Le petit robot de bois et la princesse-bûchette

Résumé : Pendant de nombreuses années, le roi et la reine espèrent un enfant. Leur souhait est exaucé lorsqu’ils accueillent un petit robot de bois et une princesse-bûchette. Ce duo fraternel est inséparable, jusqu’au jour où la princesse est accidentellement emmenée vers un territoire inconnu. Le dévoué petit robot de bois part à sa recherche et tente de la ramener saine et sauve au royaume.

Lectorat cible : 5 à 8 ans

Auteur : Tom Gauld

Édition : Comme des géants, 2021

ISBN : 9782924332917

Prix : 22,95$

Appréciation : Tous les éléments d’un conte traditionnel sont là, et pourtant l’auteur Tom Gauld les détourne rapidement de la plus merveilleuse des manières. La mise en page dynamique et les illustrations anguleuses font de ce livre un objet tout à faire singulier que l’on prend plaisir à raconter à voix haute. De péripéties en péripéties, le récit devient de plus en plus loufoque et prend à chaque page une tournure inattendue. Un vocabulaire riche permettra aux enfants de découvrir de nouveaux mots. Tout n’est pas dit dans le récit et l’auteur laisse une belle place à l’imagination (mais que s’est-il passé avec le bébé dans l’églantier, les fée malveillantes, le pouding magique, la vieille dame dans une bouteille…?) Une aventure épique pleine de rebondissements que je vous recommande chaudement!

Coup de cœur !

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Pas moi

L’autrice adorée des enfants, Elise Gravel, pose l’éternelle question : Qui a fait tout ce désordre? Quand leur papa demande qui a laissé traîner des chaussettes partout, Nico et sa sœur répondent tous les deux : « Pas moi! » Leur père est sûr qu’ils ne disent pas la vérité, jusqu’à ce que ceux-ci lui présentent Pas Moi, qui accuse Pas Vrai, qui dévoile le vrai coupable : Pas Juste. Les monstres, qui personnifient les réponses typiques des enfants, permettent à l’auteure d’aborder brillamment et avec humour le fait de blâmer les autres et d’inventer des excuses. Les parents et les éducateurs vont adorer cette histoire dans laquelle ils se reconnaîtront autant que les enfants.

La talentueuse Élise Gravel nous offre avec Pas moi un autre livre jeunesse rempli d’humour et de ses dessins naïfs. Je l’admet: je préfère quand Élise Gravel raconte des histoires de monstres. Elle parvient toujours à inventer de nouveaux monstres drôles que jamais je n’aurais pu imaginer. Pas moi, Pas vrai et Pas juste sont trois bonhommes malicieux (surtout Pas Juste!) aux expressions faciales cartoonesques. J’aime beaucoup la manière dont l’auteur parvient à raconter des histoires toutes simples avec beaucoup de fraîcheur et d’humour. J’aime aussi sa manière de rendre le Québec visible avec des petits détails si savamment choisis. Dans Pas Moi, par exemple, le papa porte un chandail rouge de Radio-Canada. 🙂 


L’autrice a choisi d’illustrer une famille noire sans que cela ne change quoi que ce soit au récit, rendant du même coup visible les afro-descendants dans leur quotidien. Si vous aimez Mickaël Escoffier, et que vous ne connaissez pas Élise Gravel, il y a de fortes chances que son style vous plaise! À noter qu’Élise Gravel n’hésite pas à utiliser sa notoriété pour parler de l’importance de la représentation, du féminisme et de la célébration des différences individuelles. Chapeau!

Coup de cœur!

Pas moi!
AUTEUR(S): Élise Gravel
ÉDITION: Scholastic, 2020
ISBN: 9781443181730
PRIX: 19,99$
3 à 6 ANS

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Légendes zurbaines

A la suite du décès de sa mère, Dwayne emménage dans un petit appartement de Brooklyn. Le jeune garçon ne se sent pas à sa place aux côtés de son père, un policier, et de son frère, un inlassable séducteur. Mais ce sentiment disparaît lorsqu’il est recruté par un gang de jeunes justiciers. Avec eux, il enquête sur des monstres qui surgissent des profondeurs de la ville.

L’histoire de cette bande dessinée, résolument urbaine, se déroule au cœur de New York aux États-Unis. J’ai adoré suivre l’histoire de cette famille qui tente de se reconstruire en parallèle à celle de la ville de New York qui, tel un organisme vivant, essaie de garder son identité. Tous les personnages principaux de Légendes Zurbaines sont forts, bien définis et uniques. Il ne faut pas se fier à la première impression car ils ne sont pas ce qu’ils paraissent être; ils sont résolument humains avant tout.

La mère de Dwayne, le personnage principal, est décédée quelques mois plus tôt et ce dernier a du mal a accepter avoir dû quitter son Indiana natale pour aller vivre dans le New York où son père a grandi. Il a le sentiment d’avoir abandonné sa mère là-bas, alors que son grand frère est plutôt heureux de repartir à zéro. Ce parallèle entre l’histoire de la ville et des humains qui l’habite est aussi présent dans le récit de Cajou, dont le père est un promoteur immobilier riche dont la compagnie exproprie les moins fortunés. Ceux que le richissime père de Cajou a contraint à partir, eh bien ce sont eux qui ont construit la ville et ils méritent aussi de pouvoir y vivre dans la dignité. Le père souhaite faire en sorte que tous aient un meilleur avenir, mais il comprendra grâce à son fils et à sa bande qu’il ne peut pas se contenter de tourner le dos au passé.

Les personnages principaux sont issus de diverses origines également : Cajou, un garçon intrépide à la fois juif et catholique, « Le Rat », un garçon noir amoureux des maths et des sciences, Mya, une jeune asiatique élevée à l’école de la rue ayant perdu son frère dans de mystérieuses circonstances, Riff Raff, un sans-abri qui connait Brooklyn comme le fond de sa poche et Dwayne, qui a un fort sens de la justice et de l’honnêteté. Au delà de l’origine et de la couleur de la peau, cette diversité constitue une représentation positive de personnages racisés car on est bien lui du « personnage noir/asiatique/juif de service ». Au contraire, chaque personnage a une identité propre qui ne se résume pas à la couleur de sa peau et sa présence ne sert pas qu’à faire joli. Ces personnages agissent sur l’histoire, s’affirment, se développent et se dévoilent au plus grand bonheur des lecteurs qui pourront s’y reconnaître ou simplement les considérer comme des personnes humaines et uniques ayant autant de valeur que les personnages blancs.

On y retrouve un excellent découpage de planches et un montage de cases qui convient parfaitement au rythme effréné du récit. Les couleurs sont superbes aussi. J’ai repéré une toute petite coquille en page 85 où on peut lire « Bâteiments » au lieu de « Bâtiments ».

La bande dessinée se termine par un petit dossier où on présente les personnages principaux, une carte des quartiers de Brooklyn où se déroule l’histoire, et quelques légendes urbaines célèbres comme les alligators dans les égouts, les gargouilles vivantes, les punaises de lit suceuses de sang, les rats mutants et le monstre du canal de Gowanus.

Bourrée d’action et qui fait frissoner, Légendes Zurbaines plaira aux amateurs de bandes dessinées dès l’âge de 10 ans!

Michael Yates est un auteur américain.

Cour de cœur!

Légendes Zurbaines
AUTEUR(S):  Nick Bruno, Paul Down & Michael Yates
ÉDITION: Humanoïdes associés, 2019
ISBN: 9782731632187
PRIX: 25,95$
9 à 14 ans

Ce livre vous a plu?
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Naïma et la magie du cirque

Naïma et la magie du cirque (Kinra Girls)Chez Naïma, la vie est gaie, entre des parents aimants et quatre petits frères turbulents. Pourtant, l’argent manque souvent… Alors, quand vient son anniversaire, Naïma ne s’attend pas à ce que son rêve se réalise : des cours à l’école du cirque ! Ce sera le début d’une grande aventure.

Les Kinra Girls sont cinq jeunes filles talentueuses venues des quatre coins du monde. Loin de chez elles, elles vont comparer leurs différences culturelles et devenir amies pour la vie. Dans La magie du cirque, on découvre l’histoire de Naïma avant leur rencontre. Je n’ai pas lu les autres titres des Kinra Girls en entier; sachez que ce titre se lit très bien indépendamment des autres.

Naïma est américaine. Son père est blanc et sa mère, noire. Cette dernière est originaire du Bénin et transmet régulièrement à ses enfants la culture de se pays: la langue fon, la caleta (danse de rue enfantine), les contes traditionnels, etc. La famille est nombreuse et a des soucis financiers. On dit d’ailleurs que le père se rend au travail à vélo, non pas par choix ou conscience écologique, mais parce qu’il n’a pas les moyens de s’acheter une voiture. 

Naïma est entourée de personnages d’origines diverses qui se soucient d’elle et avec qui elle entretient des liens sains: la voisine haïtienne qui lui chante des chansons traditionnelles et lui raconte des histoires de son pays, Fat Eddy le patron (blanc) de son père qui travaille à Coney Island, ou encore Funny Billy un afro-américain qui l’initie aux arts du cirque. Devant son talent naturel pour cette discipline, d’autres enfants commencent à éviter Naïma par jalousie. Le récit se termine toutefois avant que l’on sache comment Naïma vit cette situation. D’ailleurs, le récit, lent au début et précipité à la fin, manque d’une ligne directrice claire. On parvient tout de même a bien cerner le personnage de Naïma auquel on s’attache sans difficulté. En fin d’ouvrage, on retrouve un dossier « pour en savoir plus » où l’on parle du boubou (vêtement traditionnel) et de la tradition orale africaine.

L’univers dans lequel évolue Naïma est somme tout assez genré, et on réitère régulièrement qu’elle est une fille par toute sorte de petits clins d’œil sur ce qui est approprié ou pas pour elle de faire. Par exemple, à à l’école, ses deux frères font toujours semblant de ne pas la voire car « on ne parl[e] pas aux filles devant les copains. C’est la honte, quoi! » (p.94) Naïma n’est pas dérangée par cela et trouve cela normal. Autre exemple, on lui dit de ne pas faire la roue car elle porte une jupe (alors qu’on aurait pas l’idée de surveiller et contrôler la manière dont les garçons s’habillent ou ce qu’ils font). Troisième exemple: alors qu’un garçon (Rico) cherche la bagarre après avoir provoqué Naïma, un intervenant lui dit: « Tu ne dois pas frapper les autres, surtout pas une fille qui t’arrive à l’épaule » (p.98) C’est bien sûr à Rico de s’excuser, mais il dit simplement qu’il la pardonne (!). Naïma se défend en disant que c’est à lui de s’excuser, mais l’intervenant dit qu’au moins, Rico a « fait un effort ». Ainsi, il est acceptable pour un garçon de se montrer violent; l’important est qu’il « fasse l’effort » de se contrôler. Eh, misère…

[SPOILERS] Plus loin dans le récit, Rico tourmente Naïma et va même jusqu’à lui empoigner le bras. La jeune fille se libère de son emprise et se met à courir. Alors que Rico est à sa poursuite, il trébuche et se retrouve les pieds dans le vide du haut d’un immeuble de six étages. Naïma ne peut se résoudre a le laisser tomber à une chute qui lui serait mortelle et elle décide de lui venir en aide. Gêné et reconnaissant, Rico se traite lui-même de « gros nul » et affirme que toute personne qui s’en prend à Naïma ou lui fait des problèmes aura désormais affaire à lui. Ce qui m’a dérangé dans ce passage, c’est qu’à aucun moment Rico ne s’excuse de son comportement macho et violent. De plus, il demeure agressif envers les autres; ce n’est que Naïma qui sera épargnée car elle lui a sauvé la vie. Pis encore, Naïma aura beau lui dire que sa protection n’est pas nécessaire, Rico continuera de la suivre partout contre son gré, de se mêler de ses affaires et de la surprotéger. Bonjour l’absence de consentement. [FIN SPOILERS]

Bref, Naïma et la magie du cirque est un roman intéressant avec des personnages réalistes, mais qui véhicule des messages auxquels je n’adhère pas. Parents, vérifiez si ces messages vous conviennent ou préparez-vous à discuter de cette lecture avec votre enfant avant de lui offrir ce roman. Après tout, tout se lit; mais une bonne discussion sur ses lectures permet parfois de relativiser les choses et constitue un moment d’apprentissage privilégié pour les enfants. À vous de juger.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Moka & Anne Cresci
Maison d’édition: PlayBacBouton acheter petit
Année de publication: 2018
ISBN: 9782809661934
Lectorat cible: 8 à 12 ans
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Frères

JFrères Kwame Alexander.jpgosh et Jordan sont jumeaux, tous les deux stars de leur équipe de basketball. Guidés par leur père, grand joueur retraité surnommé « Le Boss », les deux frères sont inséparables, dans la vie comme sur le terrain. À mi-chemin entre le slam et le vers libre, Frères, est un texte magnifique qui utilise avec finesse les règles du basket pour dire l’importance de la famille, de l’amour et du libre arbitre.

Une fois qu’on s’est habitué à la traduction française très européenne, ce roman pour adolescents signé Kwame Alexander ne peut que nous charmer.

Josh, le narrateur, énumère en page 22 ce qu’il aime de ses cheveux qu’il porte en dreadlocks. Je ne le dirai jamais assez, mais les cheveux ont une importance capitale pour les personnes afro-descendantes. Pour Josh, ses locks sont des ailes, façonnées mèches par mèches, et constituent une partie intégrante de sa personne. J’ai trouvé cela puissant.

Mes dreads : 5 raisons

5. Certains de mes rappeurs préférés en ont:
Lil Wayne, 2 Chainz et Wale.

4. Elles me donnent l’impression
d’être un roi.

3. Personne d’autre sinon
n’en a dans l’équipe, et

2. ça aide les joueurs à nous
distinguer, moi et JB.

Mais
la vraie raison, c’est que

1. un jour j’ai vu la
vidéo de papa
qui dunk par-dessus
un pivot croate de deux mètres douze
dans l’émission Les meilleurs dunks de tous les temps…
Il décolle — ses longs
cheveux torsadés se déploient
comme des ailes
qui le portent très haut
plus haut
que le cercle.

J’ai su ce jour-là
qu’à moi aussi il me faudrait
des ailes pour m’envoler

Au niveau de la représentation, on a ici deux garçons noirs américains qui jouent au basketball et qui se passionnent pour ce sport. Leur père est présent dans leur vie et s’occupe des tâches ménagères, tandis que leur mère est directrice adjointe de l’école secondaire où ils étudient. Leurs parents s’aiment et se respectent. Ils sont studieux. Josh récolte des A+ en cours d’anglais et rêve d’étudier à l’Université Duke. Premier de classe, il fait aussi du bénévolat à la bibliothèque. Leur mère leur répète sans cesse l’importance des études et les force à livre un livre chaque soir. Ces garçons ce permettent de pleurer lors des moments difficiles et c’est normalisé dans l’histoire. Josh et Jordan grandissent et prennent en maturité au fur et à mesure que le récit avance: Le terrain de basketball est pour eux un terrain d’apprentissage du sport, oui, mais aussi de la vie. Et malgré une rivalité dans la fratrie, Josh et Jordan ont une relation saine. Leur réactions opposées face à la maladie de leur père et l’histoire d’amour de Jordan avec une fille de l’école les éloignera au début, mais finira par les rapprocher.

Le texte en vers libre, déstabilisant au départ, se révèle être une manière fabuleuse de raconter cette histoire. Cette poésie se prête tout aussi bien aux matchs de basketball endiablés qu’aux conflits entre frères. L’auteur a choisi d’inclure une série de règles léguées par leur père qui, plutôt que d’alourdir le récit, lui profère sagesse et  profondeur.

Règle no 3

Ne laissez jamais personne
baisser le panier pour vous.
Les attentes des autres
dépendent de leurs propres limites.
Le ciel, voilà votre limite, mes garçons.
Visez toujours
le soleil
et c’est vous qui brillerez.

Les chutes à la fin des chapitres nous donnent le goût de continuer notre lecture. Difficile de poser ce livre ! Ce roman est excellent et plaira tant aux adolescents récalcitrants qu’aux mordus de lecture. Fortement recommandé !

* Newbery Medal

* Prix Coretta Scott King

Coup de cœur !

Kwame Alexander est un auteur noir américain.

Kwame alexander

Auteur(s) / illustrateur(s) : Kwame Alexander
Maison d’édition: Albin Michel Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782226328502
Public cible: Ados
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Mon frère et moi

mon frère et moiChaque été, au chalet familial, deux frères nagent vers un rocher et l’aîné le grimpe et saute. Il est maintenant temps que le plus jeune fasse, à son tour, le grand saut.

J’ai adoré cet album ! Il aborde avec tant de justesse la relation entre deux frères et comment un simple saut a fait grandir un petit garçon grâce aux encouragements de son frère. Le petit admire son grand frère et le moment est venu pour lui de prouver qu’il est tout aussi capable que lui. Pour se donner du courage, il sera tour à tour un chat pour grimper le rocher, un oiseau pour s’élancer dans les airs, puis un poisson pour plonger et nager gracieusement sous l’eau.

Vous le savez, j’ai un faible pour les récits du quotidien; celui-là est magnifique, touchant et tout en poésie. Les pages brunes rappellent le papier parchemin et les touches de couleurs crayonnées donnent un très bel effet, presque inachevé, à l’instar des personnages qui ont encore tant à découvrir du monde. Vraiment, vraiment excellent.

Coup de cœur !

Mon frère et moi 2

Je remercie l’auteur Yves Nadon et les Éditions D’eux de m’avoir offert ce livre.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Yves Nadon & Jean Claverie
Maison d’édition: Éditions Deux Bouton acheter
Année de publication: 2018
ISBN: 9782924645215
Public cible: À partir de 5 ans

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Akissi: Attaque de chats

akissi chatsPauvre Akissi ! Les chats du quartier la poursuivent pour lui prendre son poisson, son petit singe Boubou manque de finir à la casserole avec une bonne sauce graine, et elle n’est qu’un misérable margouillat aux yeux de son grand frère Fofana… Mais il en faudrait beaucoup plus pour décourager Akissi. Car cette petite fille-là est survitaminée, une aventurière, une championne du monde de la bêtise, un piment.

De Marguerite Abouet, j’ai lu Aya de Yopougon et Bienvenue, deux bandes dessinées pour adultes. Akissi s’inscrit dans la même veine que ses précédentes: on est dans le quotidien et on suit un personnage principal féminin ayant une personnalité forte. La série Akissi s’adresse à un lectorat plus jeune. Diverses tranches de vie y sont présentées, chacune étant introduite par une case en pleine page. Le ton est léger et humoristique. Les tours et bêtises d’Akissi peuvent paraître méchantes (tirer la queue du chat, jouer avec un bébé comme si c’était une poupée et l’amener seule en ville, etc.), mais l’intention n’est pas mauvaise. Il faut dire qu’Akissi a un caractère bien trempé: elle se bat, ment à son père et nargue son frère. Mais tous les enfants, à divers degrés, se chamaillent, ne disent pas toujours la vérité et ont des conflits avec leurs frères ou soeurs. Akissi ne se laisse pas faire et j’ai aimé cette facette de la personnalité du personnage.

Les illustrations sont vivement colorées, légèrement troubles et réussies. Les enfants aimeront sûrement cette série dont Attaque de chats est le premier tome. Le livre se termine par des « Pages Bonus » où on retrouve un lexique des mots et expressions africaines, ainsi qu’une recette de crottes de biques au coco! Amusant.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Marguerite Abouet & Mathieu Sapin, d’après l’univers graphique de Clément Oubrerie Bouton acheter petit
Maison d’édition: Gallimard jeunesse
Année de publication: 2010
ISBN: 9782070628025
Public cible: 7 à 10 ans

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En connaître davantage sur l’auteure, Marguerite Abouet

abouet

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The Boondocks: Parce que je sais que tu ne lis pas le journal

boondocksCréée sur Internet en 1996, puis reprise dans un magazine étudiant, la série BOONDOCKS (littéralement: « quartier ennuyeux ») a mis moins de cinq ans pour conquérir les lecteurs de plus de 250 magazines et quotidiens américains. Les personnages d’Aaron McGruder consacrent l’irruption de la culture hip-hop dans le monde de la BD. Aucun sujet n’est passé sous silence: racisme, préjugés des noirs à l’égard des blancs, violence, drogue, lutte contre le terrorisme, fausses idées des blancs à l’encontre des noirs, problèmes d’éducation… Évitant toute complaisance, Aaron McGruder fait sauter tous les garde-fous de la bien-pensante!

Mon avis

Je fais une petite exception pour cette BD, qui s’adresse surtout aux adultes, mais qui peut être lue dès l’âge de 13 ans, car je voulais absolument la présenter sur ce blog. Riley, 8 ans, est rebelle et admire l’univers des gangs de rue et de la culture gangsta rap. Son grand frère, Huey, s’intéresse plutôt au Black Power, à la lutte contre le racisme et à la justice sociale. Les deux garçons quittent leur ville natale de Chicago pour déménager à Woodcrest, une banlieue ennuyante et blanche parce que leur grand-père, avec qui ils vivent, souhaite une vie tranquille pour sa retraite.

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La BD se présente comme une série de strips, à l’origine publié dans un journal. Le ton est parfois hilarant, souvent irrévérencieux. Riley et Huey, malgré leur jeune âge, parlent de tout, même si leurs opinions peuvent offenser. Cette version publiée chez Dargaud permet aux francophones de connaître la série, dont il existe une série télé non traduite en français (voir vidéo ci-bas). Les personnages sont des archétypes des différentes manières dont l’identité afro-américaine se présente; dans chaque personnage on peut reconnaître une personne que l’on connaît. Le grand-père, qui a vécu plusieurs évènements clés du mouvement des droits civiques; Thomas Dubois, le voisin coincé ayant professionnellement réussi dont le comportement rappelle celui d’un homme blanc de la haute société; Jazzmine, une naïve enfant métisse qui tente désespérément de nier son identité noire; et oncle Ruckus, un afro-américain qui idolâtre la culture esclavagiste (pour ne nommer que ceux là).

The Boondocks a le mérite de dire tout haut ce que bien des gens n’osent pas dire même tout bas. Aaron McGruder donne une voix sans complexe à la communauté afro-américaine et ne tente pas de plaire à la majorité. Pour cela, je lui lève mon chapeau.

Auteur(s) / illustrateur(s) : McGruder, Aaron
Maison d’édition: Éditions Dargaud
Année de publication: 2003
ISBN: 2871294542
Public cible: 13 ans et plus

Aaron McGruder est un auteur afro-américain.

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Ne lâche pas!

ne lâche pasLéa apprend à nager et ce n’est pas facile. Elle pense à abandonner, mais elle veut pouvoir s’amuser dans l’eau cet été. Poursuivra-t-elle ses cours de natation?

Mon avis

Certains livres sont fait pour rêver, d’autres sont faits pour développer l’intelligence émotionnelle de vos enfants. Ne lâche pas! fait partie de la deuxième catégorie et aborde le thème de la persévérance. Ma nièce de 5 ans a commencé des cours de natation récemment. Au début, c’était difficile car elle avait peur de mettre sa tête dans l’eau. En voyant ce livre, j’ai pensé à elle. Léa a les même inquiétudes qu’elle, et en plus, elle lui ressemble avec ces cheveux frisés et son teint brun. En outre, l’histoire met en scène une famille à la peau foncée.

Narré à la première personne, ce tout petit livre se démarque par la qualité des conseils qu’il prodigue tant aux enfants qu’aux adultes qui les accompagnent. Le thème ici est la confiance en soi et le développement de l’intelligence émotionnelle. Un petit guide sur la deuxième de couverture explique aux parents/éducateurs comment lire ce livre avec des enfants, ainsi que comment développer l’intelligence émotionnelle et sociale. En troisième de couverture, une photographie montrant un garçon (noir) en train de lacer ses chaussures. Cette conclusion dans le monde réel amène l’enfant à verbaliser ses pensées (« que fait le garçon? Penses-tu qu’il va abandonner? ») et à identifier ses émotions (« quand as-tu essayé quelque chose qui était difficile? Qu’est-ce que tu as fait pour ne pas abandonner? »). J’ai beaucoup aimé! Seul point négatif: la présentation matérielle est d’assez piètre qualité (reliure agrafée et fragile, absence de pages de garde). Cela dit, c’est un livre minuscule à tout petit prix. Pourquoi ne pas l’acheter chez un libraire indépendant près de chez vous?

Auteur(s) / illustrateur(s) : Julia Giachetti & Juan Bautista Juan Oliver
Maison d’édition: Les Éditions Passe-Temps
Année de publication: Indéterminée
ISBN: 9782896304721
Public cible: 4 à 6 ans.
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You can do it too!

you can do it tooA toddler’s world is chock-full of fun things to learn… And who better to teach them to little brother than big sister.

A wonderful books full of colourful illustrations. Not often do we see black characters in children’s books. Books such as this one gives little black girls and little black boys to see a reflection of themselves in literature. Powerful. A very nice read.

Author(s) / illustrator(s) : Karen Baicker & Ken Wilson-Max
Publisher: Chronicle Books
Publication date: 2003
ISBN: 9781593540807
Target audience: Babies

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Learn more about Zimbawean author Ken Wilson-Max

ken wilson-max

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