La petite fille qui voulait voir les éléphants

La petite fille qui voulait voir les éléphants.jpgNina, en visite chez sa tatie, voudrait voir des éléphants. De surprises en surprises, elle nous fait découvrir une Afrique réelle, actuelle, aux antipodes des clichés.

Nina, la petite fille de ce livre est blanche et s’apprête à visiter sa tante en Afrique la tête pleines d’attentes et d’idées préconçues: L’Afrique, c’est la brousse, les animaux sauvages, la savane… Sauf qu’en arrivant là-bas, elle se rend bien compte que l’Afrique n’est pas du tout comme elle l’avait imaginée ! Arrivée chez sa tante, cette dernière lui dit qu’il n’y a pas d’éléphants, qu’ils sont loin. Elle l’envoie donc chez son ami, qui lui lui montre plutôt un DVD. Mais Nina veut voir de vrais éléphants ! On l’envoie au stade de foot, voir l’équipe nationale, les Éléphants d’Afrique, mais là non plus, il n’y a pas de véritable pachydermes. Ainsi, Nina réalisera que personne en Afrique n’a pu lui montrer des éléphants, simplement parce que les animaux sauvages ne courent pas les rues. Et tout au long du récit, on se demande si Nina finira pas en voir, et on finit par nous aussi remettre en question nos propres stéréotypes.

Je note au passage que Nina ne correspond pas non plus aux stéréotypes féminins. Elle porte les cheveux courts, s’habille d’un simple t-shirt et d’un pantalon court et ne porte pas de maquillage. Aussi, l’auteur brise occasionnellement le 4ème mur pour s’adresser directement au lecteur.

Bref, plusieurs clichés sont déconstruits dans ce livre. J’ai vraiment adoré car il amène les enfants à réaliser l’existence de stéréotypes ! C’est beau. C’est révolutionnaire. C’est fabuleux. C’est un…

Coup de cœur !

La petite fille qui voulait voir les éléphants 2

 

Auteur(s) / illustrateur(s) : Sylvain Victor
Maison d’édition: L’atelier du poisson soluble
Année de publication: 2013
ISBN: 9782358710367
Public cible: 7 à 11 ans
Vous aimerez peut-être: Loula part pour l’Afrique, où une petite fille blanche est bien décidée à partir de la maison.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Publicité

Les poupées

Qles poupées de luca bisaillonuand elle sera grande, Lucie voyagera. Elle dansera au son du tam-tam. Elle sera libre. Elle apprendra peut-être même à lire aux enfants ou soignera les malades, qui sait. Une chose est sûre : elle ne sera pas comme les adultes qu’elle connaît, ces gens prévisibles qui mettent les enfants dans des moules.

Les premières pages du livre ont su capter mon attention. On y découvre une petite fille blanche, Lucie, qui en sait déjà beaucoup sur les grands, par exemple qu’ils sont « extrêmement prévisibles. » Elle sait donc d’avance que sa tante Agathe lui offrira une poupée pour son anniversaire. Sauf que Lucie n’aime pas les poupées, pas plu qu’elle n’aime le rose et les robes. Lucie aime les livres, surtout ceux qui racontent des histoires de petites filles indépendantes et courageuses. Lucie aime aussi la géographie, l’aviation, les inventions, la science, marcher sous la pluie, grimper aux arbres, apprendre. En débutant ma lecture, je me suis dit « Ah, oui ! Un album féministe !  Allez, Lucie, détruis-moi les stéréotypes de genre! » Sauf que Les Poupées, ce n’est pas vraiment ça. Oui, Lucie n’est pas comme les autres filles, mais j’aurais tellement aimé que l’auteur creuse davantage ce sujet plutôt que de se perdre dans toutes les directions. Je m’explique. Lorsque la mère de Lucie lui dit « Mais toutes les petites filles aiment jouer à la poupée ! » et que Lucie s’étonne et répond « Je ne suis pas une petite fille alors ? » (p.8), sa mère est troublée et puis c’est tout. Lorsque Lucie explique que les « grands aiment les choses figées, et quand, par exemple, Lucie a besoin d’un nouveau vêtement ou d’une nouvelle paire de chaussures, samaman essaie toujours de l’influencer. « Tu ne préfères pas cette jolie robe avec des nœuds? », Lucie soupire et puis c’est tout. Lorsque Lucie tente de faire pousser des roses bleues car elle trouve qu’il n’y a pas assez de couleurs dans le jardin de sa mère, cette dernière dit: « Quelle drôle de petite fille j’ai là! » et puis c’est tout.

Ensuite, l’auteur brise le rythme du récit en racontant l’histoire d’une petite fille inventée, Kalina, qui vit en Afrique et qui n’a pas la chance d’avoir des poupées. 13 pages sur les 57 pages du livre lui sont consacrées, comme si c’était un livre à l’intérieur d’un autre. Kalina vit dans un village, sa maison est une case faire de terre séchée et de tiges de paille, elle va cherche de l’eau au puit, sa mère passe la majeure partie de sa journée à écraser des grains de mil pour faire de la farine, elle n’a pas de jouets car sa famille est trop pauvre pour lui en acheter et elle s’éclaire à la lumière d’une chandelle la nuit. Au final, Kalina confectionne elle-même une poupée avec de la paille, du coton, des feuilles de maïs et de la liane. Kalina aime beaucoup sa poupée et ne manifeste pas vraiment le désir d’en avoir une autre, plus occidentale. Toutefois, Lucie va quand même entreprendre d’envoyer toutes ses poupées à Kalina par la poste, sans succès.

les poupées 2

Je n’ai pas aimé ce livre à cause de son côté décousu, malgré la présence d’un texte de qualité, de propos intéressants et d’une mise en page dynamique. Dommage.

Auteur(s) / illustrateur(s) : Françoise de Luca & Josée Bisaillon
Maison d’édition: Marchand de feuilles Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782923896700
Public cible: À partir de 7 ans.
Vous aimerez peut-être: Zékéyé fête Noël, un livre jeunesse.

SUIVEZ MISTIKRAK! SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

logo livreaddict  logo facebook

On est pas des super-héros / On n’est pas des poupées / Ni poupées ni super-héros

On n'est pas des super-hérosOn n’est pas des super-héros

Un album sur les stéréotypes sexistes où des garçons racontent entre autres qu’ils n’aiment pas se battre, aiment les câlins et sont admiratifs devant l’intelligence des filles.

Ce livre est une pépite d’or. Il est tout désigné pour parler du sexisme auprès des enfants en s’adaptant à leur ton, leur vision du monde et leurs préoccupations. J’ai aimé qu’on s’adresse aux garçons, car il est faux de penser que le féminisme ne concerne que les femmes. Des personnages de toutes origines sont présent dans ce livre, dont un garçon noir. Le livre aborde un féminisme plutôt occidental, mais ne prétend pas non plus être universel dans les enjeux qu’il aborde. En fin d’album, une petite présentation du féminisme d’hier à aujourd’hui, avec un focus très français (d’ailleurs on n’a inclus que des hommes blancs dans les courtes présentations biographiques: Nicolas de Condorcet, Victor Hugo, Michel Foucault, Pierre Bourdieu, Auguste Bebel, Friedrich Engels, François Poullain de la Barre, Michel Montaigne).

On n’est pas des poupées

On n'est pas des poupéesOn n’est pas des poupées s’attaque de manière frontale aux stéréotypes de genre, sans périphrases ni métaphores mais avec beaucoup d’humour, de tendresse et de fantaisie ! On n’y trouve pas de clichés, mais des clins d’œil au mouvement féministe, et des petites filles pétillantes qui, au fil des pages, fournissent aux jeunes lecteurs et lectrices des outils pour être soi-même, et non pas ce que les autres voudraient que l’on soit.

J’ai noté la présence de plusieurs personnalités connues dans ce livre, dont Angela Davis qu’on reconnait sur le chandail d’une fille qui a grimpé dans un arbre. Ce livre inclut lui aussi une courte présentation biographique de quelques figures féministes: Olympe de Gouges, Georges Sand, Louise Michel, Rosa Luxemburg, Virginia Woolf, Rosie la riveteuse, Simone de Beauvoir. Très bien fait, ce livre jeunesse rappelle aux filles qu’elles doivent être libres d’être ce qu’elles sont et de ne pas s’enfermer dans des stéréotypes.

Ni poupées ni super-héros

Ni poupées ni super-hérosParce qu’il n’est jamais trop tôt pour lutter contre les stéréotypes Pour que filles et garçons puissent, ensemble, construire un monde antisexiste et égalitaire, On n’est pas des poupées et On n’est pas des super-héros, déjà parus dans cette collection, sont maintenant réunis en un seul livre. Ni poupées ni super-héros, en avant les super-égaux !

Après la lecture de On est pas des super-héros, puis de On n’est pas des poupées, j’ai trouvé dommage la séparation du lectorat: l’un vise les garçons et l’autre, les filles, un peu comme les collections de livres commercialisés pour un genre uniquement. Cette séparation m’a toujours dérangée car il oblige les enfants à choisir entre dragons et princesses, super-héros et animaux, licornes et voitures en fonction de leur genre. Dans Ni poupées ni super-héros, on retrouve une sélection de quelques-unes des pages des deux autres livres de la série. Même si les deux autres livres ont aussi leur utilité, Ni poupées ni super-héros comble le besoin d’un livre jeunesse antisexiste que garçons et filles pourront consulter ensemble. Petit bémol: Ce livre n’ajoute aucun nouveau contenu aux précédents. Très bon quand même ! Dans chacun des livres, on retrouve des enfants noirs ou racisés.

Alors, au final, on achète lequel puisque le contenu est quasiment le même ? Achetez donc les trois. Ça vaut la peine !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Beauvois, Delphine & Claire Cantais
Maison d’édition: La ville brûle Bouton acheter petit
Année de publication: 2014 / 2013 / 2015
ISBN: 9782360120482  / 9782360120369  / 9782360120666
Public cible: À partir de 10 ans
Vous aimerez peut-être: Histoires du soir pour filles rebelles, 100 destins de femmes extraordinaires.

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook

Histoires du soir pour filles rebelles: 100 destins de femmes extraordinaires

VHistoires du soir pour filles rebelles - 100 destins de femmes extraordinaireséritables contes de femmes – et non simples contes de fées, ces Histoires du soir pour filles rebelles permettront à tous les enfants de se rêver un destin extraordinaire et sans limites. Pirates, scientifiques, romancières, sportives, guerrières, reines et chanteuses, les 100 femmes d’hier et d’aujourd’hui qui figurent dans ce brillant et splendide livre ont eu l’audace de franchir des obstacles et de combattre les injustices pour réaliser leurs rêves. Ces Coco Chanel, Frida Kahlo, Serena et Venus Williams, Hillary Clinton, Marie Curie, Rosa Parks, etc., sont autant de preuves qu’un cœur confiant a le pouvoir de changer le monde. Grâce à ces pionnières inspirantes et déterminées, garçons et filles fermeront leurs yeux le soir venu avec la ferme conviction qu’ils peuvent devenir qui ils veulent, peu importe leur couleur, leur statut, leur âge ou leur sexe. N’est-ce pas là la plus merveilleuse façon de s’endormir ?

Wow. Ce livre est fabuleux ! Écrit et illustré uniquement par des femmes, il présente une centaine de filles et de femmes qui ont pris en main leur destin. Chaque double page s’intéresse à une personne et raconte un pan de sa vie ou ce qu’elle a fait qui se démarque des autres. Les personnalités les plus connues comme Coco Chanel, Cléopâtre, Maire Curie et Rosa Parks côtoient des personnes moins connues mais non moins importantes tel que Ashley Fiolek, une pilote de motocross américaine, Coy Mathis, une élève du primaire transgenre, Jacquotte Delahaye, une pirate haïtienne du 17ème siècle ou Manal Al-Sharif, une militante pour le droit des femmes vivant en Arabie Saoudite. La diversité des femmes présentées et des illustratrices les ayant dessinées donne toute sa force à ce livre merveilleux. Des femmes noires sont aussi incluses dans ce recueil: Alek Wek (top model), Ameenah Gurib-Fakim (présidente et scientifique de la république de Maurice), Balkissa Chaibou (militante nigériane), Fadumo Dayib (femme politique somalienne), Harriet Tubman (combattante pour la liberté américaine), Mae C. Jemison (astronaute et médecin américaine), Maya Angelou (écrivaine américaine), Melba Liston (tromboniste américaine), Michaela Deprince (danseuse de ballet née en Sierra Leona, adoptée par des américains), Michelle Obama (avocate et première dame américaine), Miriam Mekeba (militante et chanteuse sud africaine), Misty Copeland (bellerine américaine), Nanny des marrons (reine jamaïcaine, Nina Simone (chanteuse américaine), Rosa Parks (militante américaine), Serena et Venus Williams (joueuses de tennis américaines), Simone Biles (gymnaste américaine), Wangari Maathai (militante kényane) et Yaa Asantewaa (reine guerrière ghanéenne).

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Petit bémol: malgré un soucis d’inclure des femmes du monde entier, la majorité sont occidentales. Mais ce n’est pas si grave, car la dernière femme de ce recueil n’est nul autre que la lectrice du livre ! Elle pourra écrire son histoire et dessiner son portrait, s’insérant ainsi dans une longue lignée de femmes et de filles fortes, indépendantes et courageuses. Une lecture incontournable.

Un livre jeunesse pour souligner le Mois de l’Histoire des Noirs.

Coup de cœur !

Auteur(s) / illustrateur(s) : Elena Favilli & Francesca Cavallo
Maison d’édition: Guy Saint-Jean Bouton acheter petit
Année de publication: 2017
ISBN: 9782897584627
Public cible: À partir de 10 ans

Suivez Mistikrak! sur les réseaux sociaux

logo livreaddict  logo facebook