Babel Corp. (tome 1) : Genesis 11

À bord du vaisseau Genesis 11, Emmett, issu d’un quartier pauvre, participe à un jeu de survie avec d’autres adolescents défavorisés. Au bout d’un voyage d’une année, seuls les huit meilleurs pourront débarquer sur une planète mystérieuse pour y récolter la noxolyte, une substance fossile puissante et dangereuse. À bord, les épreuves cruelles et truquées se multiplient.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu un bon roman de science-fiction qui se déroule dans l’espace. Dans le genre, Babel Corp. est excellent! L’histoire va très vite: l’auteur ne perd pas de temps avec des détails. Dès le début, c’est un feu roulant d’action qui se déroule sous nos yeux de lecteurs. On rencontre rapidement les personnages qui nous accompagneront tout au long de l’aventure : des jeunes ados de partout dans le monde qui embarquent dans cette aventure spatiale pour améliorer leur sort ou celui de leurs proches. Bon, j’admets qu’au début, ça fait un peu liste d’épicerie (Un personnage noir? Check. Un personnage asiatique? Check. Un personnage arabe? Check. etc.), mais heureusement, l’auteur donne suffisamment d’espace à chacun des personnages d’exister au-delà d’être là pour faire croire à un désir maladroit d’inclure plus de diversité. Les personnages ne parlent pas tous la même langue et ils utilisent des traducteurs instantanés pour se comprendre. Ainsi, l’anglais n’est pas imposée comme langue de communication universelle dans le roman. J’ai trouvé ça chouette.

Le personnage principal est Emmett, un ado déterminé et généreux, qui embarque sur le Genesis 11 pour ramasser les fonds nécessaires pour soigner sa mère malade. Il fera tout pour tenter de gagner la compétition, mais restera un concurrent aimable et sympa. Il se liera d’amitié avec Kaya, une jeune japonaise mystérieuse pleine de sagesse. [SPOILERS] Cette dernière sera tuée par un ennemi extraterrestre au 2/3 du récit en une scène particulièrement bien menée. Je ne m’y attendais pas du tout! Mais je parie qu’elle reviendra d’une manière ou d’une autre dans les prochains tomes. J’ai comme un feeling qu’on a pas fini d’entendre parler d’elle… 😉 [FIN SPOILERS]

Franchement, Babel corp. est un excellent romans pour les ados et jeunes adultes. Points boni pour la page couverture qui est très belle. Hâte de lire la suite!

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Babel Corp. : Genesis 11
AUTEUR(S) : Scott Reintgen 
ÉDITION: Milan jeunesse, 2020
ISBN: 9782745979667
PRIX: 29,95$
12 ans et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être les deux prochains tomes de la série, Eden et Ascension. Essayez aussi L’enceinte 9, un excellent roman pour adolescents.

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Le cercle de providence (tome 1): L’appel

Francis est un adolescent comme les autres qui vit dans la petite ville de Providence. Avec son ami Howard, ils trainent et multiplient les ennuis. Mais l’arrivée d’Atonia, une mystérieuse jeune fille, semble tout bousculer. Quel est donc ce monstre qui l’obsède ? En quoi est-ce lié aux cultes anciens que son grand-père a étudiés ? Francis plonge peu à peu, au cœur du mystère…

Une histoire librement inspirée de L’Appel de Cthuluh, le chef-d’œuvre de H. P. Lovecraft, cette bande dessinée a tout pour plaire. Avec un design de personnages réaliste et « cartoony » à la fois, et des environnements détaillés, chaque planche offre un équilibre certain. Et pouvons-nous parler de Attonia Wilcox en particulier? Cette fille est tellement badass! Super design pour ses cheveux (vous savez comme c’est important pour moi que les personnages noirs aient des coiffures qui correspondent à leur identité): Un genre de mohawk vert fluo, rasé sur les côté, avec un long lock à la nuque. À 16 ans, j’aurais voulu avoir la même coupe! 😀

Mention spéciale aussi pour le graphisme et la palette de couleurs choisie: tantôt plus fade lors des séquences de notre réalité ennuyeuse, tantôt fluo et glauque à la fois lorsque les forces démoniaques apparaissent. La créature maléfique, gigantesque et tentaculaire, moitié seiche et moitié humanoïde donne froid dans le dos. Frissons assurés! D’ailleurs, les auteurs donnent au récit une montée en tension maîtrisée et un rythme soutenu. L’histoire fait vivre beaucoup d’émotions, avec une mise en bouche déjà assez intense, une succession de péripéties limite stressantes et un dénouement qui appelle une suite.

Bref, je conseille vivement aux jeunes préados et ados qui carburent aux histoires fantastiques qui font frissonner! Une belle rencontre avec l’univers de H. P. Lovecraft pour le lectorat jeunesse. Hâte de lire la suite! C’est drôle, je suis à nouveau agréablement surprise par la nouvelle qualité des éditions Jungle: une plus grande variété de récits, des personnages forts et un choix de bédéistes talentueux. Eh ben, dites donc, les éditions Jungle est à surveiller ces temps-ci…

Le cercle de providence, 1: L’appel
AUTEUR(S): Sébastien Viozat & Anne-Catherine Ott
ÉDITION: Jungle, 2020
ISBN: 9782822229869
PRIX: 26,95$
14 ANS et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Les Chroniques d’Under York, Les Omniscients, ou encore Légendes Zurbaines, trois bandes dessinées fantastiques pour le lectorat jeunesse.

L’enceinte 9

Chassée par une pandémie meurtrière, l’humanité a fui le monde. Les habitants de l’Enceinte 9 vivent depuis un siècle repliés derrière leurs murailles. Ils ont perdu le contact avec les autres Enceintes, et la Gestion, le logiciel chargé de répondre aux besoins de chacun, ne suffit plus à empêcher les ressources de s’épuiser peu à peu.Ysa est une jeune surnuméraire : née sans bon de naissance, elle doit travailler pour la collectivité dès ses dix-huit ans. Ses premières missions dans la police la confrontent à de nombreux incidents : des suicides de masse, des vols de nourriture. Y aurait-il un lien avec le collectif Fin du Monde, qui souhaite la mort de l’espèce humaine et a déjà anéanti des Enceintes ? La rencontre d’Ysa avec l’ombre, la population non gérée, va tout précipiter. Comment sauver l’Enceinte avant qu’il ne soit trop tard ?

Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas plongée dans un bon roman de science-fiction. Je me suis régalée avec L’enceinte 9, qui raconte une histoire dont l’univers inquiétant et technologiquement avancé met la table pour une aventure passionnante dès les premières pages. Cette petite brique de plus de 500 pages contient de l’action, des personnages forts mais imparfaits, des moments tragiques et j’ai été surprise plus d’une fois par la tournure des événements!

Le personnage principal, Ysa, est une grande fille noire, au corps long et solide, qui porte les cheveux naturels et qui ne passe pas inaperçue. Elle connait peu ses origines puisqu’elle a été abandonnée à la naissance. Toutefois, elle entretient un lien très fort avec sa mère d’adoption, celle qui l’a sauvée et a joué le rôle de parent dans sa vie. Son identité noire se révèle au-delà des descriptions physiques sur sa couleur de peau ou sur la forme des traits de son visage: elle est présente lorsqu’elle doit, par exemple, refaire ses tresses pendant une demi-journée immobilisée sur une chaise (p.269), ou lorsqu’elle doit rechercher quelqu’un capable de coiffer les cheveux crépus (p.202). Ces petits passages normalise sont identité et la rendent plus crédible à mes yeux.

J’aurais aimé en savoir plus sur l’univers post-apocalyptique où se déroule l’histoire. Au final, on en sait très peu sur ce qui s’est passé pour que la civilisation se retrouve cloisonnée dans des bulles indépendantes l’une de l’autre, ainsi que sur les autres enceintes (1 à 8). La fin de l’histoire ne laisse malheureusement pas présager une suite, alors que plusieurs questions restent sans réponses. J’aurais tellement voulu que soit explorée davantage l’idée de pirater les implants oculaires comme celui doté d’une intelligence artificielle que porte Ysa, ou encore connaître les événements qui ont mené au monde tel qui est devenu. J’ai refermé ce livre avec la sensation d’avoir été témoin d’un futur sombre, et j’ai apprécié suivre Ysa alors qu’elle navigue comme elle peut dans ce monde. Un très bon roman que je recommande aux amateurs de science-fiction ou de fantasy!

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L’enceinte 9
AUTEUR(S) : Ophélie Bruneau
ÉDITION: Lynks, 2019
ISBN: 9791097434342
35,95$
13 ANS ET PLUS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Akata Witch ou Entre Chiens et loups, deux romans de science-fiction pour adolescents et jeunes adultes. Essayez aussi Les chroniques d’Under York, une bande dessinée d’urban fantasy.

Les Omniscients (tome 1): Phénomènes

Un jour, cinq jeunes New-Yorkais se réveillent dotés du savoir absolu, grâce à l’intervention de créatures divines. L’information se diffuse rapidement et le groupe de génies est mis à l’abri par le FBI. Mais une organisation gouvernementale secrète a pour ambition de les capturer. De leur côté, ils cherchent à comprendre d’où viennent leurs facultés surnaturelles.

Ces derniers temps, j’ai lu pas mal de BD d’urban fantasty: Des récits qui se déroulent dans une grande ville et où il se produit des phénomènes surnaturels. Le genre me plait toujours autant que Les Omniscients de fait pas exception! L’un des protagonistes de l’histoire est un garçon noir qui se prénomme Albert. Vif d’esprit, gentil, toujours un sourire au lèvres, j’ai beaucoup aimé ce personnage tout aussi intelligent que naïf. Il arrive tôt dans le récit (dès la page 8), et demeure actif tout au long de se premier tome. On est bien loin du « je-vais-mettre-un-personnage-noir-pour-faire-joli-et-puis-comme-ça-tout-le-monde-est-content ». Au contraire, Albert est un personnage développé avec un backstory. On sait par exemple que ses parents sont des avocats parmi les plus réputés de New York et que même avant de recevoir le don d’omniscience, il était déjà un élève surdoué qui a sauté des classes.

Le rythme de cette bande dessinée est bien soutenu et démarre fort: dès les premières pages, c’est un feu roulant de péripéties qui s’enchaînent. Pour un premier tome, les auteurs ont bien réussi à aller au-delà d’une simple présentation des personnages et du contexte. J’ai bien hâte de connaître la suite de la série!

Les Omniscients, 1: Phénomènes
AUTEUR(S) : Vincent Dugomier & Renata Castellani 
ÉDITION: Le Lombard, 2020
ISBN: 9782803674961
21,95$
10 ans et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être Légendes Zurbaines ou Les Chroniques d’Under York, une bande dessinée fantastique qui se déroule à New York. Essayez aussi Les enfants d’ailleurs.

Akata Witch

Mon nom est Sunny Nwazue et je perturbe les gens. Je suis nigériane de sang, américaine de naissance et albinos de peau. Être albinos fait du soleil mon ennemi. C’est pour ça que je n’ai jamais pu jouer au foot, alors que je suis douée. Je ne pouvais le faire que la nuit. Bien sûr, tout ça, c’était avant cette fameuse après-midi avec Chichi et Orlu, quand tout a changé. Maintenant que je regarde en arrière, je vois bien qu’il y avait eu des signes avant-coureurs. Ce n’est pas comme si des choses bizarres ne m’étaient pas déjà arrivées. Rien n’aurait pourtant pu me préparer à ma véritable nature de Léopard. Être un Léopard, c’est posséder d’immenses pouvoirs. Si j’avais su en les acceptant qu’il me faudrait sauver le monde, j’y aurais peut-être réfléchi à deux fois. Mais, ce que j’ignorais alors, c’est que je ne pouvais pas empêcher mon destin de s’accomplir.

Il y a quelque chose de spécial dans ce roman. Il a eu une très belle couverture médiatique, est écrit par une personne noire et a pour personnages principaux presque qu’exclusivement des noirs. C’est assez rare de retrouver ces trois éléments ensemble pour un seul livre, jeunesse en plus! Évidement, je ne pouvais pas passer à côté. Déjà, quand j’ai repéré ce livre à la librairie, la page couverture m’a beaucoup plu. Cet autobus coloré, ces couleurs éclatantes et bien entendu, cette jeune fille, cheveux afro, habillée à l’occidentale, qui semble avoir tellement de pouvoir. J’ai été intriguée. La quatrième de couverture pose clairement les bases du récit et du personnage principal:

Mon nom est Sunny Nwazue et je perturbe les gens. Je suis nigériane de sang, américaine de naissance et albinos de peau. Contrairement au reste de ma famille, j’ai des cheveux jaune paille, la peau couleur « lait tourné » et des yeux noisette. Être albinos fait du soleil mon ennemi. Ma peau brûle tellement vite que j’ai parfois l’impression d’être inflammable.

Cette différence sera la force de Sunny car c’est grâce à elle qu’elle développera des pouvoirs. J’ai aimé ce message sous-jacent au récit: nos différences sont nos forces, c’est en elles que nous devons puiser courage, fierté et énergie.

Ce qui rend ce roman spécial également, c’est la manière qu’a l’auteure de rendre visible le blackness, par opposition à la blanchité qui est souvent posée comme étant la norme, le standard auquel il faut se référer en littérature jeunesse. Ce sont des choses toutes bêtes, mais qui font partie de mon quotidien et du quotidien de nombreuses personnes racisées, mais que je ne retrouve pas ailleurs dans mes lectures. Des choses comme des personnages qui tchouipent, une mythologie africaine plutôt que grecque ou romaine, des langues non occidentales, une couleur de peau normalisée. Vous en connaissez beaucoup, des livres jeunesse dans lesquels les personnages tchouipent? Pas moi. Pourtant, c’est fou, quand on y pense, ça fait tellement partie de ma culture, de mon quotidien, et moi qui lit énormément, je le fois jamais dans mes lectures. Ça fait réfléchir…

Ce roman est bourré de fantaisie, de magie, de mystère, mais sans que ce soit à travers le « white gaze » (le regard blanc, en quelque sorte). Car si oui, on y parle de magie, on est bien loin des chapeaux pointus des sorcières au nez crochu, ou encore des chamans menaçants. On découvre tous les éléments magiques et nigérians des yeux de Sunny qui doit s’adapter à la culture après avoir vécu longtemps aux États-Unis. Les lecteurs blancs pourraient être déstabilisés au début, mais seront rassurés de constater que Sunny peut aussi s’étonner des mêmes choses qu’eux. Même si Sunny parle l’igbo, elle a toujours l’accent américain et se sent parfois comme une étrangère. Son parcours de vie est intéressant: Noire, mais albinos, Nigériane d’origine, mais américaine de culture: qui est-elle? Au-delà de la quête magique, c’est l’histoire de Sunny et sa découverte de soi qui m’a interpellé dans ce roman.

On a beaucoup comparé ce roman à la saga d’Harry Potter: un trio d’amis dans l’enfance (même s’ils sont quatre avec l’arrivée de Sunny), des guides adultes qui agissent comme des professeurs, des méchants à combattre, un personnage principal prédestiné à faire de grandes choses, des niveaux à atteindre, le devoir de se choisir un couteau à juju (une baguette magique dans Harry Potter), un monde magique inconnu des gens normaux, des esprits qui rappellent les patronus de l’univers de J.K. Rowling… Oui, mais en même temps, je me dis, bien sûr qu’on va comparer à Harry Potter, les référents sont blancs (auteure blanche et personnages blancs) et ce sont ces référents que nous avons en tout temps, tout moment en occident. C’est comme si on essayait de comprendre Akata Witch, de le catégoriser, de se dire « Je comprends pas trop ce livre, mais si tu me dis que c’est comme Harry Potter, ah!, là, je m’y retrouve ». J’aime voir Akata Witch comme une histoire unique en soi, pas une pâle copie « racisée » d’Harry Potter. Je veux dire… c’est un roman de fantasy, bien sûr qu’on va retrouver des tropes narratives spécifiques à ce genre littéraire. C’est trop facile de tomber dans la comparaison, à mon avis. Au contraire, je trouve que l’auteure Nnedi Okorafor a trouvé une manière rafraîchissante d’insuffler un vent de nouveauté au genre.

J’ai aimé le funky train et les chittims (ces pièces de monnaies magiques), et aussi le mystérieux personnage de Black Hat Otokoto qui ajoute une bonne dose de suspense au récit. Même si les personnages sont jeunes (12 ans pour Sunny), enfants et adultes aimeront ce roman initiatique à l’univers riche et aux personnages bien campés, qui mélange fantasy, action et critique de la société occidentale.

Coup de cœur!

* Prix Amelia Bloomer Book List du American Library Association en 2012.

* Prix des libraires du Québec 2021.

Nnedi Okorafor est une autrice américaine d’origine Nigériane.

Akata Witch (tome 1)
AUTEUR(S) : Nnedi Okorafor
ÉDITIONÉcole des loisirs, 2020
ISBN: 9782211304344
PRIX: 16,99$
12 ans et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être le tome 2 de la série, Akata Warrior. Essayez aussi La promesse du fleuve, un roman initiatique de fantasy, et Les Belles, un roman avec des éléments de science-fiction écrit par une autrice racisée.

Les chroniques d’Under York (tome 1): La malédiction

Situé dans les profondeurs de New York, l’Under York est un lieu mystérieux où règnent cinq clans de sorciers issus des principales communautés du pays, qui pratiquent une magie aussi puissante que dangereuse. Bannis depuis toujours de la surface, ils influent en secret sur la vie de ses habitants. Alison Walker, jeune peintre prometteuse, a fui cet univers. Mais voilà que le passé la rattrape.

Un scénario prenant, des personnages crédibles et des dessins dignes des canons des univers Marvel et DC Comics, Les Chroniques d’Under York a tout pour plaire. Le scénariste belge Sylvain Runberg y raconte l’histoire d’Alison, une jeune sorcière qui veut oublier d’où elle vient pour se consacrer à sa passion (l’art), le tout dans un style d’Urban Fantasy fascinant. Alison est une fille métisse de 22 ans dont les ancêtres béninois ont été amenés de force aux États-Unis durant la traite négrière au XVIIIe siècle. Sa ville, New York, est celle de personnes venus de partout dans le monde, et on retrouve beaucoup ce côté cosmopolite dans le récit. J’ai été transportée hors de mon quotidien en lisant cette bande dessinée: les sociétés de l’Under York divisées en 5 grands clans, les mythes, la vie sous-terraine des mole people… Tout y est pour faire oublier le quotidien. Le monde créé par Runberg est très riche! Des clans aux codes de vie très stricts, issues des principales communautés du pays (africaine, irlandaise, chinoise, mexicaine et amérindienne), pratiquent une magie aussi puissante que dangereuse.

Alison est fougueuse et courageuse. Elle est aussi très sensible aux enjeux féministes et dénonce le sexisme qui existe dans l’Under York. À travers les pages de son journal, elle se dévoile et nous raconte ses aventures, ses défis et ses problèmes. J’ai aimé pouvoir le lire entre chaque chapitre. D’ailleurs, ce premier tome se termine sur une note plutôt mystérieuse qui donne le goût de continuer la série.

Au dessin, on a l’artiste Mirka Andolfo, connue pour avoir illustré notamment une série de Harley Quinn chez DC comics. Sans surprise, son style ressemble beaucoup à l’esthétique que l’on retrouve énormément en ce moment dans l’univers des comics américains. Andolfo a réussi à créer un univers sombre et glauque qui cadre parfaitement avec l’histoire d’Under York. Et franchement, on ne peut pas passer à côté de la qualité des couleurs et de l’encrage de Piky Hamilton et Carmelo Zagaria: les ombres, les traits et la création d’atmosphère tapent dans le mille à chaque planche. Juste un petit bémol au niveau de la couleur de peau des personnages noirs: de cases en cases, la couleur change parfois beaucoup, tellement qu’il faut un moment pour se dire: « Ah, ouais, en fait, c’est le même personnage que tout à l’heure ». Aussi, les tons de brun et beige utilisés sont parfois blafardes et manquent de punch.

Bref, voilà une bande dessinées pour les ados et jeunes adultes où se côtoient fantasy, diversité, égalité et action. Une série en trois tomes publiée chez Glénat, qui plaira aux ados! À découvrir!

Les chroniques d’Under York: La malédiction
AUTEUR(S):  Sylvain Runberg & Mirka Andolfo
ÉDITION: Glénat, 2019
ISBN: 9782344032299 
PRIX: 27,95$
14 ans et plus

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être le deuxième tome de cette trilogie, intitulé Possession. Essayez aussi Si on était… et Les quatre soeur March, deux bandes dessinées pour les adolescents avec des personnages issus de la diversité raciale.

La promesse du fleuve

La promesse du fleuveOdilon rêve de trouver Terre promise, une île dont lui parlait sa mère autrefois, et où il pourrait vivre en paix avec sa sœur Babette. Pour échapper à la guerre contre les hommes-oiseaux, ils embarquent tous les deux sur le radeau d’un poète qui descend le fleuve en quête d’aventure. Ils découvrent ensemble des lieux merveilleux et effrayants et des compagnons différents et victimes d’exclusion.

Quelle belle découverte! J’ai été transportée dans l’univers d’Odilon et Babette dès les premières pages. J’ai aimé le voyage des personnages principaux, les rencontres qu’ils ont faites en cours de route et les diverses populations rencontrées. Très tôt dans l’histoire, les deux enfants feront la connaissance de Dammal, un poète à la recherche de nouveauté et d’inspiration dans sa vie. Alors que Dammal part à la recherche de quelque chose, Odilon et Babette fuient quelque chose. Cet état de fait fera d’eux de bons compagnons de voyage alors qu’ils se déplacent sur le fleuve. L’eau est d’ailleurs omniprésente dans le récit et nous accompagne jusqu’à la fin.

L’un des premiers endroits où s’arrêteront les protagonistes sera une ville assez étrange qui n’accueille pas bien les étrangers. La première description de Dammal arrive d’ailleurs en page 33 alors qu’ils doivent demander un permis pour pouvoir circuler librement dans cette ville à une employée responsable de l’émission desdits permis. Celle-ci n’a pas de problème à émettre une demande d’intégration pour Odilon et Babette (deux enfants blancs), mais voit d’un mauvais œil que l’homme veuille s’installer ici:

Elle regarde Dammal en haussant un sourcil. Il est trop grand, trop maigre, avec des pommettes trop saillantes. Sans parler de ses cheveux crépus qui forment une boule autour de sa tête. Paule n’en a jamais vu de pareils. Mais, surtout, le noir de sa peau contraste avec cette ville si blanche. (p.33)

L’employée (Paule), sera d’ailleurs soulagée d’apprendre que Dammal ne veut que visiter la ville et non pas s’y établir. Cette situation est annonciatrice du climat toxique et raciste qui sévit dans la ville, alors qu’on fera la rencontre de deux jeunes filles amoureuses que les citadins lapident en pleine rue à cause de leur orientation sexuelle. Babette, Odilon et Dammal ne s’attarderont pas plus que nécessaire dans cette ville inhospitalière et amèneront les amoureuses avec eux dans leur périple.

C’est donc l’histoire d’un voyage, mais la finalité de celui-ci est plutôt flou au début. Je me suis demandée à une ou deux reprises où est-ce que l’auteure s’en allait avec tout ça. Heureusement, le récit se resserre assez rapidement et la galerie de personnages attachants rend la lecture somme toute agréable. Par contre, aucun personnage ne se démarque vraiment. Des les premières lignes, ont suit Dammal, mais dès l’arrivée de Babette et Odilon, il s’efface derrière les deux enfants. J’aurais voulu qu’il soit plus affirmé et garde son statu de personnage principal.

Le récit véhicule des valeurs de tolérance à la différence et l’importance d’apprendre à connaître une personne avant de la juger. Le rythme est bien soutenu et on n’a pas du tout le temps de s’ennuyer en lisant ce livre. Celui-ci plaira aux amateurs de quêtes, de récits de voyage et d’histoires fantastiques. À découvrir!

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La promesse du fleuveBouton acheter petit
AUTEUR(S) : Annie Bacon
ÉDITION: Castelmore, 2019
ISBN: 9782075123761
Prix: 9,99$
11 à 15 ANS

Ce livre vous a plu?
Vous aimerez peut-être L’attaque des cubes ou encore Horizon: L’écrasement, deux romans d’aventure pour les bons lecteurs.

L'attaque des cubes Marine Carteron    Horizon 1 L'écrasement

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