La dernière reine d’Ayiti

Dernière reine d'ayiti« Mon nom est Guaracuya, je suis le neveu d’Anacaona, Fleur-d’Or, notre reine, la bien-nommée ; je me flatte d’être son neveu préféré. Là où elle va, je la suis ; elle m’appelle son ombre, en riant. Partout où elle s’élance, notre reine, sur les sentiers, le long des rivières, vêtue de fleurs et de plumes, parée de pétales d’or, son rire l’accompagne. Jamais aucune reine taïno, depuis la nuit des temps, n’a recélé autant de qualités. »Ainsi commence le récit du jeune Guaracuya qui assista, et tenta de résister, à la fin de son peuple, les Taïnos. Ces habitants des Caraïbes étaient réputés pour leur douceur et leur île était un paradis de prospérité. Jusqu’à ce qu’un matin de 1492, de hautes voiles blanches apparaissent à l’horizon avec, à leur bord, des êtres étranges, commandés par deux frères, Christophe et Bartolomé Colomb.En quelques années, leur paradis se transforma en enfer…

J’ai lu ce livre par curiosité car je n’ai jamais lu de roman sur les Taïnos avant celui-ci. Le récit nous transporte au XVe siècle, lors de l’arrivée de Christophe Colomb en Amérique. Le peuple vivant alors sur l’île que l’on appelle aujourd’hui Hispaniola a accueilli à bras ouverts les Européens. Ces derniers sauteront sur l’occasion pour voler leurs terres et profiter de cette générosité, allant jusqu’à les exterminer totalement, sous l’œil approbateur de Christophe Colomb:

« Les Taïnos donnent volontiers tout ce qu’ils possèdent, en échange de presque rien, ils ne sont pas attachés aux biens matériels. Ils sont beaux, bien bâtis, aussi agréables à voir de corps que de visages… Ils ne portent pas d’armes sur eux, ils sont de mœurs pacifiques, bienveillants et accueillants par nature, sans violence ; cinquante soldats suffiraient pour les asservir tous. » (p.35-36)

L’histoire est racontée du point du neveu d’Anacaona, la reine des Taïnos. L’auteure Elise Fontenaille raconte ainsi le génocide du peuple des Taïnos lors de l’arrivée de Christophe Colomb aux Antilles. Les personnages féminins sont forts, réfléchis et fiers. On parle aujourd’hui souvent des Taïnos comme s’ils avaient été heureux de laisser leurs terres, ou comme s’il étaient trop faibles pour la protéger (parfois en contraste avec les Caribes, le peuple voisin, plus armé). Dans le roman, on présente les Taïnos plutôt comme un peuple hospitalier et chaleureux, mais qui rapidement a tenté de se protéger contre l’envahisseur par diverses résistances, même si elles n’étaient pas armées: Refuser le nom d’Hispaniola pour nommer leur île, se moquer des colonisateurs, refuser la religion catholique imposée, se révolter.

On découvre à la lecture de La dernière reine d’Ayiti une leçon d’histoire peu connue, dans la continuité des précédents romans de l’auteure, dont Eben ou les yeux de la nuit que j’ai lu il y a quelque années et que j’ai adoré. Recommandé!

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La dernière reine d’AyitiBouton acheter petit
AUTEUR(S) : Élise Fontenaille-N’Diaye
ÉDITION: Rouergue, 2016
ISBN: 9782812610486
18,95$
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