La réparation de mes parents

Résumé : Le quotidien tout calme de Coco et Lélé se voit chamboulé quand les parents décident de se séparer. De « casser » comme l’explique le petit, de briser le lien qui les unissait. Dans La réparation de mes parents. Une belle histoire de rupture, David Goudreault insiste non pas sur le drame de la séparation, mais sur la beauté des liens qui se retissent, sur la force que chacun déploie pour avancer avec le plus de sérénité, le plus d’humanité possible.

Lectorat cible : 4 à 7 ans

Autrice : David Goudreault , France Cormier

Édition : D’eux, 2021

ISBN : 9782924645628

Prix : 22.95$

Appréciation: Un bel album qui aborde la thématique des familles dont les parents se séparent. C’est une histoire de rupture, mais une belle histoire d’amour, tout en poésie, racontée du point de vue des enfants. Le message véhiculé est qu’une maman restera toujours une maman, et un papa restera toujours un papa, même si, chacun de leur côté, les adultes rencontrent d’autres personnes avec qui ils forment une relation amoureuse. Et même si papa et maman ne sont plus amoureux, ils parviennent à rester amis, du moins pour maintenir une certaine cohésion familiale. Car leurs enfants ont besoin d’eux, de tous les deux, en équipe. Livre de grand format. 

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Un orage de colère pour Violette

Violette vit chez sa mère les jours bleus et chez son père les jours jaunes. Ce week-end, ce dernier lui a promis de construire un château. Mais son ami est hospitalisé et Violette doit aller chez sa mère. Elle se met en colère puis se calme. Une histoire sur la nécessité d’accepter sa colère pour mieux l’apprivoiser.

Il y a plusieurs bons points à attribuer à ce livre jeunesse: on y parle du divorce des parents, on offre des outils pour gérer ses émotions et on donne à voir une famille métissée au quotidien.

La petite Violette est heureuse d’avoir reçu un château à construire de son papa. Il lui a promis qu’ils allaient le faire ensemble. Mais une urgence force Papa à déposer sa fille chez sa mère, sans son château. Et sa promesse, alors?? Violette est en colère, et avec raison! Elle a du mal à comprendre pourquoi la promesse qu’on lui a fait n’a pas été tenue, pourquoi elle doit respecter le calendrier des visites parentales alors que les parents peuvent le changer à leur guise et pourquoi il faut qu’elle ait deux maisons. Avoir deux maisons, c’est nul! Les jouets ne peuvent pas aller d’une maison à l’autre, il y a beaucoup de changements, c’est stressant tout ça!

L’histoire est bien racontée et les émotions vécues par Violette semblent authentiques et naturelles. On devine bien ce qui rend Violette en colère, sans que tout soit explicité car Violette elle-même a un peu de mal à comprendre ce qu’elle ressent. Le livre est construit de manière à faciliter les échanges avec le lecteur afin qu’il s’exprime sur ce qu’il lit et afin qu’il s’identifie au personnage principal. Les parents de Violette sont là pour la guider, valider son émotion et lui offrir des alternatives pour la gérer. On ne dit pas à Violette d’arrêter de bouder ou d’être en colère. On lui dit plutôt que son émotion est compréhensible, et on lui offre des pistes pour se calmer. En fin d’album, il y a un petit dossier à l’attention des adultes qui explique ce qu’est la colère et propose des solutions pour réguler ses émotions adaptées à l’âge de l’enfant.

La maman de Violette est blanche alors que son papa est noir. La couleur de peau des personnages ne change absolument rien au récit. Il s’agit tout simplement d’une famille multiraciale comme les autres. Un excellent livre que je vous recommande chaudement!

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Un orage de colère pour Violette
AUTEUR(S) : Kochka & Sophie Bouxom 
ÉDITION: Père castor Flammarion, 2019
ISBN: 9782081441910
PRIX: 15,50$
3 à 6 ANS

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Gaïa changera le monde

Gaïa changera le mondeGaïa, 10 ans, est une génie des maths, qui cherche toujours à comprendre le monde autour d’elle et comment les objets fonctionnent. Mais surtout, protéger la planète est une seconde nature chez elle. Tout est sûrement venu de son prénom : Gaïa veut dire « Terre » en grec. Alors elle trie ses déchets, baisse le chauffage, et déteste le gaspillage. Rien ne bouge si personne ne bouge ! La planète, c’est l’affaire de tous ! Tout le monde peut faire quelque chose, à son échelle. En grandissant, Gaïa refusera ce mode de vie qui ne respecte pas la nature, les gens, les animaux. Elle décidera de mettre son talent au service de la planète et d’un nouveau projet de vivre-ensemble.

Gaïa est un personnage très intéressant. Dès les premières pages, elle est bien définie par l’auteure et dévoile sa personnalité: Adepte de sport, de calcul mental et d’échec, elle participe à plusieurs activités parascolaires et vit dans une famille recomposée, tout ce qu’il y a de plus normal. Malgré un début un peu lent où on présente longuement le personnage, le récit se reserre par la suite et est un plaisir à lire. J’ai aimé suivre Gaïa dans son développement et de la voir grandir, prendre en maturité et en autonomie. Forte de ses convictions environnementales, la petite Gaïa devenue grande s’impliquera et fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger la planète. Elle partage d’ailleurs tous les petits gestes qu’elle a adoptés au quotidien pour réduire son empreinte écologique. Elle est un véritable modèle de réussite et les jeunes pourront sans l’ombre d’un doute s’y identifier.

Le livre à couverture rigide se présente de belle manière et on retrouve un bel équilibre entre le texte et l’image. Les illustrations m’ont d’ailleurs beaucoup plu: toutes les textures vibrantes utilisés par Claudia Amaral sont un véritable plaisir pour les yeux.

Gaïa

Le récit se termine par un appel ouvert au lecteur: « Et toi, que fais-tu pour la planète ? As-tu déjà ramassé des plastiques qui traînaient dans la nature ? Est-ce que tu recycles ce qui peut l’être ? Éteinstu la lumière ou l’eau qui coule, fais-tu attention à ne pas chauffer inutilement ? » (p. 34). On retrouve aussi Le Petit Manuel Écologiste de Gaïa à l’attention des parents et des enfants dans lequel les enfants apprendront l’importance de réduire ses déchets et les trier, d’économiser l’eau, de favoriser l’économie circulaire, ou encore de diminuer sa consommation de viande. Je recommande vivement ce livre!

Je remercie les éditions Anacaona de m’avoir offert ce livre. 

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Gaïa changera le mondeBouton acheter petit
AUTEUR(S) : Paula Anacaona & Claudia Amaral
ÉDITIONÉDITIONS Anacaona, 2020
ISBN: 9782490297054
8 À 11 ANS

 

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Ma famille 3 + 1 = 7

Ma famille 3 + 1 = 7.jpgInspiré d’une histoire vraie, ce livre raconte les petites difficultés et les grands bonheurs d’une famille reconstituée… pas comme les autres! On y apprend que le bonheur a la tête dure, que l’espoir a toujours sa raison d’être, et que trois (deux enfants et une maman) plus un (nouveau papa) égale parfois sept. Et même plus, qui sait?

Ce livre est basé sur l’histoire de l’enfance de l’auteure Isha Bottin, qui a changé de pays pour aller vivre au Rwanda avec sa mère et sa petite sœur après le départ de leur père. Les personnages se plaisaient bien en Afrique, là où les gens « rient et sourient tout le temps ». Leur arrivée en occident sera difficile car tout y semble plus triste et terne. D’autant plus que les enfants de l’école se moquent d’eux et les perçoivent comme étrange avec leur accent et leurs histoires d’Afrique. Les enfants feront alors front commun pour traverser cette épreuve ensemble et la famille en sera d’autant plus forte. Puis, la maman tombe enceinte et le bébé ne présage que du bonheur.

Très jolies illustrations et album à couverture rigide en grand format.

 

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Auteur(s) / illustrateur(s) : Isha Bottin & Gaspard Talmasse
Maison d’édition: Éditions de la Bagnole Bouton acheter petit
Année de publication: 2016
ISBN: 9782897141875
Public cible: À partir de 5 ans
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Un été au chalet

un été au chaletPour la première fois de sa vie, Emma, dix ans et deux mois, doit passer trois longues semaines estivales loin de Léo, son grand frère adoré. Comble du malheur, ses parents ont loué un petit chalet dans le Bas-Saint-Laurent ! Heureusement, Emma traîne avec elle son petit carnet rouge pour relater tout ce qui marquera ces semaines chargées en émotions. Qui est ce garçon qui regarde la mer sans dire un mot ? Pourquoi les trois voisines ne l’invitent-elle jamais à jouer avec elles ? Et pourquoi la libraire du village la regarde-t-elle ainsi avec de gros yeux ? 

La lecture de ce roman m’a beaucoup plu ! Catherine Girard-Audet a une formidable capacité à se glisser dans la peau des filles de 9-10-11 ans. On ne sent pas du tout qu’il s’agit d’un adulte qui a écrit le livre; les émotions sont vraies, les personnages sont réalistes, leurs réactions sont appropriées à leur âge. À noter qu’il y a quelques québécismes dans le texte (« Ça n’a pas vraiment adonné », « avoir de la misère à faire quelque chose », « j’haïs », etc.), mais que le roman est tout de même fort bien écrit.

Emma, le personnage principal, est une personne qui n’a pas la langue dans sa poche : elle dit ce qu’elle pense, elle est authentique, elle est sociable et courageuse. Elle entretient une excellente relation avec ses parents (surtout avec sa mère qui semble toujours la comprendre!) et son grand-frère de 16 ans. Ces deux derniers sont d’ailleurs très proches. Cela étant dit, j’ai quelques réticences quant à la représentation d’Emma, car j’ai eu l’impression que l’auteure n’avait pas imaginé son personnage comme étant une fille noire à l’écriture de son roman et cela a donné lieu à quelques non-sens. L’illustration de couverture lui a peut-être été proposée qu’au processus d’édition ?

Aucune description physique d’Emma ou des membres de sa famille n’est offerte dans le récit. Les autres personnages du récit, lorsqu’ils sont décrits, sont blancs. À plusieurs reprises, Emma rougit pour signifier son malaise, sa gêne ou son embarras :

  • « Ma mère m’a regardée en souriant. Je pense qu’elle est fière de m’avoir transmis cette assurance qui me permet de parler en public et d’aller vers les autres sans devenir rouge tomate » (p.99-100)
  • Lorsque Loïc, le gentil voisin dont elle tombera amoureuse dans la deuxième partie du récit lui dit qu’elle est « super belle », Emma écrit dans son journal : « J’ai détourné le regard en rougissant, et je me suis empressée de changer de sujet pour dissiper le petit malaise. » (p. 214).
  • « Je lui ai donc offert de jouer à la console pour éviter qu’il se rende compte de mon malaise et du fait que je ressemblais à une tomate, et heureusement pour moi, la diversion a fonctionné! » (p.246-247).

Ces trois petits passages, mine de rien, lancent le message qu’on rougit toujours lorsqu’on est embarrassé et du coup, les petites filles noires grandissent en s’imaginant que cela s’applique à elles aussi ! Or, il faut comprendre que les petites filles ne sont pas noires avant que l’on leur dise ou qu’on leur fasse sentir qu’elles ne sont pas comme les autres. Elles sont simplement des petites filles ! C’est la société qui leur force à réaliser qu’elles sont différentes, qu’elles sont « noires ». C’est toujours bien triste d’entendre une fille noire utiliser l’expression « Être rouge comme une tomate » pour parler d’elle-même, pensant que cela signifie simplement être embarrassé… !

Similairement, à la page 255, Emma mentionne qu’elle avait « les cheveux dans les yeux à cause du vent, et Loïc a gentiment repoussé une mèche pour la placer derrière [son] oreille. » Encore une fois, cela ne concorde pas avec la représentation d’Emma en page couverture où on la montre portant un superbe afro volumineux. Ai-je besoin de mentionner que les cheveux crépus ne bougent pas suffisamment dans le vent pour se rendre jusqu’au centre du visage ? Et puis, bon, j’ai encore jamais entendu parler de familles noires normalement constituées qui vont volontairement s’exiler dans le Bas-Saint-Laurent pour un été complet. C’est bizarre.

Tous ces éléments constituent une forme de microagression : On utilise l’image d’une fille noire en couverture pour faire un coup de marketing, mais ce n’est pas l’histoire d’une personne noire qui est racontée dans le livre. D’ailleurs, on ne fait pas vraiment l’effort d’offrir une représentation juste et réaliste d’une personne noire dans le récit. Ugh. Dommage.

Mise à jour du 9 septembre 2018: Eh bien, eh bien. Surprise: Je viens de découvrir que ce livre a d’abord été édité sous le titre « Les drôles de vacances de Coralie ». Même histoire, mais on a changé la couverture. Certains crient au « Black Washing », ou l’utilisation de personnes noires pour faire un coup de pub sans que celles-ci ne soit consultées ou qu’on fasse l’effort d’offrir une représentation juste. Isssssshhhh. Ça fait grincer des dents.

 

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Auteur(s) / illustrateur(s) : Catherine Girard-Audet
Maison d’édition: Les Malins Bouton acheter
Année de publication: 2017
ISBN: 9782896575961
Public cible: À partir de 9 ans

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