si vous n’avez pas vu le film, les 2-3 premières pages vous feront un résumé rapide de ce que vous avez manqué.
On a donc une histoire de super-héros avec un Spider-man afro-latino, Miles Morales, sur ses années d’adolescence. La collection Marvel Action s’adresse a un lectorat jeunesse, on n’entre pas dans la politique ou les conflits mondiaux comme c’est le cas dans les séries Marvel pour adultes. On se contente de poser un récit assez simple du bien contre le mal, avec un antagoniste bien méchant et des héros valeureux. Le récit se déroule dans une école secondaire, avec son lot d’adolescents et de téléphones cellulaires. Parlant de téléphones cellulaires, on retrouve des échanges de messages textes dans le texte, fautes d’orthographes incluses. On peut donc lire un glorieux « Ah, 6 jpouvais thwipper d’un coin à l’autre kom certains » (p.6) ou encore « vrmen t pire k mon père » (p.7). Avec l’argot parisien en plus, ça devient vite assez lourd. Toutefois, l’histoire offre un bon moment de divertissement, qui plaira aux amateurs de super-héros. Peut plaire.
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Marvel action Spiderman: La chasse aux araignées AUTEUR(S): Erik Burnham & Christopher Jones ÉDITION: Panini, 2020 ISBN: 9782809488326 PRIX: 16,95$ 8 ANS ET PLUS
Ce livre vous a plu? Vous aimerez peut-être Feya et Les Enfants d’ailleurs, deux séries de bandes dessinées surnaturelles. Essayez aussi La série Avengers, aussi publiée dans la collection Marvel Action chez Panini Comics.
Quand, à huit ans, on est propulsée dans un monde inconnu… Une seule solution : se faire de nouveaux amis! Une seule envie : retrouver sa famille!
Tannicia a huit ans, un caractère bien trempé et un destin hors du commun. Après une dispute avec son grand frère, alors qu’elle part en ronchonnant chercher de l’eau à la rivière, elle est capturée par un sorcier pour servir de victime sacrificielle lors d’une cérémonie vaudou. Bon, déjà, j’ai décroché à partir de ce moment-là. Encore une histoire où le vodou est présenté comme quelque chose de magique, de dangereux, de sauvage et de mal. Ugh. Les méchants sont vodouisants, les gentils ne le sont pas. Bonjour les stéréotypes! Mais bon, j’ai laissé sa chance au coureur et j’ai continué ma lecture en espérant que les auteurs se reprennent.
Un peu plus loin dans l’histoire, Tannicia finira par s’échapper de ses ravisseurs grâce à son fort caractère, mais se retrouvera bien malgré elle propulsée dans un univers inconnu peuplé d’animaux de la jungle anthropomorphisés. Et voilà, encore un. Le personnage principal est noir, et se retrouve confronté à des lions, des singes et des crocodiles. Encore une fois, je me suis dit: « Bon, ok, ça se passe dans la jungle, passons… » Mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être agacée. Parce que ce n’est pas vraiment la jungle. C’est un monde imaginaire inventé par l’auteur, un monde qui n’existe même pas dans la réalité des personnages, qui est parallèle à leur univers. De tous les mondes imaginables qui auraient pu être inventés, c’est celui-là que les auteurs (2 Blancs et 1 Algérien) ont choisi. Ouf.
Dans ce nouveau monde, Tannicia devra changer de nom, pour suivre les coutumes locales. Ce n’est pas sans rappeler le traitement réservé aux millions d’esclaves qui ont été arrachés à leur pays et à qui on a donné des noms qui n’étaient pas les leurs… Tannicia sera réfractaire au début à ce changement de nom, mais finira par en choisir un et ce sera le titre de la série: Zibeline.
Ce premier tome se termine sur une note intrigante pour donner le goût de poursuivre la série. Ce ne sera pas mon cas, je vais passer. Next…
Zibeline, 1: Sur l’autre rive AUTEUR(S): Régis Hautière, Régis Goddyn & Mohamed Aouamri ÉDITION: Casterman, 2019 ISBN: 9782203166899 PRIX: 26,95$ 9 ans et plus
Ce livre vous a plu? Vous aimerez peut-être Lulu et Nelson, Les enfants du Bayou ou Les enfants d’ailleurs, trois bandes dessinées d’aventure que j’ai personnellement préféré à Zibeline.
Aujourd’hui, Ariana a découvert une araignée rouge et un lézard vert émeraude dans le dortoir Diamant ! Mais bientôt, d’autres animaux envahissent l’école des Licornes. Pourquoi quittent-ils la forêt ? Ariana et ses amies doivent vite trouver une solution pour leur venir en aide !
En commençant ma lecture de ce roman publié dans la collection La Bibliothèque Rose de chez Hachette, je m’attendais à une histoire hyper-genrée et de mauvaise qualité, mais en fait, c’était plutôt sympa comme lecture. Alors, oui, l’académie que fréquente l’héroïne s’appelle « Diamant » (il fallait bien que ça brille quelque part!). Mais après, une fois qu’on décide de se laisser porter par l’histoire, c’est plutôt chouette! Et les licornes, c’est vraiment cool (oui, j’ai parfois encore 9 ans dans ma tête)! La licorne d’Ariana, Murmure, est en apprentissage et il deviendra très proche d’elle au cours de l’histoire. D’ailleurs, une mèche de cheveux d’Ariana deviendra de la même couleur que la crinière de Murmure lorsqu’ils deviendront enfin connectés. La symbolique autour de la mèche de cheveux m’a plu.
Plutôt que d’apprendre aux filles à être fragiles et mignonnes, le roman Ariana et Murmure montre aux lectrices (et aux lecteurs!) qu’il ne faut pas avoir peur de se salir et de partir à l’aventure. D’ailleurs, Ariana vaincra sa peur de se salir pour aider les animaux en danger. Un jour, elle se sentira vexée qu’une camarade de l’académie ait dessiné un portrait d’elle se moquant gentiment de sa peur des araignées. Déjà qu’elle avait du mal à s’intégrer au groupe, cela l’affectera beaucoup. Puis, vers la fin de l’histoire, elle comprendra que les taquineries n’étaient pas destinées à vexer. C’est un bel apprentissage.
La couleur de la peau d’Ariana ne change absolument rien au récit et sa présence offre une belle représentation d’une fille noire en littérature jeunesse. J’ai aussi aimé qu’Ariana ait le teint très foncé, car on voit encore trop peu de personnages au teint foncé en littérature jeunesse. Souvent, on privilégie les peaux brunes et métisses plutôt que marron. Chapeau!
Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les tomes 1 à 7 de L’école des licornes pour lire ce huitième tome. Chaque roman de la série peut se lire de manière indépendante. À découvrir!
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L’école des licornes, 8: Ariana et Murmure AUTEUR(S): Jessica Love ÉDITION: École des loisirs, 2020 ISBN: 9782017105060 PRIX: 8,95$ 8 à 10 ans
A l’enterrement du père Gab, Noé, Théo et Maxime rencontrent Rebecca, petite-fille adoptive du défunt. Les trois garçons accompagnent la fillette qui veut visiter la maison de son aïeul, sans en parler à ses parents. Ils découvrent un lieu à l’abandon, où un vieux chat et un mainate ont été oubliés. Au coucher du soleil, l’oiseau se met à hurler, les prévenant d’un danger imminent.
Rebecca, Max, Noé et Théo ont découvert, dans la maison du père Gab, un passage vers un autre monde. Suite à une erreur de manipulation, les voilà tous les quatre coincés dans un pays étrange et peu accueillant.
Voilà une bande dessinée pour enfants pleine d’action et de mystère avec une petite touche d’épouvante. La maison du grand-père de Rebecca donnera lieu à quelques frissons au cours de la lecture, mais rien de bien méchant. Les dessins sont vifs et détaillés: l’auteurs parvient parfaitement à véhiculer la vitesse, l’énervement ou la peur en quelques coups de crayons. Son style m’a rappelé dans certaines cases les mangas par son utilisation de la simplification du visage pour créer un effet comique. Cette bande dessinée a tout pour plaire: c’est une aventure avec une pointe de magie, et le récit d’une belle amitié.
Dès le premier tome, on rencontre Rebecca, une petite fille noire qui s’ennuie à l’enterrement de son grand-père qu’elle n’a jamais connu. Son père lui permettra d’aller vagabonder le temps que la cérémonie se termine et c’est ainsi qu’elle fera la connaissance de ses nouveaux amis, trois garçons blancs du quartier. Dès cette première rencontre, la couleur de la peau de Rebecca sera sujet à conversation: l’un des garçons est étonné d’apprendre qu’elle est la petite-fille du défunt car elle est noire. Rebecca n’hésitera pas une seconde à répliquer: on imagine bien que ce n’est pas la première fois qu’on lui fait ce genre de remarques.
Rebecca est une fille courageuse (elle n’hésitera pas à aller dans la maison un peu glauque de son grand-père), drôle (elle s’amuse à jouer des tours à ses amis) et fonceuse (elle n’attend pas après les autres pour prendre une décision). Dans le premier tome, on comprend qu’elle est adoptée et que sa vie avant son adoption a été traumatisante pour elle, mais on ignore les détails. Il faudra attendre le tome 2 pour découvrir que Rebecca est née au Rwanda en 1992 et avait deux ans lorsque sa famille a été assassinée à coups de machette (elle en garde d’ailleurs une large cicatrice sur les côtes. Rebecca est donc un personnage très important dans l’histoire et c’est généralement elle qui mène le récit. Elle est aussi présente sur toutes les pages couvertures de cinq des 6 tomes de cette série qui malheureusement a été abandonnée avant la parution du 7e tome. Une excellente bande dessinée !
Je me permet de souligner un passage où l’un des protagonistes fume malgré son jeune âge et offre une cigarette à Rebecca. Cette dernière sera plutôt dégoûtée, mais le fumeur présentera le tabagisme comme quelque chose de pas si mauvais que ça.
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Les enfants d’ailleurs, 1: Le passage AUTEUR(S) : Nykko & Bannister ÉDITION: Dupuis, 2012 ISBN: 9782800155104 PRIX: 17,95$ 7 ans et plus
Pour échapper à la maléfique reine Cordélia et à sa soif de domination, les sept royaumes du Monde des Rêves ont besoin d’un héros chevaleresque. Ils devront pourtant se satisfaire de Concombre, un apprenti-magicien qui n’a aucune envie de quitter l’école! Avec sa sœur Amande, bien plus héroïque que lui, le voilà parti en quête d’une épée aux pouvoirs fabuleux… Mais deux petits lapins peuvent-ils vraiment sauver le monde?
J’ai tellement ri en lisant cette bande dessinée que j’en ai eu des crampes ! L’humour de Gigi D.G. est efficace et percutant; deux ou trois cases lui suffisent pour créer un gag. Elle n’hésite pas non plus à se moquer un peu de ses propres personnages et j’ai adoré cette ouverture créative. Le monde dans lequel Concombre évolue est bien monté, riche et j’attend de savoir son emplacement réel afin d’y passer mes prochaines vacances ! 😉 J’ai aimé que Concombre soit un garçon tendre; je ne vois pas souvent ce genre de représentation en littérature jeunesse et c’est vachement rafraîchissant (pour les intéressés, il y a Bichonque j’ai bien aimé, mais qui ne fera pas l’objet d’un article sur ce blog car il n’y a aucun personnage noir significatif dans la série). Concombre n’aime pas se battre et ne souhaite qu’une chose: retourner à l’école pour étudier longuement. Sa soeur Amande, au contraire, aspire à devenir chevalier et voudrait sauver le monde. Et se propose même pour mener la quête attribuée à son frère réticent, mais tout dans l’histoire l’en empêche. L’auteur joue beaucoup avec les conventions narratives pour mieux les détruire (un super-vilain en réalité ridiculement facile à combattre, mais que le héros aura du mal à arrêter simplement pour étoffer une intrigue, une fille qui a toutes les qualités pour sauver le monde mais qui ne le fera pas… parce que c’est une fille, un méchant qui s’avère être aussi doux qu’un ours en peluche, etc.) J’ai adoré le second degré. L’auteure est afro-américaine, mais aucun personnage n’est noir dans le livre. C’est dommage, car compte tenu qu’il s’agit d’animaux anthropomorphisés, il y aurait eu lieu d’inclure un peu plus de diversité raciale. Cela dit, ce choix lui revient et cela n’enlève rien au fait que sa BD est tout à fait géniale !
Il y a de l’aventure, il y a de l’humour, il y a du mystère… et il y a des pâtisseries ! À mettre entre toutes les mains ! Parents, lisez-donc cette bande dessinée avec votre enfant; elle vous plaira à vous aussi !
Coup de cœur !
Gigi D.G. est une auteure américaine.
Auteur(s) / illustrateur(s) : Gigi D.G. Maison d’édition: Gallimard Jeunesse Année de publication: 2018 ISBN: 9782075104333 Lectorat cible: À partir de 8 ans Vous aimerez peut-être: Le garçon sorcière, une bande dessinée où règne la magie et où l’on déconstruit les stéréotypes de genre.